|
Tous avec McDO par Krusti le
[Aller à la fin] |
| Théorie | |
Ouvrage (LES ECHECS comment planifier sa partie de Neil Mc Donald) déjà mentionné à plusieurs reprises je nous propose de le parcourir et de s'y arrêter par endroits.
On peut lire le concernant Seconde traduction de l’anglais, celle-ci destinée plutôt aux joueurs moyens désirant progresser, puisque la trentaine de parties proposées ici est commentée coup par coup (ou presque), ouverture exceptée. Comme toujours avec l’auteur, les explications sont très claires, même si la traduc dérobe un peu de l’élégance du texte…
Il démarre par la fameuse partie Wells Shirov 2006, une ouverture Trompovski.
[Event "Gibtelecom Chess Festival"]
[Site "La Caleta GIB"]
[Date "2006.01.29"]
[EventDate "2006.01.24"]
[Round "6.5"]
[Result "1-0"]
[White "Peter K Wells"]
[Black "Alexey Shirov"]
[ECO "A45"]
[WhiteElo "2501"]
[BlackElo "2709"]
[PlyCount "25"]
1. d4 Nf6 2. Bg5 c5 3. Bxf6 gxf6 4. d5 Qb6 5. Qc1 f5 6. c4 Bh6
7. e3 f4 8. exf4 Bxf4 9. Qxf4 Qxb2 10. Ne2 Qxa1 11. Nec3 Qb2
12. d6 Qc2 13. Qe3 1-0
Dans la position du diagramme est noté après 12 d6!:
L'attaque des cases noires
Il y a une certaine ironie dans le fait qu'après s'être séparés de leur fou dame au deuxième coup et avoir placé leur pions sur des cases blanches, les Blancs ont mis la main sur un complexe clef de cases noires au centre de l'échiquier.
Ironie, oui le mot est bien faible.
|
|
Ouvrage qui m'a beaucoup profité.
Sans doute un des pires souvenirs de Shirov ! (et de Van der Wiel)
|
|
En première lecture, il y a quelques-années, j'avais été un peu désarçonné par le procédé qui consiste à illustrer une victoire avec attaque sur cases noires après l'abandon (le fou, le positionnement des pions) du contrôle des cases noires. Ce que l'auteur appelle "ironie".
Aujourd'hui encore je trouve ça "peu pédagogique". Mais je vais tenter d'aller au chapitre suivant.
Cela dit quelle partie !!!
|
|
Il est amusant (à défaut d'être pédagogique, sans doute) que, en l’absence de figures capables de contrôler les cases sombres centrales, c'est aux pions de s'en charger.
Par 11...d7-d6, les Noirs auraient pu lutter, alors qu'en permettant 12.d5-d6 aux Blancs, ils succombent totalement sur ces cases-là.
D'autre part, c'est régulièrement une bonne idée d'échanger les Fous d'une certaine couleur pour la contrôler plus.
Imaginons, toutes choses étant égales par ailleurs, un rapport matériel de type F+C contre F+F, et admettons que ce soit les Fous de cases blanches qui soient possédés par les 2 camps.
On peut avoir ce rapport de force sur cette couleur, avant l'échange :
Camp F+C : 2 pièces contrôlent / Camp F+F : 1 pièce contrôle.
Après l'échange :
Camp C : 1 pièce contrôle / Camp F : 0 pièce contrôle.
Il y a toujours le même différentiel en faveur du cavalier (1 pièce supplémentaire contrôle). L'échange n'a pas affecté la capacité du camps avec le cavalier à contrôler les cases blanches (au contraire, même), et cet échange est souvent une bonne façon d'accroître cet avantage particulier.
(Un cas très typique provient dans les positions type Étau de Maroczy où les Noirs en manque d'espace ne sont pas contre l'échange de leur Fou de cases blanches contre un Cavalier, puis visent par des échanges, idéalement, une finale où il leur resterait un Cavalier contre le Fou de cases blanches adverses, avec un contrôle absolu des cases noires.)
|
|
On est bien d'accord sur l'idée générale d'échanger une pièce mineure pour accroitre sa domination sur une couleur mais, sauf erreur, elle n'est pas illustrée dans cette partie.
Dans la partie en question au moment 3.FxCf6 les Blancs se retrouvent avec 2 pièces contrôlant les cases noires (leurs 2 cavaliers) et les Blancs également (Cavalier restant + le Fou).
C'est l'un des deux ressorts de l'ironie si j'ai bien compris (l'autre étant le placement des pions sur Blanc)...
Chemin faisant l'auteur nous fait entrer dans son premier grand chapitre: "Redoutables colonnes"
(Les 5 suivants seront:
Dangereuses diagonales,
Faire céder une faiblesse,
Percée centrale,
Pions et portemanteaux,
Horribles trous.)
|
|
Oui, la disparition des Fous de cases noires ne provient pas d'un échange "directement" parlant.
pourtant, dès le 9ème coups, ils ont tous deux disparus.
En ce sens je considère qu'ils ont été échangé, même si le troc est en fait : F+T contre F+C.
Et à ce petit jeu, le camp du Cavalier est encore bénéficiaire, car les Tours noires restent cloîtrées dans cette position.
Mais ce n'est pas un exemple "pédagogiquement" probant de domination sur une couleur (D'ailleurs pour que 2 GM de premier plan se fassent avoir de la même façon, c'est bien que c'est un truc plutôt trouble^^).
Dans ce chapitre, la partie où Svidler domine Bareev est peut-être une de celles qui m'a le plus choqué.
|
|
La partie 2 qui n'est qu'une variation sur le même thème donne l'occasion de ce commentaire.
Nous voyons donc que c'est l'occupation de la colonne « e » par la tour blanche qui a fait la différence entre victoire et défaite. Page 17.
Accessoirement ça donne furieusement envie de s'intéresser à la Trompovski...
|
|
@Krusti 13:33, ce n'est pas 13. De5 plutôt ?
|
|
Je reviens sur le commentaire de l'auteur ci-dessus. En fait il est gonflé, la colonne « e », sauf erreur de ma part, n'a jamais été occupée par une tour blanche. Une menace tout au plus....
@Kouvitch non c'est bien De3 avec la précision Beaucoup plus fort que 13. ♕e5 qui semble gagnant grâce à la double menace de mat en e7 et h8, car les Noirs ripostent par 13... O-O ! etc
|
|
@Kouvitch
Dans la position du diagramme, les Noirs au trait ont joué 12...Dc2.
13.De3, en plus des menaces directes permet donc le futur développement Fd3 avec gain de temps et donc effet décisif.
|
|
J'avais lu une critique négative sur ce livre, il concernant la traduction.
Mais pour revenir à l'étrange formule du 07/08/2023 21:22 et à mon retour sur celle-ci le 07/08/2023 22:16 on ne voit pas bien quel terme serait mal traduit.
Bref, ayons ça en tête pour la suite.
La suite justement est une partie abondamment commentée entre Tregubov Vitaly et Belov Mikhail 2002.
1. e4 e6 2. Nf3 d5 3. exd5 exd5 4. d4 Nf6 5. Be2 Bd6 6. O-O O-O 7. Bg5 h6 8. Bh4
Bf5 9. Ne5 g5 10. Bg3 Ne4 11. Nd2 Nxg3 12. fxg3 Bxe5 13. dxe5 Bh7 14. Bd3 Bxd3
15. cxd3 Qe7 16. Rf6 Qxe5 17. Rxh6 Nd7 18. Qh5 Rae8 19. Nf3 Qxb2 20. Rf1 Qg7 21.
Nxg5 Re5 22. Rxf7 Rxf7 23. Rh8+ 1-0
Partie flamboyante là aussi.
Le 16° coup (page 20) est commenté comme suit:
16 ♖f6!
Que le premier objectif de votre attaque soit de créer des points forts aussi près du camp ennemi que possible, et de les occuper avec des pièces qui de là auront un vaste champ d'action - Emmanuel Lasker

