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Championnat du monde 2024 : Ding vs Gukesh (5) par Julo62 le  [Aller à la fin] | Actualités |
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Athos, le
A propos de Kasparov, on a peu remarqué sa performance au Showdown de Saint-Louis (oct. 2024), en FRC, gagné par Caruana.
2720 ! Ce qui rattrape des perfs moins brillantes dans les autres éditions. Il a dû mettre le paquet pour laver l'affront.

Vu son retrait et l'âge venu, c'est assez impressionnant. Et cette fois on ne pourra pas dire qu'il était surtout fort du fait de ses préparations. Cela m'a toujours fait rire ça.

https://fr.chessbase.com/post/chess-9lx-2024-caruana


Julo62, le
@ Athos (post du dernier fil)

"Le plus dur" ou le plus beau !
Dans le long Take take take d'hier, Carlsen et Nakamura s'accordent à prévoir une série de grands résultats pour Gukesh, aidé qu'il sera par tout le travail de préparation resté invisible lors de ce match.
Ils sont convaincus que l'Indien a à disposition, maintenant, dans sa manche, des idées surtout sur 1. e4 où nous n'avons vu que des Françaises.

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À la question que je me posais sur le pourquoi de la profondeur de la préparation des joueurs, Carlsen répond catégoriquement : "Ça a été considérablement plus compliqué pour les équipes de ce match !" ("Et ce le sera de plus en plus.")
Il rapporte que, dans son match de 2016 contre Karjakin par exemple, lorsqu'ils ont décidé de consacrer des efforts sur l'Italienne, ils étaient face à un terrain de jeu quasiment vierge, jamais labouré par les joueurs de l'élite depuis des décennies et cultivé justement par les joueurs qui ne voulaient pas se préparer.

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Carlsen considère que la préparation de Gukesh porte clairement la marque de Gajewsky, plus que celle des autres membres de l'équipe.
Il souligne positivement le choix de la présence de Keymer en rappelant son répertoire à base de Cf3/e3 et mentionne un très jeune joueur polonais dont je n'ai pas retenu le nom.
Il affirme que le travail de préparation de cette équipe a été excellent à son avis, dans l'ensemble.
Il est particulièrement admiratif du 7. Te1 dans la Grünfeld différée, du traitement de l'Anglaise, côté noir avec le f7-f6 rapide, et de la dernière Française avec le a3/Fe3.

Sur la dernière partie, à l'inverse des commentaires que j'ai suivis, il considère que la faute psychologique de Ding est d'avoir voulu garder des micro-chances quand il joue Ff3 à la place de Fd5 ou Fd7, forçant l'échange des Fous. Précédemment les avis que j'avais entendus ne mentionnaient pas cette contradiction et affirmaient que Ding s'était complètement résigné à la défense d'une position inférieure bien avant.
Il affirme qu'il ne faut pas prendre de demi-mesures dans ces situations. Il ne critique pas du tout la volonté de clore la partie par une Nulle au vu de la situation du match et de la partie, mais il rejette totalement cet entre-deux.
Et dans tous les moments qui l'ont choqué (Nakamura aussi), il mentionne le 13... Fb6 de Gukesh qui prend le risque de donner aux Blancs le même genre de partie que 2 rondes précédemment.
Il est admiratif de la façon dont Gukesh a su garder la position vivante après que Ding ait joué 26. a4.

-----

Les équipes indiennes victorieuses aux dernières olympiades avaient eu droit à un entretien public d'1 demi-heure avec Modi, le premier ministre indien.
Comment sera reçu Gukesh le 18e champion du monde, le plus jeune de l'Histoire ?


Meteore, le
Les indiens triomphent cette année :

Candidats
Championnat du Monde
Olympiades
Passage à 2800+ d'un de leurs joueurs

Il ne leur reste plus que les rapides et blitz, mais la méthode hyper calculatoire de Ramesh se prête peut être moins aux formats accélérés, où l'intuition joue un plus grand rôle ?


Julo62, le
@ Meteore

Oui, c'est très clair, le déplacement du centre de gravité du monde des échecs vers l'Inde se poursuit et s'amplifie.
On peut imaginer que dans une décennie ou deux, les jeunes joueurs ne viendront plus faire leurs armes chez nous, comme on le voit dans beaucoup d'opens avec la participation de nombreux jeunes joueurs indiens (qui nourissent la spirale déflationniste du élo par chez nous ?), mais que les jeunes iront se mesurer à ce qui se fait de meilleur, peut-être les Indiens chez eux.

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Concernant Ramesh et les échecs en Inde, je crois qu'il ne faut pas faire la même approximation qui pouvait être faite avec "l'école soviétique". Ce ne sont jamais autant les monolithes qu'on croit. Kortchnoï et Petrossian ou Spassky et Tal, à chaque fois n'avaient qu'une ou deux années d'écart, pourtant, à part qu'ils étaient incroyablement talentueux, on a du mal à les ranger dans des modèles ou des catégories échiquéennes vraiment semblables.

Pour les joueurs Indiens, et en ne citant que les trois les mieux classés : Erigaisi, Gukesh, et Praggnanandhaa, on a affaire à des joueurs très différents.

Au niveau de l'intuition à proprement parler, c'est au sujet de Gukesh que ses confrères du top émettent le plus de réserves (mais entendons-nous bien, c'est un phénomène exceptionnel qui n'a qu'une relative faiblesse à ce sujet. Et qu'en sera-t-il dans 6/7 ans, quand il atteindra l'âge canonique de 25 ans !?).
J'ai l'impression d'entendre beaucoup moins ce petit refrain au sujet de Praggnanandhaa, surtout qu'il a, très tôt, eu des résultats remarquables contre Carlsen et consorts lors des compétitions en ligne à cadences rapides.
Et concernant Erigaisi, je me suis amusé il y a quelques temps à regarder sa fiche FIDE (on s'amuse comme on peur, je peux bien l'accorder^^). Il ne joue pas pendant plus d'un an entre début 2020 et mars/avril 2021. Depuis (en moins de 4 ans), il a joué plus de 450 (!!) parties comptabilisées par la FIDE et a gagné près de 250pts. On sait qu'il est (inexplicablement ama) absent de la plupart des événements ne concernant que l'élite et il y a forcément un manque de retour à ce sujet, mais quand on voit qu'il a eu des périodes de plusieurs mois où il a joué à la cadence d'une partie par jour ou de deux parties tous les trois jours, je me dis que le jeu dit intuitif ne dois pas être absent de ses nombreuses qualités.

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Sinon, il y a comme une sorte de "manque" suite à la fin abrupte du match, hier :-(


Julo, attention à la descente !


Gukesh sacré, quelle année pour lui ! Il a absolument tout gagné de janvier ( 1er ex æquo à Wijk) jusqu’à hier. Candidats, Olympiades et championnat du monde, incroyable triplé !
Son jeu a été décevant cependant durant ces deux semaines et demie. Il n’a pas pas réussi à reproduire ses prestations antérieures mais il a confirmé ses qualités de champion : être là au bon moment, résister quand ça va mal et conclure quand on peut…
Je pense que ce titre va être pour lui l’occasion de progresser encore plus vite: argent, entraînement, possibilité de choisir ses tournois ( surtout ne pas aller à New York en décembre bien sûr et se concentrer sur Wijk); comme manifestement il en veut encore, il pourra se rapprocher de son but avoué : rattraper et dépasser Carlsen,
Sur l’intuition, je crois que c’est une spécificité de tel ou tel, une manière de réfléchir, pas vraiment une qualité obligatoire. Clairement Caruana en a très peu par exemple, et Kasparov en était dénué selon Dvorestki ( GK lui même pense en avoir beaucoup !).
Ce qui manque clairement à Gukesh c’est une meilleure compréhension dans beaucoup de positions…ce qui n’est pas inhabituel à dix huit ans !


Julo62, le
@ Ulysse
L'important dans ces moments-là, ce sont les stratégies palliatives et autres substituts.
Je n'en manque pas 😂
Merci pour l'amicale attention 😉

@ Doc
Tout à fait d'accord, je parierai plutôt sur un étoffement du jeu de notre nouveau champion du monde 😊 plutôt que sur une crise de croissance ou un relâchement.
Il a déjà prouvé des capacités incroyables et tous les feux sont au vert.


oui Julo, important de pallier.


Désormais Gukesh va servir de lapin cible pour tous les lévriers de sa génération qui courent pour le titre mondial et ne rêvent que de le rattraper puis le dépasser ...( Firouzja, Praganandha, Keymer, Abdusatorov, Erigaisi, Niemmann, et j'en oublie.....)


Je suis impatient de voir la prochaine partie à cadence lente entre Gukesh et Carlsen.... je suis persuadé que les deux joueurs seront motivés ...


splash, le
le prochain tata steel sera sympa pour étrenner le titre

Caruana, Erigaisi, Gukesh, Abdusattorov, Wei Yi, Vidit, Prag, Giri, Keymer, Fedoseev, J Van Forest, Sarana, Warmerdam et Mendonca


Julo62, le
@ splash
Joli plateau, en effet !
Moyenne d'âge inférieure à 24 ans et Caruana est l'aîné de cette jolie compagnie du haut de ses 32 ans !

@ Ulysse
Nous réagissons de façon similaire (mais 6 c'est beaucoup).


Chemtov, le
Pour revenir rapidement sur cette dernière partie, Sylvain Ravot a publié cela sur Facebook :

https://www.facebook.com/photo/?fbid=122110146074629215&set=a.122106609590629215

De mon côté, j'ai aussi pu tester les connaissances des élèves, de leurs parents (joueurs) et d'autres joueurs. En fait, je n'ai vu cette finale que jeudi à 18h00, en arrivant au club d'échecs, pour mon cours. Là, j'ai été accueilli par une nuée de jeunes ''champions'' et d'adultes, tous consternés par la ''faute de débutant de Ding'' (comme quelqu'un l'a aussi écrit sur le forum).
Et là, ô surprise, presque la totalité des ''champions'' n'arrivait pas à me prouver le gain.

