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Questions à l'attention des problémistes également joueurs à la pendule par To***ic****11672 le  [Aller à la fin] | Problèmes |

Je suis un joueur d'échecs passionné par le jeu à la pendule, mais j'avoue ne pas me considérer comme un problémiste

car, même s'il m'est arrivé épisodiquement de chercher des problèmes (surtout des études, donc assez lié pratiquement au jeu à la pendule), je n'éprouve ni l'envie d'en composer, ni l'envie véritable d'en résoudre. J'ai donc quelques questions à l'attention des problémistes vrais qui sont également passionnés par le jeu à la pendule.

- quel est ( empiriquement) le pourcentage de joueurs à la pendule qui sont également problémistes ( compositeurs ou solutionnistes)?

- quel est ( empiriquement) le pourcentage de problémistes ( compositeurs ou solutionnistes)qui sont également joueurs à la pendule?

- qu'est-ce que vous trouvez, qu'est-ce qui vous plaît dans les problèmes que vous ne trouvez pas dans les parties à la pendule et inversement?

- en quoi être problémiste peut-il vous faire progresser en tant que joueur à la pendule et inversement?

Merci d'avance pour vos réponses sur ce domaine relativement mystérieux qu'est pour moi le problème d'échecs!





ins7708, le
voups :/ Aucune idée de réponse pour les deux premières questions, je dirais 1) très faible et 2) assez faible...



Les deux autres questions sont, je trouve, plus intéressantes et demandent réflexion...

Quand je compose en général c'est que je me sens d'humeur à composer, bon des fois je trouve une idée "comme ça", des fois on me demande de réaliser tel ou tel idée, mais en général ça vient comme ça "tiens, ce soir j'vais composer un ptit truc, comme je dirais tiens j'vais analyser mes parties, ou tiens j'vais voir des potes..."

Après, je m'assois devant mon échiquier je met la position initiale si je cherche une idée de pj, je le laisse vide si je cherche une idée d'étude ou d'un autre type de problème...

En général, vers la deux ou troisième cigarette j'ai une idée :)

Et une fois que j'ai une idée, ça devient un combat, tu sais que la position que tu recherches pour réaliser ton idée existe, tu n'a plus qu'à la trouver

Sans en faire trop, c'est un peu un combat entre le compositeur et Caissa, tu sais que Caissa a si bien inventé le jeu d'échecs que la position que tu recherches existes, la seule question est : est-ce que je serais capable de la trouver ?

Et c'est ça qui est motivant, tu testes ton "intelligence" (ou plutôt ta capacité à composer) : est-ce que je suis capable de faire ça ou non ?

Le jeu d'échecs est si profond que c'est très rare qu'une idée sensée soit irréalisable, que ça soit en étude, en mat direct, en pj ou que sais-je encore...

Donc c'est vraiment un défi que tu te lances à toi même, ou là encore, au risque d'en faire trop, que Caissa te lance :)

Et quand t'en a galéré, que tu as parlé de ton idée à d'autres compositeurs, qu'ils t'ont répondu de laisser tomber, que c'était trop dur voir irréalisable, et que tu trouves enfin the position, ça fait vraiment un putain de plaisir :)

Donc ouais en gros la composition, ça reste de la masturbation intellectuelle... mais comme le jeu d'échecs au niveau amateur, non ?

Mais ça s'arrête pas là, quand tu as enfin composé ton problème ou ton étude, t'es content mais t'as envie de la montrer...

Ne serait-ce que par pur égocentrisme "regardez ce que j'ai réussi à faire, voyez comme je suis fort :)" mais y'a pas que ça

On parle souvent, et pas à tort, de l'Art de la Composition échiquéenne et de la même manière qu'une oeuvre d'art qui ne pourrait être contemplée ne servirait à rien (sans tomber dans le débat "A quoi sert l'art ?"), une composition se doit d'être montrée, elle s'adresse avant tout aux solutionnistes...

En général, dans mes compos j'essaye plus d'amuser le solutionniste que de l'impressioner et ça fait toujours plaisir quand je vois que j'ai atteind mon but...

