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Nulle par répétition par ins12045 le  [Aller à la fin] | Arbitrage |
J'ai utilisé pour un cours la partie Petrosian-Bannik, Riga 1958 . Une bonne démonstration technique de Petrosian que j'ai trouvé dans Technique for the tournament player, de Dvoretsky, page 167.

J'ai eu une surprise en rejouant la finale : dans la position du diagramme la suite jouée est 35...Tc6 (retenez cette position) 36.Cd6+ Re7 37.Cf5+ Re8 (2ème fois la position) 38.Cd6+ Re7 39.Cf5+ Re8 (3ème fois la position) 40.a4 et par la suite Petrosian l'a emporté.

Vous voyez que Bannik, qui défendait péniblement, aurait dû écrire 39...Re8 sur sa feuille et réclamer la nulle par répétition à l'arbitre. Pour les petits malins je précise que dans la position du diag le roi noir est déjà déroqué, donc c'est vraiment la même position les trois fois.

Un détail amusant : Dvoretsky n'a rien remarqué et il prend même en exemple cette répétition de coups (arme psychologique, gestion de la pendule, etc.).

Alors doit-on conclure que l'immense technicien Petrosian a bêtement répété les coups une fois de trop ?
J'ai peine à y croire, alors je me pose une question, peut-être pourrez-vous m'éclairer : est-ce que la règle de la nulle par répétition a évolué au cours des années ?
Était-elle un peu différente en 1958?





Hum, intéressant. Je vois deux explications possibles :
1) La partie a été mal retranscrite et elle contenait seulement 2 répétitions.
2) Les joueurs étaient en zeitnot et n'ont pas fait attention à la 3ème répétition.

Bien sûr il n'est pas totalement à exclure que la partie soit exacte et que les joueurs avaient du temps, mais ça me semble un peu moins probable.


Chemtov, le
A mon avis, ils étaient en zeitnot.

Trop tard pour demander à Bannik. Il est mort l'an dernier.


"Pour les petits malins je précise que dans la position du diag le roi noir est déjà déroqué"

Même sans être très malin (petit ou grand) le fait que le RN soit déroqué ne semble pas essentiel puisqu'il n'y a plus de TN en position de participer au roque.
Certes, là un gros malin pourrait me rétorquer que ce n'est pas absolument indispensable car les N pourraient avoir joué avec une T de handicap et donc avoir toujours la possibilité de roquer ... mais il m'étonnerait fort que Bannik ait rendu une T à Petrosian !


Oui le zeitnot est probable, c'est vrai qu'ils approchaient du 40ème.

@Matou : Au temps pour moi, j'ai dû imaginer une tour dans le coin quand j'ai écrit ça. Sûrement l’œuvre du malin !


Je ne sais pas s'il y avait déjà un contrôle au 40ème à cette époque ?


Chemtov, le
40 coups en 2h30, puis ajournement. Par exemple, dans ''Zurich 1953 '', des ajournements sont parfois mentionnés dès le 41 ème coup.


Concernant les pendules, elles ne sont apparues qu'au milieu du XIX° siècle et encore ce n'étaient pas des mécanismes d'horlogerie.
En 1843, Dans un match contre Staunton, St Amant avait joué , lors d'une partie ses 66 coups en plus de 14h30 ! Et La Bourdonnais jouait parfois une seule et même partie sur plusieurs jours !!
En 1851, suite aux plaintes des spectateurs du tournoi de Londres au sujet de la lenteur du jeu (déjà à l'époque !) Tassilo von der Lasa propose de limiter le temps de réflexion des joueurs.

En 1852, les premières pendules sont des sabliers que les joueurs retournent. Lers premiers soucis naissent quand les joueurs se plantent d'ampoule de sablier. A l'époque, chacun avait sa propre ampoule qui se vidait quand il réfléchissait et qui demeurait à l'horizontale quand le trait était du côté de son adversaire.
Dépasser les limites de temps ne menait pas à la perte mais à une pénalité sous une forme différente. Les ampoules contenaient des quantités horaires de sable. On pouvait avoir une ou plusieurs ampoules. Ce n'était guère pratique.

