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« Les grandes parties du passé » Geller - Velimirovic, Capablanca Memorial, Havana, 1971. Par Georges Bertola par Reyes le  [Aller à la fin] | Actualités |
« Depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes du dictateur Poutine, il m’est revenu en mémoire ces années de guerre froide et ce sentiment d’impuissance que j’avais ressenti à Lugano en 1968 lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’URSS. Les joueurs tchèques, Kavalek notamment, avaient tenté le dialogue avec Petrosian et Spassky, sans grand succès.

En 1976 mon entretien avec Geller ne s’était pas très bien passé car un fossé nous séparait sur le plan politique et idéologique.

Nous sommes à nouveau dans la même situation si ce n’est qu’une figure légendaire des échecs, l’ex-champion du monde Karpov, est complice de cette agression après avoir voté pour la guerre à la Douma. Un opportuniste qui se présentait déguisé en homme de paix et qui incarne aujourd’hui la négation du slogan de la FIDE. Nous ne sommes désormais plus de la même famille.

Efim Petrovich Geller (8 mars 1925 - 17 novembre 1998) né dans une famille juive qui résidait à Odessa fut l’un des plus forts joueurs de l’âge d’or des échecs soviétiques (candidat au titre mondial depuis le tournoi de Zürich 1953) et ceci pendant plusieurs décennies.

Je me souviens qu’il était d’un abord difficile, plutôt bourru et que sa vision manichéenne des deux blocs ne facilitait pas le contact. Les pays socialistes étaient sur la voie de « l’avenir radieux », par contre à l’Ouest les pays capitalistes possédaient presque tous les défauts. Un discours de propagande, alors que je crois savoir qu’il n'a jamais été membre du parti communiste.

J’étais particulièrement peu réceptif car cette même année un livre du dissident Alexandre Zinoviev « Hauteur béante » m’avait fortement impressionné et apportait un témoignage totalement différent sur les bienfaits du régime soviétique. » Georges Bertola

Quand un clouage a plus de valeur qu’une Tour.

Ce qui distingue Efim Geller c’est le score obtenu face aux champions du monde. 4-1 contre Botvinnik, 10-7 face à Smyslov, 4-2 contre Petrosian, 5-3 face à Fischer, 1-1 contre Euwe et Karpov.

« Il y avait essentiellement deux facteurs qui donnaient à la partie suivante une telle nature de combat. Premièrement, mon jeune adversaire était un joueur avec un style d'attaque tranchant, et je voulais le forcer uniquement à défendre. Deuxièmement, la partie s'est déroulée à la sixième ronde lorsque Dragoljub Velimirovic menait avec un score de 100%. Je ne pensais naturellement qu'en termes de victoire.

En principe, bien sûr, il est correct d'affirmer qu'il faut simplement jouer aux échecs selon la nature de la position atteinte. Mais avant le début d'une partie, chaque joueur s'accorde néanmoins pour un certain type de combat et pour un certain résultat. Moi, par exemple, j'ai toujours plus de facilité à me motiver si j'ai besoin de gagner. Si, dans le classement du tournoi, un match nul me convient, j'ai beaucoup plus de mal à me forcer à viser le demi-point… » Efim Geller

https://www.europe-echecs.com/art/efim-geller-vs-dragoljub-velimirovic-1971-8749.html


Renan, le
Bonjour,
Très beau reportage (partie magnifique), introduction très poignante, il faudra s'en souvenir par exemple pour la fin octobre 2022 au prochain tournoi cap échecs.


Zorglub, le
C'est Botvinnik qui disait qu'avant que Geller ne la joue, personne ne comprenait l'est Indienne.


Magnifique texte…

Au sujet de la « complicité » de Karpov, la question que je me pose est si un russe qui s’informe exclusivement sur les canaux de l’information officielle russe peut de bonne foi être persuadé que l’armée russe est comme le présente Poutine en mission humanitaire pour libérer le peuple ukrainien du joug d’un régime neo-nazi coupable d’un « génocide » au Donbass, avec comme « preuve » des photos d’un bataillon néo-nazi qui circulent beaucoup sur les RS

Comme l’expliquent un certain nombre d’articles, tel que celui-ci celui-ci , ces nazis ne représentent qu’une infime minorité (mais devraient être exclus de l’armée) et la généralisation qui est faite par Poutine pour justifier son intervention est criminelle.

Karpov, ou même Karjakin, ne peut il me semble prétendre qu’il ne sait pas que Poutine ment.


Renan, le
Exact clarxel, je suis d'accord avec toi.
Karpov avec sa renommée que risquait il à voter contre, le goulag ?...cela aurait fait du bruit quand même.!


Le paragraphe concernant Karpov est regrettable et parfaitement inutile.

