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Différence entre études et tactique en partie réelle... par ins7047 le  [Aller à la fin] | Etudes |
J'ai remarqué une chose qui me semble assez étrange. Si je résous assez facilement les exercices tactiques dont les positions sont issues de parties réelles (c'est ce que l'on appelle les problèmes ?), j'ai beaucoup plus de mal à résoudre les études.

Je me demande si il n'y a pas une approche différente à avoir pour les études que pour la tactique "en live".

Avez vous constaté cela ?


C'est un sujet très intéressant.


Meteore, le
Les études sont volontairement difficiles à résoudre


Les exercices tactiques issus de parties réelles sont généralement faciles, parce que prévisibles -ce qui peut être difficile c'est de savoir s'il y a quelque chose. Kosten m'a dit que si un GM sait qu'il y a une combinaison, il la trouve !
Dans les études, le premier coup est généralement évident, en tous cas il est direct. Mais ce sont les stratagèmes défensifs qui sont généralement difficiles à trouver, parfois il faut beaucoup d'imagination -ou d'expérience- et parfois il faut analyser tous les coups possibles. C'est très formateur, et les forts joueurs s'entraînent surtout avec des études.


Meteore, le
Sur le fait de ne pas voir une combinaison dans une partie je ne pense pas que cela soit si fréquent que cela. Il suffit de regarder ses parties avec un module pour savoir. Les combinaisons ne surviennent pas complètement au hasard. Elles résultent souvent d un jeu stratégique préalable visant à optimiser la position de ses pièces (tout en minimisant les pieces adverses ) jusqu'à obtenir un point de rupture où une combinaison existe.
Par ailleurs des indices indiquant qu une combinaison existe (roi affaibli , pièces non protégées, avantage matériel local , dame adverse exilée. ......etc) font partie de la connaissance de tout joueur d échecs. Donc à mon avis le gros du travail et de la compréhension se fait en amont de la combinaison ...et si on a le niveau de compréhension pour faire ce travail il est assez rare de ne pas avoir le niveau tactique pour exécuter la touche finale.
Évidemment il y a des exceptions et parfois la combinaison est incalculable humainement même si on a vu le bon coup et si on sent que cela devrait fonctionner.
C est sans doute là que le caractère et le gout du risque ou l aversion au risque devient important. Cela crée la différence entre tal et Petrossian qui calculent sans doute tous les deux aussi bien mais qui face à l incalculable réagissent différemment







sigloxx, le
Le premier coup d'une étude n'est aps nécessairement évident. En particulier toutes les études "logiques" reposent sur un choix entre 2 lignes similaires entraînant une petite différence de position (souvent un pion noir placé sur une case plutôt qu'une autre) et l'importance de cette différence ne se voit qu'à la toute fin de l'étude, souvent 10+ coups plus tard, où l'idée cachée de gain ou de nulle ne amrche que si le pion est sur une case et pas sur l'autre.

Les exrecices tactiques sont soit des créations très simples basées sur des motifs taciques archi-connus, soit des positions tirées de parties réelles. Certains exercices tactiques peuvent être très difficiles à résoudre (il y en a pas mal dans le bouquin de Dvoretski secrets of chess tactics par exemple).

Les problèmes n'ont rien à voir avec les exercices tactiques. Ce sont des compositions artistiques avec un énoncé de type les blancs matent en x coups (ou mat aidé en x coups, mat invers en x coups, pat de série en x coups, etc.. il y a de nombreux genres de problème). Beaucoup de règles à respecter pour réaliser ces compositions, unicité de solution (sauf énoncé qui admet volontairement x solutions avec un écho thématique entre chacune), économie de matériel, et bcp d autres..

Et les études sont aussi des compositions artistiques, avec énoncé blancs jouent et gagnent ou blancs jouent et font nulle. Pareil, bcp de principes de composition à respecter pour faire une belle étude.

En général on considère que la résolution d'études est assez bénéfique comme entraînement pour les compétiteurs, en plus des exercices tactiques. Ca aide à réfléchir "outside the box". Et il y a pas mal d'études qui ont un interêt pratique en finales.


Le GM Daniel Naroditsky a publié un intéressant article sur le sujet.

https://www.chess.com/article/view/the-importance-of-solving-studies


Un autre article montre dans le détail le process d'analyse d'un très fort joueur (GM John Nunn) dans la résolution d'études au dernier Championnat du monde de résolution. Une perle.

https://en.chessbase.com/post/world-solving-championship-solutions-3

Tout comme dans l'analyse OTB, ce qui est admirable c'est la capacité du solutionniste de haut niveau à élaguer rapidement les variantes secondaires, et à voir des défenses souvent complexes et surprenantes (le fameux "out of the box" décrit par Naroditsky). Outre l'originalité, le défi pour le compositeur réside donc de nos jours à varier et multiplier les thèmes. Dans le 4eme diagramme de ma modeste production, John Nunn se promène en sifflotant (comme le dirait notre remarquable erony) dans un labyrinthe où il trouve pourtant sur son chemin un sacrifice de fermeture de ligne préventive, un autre sacrifice qui marie fermeture de ligne et attraction, et deux sacrifices thématiques de la TB: une fourchette avec une double déviation dans la ligne principale, et une enfilade des deux mêmes TN dans la variante secondaire. Sans compter le coup intermédiaire d'échec de la TB pour brouiller les pistes. Au vu de la qualité actuelle des solutionnistes, qui par leur culture maîtrisent parfaitement les thèmes et matrices d'études, il devient plus facile de berner les logiciels que les humains. Un paradoxe...





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