C'est pour ça que je ne publie que très rarement mes compos dans des magazines spécialisées (et que je les mets quasi toutes sur FE), où elles pourraient avoir des distinctions, je m'en tape complétement d'avoir un prix ou pas, une fois que j'ai vu que j'étais capable de concrétiser mon idée et que j'ai aussi vu que ma compo a eu l'impact souhaité sur les solutionnistes ben j'suis satisfait et je passe à autre chose...

Donc pour résumer, deux plaisirs : celui de voir que tu as été capable de réaliser ton idée et celui de voir que ton idée a eu l'impact souhaité...


T'as pas ce genre de plaisir dans le jeu, bon par contre t'as aussi plein de sensations que t'as dans le jeu et que tu retrouves pas en composition...

Le plaisir de bien jouer, le plaisir de battre son adversaire, le stress (et le plaisir qui en découle) du zeitnot, celui des parties à enjeux, l'atmosphère des tournois, etc etc


Bon, en quoi la composition peut faire progresser...

Bon déjà, sur la "maitrise de l'échiquier" (je compose souvent à l'aveugle, ça peut pas faire de mal pour le jeu...) et puis de toutes manières t'en viens toujours à calculer, ça peut ne rien avoir à voir (marrant ça... hum...) avec le calcul de variantes pratique mais le problème reste le même, tu dois trouver une suite de coups, imaginer la position qui en découle dans ta tête, réfléchir à cette position toujours de tête, etc exactement comme dans le jeu...

Mais je pense que la grande différence se fait dans "les coups extraordinaires" (cf par exemple ma partie contre Yannick Gozzoli)c'est le commun d'un compositeur, on pense avant tout à ces coups, hors du commun pour un joueur, mais qui en deviennent banal pour nous...

J'ai remarqué que j'ai bien plus de facilité que les autres joueurs de mon niveau à trouver ce genre de coups et à l'analyse j'en ai dégouté plus d'un en trouvant un tel coup à tempo alors que lui avait du mettre la position sur Fritz pour le trouver...

Mais bon après y'a aussi un revers de la médaile, ça m'est arrivé plein de fois d'avoir le petiteglise joueur qui me dit "joue ça, tu sais très bien que c'est le meilleur coup" et le petiteglise compositeur qui me dit "arrête, tu vas pas jouer normalement quand même, fais plutôt ça, ça met plein de pièces en prise, c'est rigolo et c'est beau" :D

En général, quand j'fais confiance au petiteglise compositeur j'me rend vite compte que j'aurais pas du :p


Ou dans un autre style mais ça en partie sérieuse ça m'est encore jamais arrivé c'est les pats...

Quasiment toutes mes études reposent sur un ou plusieurs pats et c'est super rare que j'en loupe un quand il se présente...

J'avais d'ailleurs posté quelques jolis pièges de pats tirés de mas blitz sur playchess assez récemment...


Donc ouais, composer aide au jeu OTB mais bon j'pense que c'est clair que si j'avais passé tout le temps que j'ai composé à m'entrainer sérieusement, j'aurais nettement plus progressé...

Mais c'est pas ça le but de ma vie :)


"petiteglise joueur " luttant intérieurement contre "petiteglise compositeur", cela me rappelle quelque chose.


Mais oui, c'est dans le livre de Vukcevic.


ins7708, le
Wow, Milan Vukcevic parle vraiment du "petiteglise joueur" et du "petiteglise compositeur" dans son bouquin ?!

La classe, :D


Quel est le critere a respecter pour être considéré comme "Solutionniste" ... si on en résout 2-3 par mois en est on un ?


non 


Non ? Pourquoi non ? Il y a un minimum de parties à jouer pour être joueur ?



Ah le stress... Intéressant petiteglise le plaisir que tu tires du stress. C'est l'une des raisons principale pour laquelle je ne joue plus aux échecs, ça et le fait qu'il était difficile, en allant au club là où j'habitais, de trouver des gens qui voulait simplement jouer et s'amuser plutôt que de se battre et de gagner. La différence est subtile j'en conviens.