Europe Echecs devrait se concentrer uniquement sur le jeu d'échecs et éviter d'y mélanger des considérations politiques du moment. Jeter le discrédit sur monsieur Karpov ne sert à rien et ne fait qu'ajouter de l'agressivité gratuite au niveau d'agressivité ambiant qui est déjà fort élevé.

Monsieur Karpov demeure non seulement membre de la famille, mais qui plus est un des membres les plus éminents puisqu'il a été champion du monde.


Krusti, le
Au moins on aura pas perdu de temps...
Sans prendre parti (au moins à ce stade) et juste pour poser deux ou trois repères (ou ce que moi je considère comme tels) afin d'améliorer éventuellement la réflexion.
A quel moment, au vu de quel acte, quel écrit, quel soutien, quelle compromission peut-on se voir exclure de la famille (au sens du Gens una sumus) ?
Quelle est la limite, la frontière quel est l'ultime tabou ?
Qui décide qui fait partie de la famille ?
Qui décide du bannissement ?
Peut-on de soi-même la quitter et définitivement ?
Si l'on considère qu'une famille est composée d'initiés une fois initié il n'y a pas de marche arrière...c'est pour la vie, avec ou sans zèle.C'est du moins ce que nous enseigne la "Tradition". Mais à ce stade la tradition est-elle plurielle ? Quelle serait celle de la FIDE ?
Dans le cas de Karpov (encensé en France hier et partout) est-ce son vote à la Douma qui, du jour au lendemain (alors que son itinéraire politique est archi-connu, absolument sans surprise, et déjà dénoncé, chose assez drôle en fin de compte, par d'autres très grands champions) le congédie ?
Enfin la notion de membre éminent a-t-elle un sens véritable ?
Au risque d'être un peu lyrique (ou pathétique) aux yeux de Caïssa ne sommes-nous pas tous égaux en dignité (j'ose espérer que OUI avec ou sans Lacan...) ?
Subsidiairement une famille c'est beaucoup de fraternité et de sororité (je fais bref)... Es-tu plus mon frère ou ma sœur en proportion de ton élo ?


Merci à EE et à son rédac' chef de s'être exprimé si clairement et si justement.

L'accès à l'information (clarxel) n'est pas un problème pour un parlementaire ou un binational... L'un et l'autre sont obscènes à leur façon. Le Cap d'Agde devra se trouver un parrain, un vrai : l'air patelin de l'actuel ne trompe (presque) plus personne. On devinait qu'il venait en apparatchik - ce qu'il n'a jamais cessé d'être - pour taper dans le buffet et goûter les courbettes, éventuellement les humiliations, des uns et des autres.

Concernant les positions des joueurs russes, ils ont été nombreux à faire preuve d'humanité, de bon sens et de solidarité avec leurs voisins (et leurs confrères) : Svidler, Nepo, Esipenko, Vitiugov, Kosteniuk, Gunina, Grischuk, Dubov...
Je me souviens de l'impact de l'invasion de la Crimée sur les Pragois : les fantômes de 1968 revenaient et lorsqu'ils se rassuraient avec leurs appartenances à l'UE et à l'OTAN, c'étaient ceux de la trahison de 1938 qui ressurgissaient.
Trois ans plus tôt, quelques mois après mon arrivée, je découvrais cette archive de l'INA (https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i07239418/la-jeunesse-tchecoslovaque-face-a-l-occupation) et l'évoquais avec un collègue enseignant. Ce qui m'avait impressionné, c'était la dignité mystérieuse des deux étudiants tchécoslovaques interrogés par le journaliste de l'ORTF. Le lendemain, ce collègue me présentait l'étudiante en question : elle enseignait dans l'établissement voisin.


La guerre qui se passe actuellement en Ukraine est une tragédie...et la Russie de Poutine est indiscutablement responsable. De nombreux GMI russes font partie des meilleurs joueurs mondiaux et son engagés dans de nombreux tournois FIDE ...dont le président est russe...
Situation totalement impossible à gérer sereinement.
Maintenant France Échecs reste un forum consacré aux échecs...et il ne servira à rien de transformer le forum en une arène parlant de politique devant l'agression et l'invasion de l'Ukraine par la Russie que tout le monde déplore et condamne sans ambiguité.
Les joueurs d'échecs russes doivent certainement aussi se sentir tres mal aujourd'hui devant les actes honteux de leur gouvernement et pensent aussi aux joueurs ukrainiens.


@ Reyes
Il n'y aurait pas un texte sur l'interdiction des messages à caractère politique sur ce forum, par hasard?

Si vous, en tant que MODERATEUR, vous vous y mettes aussi...


