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Europe-Échecs n° 677 — juin 2017 par Europe Echecs le  [Aller à la fin] | Actualités |
Du championnat des Jeunes au Paris Grand Chess Tour !

C’est la première fois que j’assistais au championnat de France des jeunes. Joué au « Phare de Belfort », il réunissait 1449 participants établissant ainsi un nouveau record. Un événement grandiose, très bien organisé, où régnaient le silence, la discipline et la volonté d’en découdre dans le respect des règles et de l’adversaire. La participation de nombreuses jeunes filles fut, en ce qui me concerne, une surprise. L’ex-champion du monde Anatoly Karpov qui, lors de la cérémonie de clôture, remit les trophées aux vainqueurs des différentes catégories, remarqua que ce tournoi était « comparable à une Olympiade » ! Il est certain que peu de fédérations sont actuellement capables de mettre sur pied une manifestation d’une telle ampleur. Une réussite à l’actif de la FFE, de son Président Bachar Kouatly et du club Belfort-Echecs dirigé par Christophe Infanti.

Diverses assemblées et conférences eurent lieu, j’ai retenu celle de Gilles Betthaeuser qui présenta un projet ambitieux avec la création d’une maison des échecs et d’un « club excellence » destiné à identifier et recruter les meilleurs talents de l’Hexagone. Il sera placé sous la conduite du grand-maître Etienne Bacrot. Une question soulevée par le grand-maître Jean-Marc Degraeve face au problème de la reconversion pour ceux qui ne pourraient franchir la barre des 2600 Elo pour se voir refuser l’accès au « Top 100 » reste toujours d’actualité. Je me souviens d’un propos d’un grand-maître anglais: Sacrifier ses études pour une carrière de joueur d’échecs, cela fut rendu possible pour nous grâce à la période de rigueur, d’absence de débouchés et d’austérité imposée par Mme Thatcher !

Un petit passage au tournoi « Grenke » à Baden-Baden m’a interpellé. Si les échecs sont très présents sur la toile, sur place tout se joue dans l’indifférence malgré la présence du champion du monde, de la meilleur joueuse du monde et d’une brochette de super grands-maîtres. Rien ne rappelle la présence du tournoi dans cette célèbre station thermale du Bad-Wurtemberg qui pourtant a accueilli le premier grand tournoi d’échecs joué en Allemagne en 1870 ! A peine quelques dizaines de spectateurs, dans un lieu situé en périphérie au milieu de nulle part. Aucune affiche, rien n’indiquait que se jouait un grand tournoi d’échecs avant d’avoir réussi à localiser la salle de jeu.

En parallèle, se jouait le premier « Mémorial Korchnoi » lui aussi parfaitement organisé à l’hôtel Savoy à Zurich. Un tournoi prestigieux avec la présence de deux ex-champions du monde ; Anand et Kramnik. Un événement rendu possible grâce au soutien du mécène russe, Oleg Skvortsov et du club de Zürich.

Saluons l’exploit de l’équipe de France des Vétérans, conduite au 1er échiquier par le quadruple champion du monde des Vétérans, Anatoly Vaïsser 68 ans, qui remporte le titre de vice-champion du monde ! Il est réjouissant de constater que l’on peut pratiquer le jeu à un haut niveau toute une vie. Le jeu d’échecs réunit les générations car où peut-on observer un match opposant un homme de 80 ans face à un héros de la nouvelle vague (la partie Caruana-Korchnoi Gibraltar 2016 par exemple), qui luttent à armes égales, malgré le fait que plus d’un demi-siècle les sépare. Seul le jeu d’échecs permet cela. C’est aussi parfois une planche de salut comme nous le rappelle Jean Staune dans ses trois dernières chroniques émouvantes sur la « Reine de Katwe ».

Pour conclure, un regard vers les échecs du futur, ce mois–ci sera le grand rendez-vous des passionnés avec la 2e édition du « Paris Grand Chess Tour » qui se jouera du 21 au 27 juin. Un moment très attendu qui, comme l’an passé, accueillera les meilleurs joueurs du « Top 10 », emmené par le champion du monde, Magnus Carlsen. La France sera représentée par Maxime Vachier-Lagrave et Etienne Bacrot. Une première : les parties seront retransmises en direct sur « Dailymotion », elles se joueront au studio de Canal à Boulogne-Billancourt.