Bien entendu, c'est trivial. Mais ce n'est pas qu'une faute de ''débutant''.


Krusti, le
Un peu de chaleur dans ce monde de brutes (et je ne parle pas de la cyber-aigreur sur FE)


Athos, le
Ce qui est amusant c'est de lire les commentaires live de certains GMI durant les parties. Dans la partie 14, Leko dit, à partir du 18eme coup noir "Gukesh a une position perdante". Lors de la finale, Giri dit : "Ding n'a que 4 % de chances de ne pas annuler la partie ..."
Le facteur humain n'est pas que chez les joueurs ...

Autant j'ai pu m'interroger sur le jeu déroutant de Ding, autant il me semble qu'on peut relativiser la victoire de Gukesh, pardon de ne pas me mêler aux éloges généraux !
Il remporte le match sur un nouveau coup "aléatoire" de Ding. Et ce n'était pas le premier.
Cela semblait avoir commencé avant la "gaffe", puisque pour obtenir l'échange des Dames il avait sacrifié un pion, et était entré de ce fait dans une finale défensive où la moindre "gaffe" serait fatale.

Difficile de savoir comment Gukesh évoluera, tout naturellement. De nos jours, la précocité n'est plus une exception. Dans le top 10, les écarts de valeur sont très très faibles.

Pour l'instant il a un parcours de fusée, comme Fischer ou Kasparov avant lui. Aura-t-il ensuite une marge comme eux l'ont créée ? Mystère ...
Son comportement dans les Françaises, sauf la troisième, démontre qu'il y a des situations de jeu dans lesquelles il est en difficulté. Et ses adversaires l'ont vu ...

La Française a été remise au goût du jour, et il est probable qu'elle va redevenir un peu à la mode, comme ce fut le cas pour l'Ecossaise (match des 2K) ou la Berlinoise (match des autres 2K).
Certains vont aller explorer les 42 victoires (sur environ 100 parties, et seulement 8 défaites) scorées par Mister Botvinnik !


il est facile de gloser sur le jeu imprécis de Ding Liren, mais celui de Gukesh n'a pas été exempt de grosses imprécisions non plus ...
Nous avions face à face 2 des meilleurs joueurs du monde, il est donc évident que ces erreurs ne sont pas liées à leur compréhension du jeu d'échecs .

Bien sûr, il y a la pression psychologique de l'enjeu du championnat du monde, qui n'est pas négligeable, mais selon moi il y a aussi la cadence de jeu choisie par la FIDE .

Autant 2 heures de reflexion pour les 40 premiers coups est très bien, autant ensuite cela est absurde (30 min + 30 sec pour la partie au finish) comme si la FIDE cherchait à provoquer des erreurs sur l'échiquier par les 2 champions pour faire le spectacle du championnat du monde et ridiculiser les joueurs devant le monde entier regardant son ordinateur afficher une jauge à - 98,97 :


Ding a-t-il indiqué précisément ce qu'il n'a pas vu en jouant 55.Tf2 ?


TomTom, le
Je suis d'accord avec Chemtov, j'ai du mal à comprendre pourquoi tout le monde parle de gaffe (en fait les gens disent ça parce que l'évaluation de l'ordi passe tout d'un coup de 0.00 à mat en 29 coups).
Il me semble qu'il s'agit plutôt d'une erreur de Ding Liren, sous la pression du temps et de la fatigue.
Sur la vidéo, Gukesh semble mettre au moins 30 secondes à réaliser que Ding Liren a fait une erreur. Alors oui, Ding Liren a commis une erreur grossière pour un champion du monde, mais je suis sûr que des tas de joueurs à 2000 elo auraient pu jouer le coup Tf2 s'ils n'avaient que 30 secondes pour le jouer. On est loin d'une gaffe de débutant.
Pour un joueur à environ 1800 elo comme moi, il me faudrait bien 10 minutes d'analyse pour trouver le gain noir après l'échange. Et je suis incapable de dire intuitivement (c'est-à-dire sans calcul) si la position est nulle ou gagnante pour Gukesh, que ce soit avant ou après l'échange des tours et des fous, ou si elle est meilleure ou moins bonne après ces échanges. A mon niveau, il n'y a que la règle de l'opposition des rois qui pourrait me guider dans la finale de pions, et je ne suis pas sûr que cette règle fonctionne vraiment tout le temps.



Julo62, le
@ Slucaino
Je n'ai pas suivi la conférence de presse, mais je n'ai vu mentionné nulle part cette info.
Je me dis qu'il a dû oublier que le Fou était en a8 et qu'il ne pourrait pas se soustraire à l'échange en quittant la diagonale.

@ Chemtov
Tout à fait d'accord.
Le coup de Tchigorine est une gaffe, quand on déplace une pièce qui défend d'un mat élémentaire, je le vois immédiatement.
Là, sans l'évaluation de l'ordi, je ne sais pas sans calculer que la finale de pions est perdante.
Et je suis convaincu que dans mes parties ou dans d'autres de ce niveau il y a beaucoup de "double gaffe" car les Noirs rateront l'instant.
Il y a certainement un niveau où on peut parler de gaffe, mais pas au mien. Erreur convient naturellement mieux.

J'avais les caméras de la FIDE, à ce moment.
Pour moi, il y a un moment avant que Gukesh soit sûr que c'est gagnant. Il regarde immédiatement l'échange de Tours puis Fe4, mais il lui faut un temps pour valider que le passage en finale de pions est gagnant.
Et ça se voit, son visage et tout son langage corporel change, il est complètement excité et doit faire un effort pour se reconcentrer.
Et c'est avec ce changement d'attitude que Ding comprends et s'effondre physiquement immédiatement.


Reyes, le
L'explication en vidéo par Sylvain Ravot sur https://www.europe-echecs.com/art/world-chess-championship-2024-9351.html


Chemtov, le
Lors de mes 'interros'' avec les petits (et grands) excités, prétentieux, qui trouvaient évident de gagner cette finale (et qui en fait n'y arrivaient pas), j'ai noté qu'ils bloquaient le plus souvent sur le sacrifice du pion en f2.

(Voir positions 815/exemple éducatif et 816/Reichhelm dans l'Encyclopédie des Finales) (et aussi page 76 dans Villeneuve, aimablement indiqué par l'auteur, il y a une heure).


Le commentaire d'Etienne Bacrot en live relève deux éléments de la position qu'il n'aime pas : le fou en a8 et la venue de la tour en f4. Il est précisément en train de dire (à Gozzoli) que changer son système de défense est douteux.


@Chemtov merci.

J'ai rejoue la position après l'échange de fous il y a quelques heures et ayant un niveau très mauvais en finale, j'ai constaté que le gain n'était pas aussi élémentaire qu'il y paraît ou que les commentateurs le disent.

Le sacrifice de pion n'est pas évident pour moi et sauf erreur de ma part c'est la seule façon de gagner la partie.

Le coup de Ding est une gaffe pour un fort joueur ou un joueur à 2800 elo. Pour les autres, sans la barre d'évaluation, je pense qu'ils n'auraient rien détecté. Après l'échange de fous, stockfish dit mat en 25 coups après avoir analysé 200 millions de positions! C'est sûr que c'est une erreur triviale. !


Athos, le
Regardez la vidéo du MI Sylvain Ravot sur le site EE. On voit parfaitement les réactions de Gukesh suite à Tf2. Il n'en croit pas ses yeux (il a dû calculer aussi vite que Stockfish), joint les mains, ensuite il se lève et file au fond de la pièce, il sait qu'il est Champion du monde.
Il fait tout pour garder son sang-froid jusqu'au bout. Une fois Ding parti, il remet toutes les pièces de l'échiquier en place, note ses coups, signe, les larmes aux yeux pendant que la foule crie. Il range même son fauteuil !
Des images d'anthologie ...

En face la détresse de Ding, bien sûr, il serre à peine la main et s'enfuit. Le dernier saut de l'acrobate, et sûrement la fin d'une carrière en parties longues. Merci Champion !
Il s'en est fallu d'un souffle pour qu'il arrive aux départages. Et Gukesh le sait sûrement, en toute humilité ...

PS : Cela faisait longtemps que Ding ne jouait plus de parties excédant 40 ou 50 coups. Sur les images il paraît vraiment fatigué, ceci explique peut-être cela. D'ailleurs un des plans de l'indien, toujours frais, était de le pousser à jouer le plus longtemps possible durant les parties.


En championnat de ce format,il était considéré que conduire les Blancs après une journée de repos est très souhaitable. En admettant que l'avant-match soit un repos,ce type "d'avantage" est survenu pour:

Gukesh-parties 1,4 et 13 trois fois.
Ding-parties 4 et 10 deux fois.

Donc l'équité exigeait un repos entre les parties 13 et 14.Ce constat est troublant au vu de la partie 14 et de sa fin dramatique :gaffe dans une position de nulle théorique.
Pourquoi Ding et son équipe ont-ils accepté de jouer avec un tel handicap?


ArKheiN, le
Moi personnellement je ne rentre jamais dans une finale de roi, encore moins avec un pion de retard si je n'ai pas le temps d'en calculer/les conséquences alors que j'ai une alternative raisonnable. A mon niveau il m'aurait fallu du temps pour calculer si ça perd ou non mais intuitivement je me serais dit que cette configuration est probablement perdante tandis que garder une ou toutes les pièces est nulle. Je pense que Ding a oublié que Fa8 est si mal placé qu'il ne peut empêcher l'échange fatal.