Reyes, le
« La politique s'est souvent invitée dans le débat échiquéen. Expliquer l'annulation de l'Olympiade de Moscou ou, il y a peu de temps, de Minsk, n'est pas un problème purement échiquéen. De même pour mon compatriote que l'organisation de la plupart des tournois de haut niveau à Zurich, Genève, Lausanne, Zoug etc. financés essentiellement par des oligarques ou des sociétés russes. Il ne s'agit en aucun cas de critiquer le peuple russe.

Je suis déçu de l'attitude du XIIe champion du monde qui briguait il y a peu la présidence de la FIDE et qui dispose d'un prestige d'une notoriété, qui le "protège", membre bénévole de l'UNICEF, d'un mouvement pour la paix, parrain du Cap, etc. puisse apporter son vote (à l’unanimité !) pour valider "la mission spéciale visant à dénazifier l'Ukraine." Il aurait pu s'abstenir car ses qualités de diplomate, sa grande culture, l’image qu’il veut se donner ne sont pas à la hauteur des circonstances mais c'est sans doute une vision trop démocratique.

Ce n'est que mon opinion et pas celle d'Europe Echecs. Merci pour votre soutien et de l'intérêt que vous portez à mes chroniques. » Georges Bertola


Musashi, le
Anatoly Karpov a toujours fait en parallèle une carrière politique et échiquéenne. Il a été un haut responsable des Komsomol, les jeunesses communistes sous Brejnev et a siégé au Soviet suprême dans les années 80.
Ce n'est pas pour rien que ses matchs contre Kortchnoï puis Kasparov étaient si symboliques pour le pouvoir soviétique. Kortchnoï était un dissident politique qui avait trouvé refuge en Occident, tandis que Karpov était l'enfant chéri du régime. Quand à Kasparov, mi-juif, mi-arménien né à Bakou, il était moins présentable que le Grand-Russe de l'Oural.


En vrac...

Georges Bertola est parfaitement en droit d'exposer son point de vue, comment pourrait-on le lui reprocher ?
Ceux qui ont un autre avis sont libres de l'exprimer.

@Ducouloir : J'essayais de trouver des circonstances atténuantes à Karpov, je suis d'accord, il n'en a pas.

@Krusti : Juger défavorablement l'invasion de l'Ukraine par la Russie n'est pas "prendre parti". Même TC, qui ne se cache pas de ne pas être hostile à Poutine, a la lucidité et l’honnêteté de reconnaitre la responsabilité de la Russie, bravo à lui.
Rien ne justifie cette agression ni les menaces contre "l'Occident". Dire cela n'est pas exonérer "l'Occident" de toute responsabilité dans la situation actuelle.

Ma compréhension du texte de Georges Bertola est que l'attitude de Karpov l'a profondément déçu et ce d'autant plus qu'il le portait en très haute estime. Il l'a exclu de sa famille, au sens de ceux dont il partage les valeurs, rien d'autre.
Les Échecs ne sont ni une obédience maçonnique ni une mafia...


@TC : Je suis d'accord sur la nécessité de ne pas transformer le forum en arène politique ; Il me semblait utile qu'il soit cependant possible d'évoquer ici cet évènement historique majeur et ses répercussions sur les Échecs. Merci Reyes.


Krusti, le
@Clarxel j'ai adoré le "Même TC..." qui dit tellement.
Mais j'ai adoré jaune.
Peut-être plus pour lui. Se voir taguer ainsi... Bref.
Je ne viens pas ici pour donner ou pour prendre des leçons de géo-politique et encore moins pour rentrer dans l'orchestre des indignés deux point zéro dont vous souhaitez depuis 48 heures prendre la baguette de chef.
(Au passage bravo pour votre ténacité, vous l'avez eu votre post même au prix de...mais vous vous êtes excusé je reste beau joueur :-) )
L'horreur de cette guerre est une chose tellement flagrante que je n'y reviens pas mais mon propos, si vous l'aviez-lu, est tout autre chose.
Il tient dans un triangle à trois pointes qui sont Fide/Karpov/Famille.
La question du "prendre parti" se pose dans ce triangle.


Krusti, le
Pour mieux contextualiser mon propos en restant dans l'édito de Mr Bertola (du moins sa première partie), je dois préciser que chemin faisant lors de mon périple "Sévillois" (ça pique un peu comme terme...) je suis tombé sur l'affaire Calvo qui a été déclaré "Persona Non Grata" lors du congrès de la FIDE en 1987 pour une simple lettre ouverte jugée offensante (on reste bien loin de qui est en passe d'être reproché aujourd'hui à AK).
Du coup s'ouvre à la fois la question que je posais plus haut (et je ne pense pas hélas qu'une réponse bien claire puisse être apportée) mais aussi celle des mécanismes internes de la FIDE (sur le registre éthique, terme pris dans son sens le plus large, notamment)
La FIDE semble dans cette affaire condamner (ou je me trompe ?) sans réserve la Russie alors jusqu'où va-t-elle (peut-elle, souhaite-t-elle) aller concernant l'un de ses députés membre de la famille échiquéenne ?


