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Votre comportement pendant la partie ? par doubrrriouchkouf le  [Aller à la fin] | Actualités |
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...
Bref, vos retours d'expérience !

Sujet peut-être déjà abordé... dans ce cas, désolé d'en remettre une couche !

nb : ai pensé à ce sujet à la lecture des posts sur l'attitude de Carlsen et surtout de Nepo lors du Championnat du Monde.


J ai eu plusieurs évolutions sur le sujet et les résultats ainsi que le plaisir de jeu ont été directement impactés.

J ai commencé par rester tel un combattant le cerveau en ébullition vissé à ma chaise en permanence. A vouloir tout calculer. Fatigue due à la concentration prolongée. Bourdes inévitables. Mauvais plan. Ensuite je me levais tout le temps. Je regardais d autres parties. Je deconnectais complet. Je devais retourner plusieurs fois par partie d un état d esprit léger à super concentré. Fatigué aussi. Idées pas assez claires.

Puis j ai pris ce problème en main. J ai acheté et lu à maintes reprises un excellent livre " les secrets pour gagner aux échecs" de tayeb naidji. Un joueur a 2160 Elo qui apporte une vision très simple et logique du mental aux échecs. Propose des conseils et techniques pour améliorer son niveau de concentration. Je me suis largement inspiré de ce livre pour progresser de ce point de vue. Juste avant le championnat de France de Chartres. Le résultat a été clairement visible. Et j ai retrouvé en plaisir de jeu comme au début.

Mon choix est d interdire toute boisson excitante 2heures avant la partie et pendant. Je rentre trop facilement dans un état d esprit guerrier permanent sinon et je m épuise avant la fin de la partie.

Je me lève à bon escient. Je varie le pas. Court. Long. Rapide. Lent. Je me concentre sur ma respiration uniquement en même temps. Je réfléchis calmement à ma position à l aveugle. Je pose des mots sur les idées et plans stratégiques. Une fois devant l échiquier je calcule les variantes. 20 minutes maximum. Si ça coince je fais une pause je vois un peu d eau. Puis je m y remet quelques minutes après. J essaie d avoir une concentration régulière, stable. Jamais basse. Rarement au maximum ou seulement par pics. J ai gagné en sérénité. Sans pour autant perdre en combativité. J ai totalement arrêté de regarder les parties des autres aussi sauf en équipe. Par contre j adore la tension qui se dégage parfois lorsque mon adversaire et moi sommes à la table. Les parties où cette pression se fait sentir pour rien au moindre je ne me lèverais. Je viens jouer en compétition pour ressentir ça.


Orouet, le
j'ai changé de comportement lorsque j'ai commencé à jouer en équipe (voir ce qui se passe sur les échiquiers de mes partenaires...)
auparavant je n'osais me lever par respect pour mon adversaire !


Renan, le
Avant la partie je ne mange pas trop.Une fois la partie commencée j’attends au moins 30 minutes (une fois que l’ouverture est passée) pour me lever, pour boire etc...et je répète ça encore une fois pour marcher un peu ou aller dehors respirer...


Julo62, le
@VincentNogent
Sympa et intéressants, les détails de ton témoignage.


Ce qui m a marqué dans le livre C est la décomposition de la préparation mentale. Avant partie. Pendant. Mais aussi après. Et le fait que les gmi aient déjà leurs mécanismes de concentration automatisés. Ils ne réfléchissent pas à bien se concentrer ils le font intuitivement par expérience.

Merci @Julo. J avais peur de faire trop long pourtant !


Julo62, le
Je vais être un peu long aussi :-)

J'ai été longtemps un "amoureux du zeitnot".
Rien à voir avec le niveau de jeu, je n'ai jamais été bien redoutable, mais dès mes débuts en compétition, j'avais "besoin" de laisser filer le temps et de jouer dans cette ambiance où la partie ressemble plus à un western qu'à autre chose.

Je dois avouer que je n'avais pas vraiment d'explication à ça. J'en ai quelques unes, maintenant, mais j'ai réussi à me départir de ça sans avoir pu en trouver les causes préalablement.

Si vous écoutez l'interview de Grischuk, il explique bien que ses réflexions ne sont pas efficaces, en terme de jeu, quand il sombre dans ses pensées. Moi, je suis extrêmement loin de ce niveau, mais je peux dire que ça n'a jamais été en passant 20 ou 30 minutes sur un coup que j'ai découvert des secrets inaccessibles de la position.

Je me souviens très bien de comment je me suis débarrassé de ce travers.

