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Une partie justificative exceptionnelle. par ni***as***o*1240 le  [Aller à la fin] | Problèmes |

Jean-Christian Galli, figure tutélaire de ce site, annonce son retour et, last but not least, qu'il va enfin se frotter à la partie justificative !

Alors j'ai cherché un exemple dans la littérature qui pourrait être proche de son futur style, basé sur le paradoxe, l'illusion d'optique,
la chausse-trappes.

Le dernier numéro de la revue Orbit m'a remémoré l'oeuvre époustouflante suivante, mètre étalon de ce qui se fait de mieux, en espérant qu'elle lui servira d'aiguillon...



Satoshi Hashimoto, Phénix 2000

PJ 20.0






L'étalon peut avoir un gros aiguillon. Attention tout de même, Jean-Christian.


Heu Nicolas 
On dirait que tu fais tout pour que ce pauvre JCG rentre sous sa tente. Bon allez, je fais comme toi. Au moins il saura quoi faire pour ne pas être anticipé...




PJ 25,5 (Th. Le Gleuher, 2007).


Balzac ou Flaubert empêchent pas l'émergence de nouveaux écrivains talentueux. Jean-Christian sait très bien, du moins je le suppose, que l'exemple de l'excellence est pas un repoussoir mais une motivation, un guide...


Désolé, mais "n'empêchent pas" et "n'est pas" sonnent d'autant mieux qu'on évoque Balzac et Flaubert.


Le mauvais exemple vient de haut, enfin,...pas très haut...Un autre Nicolas zappe systématiquement les adverbes de négation.


Revenons à nos méchouis La PJ de Thierry (second diagramme) est en 28,5 coups sauf erreur.


Ah oui 
Exact c'est 28,5 en effet. C'est la première version de Thierry (en 1999) qui faisait 25,5. Je les avais mises dans le même "sac".


Vigilant Charpentier... au moment même où je lui rends hommage par ailleurs.


oh oh! Merci. Que d'honneurs.


Ces oeuvres sont magnifiquement ficelées. A noter l'incarcération du CB de promotion dans l'essai de la PJ de Thierry, qui est très amusante.





Les thèmes sont proches, mais avec néanmoins de notables différences. Dans le premier cas, il n'y a pas de promotion noire, c'est du "pousse-toi de là que je m'y mette". Dans le second (le thème du sarcophage, comme on l'appelle il me semble), l'idée principale est de fixer la nature de la promotion, ce qui fixe "à postériori" la nature paradoxale de la figure sacrifiée.


J'en profite pour baptiser mon dernier né. Evidemment, toute comparaison avec les oeuvres ci-dessus serait cruelle. On se contentera de constater ce qui sépare l'orfèvrerie de l'honnête artisanat !

Si tu la trouves néanmoins acceptable, Guy, tu peux la publier "pour de vrai" dans Problemaz (il me semble me souvenir qu'une prépublication sur ce site te gêne pas).






PJ 29.5 (C+) 16+10


Sacré faux modeste 
J'ai mis deux heures, mais je ne les regrette pas. La justification de la 2e promotion noire, parce que la première pièce promue ne peut se sacrifier où on l'attendait, mais doit le faire un peu plus loin, et par voie de conséquence la seconde aussi, est stupéfiante. Sans compter le clin d'oeil du 20e coup blanc. De l'orfèvrerie, précisément.


N'oublie pas : après le vrai baptême, le second : une goutte d'excellent bourgogne sur les fesses...


"Honnête artisanat", mon oeil...


ins597, le
Tu as raison, Charpentier… 
L'étalon peut avoir un gros aiguillon. Je me méfie d'autant plus que la revue s'appelle Orbit (de cheval évidemment...).


Nicolas, je travaille encore beaucoup comme je te l'ai déjà expliqué, et il ne faut pas attendre grand chose de moi avant la date bénie de ma retraite, le 5 octobre 2010. Ma participation au petit défi d'Andrew concernant les P.J de série n'a été rendue possible que par ces 15 jours de vacances scolaires. A ce sujet, peut-être bientôt un o-o en 39 ou 40 coups, mais il me reste un petit détail à régler.


