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La revue Europe-Echecs n° 766 - Juillet/Août 2025 : Le Champion du monde n'est pas forcément le meilleur joueur du monde par Europe Echecs le  [Aller à la fin] | Actualités |
Une réflexion de Magnus Carlsen inspire quelques commentaires à propos de ses prédécesseurs et de ses successeurs :

« Gukesh a battu un plateau impressionnant pour se qualifier pour le match du championnat du monde, puis il a remporté un match très excitant contre Ding Liren. À part ça, il a eu de mauvais résultats lors de ses derniers tournois classiques. Est-il le meilleur joueur du monde ? Eh bien, je ne le pense pas nécessairement, mais il a fait tout ce qu'on pouvait attendre de lui et bien plus encore. »

Il faut constater que si Carlsen a été un champion du monde d’exception en régnant sans partage à la fois sur l’échiquier et au classement mondial durant une décennie, c’est loin d’être la règle. Depuis sa victoire en 2013 face à Vishy Anand, il éprouva toutefois quelques difficultés à le prouver de manière éclatante en match contre le Russe Sergey Karjakin en 2016 et contre l’Américain Fabiano Caruana en 2018 où il s’imposa dans les départages en rapide.

Exercer une telle domination est exceptionnel. Ce fut bien loin d’être le cas depuis que la FIDE s’est rendue maître de l’organisation du championnat du monde en 1948. Mikhail Botvinnik, le premier soviétique à s’être emparé de la couronne, n’a pas vraiment exercé une domination sur ses prétendants, que ce soit David Bronstein, Vasily Smyslov ou Mikhaïl Tal. Botvinnik n’a jamais remporté un match contre ses adversaires en tant que tenant du titre. Il a fallu attendre l’arrivée de Tigran Petrosian qui réussit l’exploit en 1966 face à Boris Spassky.

L’un des premiers qui s’est vraiment démarqué clairement au classement mondial est l’Américain Bobby Fischer, mais s’il fut le plus brillant des Candidats, il fut le plus mauvais champion du monde, n’ayant joué aucune partie durant son règne. Puis survint une ère exceptionnelle avec deux champions qui le sont tout autant. Anatoly Karpov régna une décennie (1975-1985) et Garry Kasparov fit encore mieux de 1985 à 2000, avant de s’incliner contre Vladimir Kramnik. Une fin abrupte, confuse, pour le champion du monde âgé de 37 ans, face à un adversaire qui avait perdu la finale des Candidats contre le Letton Alexei Shirov. Au sommet de leur gloire, Karpov et Kasparov, remportaient tous les tournois auxquels ils participaient, ou presque, et disputèrent le titre entre eux à cinq reprises, un record dans l’histoire des échecs.

Depuis, une nouvelle génération de jeunes champions, le Chinois Ding Liren en 2023 et l’Indien Dommaraju Gukesh en 2024 à 18 ans, ont décroché le titre, vainqueurs des Tournois des Candidats dans des circonstances où le système de qualification n’est pas toujours bien compris. Ils ne se démarquent pas vraiment des meilleurs joueurs. On pourrait presque ajouter qu’ils sont des champions du monde « ordinaires ».

« J'ai prouvé tout ce qui devait l'être en 2024... Mon objectif maintenant est de m'améliorer, pas de faire mes preuves. » Dommaraju Gukesh

Retrouvez le compte-rendu du 13e Norway Chess remporté par Magnus Carlsen devant Caruana et Gukesh. Chez les femmes, c’est l’Ukrainienne Anna Muzychuk qui s’est imposée.

Un grand coup de chapeau à l’équipe de Chartres qui remporte le Top 16 et conserve le titre avec brio, 11 victoires en 11 matchs !

Merci à Bertrand Valuet pour sa longue contribution au magazine dans la rubrique « Faites-vous la main ! » et qui a souhaité passer à autre chose.

Pour vous divertir cet été, Vincent Moret vous a concocté un supplément de 32 pages : « Les échecs font leur cinéma ». Son remarquable travail ne manquera pas de vous surprendre.

Bonne lecture et bel été !