La majorité des réactions vidéos que j'ai vues me font dire qu'elles étaient surtout dues à la barre d'ordi du stream qui devient noire directement. Nakamura a réalisé très vite tout seul et a vite montré une ligne, et bizarrement, la barre d'évaluation n'a bougé que après qu'il ait avancé les coups.


Le fait que le gain ne soit pas si simple n’empêche pas que le coup Tf2 soit une énorme gaffe !
C’est une position où les Noirs n’ont pas grand chose à tenter, et les Blancs se mettent en situation de perdre.
De même que le fameux Fxh2 de Fischer en 1972, même si 50 ans après les ordis ont montré qu’il aurait quand même pu faire nulle.
En revanche cette gaffe ne me frustre pas par rapport au déroulement du championnat parce que Ding en avait déjà fait une ( 11e partie Dc8) et que durant ce championnat il aura souvent pris trop de temps, et mal géré les positions avec petit avantage comme lors de la francaise d’échange, où il a sacrifié deux pions pour assurer la nulle à partir d’une situation supérieure.
Enfin sur cette dernière partie, après une ouverture prometteuse et une imprécision ( Fb6) de Gukesh, il a vraiment joué de manière hésitante, imprécise voire fautive pratiquement sur chaque coup !
Si on observe chaque coup de Ding, sa gaffe finale est la chronique d’une mort annoncée plus qu’un coup de théâtre inattendu.
Mais bien sûr comme l’ordi passe sous silence ces coups faibles ( par exemple Ta4, Fa8…)puisqu’il reste à 0,00, on peut raconter que c’est juste sur un coup que s’est joué le championnat, c’est plus romantique !


Je pense que les membres du forum , selon leur niveau de compréhension du jeu, n'ont pas tous en tête la même définition des mots : imprécision, erreur, bévue, faute, gaffe .
Et je rajouterais que la phase de la partie (ouverture, milieu, finale) oû cela se produit, peut modifier aussi l'appréciation.

Dans le cas présent, Ding a joué en 20 secondes seulement sous la pression de la pendule,(cadence Fide absurde après le 40eme pour un titre mondial en jeu) je reste persuadé qu'en prenant une seule minute de réflexion, il aurait vu la suite et il aurait joué autre chose.

Réf Dr Pipo : je ne sais pas pourquoi vous cassez ainsi du sucre sur le dos de Ding , pour ma part je considère que Gukesh n'a démontré aucune supériorité sur Ding au niveau Echecs . Par contre la jeunesse permet de mieux résister à la fatigue ....


Julo62, le
@ Athos
Tu m'as mis le doute.
J'ai regardé à nouveau la vidéo.
Gukesh note le coup, sans réaction et commence à analyser.
La caméra fixe Ding qui lève les yeux sur Gukesh sans expression particulière.
Passe une quinzaine ou une vingtaine de secondes, et Gukesh voit. Après, je n'ai pas revisionné mais j'ai bien souvenir de leurs attitudes, c'est comme je l'ai déjà décrit.
Alors oui, Naroditsky s'enflamme tout de suite, et forcément si on le leur dit, Leko et lui savent tous les deux immédiatement où et comment ça cloche.

Mais même Gukesh qui cherche exactement ce genre de faute chez son adversaire depuis 30 coups (et joue très bien pour les provoquer), il lui faut regarder et analyser.
Ce qui est certain, c'est que dans cette position, il n'y a qu'un seul coup à regarder, l'échange des Tours, puis forcer l'échange des Fous, puis la finale de Pions. Et pour lui c'est du petit lait, c'est évident, et ça va vite, très vite.


@ Doc
C'est indéniablement une gaffe à ce niveau-là, mais ça me rappelle les Blunder !! sur le chat de Chessbomb dès qu'il y avait un coup en rouge.
Pour Stockfish, c'est inenvisageable.
Pour ce niveau de jeu, c'est une gaffe qui restera dans les annales.
Pour les Kibitz, c'est facile de crier à la gaffe avec la jauge d'évaluation qui s'emballe.

Et je suis certain que même en exercice, en sachant que c'est gagnant, on verrait une paire de joueurs de club ne pas convertir la finale de pions du 1er coup.

Sinon, je suis d'accord avec toi, même si j'en suis malheureux, mais la conduite de cette partie, et depuis l'ouverture, c'est comme une longue descente sans parachute.
C'est marrant, tu disais que ça s’acheminait vers la nulle pendant, moi, avec les caméras, je l'espérais, mais ça me faisait peur depuis longtemps.
Son jeu montrait son pessimisme et son manque d’objectivité depuis presque les premiers stades de la rencontre, et à le regarder, on ne voyait pas de signe pour être rassuré.


Je vous recommande l’analyse par Carlsen, sur son site take take take de cette fin de partie qui semble l’intéresser énormément.
Entre autres il donne un éclairage sur trois ou quatre moments où il montre que Ding peut forcer la nulle.
Nakamura intervient et affirme que selon lui, au moment de la gaffe soi-disant dans une position archi-nulle, il pensait que les chances de gain pour Gukesh étaient de l’ordre de 50 pour cent, une estimation assez lointaine de celle des « stockfish brothers »!


Chemtov, le
Ce que je trouve particulièrement désagréable, irrespectueux et mal venu, c'est le ''bashing'' de certains champions. Par exemple, en disant qu'on n'a jamais vu un titre se décider sur des gaffes infantiles (''childish one move blunder''), Kramnik oublie qu'il a défendu, comme Champion du Monde, notre pauvre communauté de joueurs d'échecs face aux monstres cybernétiques, en 2002 et 2006 (pour venger Kasparov ?).

Et là, alors qu'il jouait pour un million de dollars (cinq cent mille, s'il ne gagnait pas le match), il nous a produit deux petits bijoux mémorables...

Dans le premier match, en 2002, après 34... Dc4, un cavalier blanc surgit hors de la nuit (de la huitième rangée). 35.Ce7+. Et hop ! Une pièce en moins pour le champion du monde (35...Rf8 36.DxCe5). Et le monde des humains est ridiculisé (''childish one move blunder'').




Chemtov, le
Dans le second match, en 2006, c'est pire encore. Toujours planqué en huitième rangée, le cavalier cybernétique reste invisible aux yeux de Kramnik. 34...De3?? 35.Dh7 mat !!

Kramnik : « Je suis également choqué par ce qui s'est produit. Je ne peux pas l'expliquer. Ma position était excellente, je me sentais bien et n'étais même pas fatigué »

Ben oui..., comme quoi, ça arrive... (''childish one move blunder'') et pour un demi-million de dollars, c'est ballot. Et pour les spectateurs aussi. A l'époque, cela m'avait beaucoup plus choqué que les gaffes de Ding.




Excellent Chemtov,
j'ai bien rigolé du haut de mes 1860 points des ''childish one move blunder'' d'un ancien champion du monde qui a toujours eu peur de faire un match revanche contre Kasparov.

Kramnik est tellement orgueilleux que lorsqu'il fait une ''childish one move blunder'' il se regarde dans un mirroir en disant : " je suis vraiment le champion le plus distrait du monde " .


Athos, le
@Julo62 : même 15 secondes pour voir la suite fatale, c'est impressionnant. Et inouïe sa métamorphose, même s'il fait tout pour se contenir. Un grand moment d'histoire à mes yeux, car la vidéo n'existait pas ou a peu capté ce genre de moment par le passé.

Tous les Champions ont commis des "erreurs", quel que soit le nom qu'on donne, et il y a même eu des livres à ce sujet. Même des fautes de main parfois ...

S'il n'y avait pas d' "erreurs", il n'y aurait que des parties nulles, comme aurait dit ce cher Bernard. Même Stockfih en a fait pas mal quand Alpha zéro l'a balayé.

Dans sa vidéo, S. Ravot démontre qu'il y avait bien d'autres variantes de nulle avant le coup "fatal". Pour ma part je pense que Ding était épuisé, tout simplement.
Quand Gukesh perdra son titre, un jour, les mêmes oiseaux de proie s'abattront sur lui. C'est la triste loi ...

Quant à Kramnik, d'aucuns diraient qu'il est un peu Tartuffe sur ce coup là ;)


Reyes, le
« Très vite, nous avons pensé que le mieux était de faire jouer Ding le plus longtemps possible, à chaque partie, idéalement 6 heures, juste pour l’épuiser. Nous avons supposé qu’à long terme cette stratégie devait porter ses fruits. Et c’est ce qui s’est finalement produit. » Grzegorz Gajewski, entraîneur de Gukesh https://www.europe-echecs.com/art/world-chess-championship-2024-9351.html


Athos, le
Effectivement c'est une des clés du match, même si elle aurait pu ne pas payer, car Ding a su écourter pas mal de parties. Sauf dans les départages peut-être, là où la fatigue du chinois aurait nivelé les forces.


Athos, le
Il y a un dicton, qui vient du monde des Echecs je crois, et que l'on pourrait présenter ainsi : "Le Champion n'est que celui qui commet moins d'erreurs que les autres". C'est assez philosophique et pourrait s'appliquer dans d'autres domaines ...


Dommage pour Ding, mais on peut dire qu'il l'a un peu cherché.
Quelle affreuse gaffe.
Quant à Kramnik, ce n'est pas parce que lui-même a fait d'affreuses gaffes, qu'il ne peut pas critiquer Ding. Ca l'en dispenserait ?
Maintenant qu'il est soulagé de ce poids, on peut lui espérer de belles choses.
Pour le prochain cycle, j'ai l'impression que Caruana, Nepo, Firouzja ont une belle carte à jouer contre Gukesh (pour celui qui l'affrontera bien sûr).


Chemtov, le
Au moins, ce match nous aura permis d'étudier des parties intéressantes (et je n'ai pas fini de le faire) (je suis un peu lent) et nous aura offert des sujets de travail variés.