Je jouais l'open de Bethune, j'avais fait un tournoi moyen, battant plus faibled et perdant plus forts, comme j'avais dans la vingtaine, et encore quelques ambitions, c'était un tournoi décevant.

En fin de tournoi, je jouais un adversaire que je connaissais, mais que je n'avais jamais joué en partie longue. On avait des classements voisins, mais je ne considérais meilleur joueur (et je crois toujours que c'était vrai). C'était un peu la mode de l'attaque Grand Prix contre la sicilienne, à cette époque par chez nous, et j'avais déjà subi quelques défaites cruelles par méconnaissance de ce système.
Je n'en savais pas beaucoup plus pendant cette partie théoriquement, mais je crois que j'ai trouvé une idée assez intéressante. Mon adversaire n'a pas fait preuve de beaucoup d'initiative, et j'ai réussi à copier une idée que j'avais vu dans un bouquin de Watson, je crois:
Echange des fous de cases noires, Rh8, Tg8, g5, deviation du pion f4, occupation de la case e5 par un Cavalier... Avantage décisif.

Mais, pour tout ça, j'avais utilisé quelques choses comme 1h50 (ou un peu plus) pour 25 coups.

Et, évidemment, j'aurais vraisemblablement pu jouer la même chose en semi-rapide !

Et là commence donc le western, et le drame... Quelques coups avant le 40ème, j'ai mon drapeau figé à l'horizontale depuis un moment déjà, et mon adversaire se met à "délirer". Il rompt totalement le cours normal de la partie, me donne 1 pion, puis 2 (ce ne sont pas des sacrifices, juste des mauvais coups), à l'aile Dame, je perds totalement le fil, j'enchaîne quelques très mauvais coups, et je passe le 40ème avec une position totalement perdante... Que je perds.

Avant d'abandonner, j'ai le temps de me rendre compte que j'ai torpillé ma position. J'accepte (ce que je ne fais plus depuis) "d'analyser", et là, je reçois un cour, je crois que j'en ai rarement voulu autant à la Terre entière qu'à ce moment là... Mais il n'y avait rien à dire ou à faire, j'avais perdu.

Du coup, j'ai décidé d'arrêter d'être en zeitnot :-)
Et ça a marché :-))


Plus sérieusement, je me suis rendu compte, plus tard, que ce que je faisais, c'était refuser de prendre des décisions. Le zeitnot devenait un excellent paravent, si je perdais, c'était à cause du temps, pas de moi.
Du coups, je me suis forcé à jouer ce en quoi je croyais et à accepter que je faisais beaucoup d'erreurs, mais que ce n'était pas une raison pour me cacher derrière les zeitnots.
Ça m'a beaucoup aidé, car, étonnamment, je suis devenu un assez bon "pirate" de fin de parties, posant des problèmes et grapillant des demi-points.


Donc, oui, j'ai réussi à changer ma façon de me comporter pendant la partie.


En général, je reste vissé sur ma chaise la 1ère 1/2 heure, ce qui correspond à peu près à l'ouverture.
Ensuite, je quitte la table une douzaine de fois, et me recolle à la chaise dans la dernière 1/2 heure.
Ca vaut pour les parties en 2 heures 40 cps, ou équivalent.
Ca c'est la règle à la louche, mais il y a bien sûr des exceptions.
Il y a 10-15 ans, j'ai fait 1 saison et quelque sans bouger de la chaise, avec des résultats corrects, sans +, similaires à ceux obtenus habituellement.
Puisque les résultats n'étaient pas meilleurs, alors autant aller voir jouer les copains et se balader de table en table, c'est qd-même + sympa !


@julo c est un retour intéressant aussi. On a tous nos "croyances militantes". Nos fausses bonnes excuses pour ne pas accepter notre taux d erreurs. Une fois notre niveau réel accepté une nouvelle porte s'ouvre 😉

@doubi : après en équipe c'est très différent. On a presque tous envie d avoir la vision globale du match


très sympa vos témoignages, particulièrement VincentNogent et Julo.
un autre truc très con aussi, un peu hors-sujet (qui relève + de la croyance) : le coup du stylo qu'on garde tant qu'on ne perd pas avec !
(je ne dois pas avoir été le seul à l'avoir employé)
j'ai laissé tombe ce truc débile, et ça marche plutôt bien :)


Alors dans le hors sujet j ai ma femme qui passe habillée sur son 31 entre les tables qui déconcentre une partie des joueurs dans la salle mais involontairement !

Et je voulais dire croyances limitantes fichu correcteur


Julo62, le
J'étais perplexe avec le "militantes" ;-)

Du coup je comprends, mais il ne s'agissait pas d'une croyance, plutôt un comportement d'évitement, on va dire.




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