G. Bertola

— La revue Europe-Echecs n° 766 - Juillet/Août 2025 : https://www.europe-echecs.com/la-revue-europe-echecs.html
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— Comment progresser aux échecs Comment progresser aux échecs
— Bien réussir son début de partie aux échecs : https://www.europe-echecs.com/art/l-ouverture-aux-echecs-9209.html
— Le clouage aux échecs : maîtriser ce thème tactique : https://www.europe-echecs.com/art/apprendre-le-jeu-d-echecs-le-clouage-9245.html
— La Paire de Fous aux Échecs : conseils et stratégies : https://www.europe-echecs.com/art/progresser-aux-echecs-la-paire-de-fous-9242.html
— Progresser en blitz : les conseils de Daniel Dardha : https://www.europe-echecs.com/art/progresser-en-blitz-aux-echecs-9336.html


Ma génération a eu beaucup de chance de voir arriver le binôme Karpov- Kasparov au plus haut niveau mondial pendant tant d'années contre tant de joueurs excellents (Kortchnoij, Anand pour ne citer que les plus célèbres) .
ils nous ont offert des parties inoubliables !


Renan, le
Bonjour,
J’attends avec impatience ce nmr d'été que je n’ai toujours pas reçu. Des petits problèmes de fabrications et d’envois par la poste?


urizen, le
@Renan, pour ma part, je l'ai reçu le 3 juillet.
C'est bon pour toi ?

SUPERBE hors série de Vincent pour le supplément et en plus avec des exercices à la clé !

Sur ce, je retourne à ma rubrique préférée avec la partie du mois et quand ce sera la lecture du numéro sera finie, je reviens sur les parties de pions en finale de Vincent. Merci encore à la personne qui m'a suggéré les deux bouquins de Vincent, super instructif, pédagogique et pile au bon moment étant bientôt en final de pions sur une partie Lichess :)

Bonnes vacances à toute l'équipe d'EE.


Renan, le
Bien reçu Urizen, effectivement les livres sur les finales de V.Moret sont très bien!


Meteore, le
Article bien écrit et très documenté en mémoire du regretté Jean Py.

Page 5.

Il n'est pas signé malheureusement !

@EE : Sauriez vous qui en est l'auteur ?

Par ailleurs. Je me demande ce que sont devenus les nouvelle stars du club (en 1985) Jancu et Gachon?


Athos, le
Carlsen se trompe en disant que Gukesh n'a pas réussi ses derniers tournois de parties longues. Il a fait des prestations honorables et a partagé une première place. Sa progression elo en témoigne, et pour un garçon de 19 ans c'est exceptionnel.

Il n'y a pas adéquation entre le "meilleur joueur du monde" (celui du elo) et le Champion du monde en raison aussi de la formule même du Championnat. Jouer un titre sur 14 parties après un tournoi où les joueurs se tiennent à un demi-point, cela introduit forcément un aléa.
Dans l'absolu (qui n'arrivera jamais), il faudrait faire jouer entre eux les 10 premiers dans un quadruple ronde pour avoir, probablement, "le meilleur joueur du monde".

Concernant l'édito, je ne partage pas l'avis sur Botvinnik. Mise à part la nulle contre Bronstein, qui ne s'est jamais requalifié ensuite, il est venu à bout de tout le monde et il a fallu le génie positionnel d'un Petrosian en grande forme pour le sortir du jeu, alors qu'il avait plus de 50 ans ...


Effectivement Bronstein ne s'est jamais requalifié. Botvinnik par contre a évité cette possibilité selon le règlement après 2 matches nuls, Bronstein en 1951 et Smyslov en 1954. Lorsqu'il a perdu le titre en 1957 et 1960 Botvinnik a rejoué sans passer par les qualifications pour regagner le titre en 1958 et 1961.
Finalement il a perdu le titre en 1963 et le principe du match revanche a été supprimé. Botvinnik s'est alors retiré du cycle en ne participant pas aux qualifications en tant ex-champion du monde.
A cette époque 2 joueurs ont réussi cette épreuve marathon pour se qualifier via les interzonaux et candidats, Smyslov et Spassky.
Botvinnik était certes un grand champion mais quelque peu favorisé puisqu'il n'a jamais participé à un cycle quelconque pour se qualifier.