Aujourd'hui, par exemple, nouvelle expérimentation, au sujet de la finale de pions et rois de la dernière partie, avec un parent d'élève (accompagnant, lors d'un stage U08). Le monsieur a plus de 1800 FIDE, lent.

Il m'affirme que cette fin de match était ridicule (la gaffe Tf2, et la finale ''si simple''). Je tempère et indique que la finale est triviale pour de bons joueurs, mais qu'elle n'est pas si simple pour qui n'a pas un bagage minimum. Bon... le monsieur est sûr de lui, mais veut quand même vérifier. Nous jouons trois fois la finale, trois fois... nulle !

Premier essai : 1.Tf2 TxT 2.RxT Fd5 3.FxF RxF 4.Re3 Re5 5.Rd3 f4 6.Re2 Re4 ?? 7.gxf4 nulle

Deuxième essai : 1.Tf2 TxT 2.RxT Fd5 3.FxF RxF 4.Re3 Re5 5.Rd3 f4 6.Re2 fxg3 ?? 7.Rf1 nulle (7...Re4 8.Rg2 Rf4 9.Rg1 Rf3 10.Rf1 g2+ 11.Rg1)

Troisième essai : 1.Tf2 TxT 2.RxT Fd5 3.FxF RxF 4.Re3 Re5 5.Rd3 f4 6.Re2 f3+ 7.Rf2 Rd4 8.Rf1 Rd3 9.Rf2 Rd2 10.Rf1 Rd1 11.Rf2 Rc2 12.Rf1 Rd2 13.Rf2 Rd3 14.Rf1 Re3 15.Re1 f2+ 16.Rf1 nulle

Bon... on recommence du début et après un quart d'heure, survient enfin l'idée gagnante... Ouf ! (Donner le pion f). Après trois essais manqués et une perte théorique à la pendule.

Ensuite, je lui montre :

Zaitsev,A - Wade,R [E46]
Tallinn (12), 08.03.1971

(Diagramme)

67.Kd3 Kd7 (67... Kc7 va aussi). Mais pas 67... Kd6?? Qui perdrait. Amenant Ding-Gukesh (inversé, avec une colonne d'écart) : 68.Kd4 Kc6 69.e5 Kd7 70.e6+ etc... ou 69...fxe5+ 70.Kxe5 Kd7 71.Kf6 Ke8 72.Kg7). Tout comme perdrait 67...Kc5?? 68.Kc3 Kc6 69.Kc4 et aussi 68...Kd6?? 70.Kd4.

Dans la partie, après Kd7, il y eut : 68.Ke2 Ke8 69.Kf1 Kf7 70.Kf2 Kf8 71.Kg1 Kg7 72.Kh2 Kh8 73.Kh3 Kh7 74.Kg2 Kg8 75.Kf3 Kf7 76.Kg4 Kg8 77.Kf3 Kf7 78.Ke2 Ke8 79.Kd3 Kd7 (seul coup) 80.Kc2 Kc8 81.Kb2 Kd8 82.Ka2 Kc8 83.Kb3 Kd7 84.Kb4 Kd6 85.Kc3 Kc7 86.Kd4 Kd6 87.e5+ ½-½ Là, avec une colonne d'écart, par rapport à Ding-Gukesh (inversé), il y avait donc en plus ce thème de passage à l'aile-roi, mais sans véritable danger.




Les finales ont toujours été la phase de jeu où je jouais le plus mal ....et dans laquelle j'ai d'ENORMES lacunes.
Les causes en sont multiples :

D'abord c'est indiscutablement la phase de jeu que j'ai joué le moins souvent en pratique sur l'échiquier....
je n'ai donc pas beaucoup d'experience pratique. Car si je joue contre un adversaire bien plus fort que moi, il gagnera du matériel en milieu de jeu (à minima quelques pions) et je n'apprendrais rien sur la manière de jouer une finale complètement perdante ...
c'est la même chose dans le sens inverse, si je joue contre un adversaire plus faible et que j'ai un gros avantage materiel, je gagnerais la finale même en jouant très mal..donc je n'apprends rien et ne progresse pas en finale..

l'ideal pour progresser en finales est donc de jouer contre un adversaire qui a la même force que vous dans les ouvertures et dans le milieu de jeu, afin d'arriver à une finale équilibrée sans déséquilibre matériel , et alors on peut progresser et apprendre à bien jouer les finales . Hélas cela est très rare .

Une autre chose expliquant mes grosses lacunes en finales est très certainement le fait que je n'
aime pas étudier les finales...rires ! je préfère de très loin regarder des parties complètes commentées . j'ai pourtant dans ma bibliothèque des livres qui n'attendent que d'être lus et étudiés ! (par exemple Entrainement aux finales de Bernd Rosen chez Olibris.)


Chemtov, le
Ce que vous dites est tout à fait normal. La différence de niveau, de la grande majorité des joueurs, entre les ouvertures et les finales, est gigantesque. Avec parfois des chutes de 500 points elo (si on peut quantifier cela ainsi). Pour toutes les raison que vous évoquez, apparitions plus rares, manque de pratique, manque d'intérêt pour le sujet, etc... Même un MI allemand m'a dit un jour '' Je rentre dans une finale contre eux, j'abandonne de suite !'' (Bon... il faisait référence à des parties d'équipe, contre des adversaires potentiels de niveau de GM). Et le niveau de jeu en finale peut aussi chuter à cause de la fatigue.

Pour travailler les finales, le remède serait peut-être de s'intéresser aux ''études'' (de finales classiques) (plus esthétiques, attirantes et ou spectaculaires) car elles contiennent souvent des passages obligés dans des finales théoriques ou elles utilisent quand même souvent des principes généraux de finale.

Evidemment, il est aussi important d'avoir un répertoire d'ouvertures qui n'évite pas systématiquement tout ''risque'' de finale. Mais là, il faut aussi faire la différence entre les finales qui sont encore des parties en elles-mêmes (par exemple Ding-Gukesh avant Tf2) et les finales de finales, ultimes phases théoriques (leur finale de pions).


Athos, le
Le choix de la Française par Ding a été un coup de maître. Quand on regarde le bilan de Gukesh pour cette ouverture, on constate qu'il ne l'a affrontée que 14 fois (avant le match) dans sa carrière, et encore souvent dans des opens et rarement en parties longues. Et ... 4 fois avec les Noirs, il était donc en terrain miné.
Son e4 a été parfaitement neutralisé, et il devra travailler cette ouverture car on risque de lui resservir !

Pour rendre hommage au jeune homme brillant, toutefois, on peut regarder une Française Steinitz (la même que dans la troisième du match), jouée et gagnée contre un joueur peu connu, en 15'10'', un certain ... Magnus Carlsen :

Name: Aimchess Meltwater Champions
Event Date: October 14-21, 2022
Site: Chess24.com INT
Format: 16-player Round-robin
Time Control: 15 minutes for the whole game with a 10-second increment from move one.

https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=2391991

Belle partie où il finit par prendre le contrôle de la colonne c, chemin de l'attaque vers le Roi noir.
La phase tournoi (15 rondes) a été remportée par Duda devant ... Gukesh. Derrière on trouve notamment Carlsen, Mameydarov, Erigaisi, Abdu et d'autres pointures.
La phase "knock out" a encore été gagnée par Duda, Gukesh étant sorti en quarts par Rapport.

L'indien a aussi de grosses virtualités en parties rapides, on verra si cette forme de jeu commence à l'intéresser vraiment.


Chemtov, le
Oui. Il me semble qu'on en avait parlé, sur le forum, de cette partie (avec le fameux f5). On se demandait pourquoi Gukesh ne jouait pas une des nombreuses lignes classiques de cette variante. On a avait suggéré (vous même, peut-être ?) qu'il redoutait éventuellement la variante avec a6.


Chemtov, le
Ici, le 02/12/2024 22:04 : https://www.france-echecs.com/article.php?art=20241201175711755


Athos, le
@Chemtov : en effet c'est amusant de comparer les deux parties, dans celle contre Carlsen il privilégie l'aile-Dame (mais Carlsen massait ses pièces contre l'aile-Roi blanche) et dans celle contre Ding il joue sur le Roque adverse et finit par contrôler le centre.
Dans la partie contre Ding il semble jouer une nouveauté (8. Fe3, selon le site EE). On peut penser que son équipe avait travaillé cette 3ème Française, bien mieux jouée que les 2 premières en tout cas, et ils ont sorti le chinois de sa préparation dès le 8ème coup en rompant avec les lignes classiques. Il reste une belle partie en tout cas, où chacun aura eu sa chance.


Julo62, le
Concernant les finales, je crois que les capacités qu'on a à les bien traiter dépend beaucoup du goût ou du plaisir qu'on a à les jouer et/ou à les étudier.
Comme pour l'ensemble du jeu d'ailleurs.

Personnellement les finales ont toujours eu le pouvoir de me "rassurer" en quelque sorte.

Je parle de ressentis, de sensations.
Là où des joueurs prennent plaisir à traiter les phases complexes de l'ouverture ou du milieu de jeu, là où inattendu se cache derrière chaque pièce et chaque coup, moi c'est l'inverse, ça me "stresse".

Au contraire, lorsque la finale arrive, j'ai un plus grand sentiment de sécurité et donc, je me sens mieux (moins parasité par des émotions comme la crainte, l'anxiété, ou même la panique).

Je me doute que les joueurs qui apprécient et maîtrisent (chacun à son niveau) les positions complexes ou tactiques repèrent des schémas qui les mettent en éveil et les aident à trouver des idées et des bons coups.
Je me suis toujours senti démuni et perdu face à ces idées tactiques inattendues, ces schémas dynamiques et surprenants. L'impression que le sujet est impossible à cerner dans son entièreté, je l'ai dans ces phases du jeu. Au contraire, dans la finale, l'impression de pouvoir appréhender globalement, ou de savoir repérer toutes les particularités d'un position me met à mon aise.

