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| La revue Europe-Echecs n° 760 - Janvier 2025 : Gukesh devient le plus jeune champion du monde de l'histoire par Europe Echecs le
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L’Indien Gukesh établit un nouveau record de précocité, toutefois contesté, en obtenant le titre mondial à 18 ans. Il avait déjà à son actif celui du plus jeune vainqueur d’un Tournoi des Candidats après sa victoire à Toronto en avril 2024.
Gukesh détrône celui de Garry Kasparov qui avait remporté le titre en 1985, à 22 ans, face à Karpov. En 1993, Kasparov et l’Anglais Nigel Short décident de jouer en dehors de la juridiction de la FIDE en créant la « Professional Chess Association » et organisent leur propre championnat du monde dit « classique ». Un schisme qui perdurera jusqu’en 2006 avec une situation où l’image des échecs et du titre perd une grande partie de sa visibilité.
C’est dans ce contexte qu’un autre joueur, l’Ukrainien Ruslan Ponomariov est sacré champion du monde FIDE en 2002, à 18 ans 3 mois et 13 jours. Un sujet de controverse avec un titre quelque peu dévalorisé car le détenteur des échecs « classiques », le Russe Vladimir Kramnik, vainqueur de Kasparov en 2000, était considéré comme le « vrai » champion du monde. Il refusa d’intégrer le circuit qualificatif imposé par la FIDE. La différence, un match en 16 parties longues où Kasparov avait été méconnaissable, alors que les finalistes du cycle FIDE, Ponomariov et Ivanchuk, étaient issus d’un système d’élimination directe où la finale se jouait en huit parties avec une nette accélération des cadences.
Depuis la réunification, il y a débat sur la formule du titre classique qui en cas d’égalité inclut des départages en cadence rapide, ce qui altère son prestige. Le Norvégien Magnus Carlsen, champion du monde en 2013 face à Vishy Anand, premier champion venu d’Inde, est toujours l’actuel numéro un du classement mondial. Pourtant, à deux reprises, il avait remporté le titre « classique » dans les rapides contre le Russe Sergueï Karjakin en 2016 et l’Américain Fabiano Caruana en 2018. Des interrogations sur la viabilité et la formule des « échecs classiques » font débat, alors que Carlsen a abandonné la couronne en 2023, sans jouer, pour préférer les cadences rapides et d’autres formules comme le Chess960. Ce fut au tour du Chinois Ding Liren de saisir cette opportunité pour intégrer les Candidats et s’approprier le titre face au Russe Ian Nepomniachtchi en 2023.
Le match qui s’est achevé à Singapour le 12 décembre ne couronne pas forcément le meilleur joueur du monde, ni le plus jeune champion. Dommaraju Gukesh remporte le titre à 18 ans 6 mois et 13 jours et occupait la 5e au classement mondial.
Pourtant une certitude, Gukesh est actuellement le mieux préparé sur le plan échiquéen pour un tel défi et, surtout, comme il l’a révélé lui-même, sur le plan mental. Gukesh réalise un grand match qui démontre que les parties longues ont encore un avenir si l’on sort rapidement des voies balisées par la théorie. Ceci réduit à néant les grandes préparations validées par les ordinateurs pour amener une lutte plus humaine, donc avec plus d’erreurs, en terre inconnue. Ce fut aussi une guerre psychologique où tout s’est joué dans la dernière et 14e partie. Une « gaffe » devait décider de l’issue du match dans une position qui semblait s’acheminer vers le partage du point.
Cette gaffe « incompréhensible » est la conséquence de la pression exercée tout au long du duel, ainsi que de la volonté d’en découdre, du jeune Indien. Alors qu’il ne disposait d’aucun avantage tangible dans la dernière partie, Gukesh s’obstina à éviter les variantes de nulles et finalement son adversaire, auquel il faut ajouter la pression du temps, commit l’irréparable.
Derrière le triomphe de Gukesh, en arrière-plan, il y a toute une équipe : Grzegorz Gajewski, Radosław Wojtaszek, Pentala Harikrishna, Vincent Keymer, Jan-Krzysztof Duda, Jan Klimkowski et le préparateur mental Paddy Upton. Ce qui est étonnant, les meilleurs Indiens n’ont pas participé. Peut-être la conséquence d’une saine rivalité qui les oppose, en rêvant de s’emparer du titre ?