Bonne lecture !

Georges Bertola
www.europe-echecs.com/la-revue-europe-echecs-detail.html?id=645

Sommaire
p. 4 ACTUALITÉS EN BLITZ Paris Grand Chess Tour sur Canal+ Sport ...
p. 6 LE MONDE EST STAUNE / QUI EST LE PLUS GRAND JOUEUR DE TOUS LES TEMPS ? Le billet de Jean Staune
p. 8 CHAMPIONNAT DE FRANCE JEUNES / 1449 PARTICIPANTS, Quentin Burri à l’analyse
p. 12 MÉMORIAL GASHIMOV / LE MYSTICISME DE SHAKHRIYAR MAMEDYAROV, Vassily Ivanchuk et Igor-Alexandre Nataf
p. 18 GRENKE CHESS CLASSIC / LEVON ARONIAN SUCCÈDE À CARLSEN, Levon Aronian et Georges Bertola
p. 24 MONDIAL VÉTÉRANS PAR ÉQUIPES / LA FRANCE EN ARGENT, Reportage d’Antoine Cannone
p. 27 KARPOV POIKOVSKY / QUAND SUTOVSKY ACCORDE SON VIOLON !, Emil Sutovsky
p. 30 LITTÉRATURE ÉCHIQUÉENNE / ENTRAÎNEMENT AU CALCUL ÉCHIQUÉEN (1), Le nouvel ouvrage de Romain Edouard
p. 32 LA JOUEUSE DU MOIS / YIFAN HOU : DANS L’ARÈNE DU GRENKE, Yifan Hou à l’analyse
p. 37 LE CAHIER DE LA FÉDÉ, Une fin de saison en trombe!
p. 42 FAITES-VOUS LA MAIN : 18 COMBINAISONS DU MOIS, Par Bertrand Valuet
p. 45 FÉMININES EN OR / UN PLAN D’OUVERTURE DÉVASTATEUR, Par Susan Polgar, 8e championne du monde
p. 48 OUVERTURES & IDÉES GAGNANTES / LA SICILIENNE NAJDORF AVEC 12...Cc5, Par Christian Bauer
p. 52 DISCUTONS OUVERTURES ! / ANTI-GRÜNFELD, Par Marc Quenehen
p. 54 PROGRESSONS ! / L’AVANT-POSTE c4 DANS LA SICILIENNE, Par Marc Quenehen
p. 57 LA CRÉATIVITÉ AUX ÉCHECS / YIFAN HOU À SHENZHEN, Par Vassily Ivanchuk
p. 60 LES FINALES INOUBLIABLES / LA MAGIE DES ÉCHANGES, Par Darko Anic
p. 64 DANS LE RÉTROVISEUR / ALLEMAGNE 1939 : LE MATCH ELISKASES-BOGOLJUBOV, Par Georges Bertola
p. 68 ANNONCES DE TOURNOIS
p. 72 HUMOUR : ÉCHEC ET... GAG !, Par Luc Deroubaix


Chemtov, le
p. 64 DANS LE RÉTROVISEUR / ALLEMAGNE 1939 : LE MATCH ELISKASES-BOGOLJUBOV, Par Georges Bertola

J'ai trouvé l'article un peu dérangeant... J'avais ( et j'ai toujours ) une autre image, beaucoup plus noble, de Eliskases.
A lire, l'excellent Stellungsspiel ( E.Eliskases, Buenos Aires, 1941 )


ins8604, le
Qui a-til de dérangeant? Tous les joueurs de l'équipe de la Grande Allemagne jouait sous les couleurs du drapeau à croix gammée à fond rouge lors de l'olympiade de Buenos Aires. Le capitaine Becker signait ses missives pour rendre compte des exploits de l'équipe "Heil Hitler" (Deutsche Schachzeitung janvier 1940 p.4) Becker se montrait le plus zélé alors qu'Eliskases plus discret n'a toutefois jamais contesté l'idéologie nazie. Avait-il le choix? De plus il était le champion en titre de la Grande Allemagne. Je ne fais que relater des faits rapportté par la presse de l'époque. Cela n'enlève rien à son excellent livre Stellungsspiel.