Je dirais donc que pour étudier, progresser et apprécier jouer des finales, il est important de trouver du plaisir à les voir fonctionner, de sentir l'esthétique de la simplicité des moyens mis en jeu sur l'échiquier. Cette "joie" devant une position moins "encombrée" par les pièces et les thèmes qu'elles permettent est utile pour jouer ce genre de positions.

Je pense par ailleurs que beaucoup de joueurs craignent les finales parce qu'ils imaginent que leurs connaissances théoriques à ce sujet (et c'est vrai qu'il y a aussi un corpus théorique dense et ancien pour cette phase du jeu) sont insuffisantes.
J'en connais, j'en ai étudié, mais franchement pas tant que ça, et j'ai dû passer plus de temps à inspecter des ouvertures (alors que ça ne m'attire pas vraiment, au moins dans l'aspect théorique / connaissances obligatoires), pour ne pas me retrouver dans des parties injouables.

Je ne joue plus beaucoup de parties aux cadences classiques, et depuis des années. Cependant, j'ai relativement beaucoup occurrences de finales dans celles-ci.
Je crois que des finales "théoriques", ça n'arrive presque jamais.
Dans le jeu concret, il y a tellement à faire, avant que ces positions ultimes et balisées n'arrivent, que cette crainte peut être raisonnablement ignorée.


Je suis très surpris de l'avis de Nakamura. Je n'arrive pas à voir ce que les blancs risquaient si en gros ils ne faisaient rien. Il me semble qu'il y a plusieurs arrangements de pièces où les noirs ne peuvent même pas vraiment tenter quoi que ce soit. Et en tout cas quand j'ai essayé de la jouer contre un module, je n'avais aucun problème (mais les modules ne sont pas forcément de bons piégeurs pratiques).

Pourtant Ding était clairement nerveux, il avait donc dû voir quelque chose (mais peut-être un fantôme). Et Nakamura qui dit 50% gain - là encore, qu'avait-il vu ?


Julo62, le
Peut-être que ce sont les "à-côtés" qu'il prend en compte : Stress, fatigue, et pendule.
En plus, justement, le changement d'attitude dans le jeu de Ding : passer de la défense passive en 4ème rangée à une tentative de forcer les échanges via la colonne f, ça peut être considéré comme un signe de fébrilité.

(Ding dans une interview accordée le lendemain parle d'une erreur de calcul de sa part.)


@cyrillev : l’idée principale, c’est de mettre le fou en e4 ( avec les tours). Si les Blancs échangent, prendre du pion f et créer un pion passé e.
Autre idée : essayer d’approcher le roi ( vers e3 disons) et ensuite faire des échanges.
Il n’y a pas d’idées gagnantes, mais plein de possibilités de mettre la pression à un adversaire fatigué et manquant de temps.


J'ai expliqué dans mes cours que, pour moi, la "gaffe" de Ding est moins le Tf2 final que le b4 absurde qui rentre dans une finale nulle mais potentiellement perdable avec la fatigue...Comment passer d'une position à 3 résultats à une position à 2 résultats sans raison particulière. J'ai appris une chose depuis un certain temps : Pour simplifier une position, il ne faut JAMAIS faire une concession matérielle qui ne soit pas obligatoire : on rentre ainsi psychologiquement dans une dynamique négative...


ArKheiN, le
@ Chemtov: ce monsieur 1800, a donc joué ces finales à la pendule, quel était le temps donné à chaque fois? Comment a évolué son comportement au fur et à mesure, a-t'il fait preuve d'humilité après cette humiliation?

@Cyrillev, il faut regarder la vidéo de Nakamura dans son direct, il montre ou donne plusieurs idées dont le Fe4 cité par DocteurPipo.


Julo62, le
Beaucoup de choses tournent autour de cette grande diagonale.
Le Fou noir y arrive via d5 comme dans la partie tant qu'il demeure dans le camp noir, et via e4 s'il a réalisé la manœuvre d'infiltration dans le camp blanc via a2 et b1.
Il faut aussi surveiller de potentiels sacrifices de qualité quand le Roi blanc est en g2.
Les cases a8 et h1 sont problématiques pour le Fou blanc car lorsque le Fou noir arrive sur la diagonale, il ne peut se soustraire à l'échange.

On voit que les Blancs ont toujours toutes ces particularités à surveiller. C'est un effort d'attention permanent et Ding y a succombé finalement.


En général, dans ce match, je dirais que Ding a dominé dans les débuts et les milieu de jeu. Il a plusieurs fois été surpris dans les ouvertures, mais il a presque toujours réussi à contrer la nouveauté, souvent au prix d’un retard à la pendule.
En revanche, à partir de cette phase vers le 20e, 25e coup, c’est G qui joue mieux en partie grâce à son énergie supérieure . Effectivement, l’âge joue un rôle. C’est d’ailleurs une constante en championnat du monde. C’est un petit truc pour les futurs Madame Irma : en championnat du monde, à part les matchs deséquilibrés du style Kasparov Short, le jeune gagne presque toujours ! Et les deux grosses surprises de l’histoire, Euwe contre Alekhine et Kramnik contre Kasparov ont vu le jeune créer la sensation.


je ne pense pas que l'age soit un facteur aussi important que cela pour le titre de champion du monde.
A mon sens, un joueur de niveau mondial conserve toutes ses qualités quasiment intactes jusqu'à la quarantaine, et les exemples sont nombreux.

Je garde le souvenir du match de 1978 à Baguio , Victor Kortchnoij, 47 ans, qui a tenu la dragée haute au " jeune " Anatoly Karpov (27 ans) tout au long du match. Karpov a certes gagné le match , mais Kortchnoij a prouvé que 20 ans d'écart ne signifiait pas grand chose sur l'échiquier.


Julo62, le
@ Thierry
"Kortchnoï... a prouvé..." Pour lui
Et encore, lors du second match, la preuve est moins évidente.

L'âge est un facteur important, rares, justement, sont les joueurs qui résistent à l'érosion, de nos jours, dans la trentaine.

Cette compétition, des phases préliminaires, aux candidats, jusqu'à la finale est incroyablement exigeante.
C'est juste normal, je crois, qu'une fois passé le pic des ambitions, les performances ne suivent plus trop.


Les Echecs sont devenus à 99% tactiques...l'âge est forcément primordial...on est plus dans les années 70 ou 80 où les erreurs de calculs étaient monnaie courante...Ce n'est plus le même jeu par rapport aux années 2000 alors les matchs Karpov-Kortchnoi, c'est presque la préhistoire...


Athos, le
Ce n'est pas tant l'âge qui compte que l'état physique. Le jeune Karpov avait des difficultés d'endurance (V. le match de Baguio et le retour de Korchnoï sur la fin, puis celui de 1984) et il les a surmontées ensuite (242 parties de Championnat du monde ...).

Récemment, comme indiqué en début de fil, Kasparov a fait une perf de 2720 en FRC.
A 32 ans, on n'est sûrement pas un vieillard, et les progrès de la science ont largement augmenté l'endurance physique.
Quel que soit son âge, un joueur usé ou hors de forme est vulnérable.
Un des secrets de Carlsen est la priorité qu'il donne au sport (et au jus d'orange ...).

A mon sens, le jeu positionnel sera toujours supérieur au jeu tactique pour les parties longues. Par exemple, placer une combinaison au "python" qu'était Petrosian, le prince de la prophylaxie, restait du domaine de la blague.

D'ailleurs, la combinaison tactique vient souvent couronner une bonne approche positionnelle.

Il y a peu (ou pas) eu de grands tacticiens Champions du monde (Alekhine et Tal étaient bien plus que de grands tacticiens), et Gukesh devra d'ailleurs se renforcer dans le jeu positionnel (dans le match contre Ding on a vu ses limites) s'il veut affronter la meute qui se profile derrière ...


Je dirais au contraire : tous les champions du monde ont été de grands tacticiens, les meilleurs de leur époque !
Y compris Petrosian.


Athos, le
Oui mais je parlais des purs tacticiens. Regardez les scores de Marshall et de Janowski contre Lasker en Championnat (8-0 et ... 8-0). Et regardez celui de Schlechter (1-1).
Pour les plus grands, la qualité tactique repose d'abord sur un énorme fond positionnel.
C'est justement parce qu'il était aussi (et pas seulement) un excellent tacticien que Petrosian (très fort en blitz de plus) déjouait les "combinettes".


Chemtov, le
@ArKheiN, le 16/12/2024 11:14 : Avec ''ce monsieur 1800'' nous avons joué, comme ça, sans pendule. Mais il a utilisé un bon quart d'heure pour... ne pas trouver le gain. Puis il a trouvé l'idée, sans jouer, sans être devant l'échiquier. Il n'a nullement été humilié (ce n'était pas du tout mon intention) et il n'a pas eu besoin de faire preuve d'humilité car il n'a pas eu de comportement prétentieux. Il était juste persuadé que cette finale était très facile. Un exemple très banal de personne intoxiquée par les commentaires de l'internet (réseaux sociaux ou commentateurs des matchs). Maintenant, il travaille les finales !

Autre exemple, avant le match, lors d'une séance de simultanée publique (où nous rencontrons une foule de gens, hors clubs, quasi-débutants, genre 1.a4 a5), un brave monsieur nous a maintenu, dur comme fer, à mon frère et à moi, que Ding c'était une supercherie, une escroquerie, etc... Il était très surpris quand nous lui avons exprimé notre énorme admiration pour le grand champion chinois.


Chemtov, le
@Cocovitsch, le 16/12/2024 15:53 : ''Les Echecs sont devenus à 99% tactiques...'' Je crois qu'on n'a pas vu le même match.