Un grand coup de chapeau à l’équipe d’Europe Echecs, emmenée par Gata Kamsky, avec la participation de Timothé Razafindratsima, Victor Stephan, Paul Saglier, André Tulliez et du capitaine Marc Quenehen qui remporte le championnat d’Europe des entreprises qui s’est joué à Asnières.
Et enfin, nous nous réjouissons de la rubrique tant appréciée de Gata Kamsky.
Meilleurs vœux pour la nouvelle année et bonne lecture à tous !
Georges Bertola
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— Pat, échec perpétuel : n'abandonnez pas trop vite aux échecs ! : : https://www.europe-echecs.com/art/progresser-aux-echecs-9304.html
— Les 6 conseils de José Raúl Capablanca pour progresser aux échecs : https://www.europe-echecs.com/art/progresser-aux-echecs-9311.html
— Tout savoir sur la fourchette aux échecs : https://www.europe-echecs.com/art/la-fourchette-aux-echecs-9376.html
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Je trouve bien plus seyante la guirlande façon "hawaï" dont est ceint désormais le Champion que l'horrible couronne mortuaire dont il était fait usage jadis ...
Pour ce qui est de la tactique alléguée par l'équipe de Gukesh et consistant à "épuiser" Ding, on pourra dire qu'elle a failli se retourner lourdement contre l'indien. Sans une dernière "erreur", dans la toute fin de la partie 14, les deux auraient filé aux départages. Et là ...
Il n'y a pas eu beaucoup de parties vraiment longues, à malin malin et demi ! On avait remarqué que, dans ses précédentes sorties, Ding écourtait souvent les parties, probablement parce qu'il n'a plus l'énergie que réclame le très haut niveau, et sa "tactique" a failli payer.
Pendant ce temps là, Caruana remporte le circuit FIDE et a déjà sa place aux prochains Candidats. C'est plus que mérité, et certains de ceux qui font les "malins" en délaissant ce circuit et en espérant attraper une place autrement auront une mauvaise surprise ...
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le plus jeune ... et Ponomariov ?
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Europe Echecs revient longuement sur le match entre Ding et Gukesh , avec plusieurs parties parfaitement analysées par Romain Edouard, Yannick Gozzoli, Matthieu Cornette, Fabien Libiszewski.
Les commentaires et analyses par écrit apportent indiscutablement un Plus important, et sont plus profitables, par rapport aux commentaires en direct durant la partie.
Plusieurs commentateurs soulignent la mauvaise gestion de la pendule par Ding durant le match, mais il faudrait aussi souligner que la cadence choisie par la Fide était justement choisie pour mettre les joueurs en difficulté après le 40 eme coup...
Il est impossible de ne pas lier la cadence de jeu, avec les erreurs commises par les deux joueurs. (l'erreur de Tchigorin vs Steinitz citée en comparaison est-elle liée à une pression de la pendule ??) .
Bravo à l'équipe d'Europe Echecs pour sa victoire au championnat d'Europe des entreprises ... une petite PME française qui gagne devant les géants informatiques américains comme Microsoft ou Google, cela fait bien plaisir !
Toute l'équipe abore fierement le haut de survetement (appelé "sweat") avec le logo EE !!
je confirme que ce vêtement est confortable et d'excellente qualité... De plus il me fait gagner dans mes parties au club le vendredi soir !
Lire une partie d'échecs analysée par Gata Kamsky, est une véritable leçon particulière pour progresser aux échecs : Kamsky est capable d'expliquer à l'amateur, simplement et logiquement les parties les plus compliquées et difficiles sur l'échiquier, après lecture, j'ai toujours l'impression de mieux comprendre les échecs !
je n'ai pas encore lu le cahier pédagogique (mais j'ai 30 jours pour le faire sérieusement..) car je me suis plongé dans la rubrique formidable de George Bertola , qui nous présente le match de 1974 entre Karpov et Kortchnoij : une foule d'anecdotes rares sur le contexte des parties choisies pour leur aspect éblouissant !
Précipitez-vous chez votre marchand de journaux !!