@gb
Merci pour l'article extraordinaire sur le tournoi de Paris 1867 !


ins8604, le
Chemtov Une anecdote intéressante lorsque Alekhine prit parti pour la France et les Alliés après le 1er septembre 1939 lors du tour final de l'Olympiade , Eliskases fut offusqué du comportement anti allemand du champion du Monde. Ceci l'incita à offrir ses services à Capablanca qui s'étonna de ce revirement alors qu'il avait été le secondant d'Alekhine en 1937. Un livre peu connu "Pawns in a greater game" publié par l'auteur Justin Corfield en 2015 mérite le détour. Il traite du Tournoi des Nations de 1939. Eliskases n'est alors qu'un jeune homme de 26 ans et il est la figure emblématique des échecs du Grand Reich dont le Président est désigné par Hitler. Il n'avait donc manifesté aucune résistance au nazisme...contrairement à Sonja Graf qui jouait sous les couleurs du drapeau de la Liberté, un geste noble.


Chemtov, le
Il n'empêche que lui s'est exilé. Alors que Alekhine, mais aussi Bogoljubov, Saemisch, Keres (!), etc... ont fait la tournée des grands ducs dans des villes comme Munich, Cracovie (!), Salzbourg, etc... Et ceci après le début de la guerre, pendant plusieurs années. Là, il y a des actes bien clairs et un cautionnement systématique du régime.






ins8604, le
Chemtov C'est pourquoi l'Histoire et celle des échecs sont passionnantes. Je nuancerai, Eliskases ne s'est pas exilé car toutes l'équipe d'Allemagne est restée en Argentine pendant la guerre. Selon Stahlberg qui avait fait le même choix la traversée était particulièrement dangereuse à cause des sous-marins qui torpillaient les bateaux. Pour le reste c'est une autre histoire... à écrire!
Merci Docteur Pipo!


DDTM, le
Merci a Georges pour tous ses articles historiques et surtout a son talent et sa probite dans son ecriture.
Tout est souvent dans la nuance et l'extreme exactitude des faits qu'il rapporte, par exemple cet exil qui n'en est pas un.
Encore bravo Georges !!


Chemtov, le
En effet, tout est dans la nuance. Et là, je n'en vois pas beaucoup...Pour ma part, je me rapporte aux récits des anciens du club, de ceux qui ont vécu directement cette époque.

Les anecdotes, témoignages et ressentis de ces personnes nous ont beaucoup apporté, quand nous étions jeunes, pour former notre regard critique et relativiser les clichés blancs et noirs ( dans tous les sens du terme ) .

Weber ( ancien du club Finkwiller ) qui nous racontait comment il ramenait Alekhine, complètement saoûl, en brouette (!), à l'Hôtel de la Maison Rouge, Place Kléber.
Keiling qui aurait joué une finale de Championnat jeune ( en Allemagne, pendant la guerre ) contre... Unzicker !
Récits aussi des joueurs réfugiés....en France ( comme Wolf ).
J.P W...., pris à parti, en plein AG du club par un autre membre qui avait du être sous ses ordres dans les Jeunesses Hitlériennes.

Pour ceux qui restaient, il était difficile de ne pas être impliqués dans le système. Pour exemple, cette lettre, écrite par le président du Cercle d'Echecs et ''invitant '' assez fermement les membres du club à participer à un match d'ampleur ''Zivilisten - Wehrmacht '', à la demande du Commandant de la Wehmacht.

Et Diemer, bien sûr ( qui venait à la maison ), et que les nazis avaient bien exploité pour ses visions d'un messie germanique.