Chemtov, le
Botvinnik était un très grand champion. Je ne sais pas très bien ce qu'on entend pas le mot ''domination''. Botvinnik était un grand joueur d'équipe, dans tous les sens du terme. Dans un sens figuré, il a partagé, exposé, développé des connaissances dans un but de développement du jeu d'échecs qui le place au-dessus de tous les autres (domination?). Au sens propre, Botvinnik a joué six olympiades de 1954 à 1964, en remportant notamment trois médailles d'or individuelles au premier échiquier en 1954, 1956 et 1958 et une médaille d'or individuelle au 2ème (et 1er échiquier) en 1960. Il jouait là contre tous les meilleurs joueurs de l'époque (en compagnie de ses adversaires des championnats du monde individuel, Bronstein, Smyslov, Tal et Petrosian). Là, c'était lui le boss ! Sa présence et son activité au sommet pendant les quinze ans d'après guerre sont extraordinaires quand on pense qu'il jouait déjà au niveau de Lasker, Capablanca et Alekhine dans les années 30 !
Botvinnik est un joueur dont la domination (?) se traduit par sa capacité à se maintenir à très haut niveau sur une très longue durée.


Krusti, le
"un grand champion mais quelque peu favorisé" in cauda venenum 😉 mais c'est vrai qu'il paraît avoir laissé une image un peu terne...


Chemtov, le
Peu visible ou peu exposée, plutôt que terne. C'est tout à son honneur. Un modèle. Evidemment incompréhensible dans le monde actuel.


Botvinnik est un cas tout à fait à part dans l'histoire des champions du monde.
Si Euwe a été considéré comme le seul amateur champion du monde, Botvinnik a beaucoup moins joué que lui, et arrêtait de jouer pendant de longues périodes entre deux championnats !
D'autre part, il a très peu joué de tournois, c'est donc un champion quasi absent de la scène, qui n'est revenu -forcément un peu rouillé- que pour jouer(et ne jamais gagner en tant que champion)ses championnats.
A sa décharge, il a perdu ses meilleures années à cause de la guerre : le meilleur Botvinnik est probablement celui de 1938.
Surtout il laisse un héritage, avec des avancées positionelles importantes, ses écrits et son influence sur certains de ses successeurs, notamment Kasparov.
Du coup, c'est une évaluation difficile, Botvinnik a laissé peu de grandes parties, il a régné plus grâce à l'absence de rivaux que par une nette domination; en revanche il a laissé une forte empreinte; comme Steinitz c'est sans doute plus un concepteur qu'un joueur, du moins en tant que champion du monde.


Krusti, le
On oublie d'ailleurs trop souvent de préciser que ses deux parents étaient dentistes.


An à ce propos, il y a une vieille histoire que m'avait racontée Gofstein : le fils de Tal est devenu dentiste,comme celui de Botvinnik et tous deux se sont installés dans les environs de Tel Aviv.
Un joueur d'échecs du coin avait quelques problèmes dentaires et du coup, un de ses amis lui a conseillé d'aller consulter le jeune Tal vu que c'était un admirateur du Letton.
Celui-ci a répondu : Comme dentiste, je préfère le style de Botvinnik !


Krusti, le
Colossal !


" le fils de Tal est devenu dentiste,comme celui de Botvinnik et tous deux se sont installés dans les environs de Tel Aviv."

Le dentiste ne voyage pas .. c'est dentaire !


Meteore, le
étonnante anecdote! je me demande si les enfants de ces deux champions du Monde étaient forts aux échecs?


Chemtov, le
@DocteurPipo : Excellent!


Athos, le
@gbertola : en effet il a profité du "match revanche" deux fois, mais rien ne dit qu'il ne se serait pas qualifié. Ce qui est avéré, c'est qu'il a repris deux fois son titre, exploit unique, et il est difficile de dire que la concurrence de l'époque n'était pas de (très) haut niveau.

On avait déjà débattu du "cas Keres" et de l'avantage involontaire que Botvinnik a pu tirer de la maladie de Tal lors du match retour, peut-être que le destin a pu le favoriser parfois, mais il ne faut surtout pas oublier qu'il a ... 52 ans quand il se fait déboulonner, et de manière bien moins brutale que Steinitz ou Lasker.
C'est un cas unique de vraie longévité au haut niveau.
Dans les années 50, il a déjà plus de 40 ans et fait mieux que résister à la jeune garde.

Son parcours est d'autant plus étonnant qu'il était ingénieur et continuait son métier parallèlement. Il a aussi organisé l'Ecole de Moscou, en sortant les pépites que l'on connaît bien, et a même contribué, dans les années 80-90, à la mise au point de programmes d'échecs russes (Pioneer, CC Sapiens).

Son principal défaut aura été, peut-être, d'avoir été considéré comme le représentant "privilégié" de l'hégémonie russe sur les Echecs, sachant que le régime soviétique en avait fait un étendard patriotique. De quoi concentrer bien des critiques et autres rumeurs, vraies ou fausses, mais c'est un autre débat.

