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Le choix du nom des ouvertures par sebius le  [Aller à la fin] | Ouvertures |
Bonjour à tous,

Je m'intéresse à l'histoire des échecs et son évolution. Je crois savoir que le nom des ouvertures provient de l'encyclopédie des échecs (informateur à l'origine) en fonction des lieux, des forts joueurs qui ont joué tel ou tel coup. Mais qui décide ou a décidé du nom final de l'ouverture ou du nom d'une variante ? C'est le premier qui a annoncé qui gagne ou bien il y a un consensus entre fort joueur pour valider le nom ?

En vous remerciant par avance de vos éclaircissements.


Julo62, le
De nos jours, les grands joueurs s'en foutent plus ou moins et ne savent même pas que certains noms ont été donnés aux Variantes qu'ils jouent.

Mais sinon, je ne vois pas en quoi la diffusion d'un nom de variante serait différent de n'importe quoi d'autre, à savoir que ça dépend !

(Et l'encyclopédie des ouvertures n'a pas donné de nom aux ouvertures, elle a développé une nomenclature de A00 à E99 et attribué un emplacement (et un code) à chacune.)

Globalement quand un nom est suffisamment diffusé et pratique d'usage, il est utilisé.
Sinon, même s'il existe, l'usage le délaisse.


Reyes, le
Exemple : L'attaque Richter-Veresov

1.d4 d5 2.Cc3 Cf6 3.Fg5 remonte à la partie Ignatz Von Popiel vs Georg Marco, Vienne 1890. Cependant, ce début, appelé Richter en Allemagne, Levitzki-Veressov en Russie, mériterait finalement de porter l'épithète de « Parisien », puisque joué par Xavier Tartacover (1887-1956) et pratiqué non seulement par Louis Betbeder (1901-1986), mais aussi par André Thiellement (1906-1976), qui l'ont utilisé dès les années 20, alors que l'apport théorique de Veresov ne date que des années 60. C'est Tartacover qui avait proposé la dénomination de « début Parisien ».

Kurt Richter (1900-1969) a développé de nouvelles idées dans les années 1930. C'est Gavriil Veresov (1912-1979) qui a considérablement renforcé à la fois la théorie et la pratique de l'ouverture, de la Seconde Guerre mondiale à son apogée dans les années 1950 et 1960. On lui attribue la démonstration que l'ouverture contenait plus de subtilité et de profondeur qu'on ne le pensait auparavant, aboutissant souvent à une avance centrale ou à un assaut direct sur le Roi ennemi.

Quant à Stepan Mikhaïlovitch Levitski (1876-1924), vainqueur du tournoi pan-russe (Hauptturnier) à Saint-Pétersbourg en 1911, il a joué l'attaque Levitski contre Rubinstein en 1912 : 1.d4 d5 2.Fg5, que l'on nomme aujourd'hui plus communément « Pseudo-Trompowsky » pour la différencier de l'attaque Trompowsky 1.d4 Cf6 2.Fg5.

Dans une des grandes variantes du « début Parisien » : 1.d4 d5 2.Cc3 Cf6 3.Fg5 Ff5, Stepan Mikhaïlovitch Levitski jouait surtout le plan avec 4.f3, en corrélation avec Dd2, 0-0-0 et e4, ne reculant pas devant le sacrifice d'un pion. La théorie a ensuite jugé ce plan plutôt risqué et Veresov travailla la suite positionnelle 4.Fxf6, que l'on retrouve dans l'attaque Trompowsky, c'est-à-dire doubler les pions noirs sur la colonne « f » au prix de la paire de Fous.


1.Cc3 a une douzaine de noms, mais en effet ça ne dérange personne :)


yegonzo, le
Ref Benji
Voyons ce qu'en dit Dieu dans quelques semaines :-D

Ref Julo
Oui j'étais étonné que T. Gharamian ne connaisse pas les noms des variantes de la CK (vidéos app24h) comme par exemple "Fantasy" pour 3.f3. A moins qu'il ne faisait que semblant de ne pas les connaître...


Orouet, le
J'aurais aimé donner un nom à une de mes ouvertures préférées :
(1 e4 ç5 - 2 Cf3 Cç6 - 3 d4 çxd4 - 4 Cxd4 d5 !?!?) :
l ' Orouëtoise!
hélas, Nimzo était passé devant moi, pff....;-)


Il n’y a aucun consensus sur les noms bien au contraire. En principe, le nom de l’ouverture revient à celui qu’il a joué en 1er mais c’est difficile à prouver .Cela peut être le cas pour un fort joueur qui le premier à son niveau a osé jouer l’ouverture. Ou bien effectivement le lieu où pour la première fois, a été popularisée l’ouverture. Mais souvent il y a concurrence entre plusieurs sources, par exemple du temps de la guerre froide il y avait pour une même ouverture un nom occidental et un nom soviétique. Cela explique pourquoi certains forts joueurs ne connaissent pas le nom d’une ouverture : il n’y a pas de nom officiel !