Donc Eliskases, juste une emblème du nazisme, pour moi, c'est vraiment étonnant. On ne me l'avait jamais présenté ainsi ! Moi je vois plutôt un jeune homme qui a pris la décision de rester vivre et s'exiler définitivement en Amérique du Sud à l'inverse d'autres grands joueurs qui jouaient ensuite à Prague ou Cracovie en 1941, 42.
Et Eliskases a joué ensuite aux côtés des juifs émigrés Miguel Najdorf, Bernardo Wexler et Samuel Schweber aux Olympiades, pour l'Argentine.


ins8604, le
Merci Chemtov pour ces précisions
Je ne pense pas qu'Eliskases était un nazi (Voir mon aricle sur le tournoi de Mar del Plata 41) J'ai séjourné trois fois en Argentine et les témoins de l'époque (Najdorf) m'ont confirmé qu'il avait de la classe. Pourtant le match contre Bogoljubof était une préparation pour Eliskases dont l'idée était de disputer le titre mondial au nom de la Grande Allemagne et de ce qu'elle représentait.(selon les revues allemandes de l'époque ou Hans Frank est en couverture!) Eliskases était avant tout un joueur d'échecs mais utilisé "politiquement" par les nazis pour illustrer les théories de la supériorité raciale. Par contre pour ceux qui sont revenus Keres, Alekhine, ils ne mesuraient pas vraiment à quoi ils s'exposaient, la France s'est inclinée après une campagne éclair. C'est une autre histoire que de vivre dans l'Allemagne nazie victorieuse, une histoire de survie... faite parfois de collaboration. Si Eliskases n'avait pas joué en Argentine il aurait sans doute fait partie de la chair à canon comme le talentueux Klaus Junge.


ins8604, le
Merci DDTM
L'époque 39-45 ne peut que provoquer un débat qui j'espère sera constructif. Je m'attendais à une contestation plus intense sur mon article "Alekhine et la guerre" alors que, lors du Mémorial Alekhine à Paris, il était toujours présenté dans le costume du résistant.


Je rêve d'un numéro double pour l'été, avec un côté ludique,
un tour d'horizon des logiciels et applis pour partir en vacances,
quelques pistes pour apprendre, réapprendre, ou pousser plus loin ses méthodes.
exemple :
http://www.france-echecs.com/article.php?art=20160605233615592
http://www.france-echecs.com/article.php?art=20161108202020534


kieran, le
Off-topic:
@Rachmani
Tu n'as pas trop l'impression d'écrire la même chose sur chaque post depuis un an ?
Il n'y a que toi qui parles de "méthode", de "plans d'entraînement", d'échiquier DGT etc pour "bien progresser".
En fait, tu rêves d'apprendre les échecs dans un bouquin et débarquer dans un tournoi et torcher tout le monde. Un scoop : dans la vraie vie cela ne marche pas. Alors va t'inscrire dans un open, joue tes 9 parties et analyse les.

Sur le sujet,
super numéro comme d'habitude. Il va vraiment falloir faire une compilation des articles de gbchess!



ins7281, le
@Kieran,@Rachmani
N'avez-vous pas, tous les deux, l'impression d'être des intrus dans ce fil animé par des intervenants d'une grande compétence ?
Bye-bye !



Je ne comprends pas ce qu'on reproche à Eliskases, d'avoir joué sous le drapeau allemand ?
Les français ont-ils renoncé au leur pendant la guerre d'Algérie ou l'opération Turquoise ? Quant à Wesley So, il joue sous le drapeau du premier impérialisme de la planète. Quel est le problème d'Eliskases ?


Renan, le
Apparemment d'avoir continuer à jouer pour les nazis de 40 à 45.... avait il le choix ?... qu'à t'il fait après 1945??? comment dire , certains Allemands étaient de connivence avec le régime nazi...d'autres non... c'était difficile pour ceux qui étaient contre....


Chemtov, le
@Renan: '' Apparemment d'avoir continuer à jouer pour les nazis de 40 à 45 ''.

Mais non ! Dès 1939, Elisaskes est resté en Amérique du Sud où il a joué ( à Mar del Plata et dans de plus petits tournois locaux ) et où il a été professeur d'échecs.

Au contraire, pendant ce temps, en 1941, Alekhine, Bogoljubow, Stoltz, etc...participaient au '' Europa -Turnier '', tournoi à la gloire de l'Europe nazie. Ensuite, ces messieurs, ainsi que le héros lieutenant d'artillerie Junge ont joué en 1942 à Munich, Cracovie, Salzburg et Prague. Et Keres à Salzbourg et Munich.

Entre 40 et 45, Eliskases jouait donc à 12 000 km de l'Allemagne nazie. Les autres en 1942, par exemple, se produisaient en spectacle à 60 km de Auschwitz et à 17 km de Dachau. Avec leurs collègues nazis et mussoliniens de Hongrie, de Tchécoslovaquie et d'Italie, ils se sont aussi créés leur Championnat d'Europe ('' Europameisterschaft '') en 1942 ( 12 joueurs ).