Oui Chemtov...Je pense au fond que la stratégie n'existe pas, sauf pour Alpha Zero qui SAIT déjà statistiquement analyser forces et faiblesses sur la durée...Pour les humains, c'est juste une histoire de placement de pièces justifié par des analyses tactiques, le plus souvent courtes...Un écart de niveau entre deux joueurs repose toujours sur ce constat : précision dans le calcul et placement des pièces...Beaucoup de bons joueurs de mon âge (56 ans) sont en chute libre niveau elo car ils n'arrivent plus à calculer correctement et leur placement de pièces devient alors parfois (voire souvent) inadéquat...Ce n'est même pas une question de "stratégie"...Tu places mal tes pièces lorsque tu n'arrives pas à calculer correctement ce qui va se passer une fois qu'elles sont placées...Les thèmes stratégiques, ça fait joli lorsqu'on donne des cours mais c'est tout...
Tu sais bien que Capablanca ou Petrosian, à leur apogée, ne gagnaient pas parce qu'ils étaient soi-disant meilleurs "stratèges" mais parce qu'ils étaient bien plus précis dans leurs calculs que leurs adversaires et que, ceux-ci, tétanisés par la crainte, adoptaient presque tout le temps une défense passive en attendant leur sort...A l'époque, on ne "changeait pas encore le caractère de la position"...


Chemtov, le
@Cocovitsch: Oh la la, ça c'est le ''blues'' du futur vétéran ! Oui, l'elo chute, avec le niveau, parce qu'on calcule moins bien, parce qu'on oublie (surtout), parce qu'on se trompe d'idée, de plan (stratégie donc) (si, si, ça m'est arrivé tout récemment) (et inversement, à un de mes adversaires), etc... Tout ça c'est normal (mon équipe de vétérans est un véritable laboratoire d'expériences, essais, analyses, débats etc.. sur le sujet).

Mais il ne faut pas tout mélanger, Alpha Zéro, les champions du monde anciens et actuels, les petits pros ou ex-pros vieillissants (comme nous), la foule d'amateurs qui nous lit, les vieux (??) de 32 ans (Ding), les vrais vieux, etc...

Nos problèmes de senior/sénile (M.Sharif dixit) ne sont pas ceux d'un joueur/gamin de 32 ans. Et puis, les définitions (stratégie, placement des pièces, tactiques, calculs) seraient aussi à discuter. L'ordi a changé, le cerveau humain pas vraiment.


Je crois que simplement le niveau a beaucoup monté.
Les gens s’entraînent plus, certains passent des heures à jouer quotidiennement sur Internet, il y a de meilleurs techniques pour progresser…
Bref, un joueur « ancien » pour maintenir son niveau est obligé de travailler beaucoup plus qu’il ne le faisait à son top.
Mais le jeu a aussi changé - et également le cerveau humain sans doute- en tous cas pour l’élite.
À force d’analyser avec des ordis à 3500, il en reste quelque chose…


Je partage tout à fait l'avis de Dr Pipo, je pense aussi que le niveau général moyen des joueurs réguliers, et notamment des débutants a beaucoup monté par rapport à ma jeunesse, principalement parce que ces joueurs ont beaucoup plus de pratique grace à internet.

Quand j'étais jeune, dans les années 80, le seul moyen pour moi de pouvoir jouer aux échecs était de me déplacer physiquement au club d'échecs de ma ville, qui n'était ouvert que le samedi après midi entre 14h30 et 18 h00 .... En dehors du club d'échecs impossible de trouver un partenaire pour une partie. Par conséquence, je jouais rarement aux échecs.
Puis il y a eu les premiers Ordinateurs domestiques : les premiers Apple II , les PC sous dos 3.11 puis windows 95. Une vraie révolution lorsque les premiers logiciels sont apparus , comme ChessMaster 2100 ou Battlechess.
Et que dire de la révolution des petites machines dédiées comme Fidelity electronics sensory chess, Novag Constellation, ou Mephisto II.

Pour la première fois on pouvait jouer aux échecs quand on le voulait, sans aller une fois par semaine en club à horaires fixes...Et ces petites machines (à 1500 - 1700 elo) battaient TOUS les membres de mon club d'échecs...

Enfin la révolution Internet... et Chessbase . tout d'un coup on pouvait jouer non pas avec des petites machines, mais avec des joueurs humains à des centaines de kilomètres de distance... à toute heure du jour et de la nuit...
Puis on a trouvé sur internet des premeirs cours d'échecs d'apprentissage et des exercices pour progresser...
Aujourd'hui Internet peut fournir Gratuitement des centaines d'heures d'exercices aux joueurs qui apprennent le jeu , pour les faire progresser en très peu de temps vers un niveau de joueur de club.

Il existe certainement en France des Milliers de personnes qui savent jouer aux échecs , grace à internet , et qui n'ont jamais ouvert la porte d'un club d'échecs ... C'est dommage , car c'est dans un club d'échecs que l'on se fait de vrais amis réels ...pas sur internet ... et rien n'est plus agréable que de jouer aux échecs avec un ami devant une tasse de bon café en mangeant un bon gateau !


Athos, le
En fait on compare l'incomparable. Les Echecs se sont massifiés du fait de l'informatique et d'internet, certes, mais de là à en déduire que le niveau actuel serait bien supérieur il y a un grand fossé. On pourra estimer, a minima, que le niveau moyen a progressé. Il n'existe pas de comparateur d'époques, et même l'IA n'y peut rien ...

Autre sujet, l'utilisation des moyens "extraordinaires" que la technologie fournit. Quelle est la cadence majeure à laquelle les internautes jouent ? Est-ce que les outils proposés pour progresser ne sont pas disproportionnés, par leur puissance, au regard des facultés d'acquisition de la moyenne des joueurs, dont le pauvre cerveau a ses limites ? Est-ce que se former intuitivement en jouant des rafales de rapides produit une bonne connaissance du jeu ? Etc.

De même, aborder les "ravages de l'âge" c'est simplement poser la question de l'usure. Or, cette question dépend de nombreux facteurs et il serait simpliste de considérer que l'avancée en âge est synonyme d'usure. Le maintien d'un niveau suppose, sauf handicap physique, une remise en cause perpétuelle de son investissement. Et certains, consciemment ou pas, n'investissent plus.

Hier j'ai regardé la partie 5 du match Lasker-Schelchter (0-1), 1910, elle n'a rien à envier à ce qui se fait actuellement au plus haut niveau. Bien sûr Stockfish pointe les "erreurs" commises à tour de rôle par les deux joueurs. Comme il a pointé celles du match Ding-Gukesh ...
Quant à la science positionnelle, ce n'est même pas la peine de vanter ses vertus.

La partie 5 : https://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1121161


@Cocovitsch: Hello :)
1) Les défaites de Gukesh dans les parties 1 et 12 sont-elles dues à des erreurs de calcul ? Et si oui lesquelles ?

2) Voici une partie jouée en N4 cette saison entre deux joueurs de la tranche elo 1700-1800. Les Blancs n'ont a priori quasiment pas eu besoin de calculer une seule variante pour gagner cette partie.

[Event "N4"]
[Site "?"]
[Date "2024.??.??"]
[Round "?"]
[White "Amateur"]
[Black "Amateur"]
[Result "1-0"]
[ECO "A36"]
[WhiteElo "1700"]
[BlackElo "1800"]
[PlyCount "77"]

1. e4 c5 2. c4 d6 3. Nc3 Nc6 4. g3 Nf6 5. Bg2 g6 6. Nge2 Bg7 7. O-O O-O 8. d3
Qc7 9. h3 h6 10. Be3 Nh7 11. Qd2 g5 12. f4 f6 13. Nd5 Qd8 14. f5 e5 15. Bf3 Bd7
16. Bh5 Be8 17. Bxe8 Rxe8 18. g4 Ne7 19. Ndc3 Nf8 20. Ng3 Nd7 21. Nh5 Nf8 {diagramme} 22.
h4 Nh7 23. Kg2 Kf7 24. hxg5 hxg5 25. a3 Nf8 26. Nxg7 Kxg7 27. Rh1 Nd7 28. Rh5
Rh8 29. Rah1 Rxh5 30. Rxh5 Nc6 31. Kg3 Nf8 32. Qh2 Kf7 33. Rh8 Ke8 34. Qh7 Qe7
35. Qh6 Nd8 36. Nd5 Qf7 37. Nxf6+ Ke7 38. Nd5+ Ke8 39. Qxd6 1-0




Chemtov, le
1) On avait plutôt l'impression d'une absence de plans (donc plutôt ''stratégie'') ou d'indécision. Et puis le rejet des constructions standards m'a étonné (par exemple, le refus de jouer a3, dans la Française, pour enrayer l'avancée du pion a noir) (réf. commentaire de Judith Polgar).

2) Dans cette partie de N4, la décision stratégique majeure pour les blancs me semble se situer autour des 13ème/14ème coup (Cd5, pas évident, puis f5) Pour moi, c'était jouer d4 ou pas. Il me semble que f5 ne devient bon que parce que les noirs ont joué e5. A vérifier.

Petite anecdote sur la Française et le Championnat du Monde. Le jeu des deux Champions et les commentaires des spécialistes ont fait des dommages co-latéraux. Ainsi un membre de mon club (une, plus exactement), avec qui nous avions un peu regardé la Tarrasch avec f4 et, par extension, la Steinitz avec le retour gukeshien du cavalier c3 en e2 (Tarrasch Cb1-d2 + Cd2-f3 + Cg1-e2 = Steinitz Cb1-c3 + Cc3-e2+ Cg1-f3) a trouvé finalement que, au vu des Françaises Gukesh-Ding, cette variante n'était pas bonne (!). Elle a donc préféré jouer ce qu'elle avait trouvé dans une video de charlatan : 1.e4 e6 2.b3. S'en est suivie une partie pénible, avec recherche épuisante et désespérée de sens dans chaque coup, dès le 4ème (dès que les noirs sont sortis des bribes de connaissances des blancs). Pour finir ''miniaturisée'', en moins de vingt coups. Beurk ! Ecoeurement et tristesse...