Pour répondre à torticoli Ce que j'aime dans le problème et que je ne retrouve pas dans la partie, c'est :
- Que je peux prendre le temps que je veux. Je n'arrive pas à trouver la solution d'un problème qui m'intéresse ? Je peux y passer des heures. Je n'arrive pas à trouver la solution d'un problème et je n'ai plus envie de résoudre ? Je le mets de côté. Je n'ai plus la contrainte de temps qui vient me stresser ou m'ennuyer (si c'est mon adversaire qui se met à réfléchir !)
- Que je peux plus facilement appréhender les chefs-d'oeuvre. Par exemple, lorsque je rejoue une partie de Kasparov, je n'y pige à peu près rien. Pourquoi, cette suite de coup ultra-technique est-elle nécessaire ? Comment a-t-il réussi à dominer l'adversaire ? Le niveau est trop élevé pour moi et il le sera toujours à moins d'investir un temps énorme. Par contre, lorsque je résouds un problème de Michel Caillaud (pour n'en nommer qu'un), je suis constamment émerveillé des prouesses techniques, de l'idée artistique, etc. même si je suis incapable ne serait-ce que d'approcher son niveau.
- Je n'ai pas à me battre, mais qu'à coopérer lorsque je rencontre d'autres passionnés. Et on peut toujours jouer une partie amicale !



ins7708, le
les goûts et les couleurs... Perso j'adore ces moments de tensions, où tu joues autant avec ton cerveau qu'avec tes tripes, où t'es quasiment dans un état second, j'sais pas c'est dur à décrire mais c'est génial :)

Mais bon ces moments sont rares et c'est pas uniquement pour ça que je joue, le simple fait de bien jouer (bien jouer... pour moi) me satisfait, le fait de gagner aussi, même si c'est un vol, que j'ai complétement arnaqué, ça me fait plaisir de gagner...

Mais bon ça c'est le jeu en compétition, évidemment quand je blitz avec des potes c'est "just to have fun" avant tout :)



Et quid du rapport entre JPC et composition ? Le rapport au temps me semble plus proche

Celadit , j'ignore si des joueurs par corr. sont aussi compositeurs , et vice-versa

Je posais juste la question


pessoa, le
héhé Petiteglise joueur contre petiteglise compositeur, cest ce qu'on appelle une querelle de clochers ?


Sinon, je suis d'accord avec Etienne et Joachim et je ne l'aurais pas mieux dit. Quant au stress de la compétition, je suis assez mitigé à ce sujet ; c'est à la fois très "trippant" et épuisant. D'où les avantages de la composition.

J'aime bien le stress des compétitions de solution, même s'il me fait louper des mats en deux !


merci pour ces premières réponses On sent vraiment la passion qui habite Petitéglise, que ce soit la composition ou le jeu à la pendule et ça fait plaisir à voir!


Juste pour kwtc: mon pseudo, c'est Tounicoti et pas Torticoli. En effet, je déteste les mauvais cous...


sigloxx, le
dans mon cas  Le jeu à la pendule - et même les blitz 1 minute sur internet ! - commençaient à me lasser. Mais une fois qu'on a plongé dedans, la composition offre tellement de richesse et de choix en matière de créativité qu'il est difficile de s'en lasser.

J'ai donc rejoint la catégorie des compositeurs (mais pas seulemen problèmiste, je compose aussi de études) qui ne joue absolument pas aux échecs, même si je conserve mon "prestigieux" classement fide à 2000 et de vagues brouettes et si je fais encore une ou deux courtes sessions de blitz par an sur WCN :)



sigloxx, le
une remarque toutefois  Parmi les compositeurs d'études, il y a tout de même pas mal de joueurs actifs. Parfois surtout connus comme joueurs mais pourtant compositeurs talentueux, par exemple Gulko ou Timman, ou mencore excellents solutionnistes, comme Nunn, parfois surtout connus (dans le milieu de la composition, tout du moins) comme compositeurs de génie tout en étant un excellent joueur d'échecs, comme le GM Yochanan Afek.




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