Bon, puisque M. Reyes dort toujours, c'est le temps de placer mon ultime message :

Monsieur Reyes, j'ai bien l'honneur de demander l'exclusion du site de deux individus qui viennent d'outrepasser les limites du règlement en causant politique : un certain Tara (cfr le thread initié il y a peu) et un certain Reyes. Vous le trouverez facilement : il se fait passer pour vous !

Il y a encore pire d'ailleurs, c'est que vous soyez vous-même Monsieur Reyes, MODERATEUR et que je demande votre propre exclusion du forum ! Vous n'aurez qu'à nous juger vous-même, vous serez à la fois juge et partie, on verra si cela est si simple.

Laissez-moi donc développer ma batterie d'arguments en 3 points, l'attaque (contre vous), la défense (en ma faveur) et la conclusion paradoxale, et littéraire, puisqu'il y en a que cela semble amuser, ces affaires historico - échiquéennes :

1) L'attaque : Monsieur Reyes, je refuse de vous prendre au sérieux tant que vous ne livrez pas en pâture votre VRAI NOM. Vous prétendez vous appeler Reyes. Or, reyes signifie rois en espagnol. Les (2) Rois. Comme aux échecs ! Vous ne seriez un brin obsédé par les échecs, Monsieur Reyes ?

Dans ce cas-là, il faut vous faire examiner d'urgence par un psychiatre. Il y en d'excellents en France, à commencer par Lacan ! A supposer que ses consultations soient trop chères, vous n'aurez qu'à viser un de ses confrères moins chers. Et s'il vous trouve certains troubles (paranoïa, mégalomanie, etc.), n'ayez pas peur. Cela se soigne avec des MEDICAMENTS. On ne devra pas vous vous lobotomiser d'office, comme on le faisait dans le temps !

Nouvelle attaque : vous n'êtes pas malade, d'insérer ainsi des messages à connotations politiques ? (soutien appuyé à l'Ukraine, insultes à l'égard de Karpov, député russe, qui fais juste son boulot de député russe) C'est INTERDIT sur votre FORUM ! Je vais devoir le répéter combien de fois !?

2) Monsieur Reyes, vous me contraignez à entr'ouvrir la porte pour vous donner mes opinions politiques et géostratégiques. Soit. Vous l'aurez voulu.

Je n'ai aucune opinion politique & je ne vais pas voter.

Je n'ai rien contre les Ukrainiens, ni contre les Russes. Combien de Russes connais-je ? 0. Combien d'Ukrainiens connais-je ? 0.

Je connais seulement quelques ex-Yougoslaves (un Serbe, un Slovène et un Monténégrin). Figurez - vous qu'ils jouent aux échecs, qu'ils sont assez forts, mais qu'ils parlent tous très mal le français. C'est sans doute à moitié de leur faute (ils vivent entre eux) et à moitié de notre faute (le monde politique ne les accueille pas bien). Résultat, après nos parties, je leur offre une bière ou un café, ils sont juste capables de montrer la feuille de partis et de dire : "toi, faire erreur là". J'entoure le coup indiqué, et je sais en rentrant chez moi que je demanderai à l'ordi ce qu'il s'est passé là. Mais vous avouerez que discuter de concepts politiques avec un vocabulaire aussi limité, cela ne marchera jamais et donc, je n'ai jamais essayé !

Je déteste seulement l'hypocrisie. Je la débusque sur les forums (pas dans la vie, cela ne m'attirerait que des ennuis). Soutenez l'Ukraine, je soutiendrai les Russes. Soutenez les Russes, je soutiendrai les Ukrainiens. Soutenez un politicien de droite, je soutiendrai un politicien de gauche, et vice versa. Quant à Tara, puisque vous avez son mail, vous n'aurez qu'à lui dire, que moi aussi, je lui crache dessus !

Il y a un terme que vous ne semblez pas connaître, c'est celui de la DESINFORMATION : vous ne croyez quand même pas que les généraux russes sont assez bêtes pour livres leurs intentions dans les médias ? Ou que les généraux de l'OTAN délivrent des informations cruciales dans les médias ? Peut-être que Poutine a déjà vaincu l'Ukraine, qu'il a avancé de 300 km plus loin que ce qu'on veut bien nous dire. Ou peut-être qu'il s'aperçoit maintenant qu'il s'est fourré dans un sale pétrin.

