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La méthode des coups forcés - comment améliorer son efficacité calculatoire par Meteore le  [Aller à la fin] | Théorie |
j'ai entendu parler récemment de cette méthode que je trouve extrêmement utile et dont je n'étais absolument pas conscient malgré 40 ans de pratique des échecs (en club/compétition).

Pour citer mes sources : il s'agit des vidéos de Joachim Mouhamad qui rappelle constamment ce principe dans l'analyse de ses parties, inspiré lui même du GM et entraineur indien très performant : Ramesh


l'idée est la suivante :


Dans les coups candidats, toujours commencer par calculer les coups forcés : captures, échecs, menaces et rupture de pions

Par définition ces coups appellent des réponses forcées donc les suites sont normalement un peu plus simples à calculer mais il faut pouvoir pousser le calcul jusqu'au bout de la séquence forcée...

Personnellement je commence à appliquer ce principe et cela m'aide beaucoup, je pense que cela peut aider les membres de FE.

L'idée est que les bon coups initiant une séquence dynamique sont très souvent des coups forcés; il faut impérativement passer du temps à les calculer en priorité et ensuite si on a rien trouvé d'intéressant passer au coups plus neutres qui relèvent plus du domaine de l'évaluation stratégique et où le calcul est beaucoup moins nécessaire. Il serait vraiment dommage de passer beaucoup de temps sur des suites un peu plate où n'importe quel coup raisonnable fera très peu varier l'évaluation et manquer ensuite de temps pour le calcul précis des lignes avec coups forcés....

Pour illustrer cette méthode je vous propose le diagramme suivant (issu du livre de Ramesh : improve your chess calculation)

Il s'agit de la partie : Kazimdzhanov vs Karpov 2007. les blancs jouent gagnent : utiliser la méthode des coups forcés.



Je dois encore lire le livre de Ramesh, mais juste un mot pour dire que cette méthode n'est selon moi exactement ce que pointait Kotov il y a plus de 50 ans dans un bouquin comme Think like a grandmaster. Quand j'ai appris les échecs dans les années 90 on me disait déjà de calculer dans cet ordre échecs, prises et menaces. Maintenant je dois aussi dire que je ne me soucie de ce sujet (qui est pourtant central pour progresser) que depuis 2020, donc il doit y avoir un revival je suppose.


atha, le
@sisyphus.
Echecs, menace de mat, prise, menace plutôt non ?


Franchement, je ne vois pas en quoi la "méthode" indiquée permet de trouver le coup gagnant du diagramme .
Celui-ci me fait plutôt penser aux "coups invisibles" de DrPipo .


J'entends "échecs, prises, menaces" depuis que j'ai commencé les échecs à la fin du 20e siècle. Je crois que cela existe depuis la nuit des temps. Sinon un livre du 21e : "Forcing Chess Moves" de Charles Hertan (2008).

@atha : trop compliqué, il faut aller au plus simple. Par exemple "EPM" pour échecs, prises, menaces, est un bon moyen mnémotechnique.


Extrait de mon document sur le calcul (16 pages), rédigé à l'occasion de mes cours de groupe sur ce thème au mois d'avril.

LES COUPS CANDIDATS, LISTE ET HIÉRARCHIE

Il y a plus important que de réussir à visualiser plusieurs coups à l'avance : envisager les bons coups ! On peut même dire qu'il est profondément inutile de savoir voir loin si on regarde au mauvais endroit.

Combien de coups calculez-vous à l'avance ? « Un seul, mais le bon ! » Richard Réti

Le concept de coups candidats est particulièrement utile. Le plus efficace est de toujours commencer par calculer les coups forcés (ou coups forçants). Ce sont ceux qui limitent le nombre de réponses de l'adversaire. C'est plus facile de calculer la suite si on sait ce que va répondre l'adversaire ! Voici de quels types de coups il s'agit :
- les échecs
- puis les prises
- et enfin les menaces

Cela doit devenir un réflexe, à force de le faire. Un maître ne se dit pas « je vais regarder les échecs », les échecs lui sautent aux yeux.