En 1861, lors du match entre Anderssen et von Kolisch, la cadence était de 24 coups en 2h.

Les pendules que nous connaissons ne sont apparues que bien plus tard, en 1883, inventées par Thomas Bright Wilson sur une directive de J H Blackburne. Utilisée cette année là au tournoi de Londres, la cadence était de 15 coups par heure et pour la première fois, une défaite concluait un dépassement de temps.

Dans les grandes compétitions officielles jouées avec ce genre de pendules, la première partie qui s'est achevée par une chute de drapeau n'est intervenue qu'en 1935 !!

Il s'agit de la partie jouée entre Mieczyslaw Najdorf (Pologne) et Isaias Pleci (Argentine) lors de l'Olympiade de Varsovie. Najdorf est tombé au 36° coup lors de la ronde 1.

De ce fait, le match entre les deux pays s'est achevé par une nulle, et ce point perdu a coûté la médaille d'argent au pays organisateur.

Un peu plus tard, Najdorf "émigra en Argentine" et hispanisa son prénom qui devint Miguel.



@Kisifroth
Merci beaucoup pour ce texte, possible d'en avoir la référence?


Ben non.
Il s'agit de notes que j'ai regroupées sur des thèmes de recherche. Mais si tu cherches un peu dans les vieux bouquins ou revues, tu retrouveras certainement ce que j'ai écrit ici.
La référence à Najdorf se retrouve dans le site Olimpbase.org (mais pas l'histoire car celle-ci je l'ai lue dans un bouquin sur les olympiades de 1924 à 1972).
D'ailleurs, si j'ai mis des guillemets sur émigra en Argentine, c'est parce que ce n'est pas tout à fait la vérité: il était déjà en Argentine et il prit la décision de ne pas retourner en Pologne. Sage décision.

Enfin, on pourrait aussi parler des joueurs qui ont perdu une partie en tournoi pour s'être endormi devant l'échiquier et avoir laissé passer le contrôle.... sans jouer.


Excellent!


Anecdote favorite de Fischer dans "Grandmasters in profile" de Bjelica.

Capablanca joue une partie amicale contre un quidam.

Son adversaire réflechit une heure sur un coup,gentleman Capa s'impatiente un peu et lui dit gentiment:"Mais pourquoi ne jouez vous pas?"

L'autre:"Oh pardon,c'est à moi de jouer!"


Au sujet des pénalités infligées pour dépassement de temps:
Avant 1883 et la généralisation des pendules mécaniques, les pénalités infligées dépendaient du type de rencontre et aussi du degré de richesse du joueur.
Certains règlements de match prévoyaient un barême qui allaient d'un avertissement à un handicap matériel (max: une tour).
C'est le plus souvent une peine pécuniaire qui était appliquée. Un tournoi avait prévu une peine de 5 francs de l'époque (une fortune) pour tout quart d'heure de dépassement. On ne pouvait donc pas être pauvre et jouer en compétition.

J'ai pu lire aussi un règlement de tournoi où la cadence était de 22.5 coups à l'heure. Curieux dira-t-on! Pour comprendre, il faut savoir que les joueurs pouvaient alors s'entendre sur le nombre de coups de la première heure ce qui donnait alors le nombre de coups de la seconde.
Par exemple: 22 coups lors de la première et 23 lors de la seconde, ou alors 25 puis 20. Tout se négociait. Mais il faut dire que c'est surtout en Angleterre que cela se passait. Sur le vieux continent, les pendules firent leur apparition bien plus tard. C'est aux Pays bas - puis en "Allemagne" - que ces machineries commencèrent leur invasion. Ceci explique peut être pourquoi certaines marques célèbres s'y implantèrent.




Il y a des vieilles pendules sur chess-museum.com




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