L'histoire jugera. Mais pas demain. Dans 50 ou 100 ans. Depuis le début de cette guerre, je n'ai pas allumé la TV une seule fois, sauf pour des matchs de foot ! Pas lu un seul journal en papier. Et leurs sites d'"information", si on n'est pas abonné, on n'a accès qu'aux premières lignes de l'article...

3) Conclusion paradoxale et littéraire : Dans le premier chapitre de Chasses subtiles, l'Auteur explique que son père, qui était fort riche, invitait régulièrement en vacances chez lui des joueurs d'échecs (vers 1910) pour les affronter. Mais vraiment des bons joueurs : Curt von Bardeleben, Leonhardt, Jacques Mieses, etc.

Et donc un jour, alors que le père de de l'Auteur jouait tranquillement avec Leonhardt, il reçoit un télégramme de von Bardeleben et Mieses, légèrement embêtés. Ils sont dans une auberge, dans une ville pas très lointaine, et ils n'ont plus un rond pour payer. Leonhardt règle l'addition et envoie un messager, avec la somme nécessaire et quelques vers de mirliton :

Der Wurtensleben und der Isis / Sind Beide in sehr grosser Krisis. / Der Isis und der C. v. W./
Haben nichts im Portemonnaie.

Vous me direz que Wurtensleben et Bardeleben, ça ne colle pas. Je vous répondrai que je ne connais tous les dialectes allemands, et il faudrait voir si Wurtens- ne pointe pas vers Barde-. Vous vous demanderez pourquoi je décrète que ce Isis correspond à Jacques Mieses. Parce que 3 lignes plus haut, il est écrit qu'Isis avait failli faire partie du top 10 mondial, et que son prénom était Giacomo. Donc Giacomo Isis. Qui d'autre que Jacques Mieses, que ses amis chambraient en le prénommant Giacomo, puisqu'il avait choisi lui-même son prénom ! (le vrai étant Jacob, et pas Jacques). Un monsieur bien sympathique, en plus, ce Mieses. Un peu excentrique, mais soit. C'était sa vie, et comme il avait plein d'amis parmi ses collègues, ça ne devait pas être bien grave...

Vous vous demandez peut-être pourquoi je n'ai jamais raconté cette histoire ici : pour des raisons politiques, simplement. L'Auteur, c'est Ernst Jünger : un écrivain allemand célèbre (Héliopolis, Chasses subtiles, sur les falaises de marbres) et ami avec Julien Gracq (le Rivages des Syrtes). Un écrivain nazi entre 1918 et
1939, date où il publie un récit allégorique (sur les falaises de marbres) : il s'y attaque à un dictateur, qu'il nomme le Grand Forestier, et qui est en bonne logique le sinistre Adolf H.)

Première moralité : si vous voulez vivre jusque 102 ans comme Jünger, vous n'avez qu'à faire comme lui : un bon bain d'eau glacée tous les matins.

L'histoire n'est pas finie, naturellement. Au cours de la deuxième mondiale (il a naturellement écrit ses souvenirs de guerre), il a été nommé capitaine et il a envahi la France. D'un point de vue stratégique, il a eu à prendre une seule décision militaire et il a agi comme un idiot. Il a empêché le bombardement préventif de la Cathédrale de Laon. Vous m'excuserez, mais une cathédrale sur un p'tit éperon rocheux d'où on peut inspecter la plaine des environs, ça pourrait avoir son clocher farci de soldats français. Donc, en bonne logique, on envoie d'abord un Stuka incendier tout ça. Et Jünger, il a juste fait le contraire, il a sauvé la cathédrale ! En toute franchise, vous avez tellement de cathédrales, en France qu'on pourrait en faire disparaître 3 sans aucun souci Aucune chance de passer colonel après une bêtise pareille. On lui a donc donné un boulot administratif à Paris et il n'a plus joué de rôle "capital" dans la suite de la guerre. Après 1945, il est rentré en Allemagne, s'est établi dans le Harz, a naturellement été interdit de publication pendant quelques années, puis il a repris son petit bonhomme de chemin d'écrivain.

Seconde moralité : Vous n'avez qu'à la trouver vous-même. Et si vous y arrivez, vous n'aurez qu'à passer par Reyes pour me trouver. Je saurai donc si vous avez la bonne réponse, auquel cas je vous offrirai un animal de compagnie. Et si vous n'aimez pas les animaux, offrez le à un(e) ami(e)

M. Reyes, foutez-moi dehors ou gardez-moi.

Si vous me foutez dehors, vous serez obligé de supprimer ce thread, et donc vous supprimerez toute votre prose explosive, de même que celle de Tara.

Si vous me gardez, je m'intéresserai seulement aux questions concernant les échecs avec M.Roos, Renan, Zorglub et peut-être l'un ou l'autre, en ignorant les autres sujets : le PSG, le covid, les élections françaises, les animaux de compagnie, etc.