On en avait parlé dans un autre fil, mais je persiste à croire qu'il est très heureux qu'Alekhine, âgé, malade et aux abois, n'ait eu à le rencontrer en 1946 à Londres, année de sa mort. Il était (très) fatigué, seul et sans moyens pour se préparer, Caïssa lui a épargné ça.


@docteurPipo : Botvinnik avait un fils ? On ne lui connait qu'une fille (Olga).


Exact Vincent !
Je raconte l’histoire qu’on m’a raconté mais c’était peut être un neveu ou un homonyme.


Considérer que Botvinnik était le "protégé" du pouvoir soviétique de l'époque est peut-être aller un peu vite en besogne.

La réalité est plus complexe et c'est oublier que le parti était déjà soumis à des jeux d' influences internes.
Ainsi,en 1952, Botvinnik fut écarté de l' équipe soviétique pour l' Olympiade d' Helsinki, sur la pression de Smyslov et du capitaine Kotov.

Botvinnik ne l' a pas oublié lors des matchs de Championnat du monde suivants 54, 57 et 58 .
Il ne l' a pas oublié non plus ,en 1970 ,lorsqu'il fut relégué au 8è échiquier de l' équipe d'URSS contre le reste du monde, refusant de figurer sur la photo avec ses coéquipiers !

(On a revécu ces luttes intestines lors du match des 2 K, où le "paria" Kasparov fut fortement soutenu par Aliev au sein même du parti... )


Bibifoc, le
les 2 fils dentistes jouent l'attaque Møller


Chemtov, le
URSS-Reste du Monde : Botvinnik qui gagne encore à 59 ans +1 =3 contre Matulovic (quand Tal, au 9ème échiquier, ne fait que 2-2 avec Najdorf)

@Bibifoc: ''C'est sans danger ? '' (''Is it safe ?'') Célèbre réplique d'un autre dentiste.
Möller, c'est un jeu de mot avec molaire ? (en allemand, cela ne se prononce pas du tout pareil)


Chemtov, le
Je crois que Tal aussi n'avait qu'une fille. Zhanna (qui n'est pas dentiste). Elle a un peu écrit sur son père, sa maladie, leur famille. On connait aussi pas mal d'histoires sur elle (par sa mère notamment). ''She was a tournament kid'' signifiant que Tal emmenait dans les tournois sa femme et sa fille (de l'âge de 3 à 7 ans). Aussi : ''Zhanna remained home as a "hostage".'' Pour que les autorités soient sûres que Tal reviendrait en URSS après ses tournois à l'étranger.


Chemtov, le
Ah ben si... Il a bien eu un fils aussi : https://en.chessbase.com/post/a-son-remembers-misha. Et peut-être dentiste (pour revenir à la blague de Gofhstein).


Oui le fils de Tal est bien dentiste, pas de doute là- dessus.


Davout, le
URSS contre le Reste du Monde, Botvinnik voulait quel échiquier ?


Bonjour Athos
J'ai surtout apprécié son travail, ses 3 livres consacrés à ses meilleures parties (jamais traduits en français) étaient excellents.
En ce qui concerne le champion du monde, après avoir rencontré et interrogé plusieurs héros de cette époque (Bronstein, Averbach, Najdorf, Olafsson etc. j'ai eu la conviction que lors du tournoi-match de 1948 et du championnat du monde de 1951, les résultats avaient été fortement influencés par la politique.
Botvinnik était devenu un homme très important dans la gouvernance des échecs soviétiques depuis l'assassinat de Krylenko en 1938.
En 1948 Euwe raconte qu'il avait été retenu à la frontière pour se rendre à Moscou pour jouer les dernières rondes du championnat du monde (ses livres et ses carnets de préparation avaient été confisqués), un seul coup de téléphone de la part de Botvinnik suffit à débloquer la situation.
Je ne peux croire qu'il ignorait tout des "pressions" exercées sur Keres et Bronstein.
Tout à son honneur toutefois d'avoir contribué à la "réhabilitation" de Keres après la Seconde guerre mondiale. De plus Staline était au pouvoir que pouvait-il faire... Bronstein m'avait notamment dit quelque peu résigné:
-Vous êtes trop jeune vous ne pouvez-pas comprendre.