Renan, le
Ok donc le commentaire d'élkine n'est pas bon alors...


on parle de 39 Renan...


Zorglub, le
Rachmani vient de me demander qui est donc cette Elise Kazesse


@zorglub. Ce n'est pas moi.

@kieran : En quoi le côté ludique est interdit ?
En tournoi, j'aime beaucoup l'esprit des joueurs. Ca donne beaucoup d'idée et ca donne envie.

Petit clin d'oeil à l'article d'Europe Echecs concernant le tournoi des vétérans.
J'ai justement sous les yeux le numéro 403 de Juillet-Août 92.
Sur la photo page 8 : il y a justement Bachar Kouatly, mehrshad sharif, iossif dorfman, joël lautier, borris spassky, anatoly Vaïsser...
C'est sans oublier des noms comme polougaïevski, apicella, Haïk.


Elkine, j'ai bien lu, tu compares la France et les États-Unis à l'Allemagne Hitlérienne ?


ins8604, le
Je n'ai rien à reprocher à Eliskases et, tenter de cerner le cadre historique basé sur des témoignages de l'époque via les revues est peut-êre dérangeant. Je ne partage pas le point de vue tranché de Chemtov. Justement les 12.000 km qui les séparaient étaient ce qui a sauvé la plupart des exilés (réfugiés) des conséquences de la guerre. Parmi eux beaucoup de juifs. (Voir le sort réservé à l'équipe de Pologne) Vivre l'épreuve de la 2ème guerre mondiale sur le terrain n'a rien de comparable. Keres par exemple avait à peine plus de 20 ans lorsqu'il est devenu citoyen soviétique après l'invasion de son pays en 39 par l'URSS. Puis en 1941 les Allemands ont occupé l'Estonie perçus par certains comme des libérateurs. Il a donc joué plus ou moins forcé dans l'Allemagne nazie. Puis en 1944 les Soviétiques sont revenus... Keres était en Suède et il est tout de même rentré pour sauver sa famille au péril de sa vie considéré comme un traître par les Russes. Pour conclure en 1939 Eliskases était alors enrôlé dans la Whermacht et a obtenu un congé militaire pour jouer à Buenos Aires. Les faits sont têtus car jusqu'ici il s'était parfaitement conformé depuis 1938 (l'Anschluss) aux éxigences de l'idéologie nazie.
Comparer cette époque avec ce que nous vivons aujourd'hui est un autre débat dont je n'ai pas les connaissances pour y contribuer.
J'espère toutefois que les nombreux articles du dernier numéro ont répondu à vos attentes.


Merci pour ce sujet passionnant.

Porter des jugements sur des personnes prises dans les tourments de l'histoire me semble difficile. Cette période de l'entre-deux guerre est passionnante et les forces qui animent l'histoire à ce moment sont puissantes.

Mettons nous à la place d'un homme normal et moyen dans l'Allemagne des années 30. Le nazisme n'apparait comme cela par hasard. Il existe en Allemagne un très fort nationalisme depuis la fin du 19e siècle. Dans les années 20 à la suite de la défaite la crise économique en Allemagne est terrible, et les sociaux-démocrates de l'époque sont incapables de la gérer. Dans cette situation de crise les mouvements d’extrême-gauche ont le vent en poupe et la Russie bolchevique fait peur. D'autre part en Europe de l'est l’antisémitisme est très virulent (c'est ce que j'ai découvert récemment), bien plus que l'on ne l'imagine. Objectivement, on peut penser que pour un individu moyen qui vit dans ce contexte Hitler apparait comme une bonne solution à ce désordre. Le fait est que Hitler sur le plan économique a réussit à redresser l'Allemagne.

Ce que je veux dire c'est que pour s'opposer à Hitler et aux nazis il fallait avoir une bonne culture politique et plutôt à gauche. On n'est pas responsable de l'endroit où l'on est né. Si Eliskases est issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie allemande, il n'a pas vocation à être un opposant aux nazis. Aujourd'hui on juge avec du recul, mais dans le contexte de l'époque on avait pas ce recul, et dans les années 30 le nazisme ne montre pas encore sont vrai visage.