Renan, le
Mazettov est une bonne personne car elle déteste le Psg!


@ Krusti : Confirmation que l'écrit est source d'incompréhension, y compris de ma part.
Si Msieur, j'avais lu l'énoncé, je vous assure mais je n'avais n'avais pas compris la nature de la figure géométrique qui délimitait le périmètre au sein duquel la prise de parti devait intervenir.
Je trouve que les énoncés deviennent de plus en plus difficiles...

Confirmation également que la colère n'est jamais un grand ami de la lucidité...;-)

Je n'ai bien évidemment aucune responsabilité dans la décision de Gorges Bertola de publier (via Reyes) ce qu'il a écrit.

J'ai tenté d'ouvrir 2 posts, j'ai exprimé mon regret de n'y être pas parvenu, j'ai même écrit que je n'interviendrai plus sur le sujet sur un fil non dédié. Chemtov, qui est certainement beaucoup plus influent que moi, a exprimé un souhait, j'ai suivi, voilà toute l'étendue de ma compagne active de communication...

Chef, moi , qui suis réfractaire à toute forme d'autorité ?
C'est bien mal me connaître...

Bref, Much ado about pas grand chose

Ne gaspille plus une goutte de ta sainte colère contre moi, camarade Krusti, il me semble qu'elle est requise par ailleurs, et ceci ne constitue en aucune façon une tentative d'enseignement par la contrainte...;-)

Sur ce, le soleil brille, la mer est belle, bonne journée...

Edit : Mazettov - troll - ne pas nourrir


Krusti, le
foutez-moi dehors ou gardez-moi.
Sublime, forcément sublime.


Mazettov est une bonne personne qui apprécie Chasses subtiles d'Ernst Jünger.


Put***, ça commence à ressembler au forum de feu Chessbomb ici 😄


Reyes, le
Déclaration de la FIDE du 27 février 2022. Aucun drapeau national russe et biélorusse ne sera affiché et aucun hymne ne sera joué. La FIDE résilie tous les partenariats existants avec les sociétés biélorusses et russes. Sergey Karjakin et Sergey Shipov en Commission d'éthique et de discipline. https://www.europe-echecs.com/art/guerre-en-ukraine-8748.html


Comment est-il possible que l'on n'ai pu empêcher cette guerre ?

A quoi sert l'Union Européenne qui devait être une puissance de paix ?

On va tous crever... je vous le dis... sans doute cette guerre pour l'énergie... on est pas prêt de se sortir de la merde (l'humanité globalement).


A quoi sert l'Union Européenne qui devait être une puissance de paix ?
Ni la Russie, ni l’Ukraine ne sont membres de l’Union européenne.

On va tous crever...
A terme, sans aucun doute…

Pour le reste, cherche un peu par toi même…


Mazetov votre prose abondante permet d'espérer une explication de texte à propos de "Bagatelles pour un massacre" ou "L'école des cadavres". Chez Ernst Jünger je préfère "Orage d'acier". Au plaisir de vous lire dans la Pléiade.


Renan, le
Nous nous éloignons du présent post , savoir si untel aurait faire en sorte que cette guerre n’est pas lieu; on ne le saura jamais...
Je suis comme mr Bertola, je ne comprend pas la décision de mr Karpov de voter pour alors qu'il a les moyens de trouver toutes les infos...
Dans toutes les familles il y a plein de gens qui ne se parlent plus (pour différentes raisons).


Krusti, le
Mais y a-t-il en vérité un sujet à ce post ?
J'y vois (àmha) plutôt un 'partage' agréable à lire et singulièrement renseigné.
Ce voyage dans les souvenirs m'amène à partager cette (re)lecture du moment à savoir Le Joueur d’Échecs de Zweig mais en GF avec l'appareil critique de Diane Meur (également traductrice de la nouvelle).
On y trouve page 38:
"Juste avant de mourir, Zweig, lui, écrit Le joueur d'échecs, qui se construit sur une formidable omission. En cet automne 1941 où plus de trente mille Juifs ukrainiens sont méthodiquement abattus par balles, en deux jours, dans le train de Babi Yar (ce que Zweig ne pouvait savoir, mais il ne pouvait pas non plus ignorer l'escalade de violence physique qui avait lieu en Allemagne depuis 1933 et surtout depuis la « Nuit de cristal »), il réussit l'exploit désespéré d'écrire une nouvelle évoquant frontalement le nazisme, mais sans employer une fois le mot « juif»; sans citer d'autre victime juive du nazisme que, assez malencontreusement, le baron Rothschild, c'est à dire l'un de ceux qui, grâce à leur fortune, purent échapper à l'élimination physique.
Il réussit cet exploit, et nous laisse un texte qui, à juste titre, est tenu pour une de ses œuvres les plus marquantes. Non seulement par ses thèmes explicites, mais aussi par toute la charge de non-dit, par toutes les tensions insolubles qui ont traversé sa vie et éclatent dans ce tardif « Souvenez-vous! » prononcé en montrant une cicatrice «rouge sang » - comme la dernière parole d'un homme qui a déjà choisi la mort"
... #Zelensky
On pourrait objecter que cela n'est pas directement en rapport avec notre affaire. Je ne le crois pas.
Je pense même exactement l'inverse.