|
|
J'ai un autre ouvrage, du même auteur, dans la même collection. C'est le même traducteur qui s'est occupé des 2 ouvrages.
Il y a un je ne sais quoi qui gêne, qui ne fait pas naturel, de temps à autre, comme si ce n'était pas quelqu'un qui connaissait le jeu qui en parlait. Mais il y a pire.
En effet, je n'ai pas souvenir de contre-sens flagrant, ce que j'ai déjà vu par ailleurs.
Mais c'est certain que le plaisir de lecture s'en ressent, surtout que c'est un peu l'idée du livre que d'expliquer avec des mots.
|
|
Dans la dernière partie évoquée, tout le monde aura compris que la véritable tension, et là où voulait en venir l'auteur, c'était le choix dans la position du diagramme:
Reprendre avec quel pion pour le 12° coup ?
A vrai dire compte-tenu du fait que nous sommes dans le chapitre sur les redoutables colonnes le doute ne s'est pas installé longtemps.
Mais il est vrai que reprendre avec le pion "h" peut aller de soi pour certaines écoles.
C'est toute l'affaire.
J'ai laissé tourner SF (et autres) quelques instants, juste comme ça, et l'écart entre les deux options est infime. Et puis je me suis rappelé que je m'en fous... Tout en étant bien content de ce résultat.