Dans Penser comme un grand maître, Kotov rapporte un joueur de Leningrad qui lui avait dit « Quand je fais échec, je n'ai peur de personne ! » avec une certaine fierté ! Ce qui est sûr, c'est que c'est le type de coup le plus contraignant pour l'adversaire, de par les règles du jeu.

Les prises tendent aussi à forcer le jeu : si votre adversaire ne vous reprend pas, alors vous avez gagné du matériel.
De même, créer une menace tend à obliger l'adversaire à se défendre.

Hiérarchisez ! A l'intérieur de ces catégories, calculez d'abord les coups qui limitent le plus les réponses de votre adversaire, et les coups les plus menaçants et forçants avant les autres. Par exemple :
- un échec dont la réponse est forcée, avant un échec qui permet trois réponses
- la prise d'une pièce, avant la prise d'un pion
- la menace de mat avant les autres, puis la menace d'une Dame, d'une Tour, etc.

La plus petite menace est la menace d'un pion. Un type particulier de menace est la menace de menace, qui peut quand même être un coup candidat très fort.

Listez ! Le grand maître indien et entraîneur réputé Ramesh, comme l'évoquait aussi Kotov dans son célèbre livre, préconise d'établir une liste de coups candidats avant de commencer à calculer les variantes. C'est fastidieux de le faire systématiquement à chaque coup de chaque branche, mais je trouve ça très utile au moins au 1er coup du calcul, et quand on bloque à l'intérieur d'une variante.

Combien de fois avez-vous raté un exercice, ou un coup dans une partie, même après un long calcul, juste parce que vous n'avez pas du tout envisagé le bon coup au premier coup de la variante ? Il est facile de se laisser emporter par le ou les premiers coups que l'on voit et qu'on trouve prometteurs, de vouloir à tout prix faire marcher une idée, et de passer totalement à côté d'un coup. Établir une liste adéquate de coups candidats a pour objectif d'éviter ce désagrément.

Quand vous avez fait la liste de vos premiers coups, hiérarchisez-les en plaçant les plus forçants et/ou prometteurs en tête de liste et les autres en bas de liste. Ensuite seulement, commencez à calculer du plus prioritaire au moins prioritaire.

Certes, établir ces listes prend du temps et certains exercices ne le nécessitent pas. Mais une méthode n'est pas là pour vous aider quand vous n'avez pas besoin d'aide, mais pour quand vous serez en difficulté. Si vous trouvez très vite une solution sans être méthodique : parfait. Mais c'est quand vous ne saurez pas trop où chercher qu'une méthode vous rendra service.
Plus vous vous habituerez à l'appliquer, plus vous irez vite. L'objectif est que ça devienne un processus naturel.

Notez enfin que tout ça est théorique, c'est bien sûr en pratiquant que vous trouverez vos propres adaptations pour gagner en efficacité et en fluidité. Par exemple, il arrive qu'un coup candidat puisse être immédiatement rejeté car on a vu instantanément une réponse adverse qui le réfutait, et ce avant-même d'avoir finir d'établir notre liste. Ce n'est pas gênant, vous gagnez même du temps.


Meteore, le
je vous donne tout de même la solution de ramesh:

1.Fb8! (menace Dd8 suivi du mat)

l'autre coup important 1.Fd6+ ne donne rien
aprés 2.....Rg8
3.Cf4 Dg5

2......Cd5 (si 1......Txb8 2.Dd6+ échec double)
3.Cf4 (menace la dame) Dh6
4.Cxe6+ (échec) Dxe6
5.Fd6 + (échec) Rg8
6.Fc4 (menace et regagne le matériel avec une position gagnante)


Chemtov, le
''je pense que cela peut aider les membres de FE.'' Vraiment ?