Chemtov, le
GF ?


Krusti, le
Garnier Flammarion


Chemtov, le
Merci Krusti ! Et je jure, qu'avant de vous demander, j'ai fait l'effort de chercher sur internet ( clin d'oeil à Renan ). Mais à part ''Grand Format'' ( peut-être par opposition à ''Poche'' ), je n'ai pas trouvé.

Sur Zweig et les juifs, j'aurais bien aimé partager quelques idées ( comme sur Primo Levi, comme sur le judaïsme de Zelensky, comme sur d'autres choses non exprimées ) mais ce forum d'échecs ne me tente guère pour cela.


Krusti, le
En discuter ici ?
A bah certainement pas.
Simplement je posais ça là juste pour dire que cette œuvre existe avec cet appareil critique.
Sinon cela reste un format poche (et pour info la dernière traduction de ce bouquin existe précisément en Livre de Poche mais ce n'est pas le même appareil critique et je ne sais même pas s'il y en a un... c'est pourquoi j'ai choisi GF pour cette relecture prélude à la lecture de la BD récente).
Il faut ajouter qu'à la riche présentation d'où j'ai effectué l'extrait il y a un dossier en 3 points aux titres racoleurs (et j'ai cédé)
1. Significations politiques et métaphysiques du jeu d'échecs
2. Échecs, exil, folie: de Nabokov à Zweig
3. Isolement carcéral contre univers concentrationnaires: témoignages.
Rien que ça...
PS Le premier point me permettra de comparer la métaphysique du jeu d'échecs développée là avec celle que je traite dans le N°3 de Route64.


Chemtov, le
''En discuter ici ? A bah certainement pas''. Je n'avais pas dit avec vous.
Vous savez que je n'aime que les monologues !


Krusti, le
J'avais bien compris (enfin je crois).


Chemtov, le
J'aime bien cette phrase ( si on la sort du contexte et en jouant avec la ponctuation ).


Chemtov, le
On m'a suggéré de la mettre dans l'autre sens aussi : ''Je crois ! Enfin ! J'ai compris. ''


Krusti, le
Joli !
Ma préférence irait toutefois vers le célèbre Credo quia absurdum (et j'ai l'impression d'être tombé dans un piège !) qui n'a rien à voir avec les échecs (quoique...) mais qui ne contrevient qu'à la marge à la netiquette de France-Echecs...


Renan, le
Le problème est réglé, l'équipe de football de Russie est exclue de la coupe du monde 2022 par la Fifa et l’Uefa suspend sa collaboration avec Gazprom...les autres sports vont suivre, juste une question temps ( on ne verra pas un joueur russe dans une compétition d'ici un certain temps ?).


Franxis, le
Espérons que Poutine acculé ne prenne une mauvaise décision.


Chemtov, le
@Krusti : ''Credo quia absurdum''... Ma foi ! ( euh... non... ce n'est pas ce que je voulais dire... enfin... pour la foi ! ). En fait, je préfère le ''Quia absurdum'', tout court, de Pierre Boulle ( que mes parents m'avaient mis dans les mains quand j'étais tout jeune ). Belle interview ici avec quelques passages sur la religion vers 10:00 et plus : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf10005641/pierre-boulle-quia-absurdum

@Renan: Ils joueront sous le drapeau de la FIDE, je pense.

@Franxis : Tous nos problèmes résolus, du coup.


Krusti, le
Quelle splendide archive de l'INA (dont je suis fan depuis toujours).
De Pierre Boulle je me souvenais juste du pont de la rivière kwaï avec son entêtant refrain. L'entretien d'ailleurs incruste un long moment du film.
J'ai particulièrement apprécié le montage de l'émission (la longue séquence clope en introduction, le repas avec au début l'apparition des perches des preneurs de son...).
J'ignore tout de ce recueil de nouvelles du coup lors de la dernière partie, tournée en extérieur ce qui explique un son un peu plus crade, lorsqu'ils se pointent dans la campagne équipés tel des chasseurs un beau matin par grand froid et qu'il, Pierre Boulle, évoque la séquence de son enfance qui justifie et qu'on soit là et qu'il ait écrit ce texte (une nouvelle de "Quia Aburdum" dans laquelle il est question de canards), j'ai compris qu'il avait rédigé "La fille aux canards".
C'était cohérent avec tout ce que l'on voyait et tout ce qu'il disait malgré l'absence et de fille et de canard.
Las, pris d'un doute, j'ai opéré une vérification. La nouvelle se nomme "L'Affût au canard". Voilà ce qui arrive lorsque l'on est inculte.