Cependant je vous sais gré à tous de me proposer ces œuvres, même si elles vont sans doute me coûter quelques nuits de sommeil et du retard dans mes paquets de copies. En fait, je ne sais pas trop comment on doit organiser un raisonnement pour résoudre une P.J. Je me sens un peu comme l' infirmier d'un hôpital psychiatrique essayant de retrouver les traces laissées par 32 aliénés qui se seraient fait la malle pendant la nuit en dessinant un chemin extravagant, insensé, déroutant, mais unique.! Mais j'ai tout de même déjà repéré quelques empreintes.



Ce que j'aime bien finalement dans les P.J, c'est leur inutilité et leur absurdité, le fait qu'elles soient si éloignées des préoccupations pragmatiques de la partie. Cette caractéristique, valable pour les problèmes en général, est beaucoup plus sensible, me semble-t-il, pour les P.J. Leur seule finalité est la beauté. Or l'inutilité est, à mon sens, une des conditions indispensables de l'Art. Je songe à ces mots de Sartre, parlant de la poésie : " J'enrage de n'être pas poète, d'être si lourdement rivé à la prose. Je voudrais pouvoir créer de ces objets étincelants et absurdes, les poèmes, pareils à un navire dans une bouteille et qui sont comme l'éternité d'un instant." Je vous laisse appliquer cette réflexion aux Échecs, en modifiant quelques mots. 3 consonnes seulement à ajouter pour passer de poèmes à problèmes…



Orion, le
Une heure environ Quoi, plus rapide qu'erony ? Ou bien j'étais en forme en mettant un peu moins d'une heure, ou bien erony a gouté le bourgogne avant de s'attaquer au problème. Mon principal obstacle était : fallait-il commencer par le pion a ou le pion h ? (Réponse dans Problemaz dans quelques mois !)

Je trouve quand même qu'il y a beaucoup de pièces promues au diagramme. ça doit encore être un task !



J'ajouterai, Jean-Christian, Que l'inutilité a aussi son utilité...


D'abord quand on fait des choses utiles, on sait jamais exactement comment elles vont être utilisées, alors qu'en faisait rien d'utile, au moins il y a pas de mauvaises conséquences à craindre ! Et puis pense aux salariés de France Télécom par exemple. Il y a probablement un DRH qui n'a eu de cesse d'expliquer que les pauses cigarettes ou à la machine à café sont inutiles. On voit le résultat...


Il existe à mes yeux un lien tangible entre la vitalité d'une société, son degré démocratique, et la faculté qu'ont les citoyens de faire des choses inutiles (ou de rien faire du tout d'ailleurs). Le jour où plus personne viendra (ou pourra) poster des choses inutiles sur un site comme celui-ci, ce sera la fin du monde civilisé, ni plus ni moins.


En ce qui concerne les méthodes de résolution des pjs, il existe des fils didactiques, tu devrais pouvoir les trouver en fouillant dans les archives.


Abdelaziz a décidé de suspendra pour quelques temps la parution de Problemaz.


Mais cette beauté trouvera bien vite preneur!


OK merci, je vais donc la proposer ailleurs...


question d'un total débutant en PJ :

comment on fait pour résoudre ses problèmes ?
Faut il avoir une intuition particulière ? Faut il "piffer" ? Faut il etre initié et reconnaitre des schémas ?
Parce que si j'ai bien compris, dans une PJ 30 par exemple, les 30 coups sont uniques pour obtenir la position donnée, et ca se prouve ? c'est monstrueux..


en fait c'est un peu l'aboutissement de l'analyse rétrograde ?


Un élément de réponse 
ici.


Un autre, .


Bon je vais tacher d'expliquer comment résoudre la première. Donc A NE PAS LIRE pour ceux qui veulent chercher par eux-mêmes.


En général, il y a un camp avec beaucoup de coups visibles (le camp qui aide), et un autre où c'est plus mystérieux (le camp qui réalise le thème).