Krusti, le
L’appellation "London Surprise" même si peu usitée, me revient en revanche de droit et cela même si Carlsen l'avait (un peu) joué avant moi.
Il est une chose de jouer une ouverture, une autre de lui donner son lustre et par là de faire sa renommée.
Merci de votre attention.


Chemtov, le
@yegonzo : 3.f3 = Fantasy ? 1.e4 c6 2.d4 d5 3.f3 ? Jamais entendu. Si c'est bien de cette ligne qu'on parle, Karpov l'appelle ''Gambit System'' (Dans son livre Caro-Kann Defence, Advance Variation and Gambit System) et il n'y trouve guère de ''Fantasy''.
Perso, j'ai toujours appelé cela la ''Caro-Kann f3''.

@Krusti : Associé le Début de Londres avec le mot Surprise est effectivement très audacieux et original. Alors que généralement, quand on a les noirs, voir survenir un Début de Londres sur son échiquier provoque surtout des ''Pfff...'', des soupirs et des ''ah, non, pas encore ça!''.


yegonzo, le
Apparemment il y a un petit consensus :-)


yegonzo, le
Houska -> Fantasy
Johnsen -> Fantasy
Gallagher -> Fantasy
Ivanchuk -> Fantasy
Julien Song-> Fantasy

Il semble y avoir un faisceau d'indices... :-) ;-)
Mais comme l'a bien expliqué le Doc, il n'y a pas de nom officiel. Et tout ceci n'a strictement aucune importance...


Je ne connaissais pas non plus ce nom fantasy pour 3.f3 dans la Caro-Kann. Je l'ai appris en jouant sur chess.com quand on me l'a joué. Et je pense donc que chess.com joue un grand rôle dans le lissage au bulldozer de ces noms d'ouverture, vu le nombre d'utilisateurs


Sujet intéressant.
Pour ma part, je serais curieux de connaître l'origine du nom de la variante "Frankeinstein-Dracula" de la Viennoise .
Certes, c'est une ouverture sanglante...


Pour ma part, je me suis baladé et baigné à Carlsbad avant de découvrir qu'il y avait une structure à ce nom. Même si, en fait de Carlsbad, c'est plutôt à Karlovy Vary que balade se faisait (et l'Hôtel Thermal pour une baignade, par -10°, d'apparatchik).


Chemtov, le
@yegonzo : Consensus récent de publicitaires. Effectivement sans importance et surtout sans signification.


Au début, on a donné des noms de pays ou de région aux principales variantes.
Ensuite, on a donné des noms rappelant la première ville où ça a été joué ou bien le(s) joueur(s) qui l'a popularisé.
Parfois, on a donné des noms carrément fantaisistes : Est-Indienne, Benoni, dragon, kalachnikov, hippopotame.
Les noms les plus inattendus me semblent être la "variante du Westphalia" et les "jumelles de Göteborg".


Dans un de mes vieux bouquins, il était dit que dragon était une trouvaille d'un maître soviétique car la structure h7-g6-f7-e7-d6 lui rappelait la constellation du dragon.


@myroslav : les noms de pays donnés reflètent la nationalité des joueurs qui l’ont joué en premier. Partie Italienne ( Greco), partie anglaise comme Staunton, partie française parce que jouée par l’équipe de Paris par télégraphe contre Londres (1.e3 donc avec couleurs inversées ), partie espagnole parce que jouée par Ruy Lopez…


Reyes, le
Jacques François Mouret (22 août 1780 - 9 mai 1837) fut l'un des meilleurs joueurs français du début du 19e siècle. Mouret est surtout connu pour avoir été un des opérateurs cachés dans Le Turc, l'automate joueur d'échecs qui sillonna l'Europe au début du 19e siècle.

Ce que l'on sait moins, c'est que Mouret prônait une défense très peu usitée à l'époque : 1.e4 - e6. Il enseigna cette défense à un des amateurs assidus du café de La Régence, M. Chamouillet. En 1834, Chamouillet faisait partie du comité de Paris lors de la fameuse partie par correspondance Londres-Paris, et c'est lui qui convainquit l'équipe parisienne d'adopter la défense de Mouret. À la suite de la victoire des Français, on nomma « La partie du Pion du Roi un pas », « Partie Française ». http://heritageechecsfra.free.fr/mouret.htm


@Myroslav est-indienne n'a rien de nom fantaisiste. Dans les règles indiennes il était interdit de pousser les pions de 2 cases depuis leur case de départ (cf les difficultés d'adaptation de Sultan Khan).
Et est ou ouest = droite ou gauche, du point de vue des blancs




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