L'engagement politique est-il un devoir, pas certain, il me semble qu'un individu peut prétendre au droit à rester neutre. Je ne défendrais pas cette position, mais il me semble que l'on a le droit de prétendre à la neutralité.



ins8604, le
Philippe Joussim cela semble une réflexion plausible. Toutefois la "Nuit de Cristal" de novembre 1938 a dessillé les yeux de ceux qui ne vooulaient pas voir. Lire "La haine et la honte" de Friedrich-Reck Malleczewen" (Col. Tempus) une exception d'un homme de droite qui a résisté, cela existait aussi mais comme bien souvent il n'a pas survécu longtemps face aux séides du nazisme.


Bonne remarque, mais projetons dans l'Union Soviétique des années 30, ou Staline élimine une bonne part des cadres de l'Armée Rouge, car il les considère comme des opposants potentiels.

Comment les grands-maîtres soviétiques de l'époque pouvaient ne pas être au courant. Alors c'est compliqué parce qu'il existait toute une propagande pour légitimer ces procès. D'un autre coté on peut considérer qu'un grand-maître devrait avoir suffisamment de discernement pour déceler les subterfuges.

Dans les années 30 l'Union Soviétique est réellement un régime totalitaire. Staline organise une famine en Ukraine. Des millions de morts. Difficile aussi de ne pas voir même si le régime et la propagande devait cacher beaucoup de choses à l'individu moyen.

Si on accuse Eliskases, il n'y a pas loin à considérer les grands-maîtres soviétiques de l'époque comme des collaborateurs, mais avaient-ils le choix, collaborer ou le goulag, mettons nous à la place de ces artistes, ce sont des artistes et il faut leur accorder une relative indulgence.




ins8604, le
Je n'accuse nullement Eliskases, voir mon article sur le site consacré au tournoi de Mar del Plata 1941. Je relate des faits dans une chronique qui se veut historique. Il n'est ni un héros dans le sens noble ni un nazi. Il s'est incliné devant les éxigences des directives nazies. Son très bon livre sur le jeu positionnel qui devait être publié en 1942 en Allemagne chez De Gruyter par exemple ne montre aucune partie jouée par un juif (peut-être une exception Kasdhan) alors qu'il fait l'éloge de Nimzovich dans une revue argentine en 1941 et que son jeu est inspiré par celui d'Akiba Rubinstein. En ce qui concerne l'URSS je n'ai pas d'objection à vos propos.


@kieran,

"Tu n'as pas trop l'impression d'écrire la même chose sur chaque post depuis un an ?"
"Il n'y a que toi qui parles de "méthode", de "plans d'entraînement", d'échiquier DGT etc pour "bien progresser"."
=> C'est une affaire de comportement.
Je crois que tu fais partie de ces joueurs qui ne diront jamais comment ils travaillent aux échecs parce que ca te dérange qu'un gars que tu as gagné puisse te gagner un jour.
Quand je rencontre des joueurs, on partage nos méthodes respectives, on joue ensemble. on s'aide mutuellement. C'est pas interdit que je sache.


"En fait, tu rêves d'apprendre les échecs dans un bouquin et débarquer dans un tournoi et torcher tout le monde. Un scoop : dans la vraie vie cela ne marche pas. Alors va t'inscrire dans un open, joue tes 9 parties et analyse les."
=> C'est toi qui fait des échecs un rapport de force.
Et j'essaie de trouver du temps pour jouer deux fois par semaine.
C'est une chose de trouver une ou deux par ci par là et jouer/travailler les échecs.
C'est autre chose de pouvoir trouver une journée entière.




El cave, le
Ça m'ennuierait pas mal de gagner un gars, je ne saurais vraiment qu'en faire ! Je suis obligé de le loger ?

Sinon je suis prêt à divulguer mes méthodes de travail à qui veut, attendez juste que je les découvre. En gros je connais bien les pages 8 à 13 de tous mes bouquins, c'est le secret je pense.


kieran, le
@El cave
Non tu n'as rien compris, tu l'avais gagné avant le type donc s'il te gagne, il gagne sa liberté c'est tout.




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