|
|
La partie suivante, N°4, oppose Svidler à Bareev Wijk aan Zee 2004 qui fait suite à une partie introductive entre Nimzovitch et Alapin Vlinius 1912. Les deux ayant de nombreux points communs notamment en ce qui concerne le développement et la gestion de l'espace.
Diag 16.f4 vient d'être joué et Bareev va gaffer en prenant 15... exf4 le commentaire est le suivant:
Il fallait se contenter de 16... 0-0 suivant le principe qu'il vaut mieux être un chien vivant qu'un lion mort.
On ne saurait mieux dire...

|
|
C'est cette partie que je trouve fascinante.
C'est incroyable de voir Bareev se faire miniaturiser ainsi sur une Française Rubinstein.
|
|
Le pauvre Bareev a beaucoup de déroutes de ce genre sur la Française. Par exemple, Topalov-Bareev (Amber 2002), Adams-Bareev (Corus 2004), Grischuk-Bareev (ECC 2001) et aussi Beliavsky-Bareev (Munich 1991).
|
|
Dans la partie N°5 opposant Grischuk à Kamsky Khanty Mansyisk 2005 arrive le coup (diag joint)10... h6?!
Et voilà précisément le type de "pattern" que j'attends d'un livre de stratégie et qu'hélas je ne trouve pas si souvent. Même si je ne vois pas à ce stade le lien direct avec l'avance du pion h.
Kamsky choisit une disposition des pièces typique de l'Espagnole fermée: la tour ira en e8, laissant le champ libre pour ♗f8, g7-g6, et ♗g7. Ainsi le fou en e7 qui pour le moment est « pat », se rendra utile à la fois en défendant le roi et, après la poussée prévue du pion blanc en d4, en combattant pour le centre.
Je poursuis la lecture concernant cette partie me réservant la possibilité d'y revenir compte-tenu du thème du chapitre "Redoutables colonnes".

|
|
Je comprends mieux maintenant pourquoi cet ouvrage a une belle réputation dans sa version originale. Les explications de cette partie par exemple sont fameuses et riches...
Diag joint, commenté ainsi
20.♕xe1 Il est extremement instructif de voir comment Grischuk va exploiter sa domination sur la colonne « e »
Un régal.

|
|
La partie N°6 oppose Ponomariov à Topalov (Sofia 2005) avec une victoire des Blancs.
Partie très bien commentée àmhn et je me suis régalé de bout en bout. Diag joint trait aux Blancs.
Les Blancs venaient de jouer 11 ♖c1 et les Noirs 11 ... ♞c6
(A noter que la même année Kramnik Topalov amènera à la même position avec la même suite. Ce doit être sacrément thématique).
A venir donc 12 ♘xd5! C'est une attaque à la découverte du cavalier noir qui oblige la dame à se placer sur une case exposée.
L'analyse de cette partie met fin au chapitre 1. Redoutables colonnes.

|
|
Arrive maintenant le chapitre intitulé 2. Dangereuses diagonales
Pour illustrer l'auteur utilise la partie Istratescu Ftacnik (2005 Khanty-Mansiysk ).
On a l'impression en fait que les Noirs tombent dans un piège tactique... cela dit on se souviendra longtemps de la suite après 14.h4!.
L'auteur précise pour conclure
Encore une remarque sur cette partie: Istratescu n'a pas joué 14 h4 avec l'intention de faire tomber son adversaire dans un traquenard. Mais comment l'affirmer ?

|
|
|