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En page 36 étonnante prédiction :
"S'il (Caruana) a la chance d'affronter Gukesh, il ne fait aucun doute que les États-Unis auront leur premier champion du monde de l'après guerre froide"
Cela semble très présomptueux d'autant plus qu'en 1 an 1/2 Gukesh aura certainement l'opportunité de progresser.
Je me demande si GK (le n°2) est vraiment l'auteur de cette prédiction?
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Le cahier pédagogique est très réussi à nouveau.
Intéressante manœuvre de "faux pat" d Euwe dans une finale a priori nulle , page 65
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Attention à la relecture néanmoins :
Dans le "faites vous la main" diagramme 11 et 12 , le gain est annoncé pour les noirs mais ce sont les blancs qui gagnent. Par ailleurs le plateau est également inversé : les blancs sont sur les rangées 7 et 8 et les noirs sur 1 et 2.
Pour un joueur aguerri cela ne pose pas de problèmes mais un débutant risquerait de ne pas comprendre la solution : les coups donnés dans cette dernière ne correspondant pas aux cases du diagramme.
Je dis cela surtout pour les prochains numéros
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Tout à fait d’accord avec Météore:
«… S'il (Caruana) a la chance d'affronter Gukesh, il ne fait aucun doute que les États-Unis auront leur premier champion du monde de l'après guerre froide"
Cette prédiction est d’autant plus hasardeuse que Caruana jusque-là est un « client » pour Gukesh, qui l’a notamment battu deux fois dans des parties cruciales aux Olympiades 2022 et 2024.
Et n’a jamais perdu contre Caruana en parties lentes de mémoire.
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Et je ne crois pas, à l'écouter, que Caruana soit aussi présomptueux.
Il pense de Gukesh que ce dernier possède le principal ingrédient, selon lui, de ce qui fait le talent échiquéen : la capacité à gagner, c'est à dire à souvent être en position de remporter des matchs, des tournois, ou des parties (Là où Ding, toujours selon lui, est un joueur qu'il respecte beaucoup, mais qui n'a brillé que lors du seul événement où il le devait, son match contre Nepo).
Selon Caruana, le palmarès parle pour un joueur, et celui de Gukesh interdit, surtout pour un si jeune joueur, de ne pas le prendre pour une powerhouse du jeu.
La discussion avec Dubov ou l'analyse de la partie 14 et du match plus généralement sont très intéressantes pour comprendre son point de vue.
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— À Meteore : En effet, il y a eu des erreurs avec quelques coordonnées. Pour une meilleure visibilité, ces coordonnées sont ajoutées par la suite autour des diagrammes. Et là il y a eu des ratés.
— À DocteurPipo : Cette prédiction est de Gata Kamsky.
— N'hésitez-pas à envoyer vos parties pour la rubrique « Maître vs Amateur » de Matthieu Cornette à europe@echecs.com
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"...Il pense de Gukesh que ce dernier possède le principal ingrédient, selon lui, de ce qui fait le talent échiquéen : la capacité à gagner..."
Effectivement, l'impression que j'ai après le match c'est que les deux parties "propres" du match ont été celles gagnées par Ding.
Deux parties parfaitement maîtrisées de bout en bout, "modèles" en quelque sorte, que l'on peut facilement montrer en cours.
Par contre Gukesh a eu énormément d'occasions, c'est à dire de positions avec un avantage gagnant. Au moins dans six parties (7,8,13 de mémoire plus celles qu'il a gagné), peut être plus, ce qui est énorme à ce niveau.
Donc si l'impression subjective est que Ding a plutôt dominé, à la deuxième lecture peut être que Gukesh aurait plutôt du gagner 6-3 environ....ce qui était le score prédit par les experts (et par le système elo).
@Reyes : oui oui, j'avais compris !
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Je viens de voir que le public peut voter pour élire les meilleurs échecs.
Mais le choix du public comptera à hauteur de 10% du résultat final.
Quel est l’intérêt de voter quand on représente si peu ?
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Je pense qu’il n’y a pas match cette année pour le meilleur joueur en tous cas…
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En 2023, nous avons ouvert le vote au public pour associer les lecteurs au choix des meilleurs joueurs. Leurs votes avaient eu un impact décisif, faisant pencher la balance en faveur de Fabiano Caruana !
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