Les traces liées à la présence de l'élément femelle sontquasi-inexistantes dans ces deux tribus.
Sans préjuger de travaux ultérieurs, deux interprétations sontpour l'instant à prendre en considération:

1- Ces deux tribus auraient déjà atteint le stade d'un effectif depopulation amenant au seuil de l'extinction totale que l'onconstate quelques années plus tard.
2- Un tabou propre à cette culture aurait interdit l'accès de ceslieux aux femmes.

En particulier certains symboles utilisés font penser à un système numérologique en rapport avec les luttes ritualisées évoquées plus haut. Dans cette hypothèse, ces nombres seraient l'expression d'une hiérarchisation des individus peut-être en différentes castes leur permettant ou non l'accès à certains rites plus ou moins secrets. Ces nombres seraient donc investis d'une puissance magique soudant la cohésion du groupe mais de ce fait l'excluant de la population de référencene pratiquant pas ces rites.
Nous aurions donc affaire à une sorte de secte coupée de laréalité et s'étiolant progressivement, pas de reproduction, lesfemmes étant exclues ou n'adhérant pas tout simplement, comme nous indiquent les travaux d???un de nos meilleurs étudiants J.S.Geai :

Vis-a-vis de la caste femelle, ilme semble qu'elle est exclue ET qu'elle n'adhère pas (voilàpourquoi les joueurs - nom que l'on donne a cette castedécadente et souvent précaire - restent collés a leuréchiquier).
Pour ce qui est des nombres mystiques auxquels vous faitesallusion, certes ils leur permettent de se reconnaître au seind'une population hostile mais surtout ils favorisent la mise enplace d'une hiérarchie et de classes (par tranche de 200 pointsgénéralement) où les plus forts ont comme dans les autressystèmes de pensées rationnelles le droit de se moquer des plusfaibles.

D???autre part, dans une correspondance privée le Professeur Aile-Quavv nous faisait pertinemment remarquer que :

En même temps, il semble qu'à la manière de son ascendant le plus proche, l'homo Caissus ordinarius, les Notzaïens et France-Echequiens parviennent à perpétuer l'espèce au moyen de croisements avec des individus étrangers à la tribu, l'atavisme faisant le reste (et la blanquette de veau à l'ancienne). A moins qu'il ne s'agisse d'un modèle inspiré de la ruche ?

Yvap, Laboratoire de Recherches Paléo-Echecophiles GrouchoIV. Annexe Desproges.

- l'un d'elles, confirmée par la théorie darwinesque, postule que les niches échecologiques seraient occupées par les espèces les plus adaptées à leur environnement.
Malheureusement pour l'Homo Caissus ordinarius, victime de sa prédominance environnementale, et dépendant de sa relation symbiotique avec l'espèce féminine, sa suprématie scella son destin.

L'autre hypothèse, attribuée au Sage Bonsensibus, soustend tout bonnement que l'humour de potache régnant en maître sur ces deux territoires, il agirait en puissant répulsif.
On peut aussi supposer que les parades nuptiales des mâles, qui pouvaient passer plusieurs heures par jour à frapper de leurs doigts de petits symboles ésotériques finirent par user la patience des dites femelles qui leur préfèrent alors des sujets moins évolués, mais plus attentionnés...

En effet ! Nous constatons dans les couches successives d'occupation, grâce aux quelques écrits retrouvés, la transformation typique suivante : Raccourcis sémantiques par omission (sous-entendus) associés à un autre raccourci, orthographique celui-ci, tout en gardant une constante phonologique (identité phonétique) grâce à laquelle nous avons pu décrypter ces traces.

Ce que nous voyons bien dans la succession chronologique suivante :

1. Aile de poulet, garniture frites.
2. Ailes garnies frites
3. Elles aux frits
4. Elo - Fritz.

Néanmoins, les deux sociétés que vous avez découvertes sont tout à fait fascinantes ! Puisque vous êtes à l’origine de cette grande découverte, permettez donc que je baptise ces tribus du nom de "civilisations yvapiennes" ; hommage modeste, mais bien mérité.

Je me suis plongé passionnément dans l’étude des documents disponibles, jusque tard dans la nuit. Je profite de ces quelques instants pour vous soumettre quelques faits troublants :

- Tout d’abord, il s’agit manifestement d’une société très organisée :
Ainsi donc, les écrits qui nous sont connus évoquent sans conteste une hiérarchie complexe : Je cite pour exemple les termes de Grand-Maître, Maître, Maître Fide, Fide, Mazette, Patate.
Les premiers sont sans conteste des grades élevés dans la hiérarchie. Les autres sont plus obscures, mais dénotent sûrement un grade moins élevé. Un système de classement, que vous évoquiez justement, semblait définir la préséance hiérarchique.

Organisation sociale, ou religieuse ? J’aurais tendance, comme vous, cher confrère, à voir là un clergé religieux. Les termes semblent sans équivoque.

- Un autre aspect flagrant, et très significatif d’une religion est la présence d’une entité supérieure dans chacune de ces congrégations. Divinité, gourou, ou autorité morale, je ne dispose pas de preuves concrètes pour l’étayer.

Ainsi, l’étymologie du nom donné à l’une d’elles, « Reyes », laisse à penser à un pouvoir d’origine temporel. Roi ou empereur, il fut à l’origine d’un codex de préceptes dont la lecture était vivement conseillée aux nouveaux membres de la tribu. Son intitulé « Fake », ou « Faq » nous reste cependant toujours aussi mystérieux.
Un pouvoir quasi divin lui était généralement attribué. Ainsi, il pouvait à volonté effacer les écrits des hérétiques, transformer leurs paroles pour les rendre plus conforme à la doctrine religieuse, etc, etc.

- L’appropriation du pouvoir par une ethnie, en l’occurrence masculine, est typique des sociétés religieuses primitives. Pour écarter l’espèce féminine du pouvoir, elles se voyaient attribuer un classement beaucoup plus faible.

La doctrine religieuse semble se scinder en deux courants à peu près équitablement répartis. L’un, emmené par le prêtre Dorfman, semblait destiné aux élites, tandis que l’autre, défendu par Silman, prétendait vulgariser les préceptes et les rendre accessibles au plus grand nombre.
Une anecdote fort intéressante est l’existence, semble-t-il, d’un courant hétérodoxe, presque hérétique. Il semblerait qu'un petit groupe de fidèles aient vénérés la doctrine d’un certain Diemer. Celui-ci prêchait un prosélytisme vindicatif, agressif, vantait les sacrifices. Un certain Emile, scribe à ses heures perdues, propageait l’hérésie, avec la bénédiction, semble-t-il , du gourou Reyes. Lutte d’influence destinée à combattre les deux doctrines orthodoxes ? Le sens m’échappe encore.