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alors, quelques extraits du seul livre (à part Winning With The Dragon 1 et 2 de Ward ;o)) que tout joueur d'échecs doit lire: La PSYCHOLOGIE au jeu d'échecs de Nikolaï Kroguious extraits du chapitre 8: Savoir observer son adversaire L'expression du regard est une source de renseignements extrêmement précieuse.Pendant le tournoi des Candidats de Curaçao (1962), Petrossian choisit de jouer contre Fischer la variante Mac Cutcheon (variante de la française, que Igor Glek a remit au goût du jour, qui survient après les coups: 1.e4 e6 2.d4 d5 3.Cc3 Cf3 4.Fg5 Fb4!? avec comme suite principale 5.e5 h6! 6.Fd2 Fxc3! 7.bxc3 Ce4 8.Dg4 g6! (Rf8!? coup joué autrefois par Capablanca) 9.Fd3 Cxd2 10.Rxd2 et là, le plan de Glek est c5,Fd7,Fc6,De7,0-0-0;on peut aussi jouer c5,Cc6,Fd7,Dc7!,0-0- avec l'idee de parer le plan Df4-f6 par f5!. Mais là, je m'éloigne pas mal du sujet ;o)) D'après Vasiliev: "Quand Fischer s'aperçut du choix innatendu de Tigran (Petrossian), il le dévisagea comme s'il était offensé. Petrossian s'en rendit compte et se félicita de cette petite victoire psychologique". Le regard de Fischer trahit son envie de punir immédiatement son adversaire pour "manque de respect". Il se montra trop sûr de lui dans l'ouverture, joua des coups impulsif et perdit. maintenant, Kroguis donne une position extraite de la partie Grigorian-Loutikov avec le commentaire suivant: Grigorian ne vit rien de décisif dans cette position, mais l'air contrarié de Loutikov le poussa à examiner davantage les possibilités.Il finit par découvrir un gain forcé. il s'agissait d'un beau sacrifice de pièce, qui mit fin à la partie en 6 coups L'expression du visage traduit très souvent l'état d'esprit du joueur. Après la seconde partie de son match contre Geller, Kortchnoï, dont la position n'était guerre enviable, écrivit: "Geller semblait désemparé: il lui fallait encore accomplir quatre coups (avant le contrôle de temps), et son drapeau menaçait de tomber. Son expression était empreinte d'une telle résigniation que je jugeai le moment opportun pour proposer nulle. Il accepta sans hésitation". Fischer (l'argument d'autorité) a toujours observé attentivement le visage de ses adversaires. Un grand nombre de photos prises à Reykjavik le montrent la tête dans les mains, observant Spassky à travers ses doigts écartés. On peut dire la même chose d'Anand, actuellement Observer les changements de rythmes respiratoire peut-être également une source de précieuses informations.En effet, lors de la phase critique, la plupart des joueurs respirent plus fort. La circulation (sanguine) peut aussi jouer un rôle important. Au tournoi de Perm (1971), Doroshkevich remarqua que les oreilles de son adversaire venaient subitement de virer au rouge. (message personnel: hein Tristan ;o)) Il en déduisit que celui-ci n'était pas satisfait de sa position, ce qui se révéla exact par la suite. Dans certains cas, les glandes sécrétrices réagissent en fonction de l'état émotionnel du joueur. Ce peut-être sous la forme de larmes, de salive, ou de transpiration excessive. Mais les gestes des joueurs ne sont pas toujours déstinnés à duper l'autre (Kroguious vient juste de raconter une "arnaque" de Najdorf: il laisse un pion en prise, fait mine de vouloir reprendre son coup, son aversaire (en grand zeitnot) le capture immédiatement et... perd la partie). Lorsqu'il commance à douter, Borisenko lève généralement les bras, tandis que Lein fait mine de toucher une pièce, se rétracte pour se replonger dans une intense réflexion. La façon de déplacer les figures est également instructive. (un joueur qui pose ses pieces au centre des cases, délicatement en temps "normal", pourra les "balancer" violamment lorsqu'il se mettra à douter. La façon d'appuyer sur la pendule, est aussi une source d'informations, importante. Il existe un témoin impartial de toutes ces passions: la feuille de partie. Les écritures diverses y reflètent toutes les émotions. La notation détaillée au début de la rencontre peut s'abréger vers la fin. Si le joueur est en proie à de graves difficultés, sa feuille sera souvent illisible et raturée. En ce qui me concerne, depuis le tout début de ma "carrière" echiquienne, j'ai pris exemple sur un joueur que je connais bien et qui cache on ne peut mieux ses émotions: Anthony Wirig. Maintenant, quelque soit la situation sur l'échiquier (et à le pendule), je reste très détendu (et le parait encore plus). une anedocte à ce sujet: lors du match de nationale 1: Vandoeuvre-Agneaux St Lô, on (Vandeuvre) menait 7-3, mais il restait les deux parties de minimes (qui valent 2 points chaqu'une). A un moment, j'avais 2 pions de moins et il ne me restais plus qu'une minute (avec rajout de 10" par coup) à la pendule (contre 1/2h à mon adversaire), mon camarade de Club (Cyril Soyez) avait quant à lui 4 (!!) pions de moins et sa situation au temps était similaire à la mienne... notre entraineur nous jeta un regard noir en nous voyant debout en train de rigoler, et quant notre adversaire jouait, prendre le temps de noter le coup, jouer notre coup calmement, apuyez doucement sur la pendule, et se relever de suite après... Il annonça aux autres membres de Vandoeuvre (une seule personne par club avait acces à la salle) que : les 2 minimes vont perdre à coup sur et le match va se terminer par un 7-7. Quand il revint dans la salle, on avait tous les deux finit notre partie... d'un air dégouté et faussement interogeur, il nous demanda ce que l'on avait fait... On avait tous les deux gagnés! en fait, devant tant de décontraction, malgré le zeitnot, la position sur l'échiquier et l'importance des parties de notre part, les 2 minimes de St-Lô, ont tout simplement gaffés et perdu deux parties "imperdables" voilà, j'espere que ça te sera utile, cbvn (ainsi qu'aux autres, bien sûr) si le sujet t'interesse vraimant, je n'ai qu'un conseil, achete le bouquin de Kroguious (ou regarde attentivement Anthony Wirig ;o))
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