Les ennuis des Noirs commencent avec le mystérieux 8...Dc7?!, tandis que 10...Ch7 ne fait pas bonne impression. Les ennuis continuent avec 11...g5?! (11...h5 était le seul coup) et surtout 12...f6? (il ne fallait plus toucher au pion g5, par exemple 12...Fd7 et les Blancs devraient éviter de sacrifier leur Fe3 pour gagner g5). Ensuite 13.Cd5 est correct (13.d4 +/- très bien) et 14.f5 aussi (14.d4 +/- toujours très bien). En effet 14...e5? est une horreur positionnelle qui aggrave le sort déjà peu enviable des Noirs, 14...e6 résistait un peu mieux, même si c'est déjà net avantage (15.fxe6 (15.Cdc3!) Fxe6 16.g4! +/-). J'ai félicité le joueur qui tenait les Blancs, globalement de bonnes décisions stratégiques même si les coups 24 et 26 m'ont fait grimacer. Dans l'ensemble une partie stratégique très pédagogique.


Chemtov, le
Oui. Les noirs n'avaient visiblement pas lus nos élucubrations du forum sur l'Anglaise et le système Botvinnik, avec notamment le plan Cf6-e8-c7 et les différents plans associés. De la ''stratégie'', donc, quand même utile à connaître.


Merci pour les explications sur les menaces de Gukesh, mais même si elles sont mises à exécution je ne vois qu'une final trivialement nulle.
Par exemple, si on met la tour en f4, et le fou qui reste sur la grande diagonale (il a suffisamment de case pour ne pas pouvoir être enfermé), en cas de Fe4 c'est immédiatement nulle après l'échange, soit parce que g4 tombe, soit parce que le roi noir est coupé, et on joue Rg2 (attention pas de Rf2 qui permettrait Tf3+ bien sûr) et impossible de progresser.
Bien sûr, on monte le roi en f2 si g3 est attaqué.

Et le roi noir ne peut jamais monter avant Fe4 puisqu'il est coupé par la tour blanche.

Quant à un sacrifice de qualité sur g2 dans cette configuration, je ne vois pas du tout ce que ça apporterait. Le roi noir reste coupé et les pions n'avancent pas ... Le temps qu'on essaye d'organiser un zugzwang, les blancs auront mis le roi en e3 et pourront faire le tour de l'échiquier avec la tour.

Ca me semble vraiment bien maigre pour 50% de chances de gain, pourtant c'est Naka qui est presque 2800 et c'est lui qui doit avoir raison. Ou alors les joueurs du top travaillent moins les finales qu'avant ...


Julo62, le
Naka, comme tous les autres streamers suivait en ligne les caméras de la FIDE.
Le langage corporel de Ding n'inspirait pas la confiance.
Ça a pu jouer aussi dans son estimation du résultat.


Le problème n’est pas que la finale soit théoriquement nulle.
Au cas où le roi noir parvient à s’infiltrer ( en e3 par exemple) il faut reconsidérer les échanges possibles ( tour ou fou).
Et à un moment donné, les Blancs se retrouvent avec peu de temps dans des positions où seul un coup ne perd pas, pour des raisons concrètes et qu’il faut calculer. Tous ces problèmes pratiques ne sont pas indiqués par les analyses assistées par ordinateurs, mais si Naka et Ding indiquent que la position est dangereuse, on peut les croire !
Les joueurs du passé n’avaient pas ce problème : dés qu’arrivaient les finales, venait un ajournement commode permettant de se reposer, réviser les positions spécifiques et récupérer du temps à la pendule.


Je suis d'accord, mais l'infiltration du roi est rendue impossible par la tour sur la 4eme. Si le roi noir était passé, bien d'accord, ce serait visiblement dangereux.
Je ne parlais pas d'analyse assistée par ordinateur : je n'avais pas suivi la partie, croyant qu'elle serait le lendemain, j'ai découvert la position finale n'ai pas compris où serait le problème dans cette configuration. Je l'ai alors jouée contre l'ordinateur. Certes, je n'avais pas le stress, mais c'était bien mon jugement, pas l'évaluation du module.

Pour les joueurs du passé, bien sûr, l'ajournement était pratique. Toutefois j'ai lu aussi que pas mal de joueurs du top délaissaient assez nettement l'étude des finales par rapport à l'époque des écoles Botvinnik ou Dvoretsky et ai eu l'impression que les 2000-2200 d'aujourd'hui se disaient bien moins à l'aise (j'en ai vu ne connaissant pas les positions de Lucena et Philidor !) que lorsque j'étais actif.

Après, j'étais sans doute aussi inhabituellement friand de finales, comme pas mal de joueurs de Livry-Gargan de l'époque ...


Je ne sais pas ce qu’on appelle joueur du passé mais Carlsen est le meilleur joueur dans ce domaine, et il a dominé des son jeune âge non seulement ses contemporains mais aussi des anciens considérés comme bons dans ce domaine du style Shirov ou Kramnik.
Parmi les champions du passé, certains étaient moyens en finale, comme Kasparov ou Anand ; aujourd’hui peut être que Caruana n’est pas à son meilleur dans ce domaine. En général je pense que le niveau monte, dans ce domaine comme dans d’autres.
Notamment parce que le point le plus important dans ce domaine reste la capacité à calculer correctement.


Carlsen (qui est surtout incroyablement fort dans les positions simplifiées, mais il a fait des erreurs surprenantes dans des finales théoriques) et Vachier-Lagrave (là je dirais le contraire, il est une encyclopédie, mais je ne l'ai pas vu gagner tant de positions simples égales) sont en effet extrêmement forts en finales.

J'ai l'impression que les jeunes joueurs indiens y sont beaucoup moins à l'aise. Il y a eu des choix très étonnants aux candidats, et ce n'était pas qu'une histoire de calcul.

Je ne suis pas certain que le niveau monte dans tous les domaines (même si dans l'ensemble c'est clairement le cas), le nombre d'heures par jour ne change pas, or il y a eu un renforcement du temps passé sur certains aspects (un apprentissage par coeur gigantesque de lignes d'ouvertures, en particulier, et pas seulement chez les pros) qui ont forcément conduits à moins d'investissement sur d'autres.
Et l'insistance sur le côté concret, qui a le mérite de ne pas se laisser aveugler par des généralités, peut par exemple avoir affaibli certains gardes-fous pratiques. Là encore, Carlsen, avec un jeu très intuitif, fait un peu exception bien sûr.


Davout, le
Le jeu sur internet est devenu plus tactique que stratégique. Fermez la position et vous observerez, généralement, que certains de vos adversaires ne savent pas trop quoi faire, surtout en blitz.Les jeunes générations calculent vites mais manquent d'intuition.

Les joueurs du "passé" (surtout chez les amateurs) étudiaient beaucoup plus les finales que les nouvelles générations.

Lors d'un tournoi en semi rapide, j'ai posé la question à un 1950 (joueur de plus de 50 ans), s'il voyait une différence entre les anciennes générations et les nouvelles. Il m'a répondu que les nouvelles générations se préparaient contre lui dans le domaine des ouvertures alors que ce n'est qu'un simple amateur à 1950 !

Carlsen est certainement l'un des meilleurs de tous les temps mais il s'est fait démolir en moins de 20 coups contre Kramnik en blitz comme un "amateur"... voir sur la chaine Blizstream...

https://www.youtube.com/watch?v=s_8xU9Djdes

à 49:50...


Athos, le
Un joueur en apprentissage ne doit pas se focaliser sur les ouvertures, car c'est immensément chronophage, mais sur les schémas positionnels. A quoi sert-il d'apprendre des récitations de coups si on ne comprend pas l'idée qu'il y a derrière une ouverture, et si l'adversaire, peu au fait de la "récitation", se met à jouer autre chose ? Comme dans bien des domaines, le "prêt-à-penser" fait peu progresser.
Quant aux finales, les jouer régulièrement en cadences rapides est le meilleur moyen de ne jamais les maîtriser ...


Reyes, le
« À quoi sert-il à un simple amateur de retenir une foule de variantes, et même de s'assurer au sortir de l'ouverture un avantage, s'il est incapable de l'exploiter ? Et encore, avant de l'exploiter, faut-il qu'il sache en quoi il consiste. » Camille Coudari, Maître International


Julo62, le
@ Athos

En complément de ton dernier message, il me semble qu'il y a pas mal de membres du forum qui entrainent des joueurs et depuis un moment. Je serai assez surpris si leur enseignement au sujet des ouvertures consistait à transmettre un fichier et à demander aux étudiants de les apprendre par cœur.

Je crois que les ouvertures sont un sujet important, parce que on peut aborder des concepts stratégiques typiques, des situations tactiques (comme dans toutes les phases de la parties) et aussi certaines finales qui auront tendance à apparaitre fréquemment. Et à chaque fois, c'est l'occasion de digressions permettant d'approfondir et d'étudier des sujets qui ne flottent pas en l'air mais qui se raccrochent à des situations concrètes.

D'autre part (et là je parle de mon expérience personnelle de joueur), faire l'impasse sur l'étude des ouvertures ou penser que les principes suffisent, c'est laisser la place à de trop nombreuses défaites, souvent cruelles quand on a l'impression de n'avoir pas pu lutter.
Tourner le dos à l'étude des ouverture, c'est un peu comme apprendre à nager à un enfant en le jetant à l'eau. Ça fonctionne très bien...
Pour les enfants qui ne se noient pas.