On commence par analyser le camp qui comporte le plus d'indices, ici les blancs. Au plus court, b7 capture le pion blanc issu de c2 (3 coups). Mais e7 ne peut capturer qu'une figure blanche en d6. Comme il en manque pas au diagramme, il y a eu une promotion blanche, et la seule possibilité est b2 promu en b8 (5 coups). Il y a 11 coups blancs visibles, 3+5+11=19, il en reste donc un seul pour faire 20. Mais on peut pas arriver de b8 à d6 en 1 coup. Donc seule possibilité : la figure blanche capturée en d6 est d'origine et a été remplacée par celle promue en b8. Il y a 2 cas : Ta1-d1-d6, b8=T, Tb7 ou bien Dd1-d6, b8=D, Db2-g7.


Il faut maintenant examiner la dynamique : les blancs jouent au moins 6 coups sur la colonne b et au moins 6 coups après la prise d2xe3 (1 de la dame, 1 du cavalier, 4 du roi). Les noirs doivent donc vite ouvrir les portes. C'est facile pour la colonne b (b7xc6 issu de c2), mais qui se sacrifie en e3 ?


Pour répondre à cette question, on passe à l'analyse coté noir. C'est pas le pion b7 car il a pu se promouvoir, c'est donc obligatoirement une figure noire manquante, c'est à dire une tour. Mais le pion g7 a été capturé sur place (on a vu que tous les coups blancs sont "pourvus", les blancs n'ont donc pas le loisir de le capturer ailleurs). Et on a aussi vu que dans tous les cas, la capture d2xe3 a eu lieu avant la capture e7xd6 puisque e7 capture en d6 une figure issue de d1. Conclusion obligatoire : ce n'est pas la tour issue de h8 qui a pu se rendre suffisamment vite en e3 car toute les portes sont fermées ! C'est donc en fait la tour issue de a8 qui c'est sacrifiée en e3...


A ce stade, on a en fait presque terminé, car l'essentiel du canevas est en place, notamment le thème de l'oeuvre : les noirs sacrifient rapidement la Ta8 en e3 et ensuite doivent faire des aller-retours de toutes leurs figures de b8 à g8 pour laisser passer la Th8 en a8 !


Reste à organiser l'ordre des coups : Le seul début laissant passer la Ta8 est :

1.c4 Ca6 2.c5 Tb8 3.c6 bxc6

Maintenant les blancs n'ont pas d'autre coup que de commencer d'aller à promotion, d'où la suite :


4.b4 Tb5 5.Fa3 Te5 6.b5 Te3


Les blancs doivent maintenant ouvrir une porte aux noirs sinon ils n'ont plus de coups utiles.


7.dxe3 Ch6 (seul coup possible de libération qui gène pas la suite) 8.Dd6 exd6


Les blancs doivent maintenant évacuer rapidement b8 pour l'intégration de la Ta8


9.b6 Df6g5h4 10.b7 Fe7 11.b8=D 0-0 12.Db2 Fb7 13.Rd2 (seul coup) Ta8 14.Rc3 (seul coup, donc la dame noire est en g5 ou h4) Cb8 (car le seul coup blanc possible ensuite est 15.Rb4 (donc la dame noire est en g5) et la suite est forcée :

15...Rf8 16.Dxg7+ Re8 17.Cc3 Ff7 18.Tb1 Dd8 19.Ra5 Fc8 20.Tb7 Cg8


De la pure magie...



Au fait Adrct, Le programme de résolution de parties justificatives Euclide 0.96 (gratuit et facile d'utilisation) trouve et prouve en 38 secondes (!) que la solution que je viens d'indiquer est bien unique.
Cette remarque s'adresse aussi à Jean-Christian qui peste contre Popeye sur l'autre fil...


Merci pour toutes ces explications.


zoug, le
Bravo pour l'explication de la solution J'avais bien trouvé que c'était une TN qui venait en e3 mais en vidant le coté OO des N via e7 y compris le RN, ça ne marchait pas, bien sur. J'avais pensé à la Ta8 pour aller en e3 mais sans conviction et je n'ai pas poussé dans cette voie là.
C'est effectivement éblouissant en particulier la détermination de la case g5 pour la DN et le OO pour faire passer la Th8 en a8




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