Merci chemtov et krusti !
Quel joli document, plaisir de découvrir des images de cet écrivain presque oublié, qui a conçu de si belles intrigues.
Je me rappelle avoir dévoré "Le photographe" il y a une quarantaine d'années, et j'ai été surpris de ne pas pouvoir le retouver (hors livre d'occasion).
Et puis le reportage a le charme du rythme lent de jadis, quand l'écrivain prend le temps de réfléchir avant chaque phrase -on le voit penser en direct et choisir ses mots avec soin -tandis que nous ne vérifions même pas ce que nous écrivons, de nos jours !


Krusti, le
Et c'est aussi l'auteur du célébrissime "La planète des singes"

Pierre Boulle : La planète des singes,1ère partie

Pierre Boulle : La planète des singes, 2ème partie

Je viens de faire l'acquisition du recueil de nouvelles en me demandant si cela a bien vieilli !!! Nous verrons bien...


Julo62, le
Vos articles sont toujours excellents, celui-ci tout particulièrement, merci.


Chemtov, le
@Krusti : Oui, bien sûr, aussi la Planète des Singes. Mais, curieusement, je l'ai lu bien plus tard. Après avoir vu le film. Nous ne devions pas l'avoir dans la bibliothèque familiale ( en tous les cas, pas en vue). J'ai souvenir des Jardins de Kanashima, E=MC 2, les Oreilles de Jungle et Quia absurdum. Souvenirs seulement des titres et vaguement des sujets ( c'était il y a cinquante ans! ). Et que j'adorais ! Cela se trouvait à proximité des Barjavel. Mais pas dans le rayon science-fiction qui était principalement composé de nouvelles ou romans américains ( à part peut-être le Gambit des étoiles de Gérard Klein ) ( Ouf ! J'ai réussi à mettre une mention échiquéenne ).

Bon... il va falloir retrouver un lien, une passerelle vers le sujet : « Les grandes parties du passé » Geller - Velimirovic, Capablanca Memorial, Havana, 1971, etc...


Chemtov, le
En remontant ( en seulement 44 posts ! ) :
_ La planète des singes / Pierre Boulle / Quia absurdum
_ Credo quia absurdum / Zweig / Baby Yar
_ Junger / Mazettov / Karpov / Bertola
_ Les grandes parties du passé / Geller.
Avec beaucoup de raccourcis et d'oublis volontaires...


Krusti, le
Amusant...
Je suis sûr que certains jours on peut faire un lien plus direct entre FE et la planète des singes...
;-)


Chemtov, le
Certes. A noter que dans le livre, si je me souviens bien, après le mot fin, deux astronautes referment le roman et disent '' Des humains? Evolués? Mais ce livre est absurde! '' Ils nous observent peut-être de loin et pensent la même chose. Et de notre planète/FE et de notre planète tout court.


Krusti, le
Je savais, qu'hélas, d'une certaine manière, mon post du 28/02/2022 14:30 recelait quelque-chose de prémonitoire. J'apprends le bombardement du site mémoriel de... Babi yar.


Il y a une analyse exhaustive, et passionnante, de la partie Geller-Velimirovic dans le livre de Mihail Marin, Secrets of Attacking Chess.


@Musashi
Sans doute as tu trop lu "et le fou devint roi".
Comment peut-on écrire " Quand à Kasparov, mi-juif, mi-arménien né à Bakou, il était moins présentable que le Grand-Russe de l'Oural." quand la federation russe se flatte d'avoir eu Botvinnik, Smyslov, Tal et Petrossian comme champions du monde.


Chemtov, le
Kasparov avait été très présentable aussi pour le régime, pendant pas mal d'années. Déjà à 13 ans seulement il avait été choisi pour être la vitrine de l'URSS, face à des 16 ans, en compétitions mondiales jeunes. Sacré risque pris par les officiels soviétiques qui devaient donc le trouver plus que présentable.


très belle file


Krusti, le
Oui enfin lorsqu'il (GK) est entré en conflit avec l'ancien régime, puis le nouveau, il a pas fait semblant... C'est étonnant que 20 ou 30 ans après cela donne encore un débat houleux...


Chemtov, le
Aucun débat. Des précisions ou corrections. C'est tout.




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