Comme Julo je pense que l’étude des ouvertures est indispensable pour un débutant.
Par la suite on peut bien sûr raffiner ou changer le répertoire mais commencer avec des coups et des principes bien affirmés est nécessaire.
Beaucoup de joueurs ne se relèvent jamais de l’approche inverse, qui fait beaucoup de victimes !


En ce qui me concerne, j'essaie de favoriser la compréhension des idées principales dans les variantes d'ouvertures étudiées comme tout le monde je pense...J'aime bien conseiller des variantes qui sont des sous-lignes saines notamment avec les Noirs...Le souci est que beaucoup de joueurs commencent par vouloir jouer e5 sur e4 et qu'il y a pas mal de mémorisation à faire si on veut éviter de se faire fracasser avec les Noirs sur tous les gambits ou lignes annexes..
Pour les gens qui ont peu d'expérience, j'insiste beaucoup sur le développement qualitatif des pièces, le contrôle du centre avec les pions, la prise d'espace si possible, la prudence à avoir avec les coups de pions défensifs et la difficulté des décisions à prendre concernant le roque et la position du roi en général...On peut s'en sortir à peu près sur pas mal d'ouvertures en respectant ces principes de base...


Athos, le
@Julo62 : je parlais des débutants ou des apprentis qui se focalisent, le terme est important, sur les ouvertures, au détriment de la compréhension positionnelle. Sinon il est évident que l'appréhension des ouvertures sera toujours indispensable, mais à condition que leur sens soit vraiment acquis, comme le souligne Cocovitch.

Les mêmes formateurs vous diront, comme cela apparaît parfois sur le forum, que les "amateurs", comme les nomme Euwe, sont trop souvent dans la récitation et se trouvent fort démunis quand le temps de la réflexion est enfin venu ...


Chemtov, le
Moi, j'aimerais bien qu'ils soient au moins un peu, mais même seulement un tout petit peu, dans la récitation. Car je vois tellement de joueurs (adultes et jeunes) dans mon club (et leurs adversaires d'autre clubs aussi) à qui il manque un socle fondamental de connaissances dans les ouvertures. Pourtant ils ont tout le matériel possible et imaginable à disposition (matériel et même humain). Mais ils continuent de jouer les mêmes âneries (réf.: lecture/survol de dizaines de parties de N3, N4, D1, Tournoi Interne, Coupe Loubatière, N1 Jeune, etc...). Au mieux (moins pire), ceux qui étudient un peu s'adonnent aux gambits et attaques bidons et aux ''systèmes'', très limités, par définition (ils doivent lire FE...).


Comment le principal media Russe analyse la victoire de Gukesh ?
La réponse ici dans un long article:

https://rurtnews.com/india/609547-india-gukesh-world-champion/


Cordialement à tous .


Julo62, le
En regardant une interview de Gukesh après son sacre, j'ai noté qu'il affirmait que, bien que champion, il n'était pas le meilleur joueur du monde, qu'il considérait que Carlsen occupait toujours cette place au sommet.

Même si la comparaison n'est pas pertinente à tout point de vue, je n'arrive pas à lâcher une association que je fais entre le 18ème champion et le 12ème : Karpov.

Quand le jeune joueur soviétique récupère le titre laissé vacant par Fischer en 1975, l'américain, même s'il n'a pas joué une seule partie sérieuse depuis Reykjavík, est toujours considéré comme l'incontestable N°1. Suite à sa réclusion volontaire hors de la réalité, son ombre va peser de longues années sur le monde des échecs. Et, c'est affaire de sensibilité, certains émettront toujours des réserves sur Karpov et son titre. Jamais un match qui n'aura finalement pas eu lieu n'aura fait autant parler et les supputations sur ce qu'aurait été le résultat peuvent durer jusqu'à nos jours.

Dans une certaine mesure, la situation de Gukesh, créée par celui qui a choisi d'abandonner son titre, me semble semblable.
On a déjà entendu Kasparov dire que le dernier des champions étaient Carlsen, Kramnik critiquer vertement le niveau de jeu de la finale, et Carlsen lui-même, de façon plutôt mesurée et circonstanciée, regretter le déroulé de certaines parties.
On peut aussi souligner que Gukesh n'est pas forcément "adoubé" par ses pairs, par Carlsen en particulier, et ils relèvent régulièrement des "faiblesses" dans son jeu ou dans la conduite de ses parties.
J'ai l'impression, la désagréable impression, que nous allons vivre pendant un moment, comme durant la seconde partie des années 1970, dans l'ombre du grand Homme. Déjà Ding a incroyablement souffert, dans les appréciations qu'il suscitait de cette comparaison, plus ou moins ouverte, d'avec Carlsen. Gukesh me semble parti pour éprouver ce même traitement.

Personnellement, je n'ai jamais été fan de Fischer, je suis né, littéralement, après qu'il ait bâti sa propre cellule d'ermite reclus, et je suis né aux échecs après que son aura ait dramatiquement pâli suite au match de Sveti Stefan.
A cette époque, les 2K faisaient main basse sur tous les tournois auxquels ils participaient et je dois avouer que le "style Karpov" a toujours été plus à mon goût que l'ogresque appétit de Mister XIII, même s'il faut bien reconnaître que Kasparov caracolait le plus souvent au sommet des palmarès.

Je voudrais pourtant rapporter ce que j'avais lu, il y a longtemps et je ne sais plus vraiment où. Karpov était très conscient de ce scepticisme à son sujet. Sans doute en souffrait-il.
Mais sa réponse, affirmée sur une période de plusieurs années fut sans équivoque : il gagna tout, partout, contre tout le monde. Il détient toujours le record de victoires en tournoi, et avant que Kasparov ne perce, il s'était installé, sans aucune discussion possible, sur le toit du monde échiquéen, en tout cas sur celui de ceux qui jouaient encore.

J'ai tendance à croire que, parfois, les mêmes causes peuvent avoir les mêmes effets. Et que lorsque ces causes et ces effets touchent aux ressorts émotionnels et psychologiques des jeunes champions, c'est encore plus fréquemment le cas.

Je ne voudrais pas porter la guigne à notre jeune champion avec un de mes hasardeux pronostics, mais j'aimerais qu'il engage un cycle de succès et qu'il s'affirme parmi ses collègues dans la victoire.

Vive le Roi !


Cf Julo...J'ai commencé les échecs au tout début des années 80 et Karpov était clairement considéré comme un champion légitime à part par quelques dingues comme Arrabal par exemple. La différence avec Gukesh est que Carlsen joue encore, joue beaucoup et gagne beaucoup...Fischer était considéré comme une ombre lointaine, une sorte de statue du commandeur qui a été peu à peu oubliée avec l'éclosion de Kasparov. Je ne partage pas ton analyse sur le match de 1992 à Sveti Stefan...Le niveau de jeu de Fischer était bon pour quelqu'un qui n'avait joué aucune partie sérieuse en 20 ans et était un peu largué dans le domaine de la préparation moderne. La partie 1 de ce match (surtout) et la partie 11 sont pour moi des parties modèles que je montre régulièrement à mes élèves. Je ne crois pas que ce match aie fait pâlir l'étoile de Fischer, d'ailleurs Kasparov, plus tard, a regretté ses critiques concernant ce match.
Karpov, lui même, ne se donnait pas favori contre Fischer en 1975 (il se donnait 40% de chances en 1975 et 50% si le match avait eu lieu en 1978). Difficile à dire avec le recul.
Je suis un grand admirateur de Fischer ET de Karpov et je pense qu'un match entre les deux aurait été fabuleux...


Julo62, le
@ Cocovitsch

Merci pour ta réponse, je n'ai vraiment pas de souvenirs directs de cette période.

C'est pour ça que je faisais attention de parler plus de la fin des années 70 que du début des années 80 pour ce sentiment de défiance.

J'ai un bouquin assez connu, je crois, Fischer vs. Russians qui raconte assez précisément toutes les tentatives avortées de match après 75 et la déception de Karpov de ne pas pouvoir fermer ce chapitre de la rencontre qui n'a jamais eu lieu et du titre obtenu sur tapis vert.

Les derniers propos du livre, par Yu. Averbakh, en substance, étaient :
Après la première partie, on a pu penser que Fischer jouait toujours comme Dieu. Mais en jugeant le match dans son entièreté, il a détruit une légende. Aussi triste que cela puisse-t-être, le temps perdu ne se rattrape jamais.

(Si jamais, et si tu as l'occasion, c'est vraiment un chouette bouquin si tu t’intéresses à cette période.)


Je connais bien ce bon livre et je connais à peu prés tout sur les tractations entre Fischer et Karpov pour un match en dehors de la FIDE. En 1976-1977, ces tractations étaient relativement avancées sous l'égide de Campomanes et Karpov négociait en grande partie dans le dos de la fédération soviétique. Le problème est que Nikitin (à l'époque dans l'équipe de Karpov) a tout balancé et Karpov l'a viré. Nikitin, par vengeance, s'est mis au service du jeune Kasparov, ayant rapidement vu son potentiel. A quoi tiennent les choses parfois...


Deux références intéressantes sur ces sujets : "Chess Duels" de Seirawan et "Timman's Titans" de Timman...


Julo62, le
Merci, j'essaierai de compulser tout ça 😊


Krusti, le
Je me demande si c'est un fake... Ceci a-t-il été remarqué par ailleurs ? #tremblement #émotion


Fantastique article dans Chess Base India ( au contenu souvent plus intéressant que le Chess Base « normal »)
https://chessbase.in/news/Gajewski-interview-after-World-Championship-2024
L’entraîneur de Gukesh revient sur le match, et commente partie par partie.
Plein de remarques et d’aveux supers notamment celui-ci : ils n’attendaient pas que Ding rejoue la Française, d’où cette française d’échange…




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