Bonjour Davout, j' ignore quel est l'échiquier auquel Botvinnik voulait jouer.
Mais on peut légitimement penser qu'il fut vexé de jouer derrière Taïmanov ou Polougaïvsky .
Il s'agissait probablement d'une stratégie "d'équipe" (Botvinnik,Tal et Keres, aux 3 dernièrs échiquiers !), qui ne devait probablement pas plaire aux intéressés.
Mais , à l' époque,on ne discutait pas les décisions prises par le Parti , même quand on s'appelait Botvinnik.
Il déclara simplement, non sans humour :
"Matulovic, je le connais. Çà ne l' intéressera pas de jouer contre un adversaire aussi faible que moi" ( cf EE n136 mai 1970)


Chemtov, le
Bon... à (presque) 59 ans, on a normalement moins de revendications. Là il était vraiment le doyen de l'équipe. Et c'était sa dernière année de compétition, il me semble.


Athos, le
@gbertola : Bonsoir, je respecte beaucoup vos connaissances historiques, qui s'appuient tant sur les archives que sur le "vivant" (les témoignages, dont la subjectivité est rarement absente). Et elles font le bonheur des lecteurs d'EE.

En 1946, il était en effet impératif qu'un joueur russe prenne le sceptre, et d'ailleurs Smyslov fait second.
La question est de savoir si Keres a réellement perdu des parties volontairement mais, dans l'affirmative, on remarque que l'avance de Botvinnik sur le 3e (3,5 points) lui garantissait le titre.
"C'était des temps déraisonnables" (comme dit Aragon dans "Est-ce ainsi que les hommes vivent").

Pour le match contre Bronstein, il aurait été intéressant d'avoir l'avis de l'intéressé, à le supposer fiable aussi. Dans leurs affrontements en parties longues (j'y reviendrai), Botvinnik reste devant en tout état de cause.

S'il avait définitivement perdu contre Smyslov, il aurait été probablement disgracié, au profit du "nouveau héros soviétique".
Restent les cas Tal et Petrosian. Le "régime" aurait donc toléré que des non-russes battent le "héros national".

Concernant ses "meilleures parties", pascalechecs a pu traduire "Mes meilleures 90 parties d'Eches" :
https://librairie.bod.fr/une-carriere-echiqueenne-dun-demi-siecle-mikhail-botvinnik-9782322502615

Botvinnik n'a jamais "écrasé la concurrence" (redoutable à l'époque), mais sa formidable ténacité et son sang-froid lui ont permis de résister près de 20 ans pour le titre, ce qui est quasiment sans égal à l'ère moderne (la longévité qu'on prête à Lasker est rendue très relative par le fait qu'il a passé de longues périodes sans réengager son titre).
Petrosian était quasiment sa seule "bête noire", et c'est lui qui l'a destitué, alors qu'il avait, tout de même, 52 ans ...

Je me permettrai de mettre plus tard son palmarès en longues contre tous les Champions du monde (10, c'est inouï) qu'il a rencontrés.


Il me semble qu'Ion, le fils de Tal, appliquait une règle simple, oeil pour oeil et cetera.


Chemtov, le
Ouh la... J'ai mis du temps à comprendre.. Quel talent !


Davout, le
Bonjour supergogol,
Merci pour votre réponse et l'anecdote.

Voici ce qu'écrivit Bronstein dans son livre : "l'Apprenti sorcier", p.111.

"Jouer pour le titre de Champion du monde est le rêve de tout joueur d'échecs mais en mon for intérieur, dans mon subconscient, je ne devais pas avoir de réel désir de vaincre. Je ne peux pas expliquer autrement comment je n'ai pas gagné le match alors que, deux parties avant la fin, tous les éléments étaient en ma faveur.

Après le match, Botvinnik lui-même donna du crédit à cette opinion. en dépit du résultat 12-12 et du fait évident qu'il sauva son titre seulement dans la dernière partie, il expliqua ainsi son "mauvais" résultat : "Je n'ai pas joué aux échecs depuis 3 ans. C'est pourquoi j'ai joué en-dessous de mon niveau habituel. Mon adversaire est un bon joueur. Il est particulièrement fort dans la transition de l'ouverture au milieu de jeu. De plus, il conduit très bien l'attaque sur le roi adverse."

Botvinnik n'expliqua pas pourquoi, en presque 2 mois de jeu, il ne parvint pas à gagner une seule fois durant les 5 premières heures de jeu. 4 de ses 5 victoires furent obtenues après l'ajournement. Je perdis 3 finales complètement nulles à la suite d'un mauvais travail à la maison (de ses secondants -Tom Fürstenberg). A l'opposé, il concéda 4 défaites avant le premier contrôle de temps."




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