Franchement, Meteore, ça c'est cas très improbable un exemple (?) hyper compliqué avec des coups qui sortent de nulle part, vraiment difficile à reproduire. En revanche, ce que dit arnackor (et les autres) est vrai, échecs, prises (avec calculs) et menaces, c'est le basique du basique, qu'on dit depuis toujours aux enfants et que... les adultes n'appliquent pas (membres de FE certainement inclus). Souvent par fainéantise ou par manque de temps (à cause des cadences bêtes).


atha, le
Il est à mon avis beaucoup plus pertinent de hiérarchiser d’abord par object/cible puis par action.
On a donc :
-Cibles : roi, dame, tour, fou/cavalier, pion (l’ordre pouvant varier selon la position).
-Actions contre la cible : prise, attaque, menace

Cela donne donc dans l’ordre :
Roi : prise (illégal), attaque (échecs), menace mat.
Dame : prise, attaque, menace de clouage, fourchette, enfermement…
Tour: prise…
Fou/Cavalier: prise…
Pion: ...

Je ne pense pas que ce soit plus difficile à retenir. Tout le monde connais déjà la valeur des pièces (donc l’ordre) et après pour chaque pièce ciblé, par ordre d’importance, on applique un PAM! (prise, attaque, menace).
C’est pour moi beaucoup plus simple à comprendre qu’un EPM qu’on applique sans trop savoir pourquoi (et qui accessoirement m’a l’air faux).
Pourquoi il est important d’avoir une telle hiérarchie valide ?
Parce que plus notre coup est forçant plus on élimine de contre attaques (donc de coups) de l’adversaire, ex:
1. Menace de mat, soit on la gère, soit on fait échecs.
2. Prise dame, soit on reprend, soit on fait échecs, soit on menace mat
3. Attaque contre une dame, soit on la gère, soit on fait échecs, soit on menace mat, soit on prend la dame adverse.
4. Etc
Et donc moins/mieux on calcule (c’est qui est le but ultime, après le résultat de la partie. ).
Alors c’est peut-être un peu plus long à expliquer que EPM, mais à mon avis une fois appris c’est bien plus facile à s’en souvenir sur le long terme. Pareil pour l’application. Parce que ça fait sens. Et comme c’est plus efficace dans le calcul, autant l’utiliser.

PS: on pourrait ajouter les avantages stratégiques à la liste des cibles/objects (juste derrière les pions même si ça peut passer devant). Mais là ça deviendrait trop compliqué en pratique. Copyright Atha 2023 :)


atha, le
D’ailleurs si on applique à la position :
1) les échecs : Dd6 Dd8 Fd6 (on check les réponses passive de l’adversaire)
2) les menaces de mat : Fb8 (menace Dd8 identifié à la step 1). Dxg4+ ne donne rien il faut donc parer Dd8. Etc
On trouve l’idée beaucoup plus vite qu’avec un EPM. L’enchaînement de la vérification des attaques, puis des menaces permet également au moment de la step 2 d’avoir encore en tête les idées vu à l’étape 1.


Chemtov, le
Moi, je n'aurais jamais cette position. Et si je l'avais, je ne verrais pas Fb8 et je jouerais c6. C'est où d'ailleurs, atha, dans votre hiérarchisation ?


Meteore, le
Il y a sans doute beaucoup de déclinaisons possibles de cette règle des coups forçant (à réflexion "forçant" me semble plus pertinent que "forcé")

L'idée générale est tout de même d'optimiser le calcul en hiérarchisant Les coups candidats tout en élaguant fortement l'arbre du calcul grace au côté forcé des coups.

@Chemtov : l'exemple cité n'est pas une combinaison typique et ne va pas se produire régulièrement, mais l'idée d'analyser systématiquement les coups forçant est justement d'éviter de passer à côté de coups non intuitifs , mais qui pourtant peuvent apporter beaucoup, et que l'on regrette de ne pas avoir vu,après la partie en regardant avec un ordinateur.

Fb8 menace Dd8 mat donc c'est un coup forçant de niveau élevé dans la hiérarchie il faut donc l'analyser . Si on s'oblige à ne pas faire juste un balayage automatique rapide où l'on rejette immédiatement Fb8 car le fou est en prise et que l'on ne va pas plus loin, on passe à côté d'une victoire assez facile car résultant d'une série linéaire de coups uniques (ou presque)


Bel exemple en tous cas !
Le calcul des variantes est la plus grande difficulté aux échecs; cela consiste à jouer à l'aveugle plus ou moins.




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