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Livres sur les finales par Ti***12175 le  [Aller à la fin] | Finales |
Bonjour, j'aimerais connaître votre avis, après lecture ou suite à des conseils d'amis,sur ces livres abordant les finales :

- "Les finales" (tomes I et II) de Villeneuve ;
- "La stratégie dans les finales" de Cherechevski ;
- "1000 Rooks Endings - Finales de Tours" de Pinter.
Merci d'avance pour vos conseils!




le choix dépend surtout de vous-même 
Nous devons mettre à part le 2e titre : il ne traite pas des finales, mais des "préfinales", c'est-à-dire la phase de transition entre le milieu de partie et la finale. On n'y trouve pas d'analyses, à une ou deux exceptions près, mais d'utiles conseils et idées. Il se lit comme un roman, comparé aux deux autres. Je vous le conseille.
Le 3e est sur le modèle déjà utilisé par le papa des filles Polgar, ou par Kalinichenko (je préfère ce dernier) : des exercices et des solutions. Questions et réponses, aurait dit O'Kelly de Galway (pour savoir qui est ce Monsieur, demandez aux plus anciens abonnés d'Europe-Echecs). Cette forme plaît à certains, il y a quelque chose de grisant : on ouvre à une page quelconque, on choisit un diagramme, et allez...
Le 1er nommé comporte aussi beaucoup d'exercices, certains presque introuvables (mais la solution n'est pas loin), mais aussi du "cours" ; il est plus conforme à la manière traditionnelle d'enseigner. Mais il demande du travail ! En contrepartie, il prétend vous communiquer durablement le goût des Echecs. Si vous souhaitez gagner très vite beaucoup de points "Elo" pour épater votre copine ou vos parents et amis, pour découvrir à 25 ans que vous n'aimez pas les Echecs parce que vous ne pourrez jamais devenir champion du monde, ce livre n'est pas pour vous.
En résumé, je dirai que vous pouvez vous procurer les trois (qui, comme les mousquetaires, sont quatre). Si c'est trop, achetez deux livres d'ouvertures en moins. Si c'est encore trop, laissez le Pinter et attendez qu'il fasse "500 finales de pions", "200 finales de Dames", etc. Il n'y a pas que les finales de Tours dans la vie !



avec les alinéas, c'est mieux 
Nous devons mettre à part le 2e titre : il ne traite pas des finales, mais des "préfinales", c'est-à-dire la phase de transition entre le milieu de partie et la finale. On n'y trouve pas d'analyses, à une ou deux exceptions près, mais d'utiles conseils et idées. Il se lit comme un roman, comparé aux deux autres. Je vous le conseille.



Le 3e est sur le modèle déjà utilisé par le papa des filles Polgar, ou par Kalinichenko (je préfère ce dernier) : des exercices et des solutions. Questions et réponses, aurait dit O'Kelly de Galway (pour savoir qui est ce Monsieur, demandez aux plus anciens abonnés d'Europe-Echecs). Cette forme plaît à certains, il y a quelque chose de grisant : on ouvre à une page quelconque, on choisit un diagramme, et allez...



Le 1er nommé comporte aussi beaucoup d'exercices, certains presque introuvables (mais la solution n'est pas loin), mais aussi du "cours" ; il est plus conforme à la manière traditionnelle d'enseigner. Mais il demande du travail ! En contrepartie, il prétend vous communiquer durablement le goût des Echecs. Si vous souhaitez gagner très vite beaucoup de points "Elo" pour épater votre copine ou vos parents et amis, pour découvrir à 25 ans que vous n'aimez pas les Echecs parce que vous ne pourrez jamais devenir champion du monde, ce livre n'est pas pour vous.



En résumé, je dirai que vous pouvez vous procurer les trois (qui, comme les mousquetaires, sont quatre). Si c'est trop, achetez deux livres d'ouvertures en moins. Si c'est encore trop, laissez le Pinter et attendez qu'il fasse "500 finales de pions", "200 finales de Dames", etc. Il n'y a pas que les finales de Tours dans la vie !



Je connais les Villeneuve pour les avoir achetés lorsque je debutais en club. Ils sont complets ok, mais plus encyclopédiques que didactiques. Au final, je ne les ai jamais lus ;)
Si l' anglais ne te poses pas de probleme, je te conseille vivement "The endgame" de Makarov, récemment publié chez ChessStars. Toutes les finales pratiques sont abordées de maniere claire et structurée; il s' agit d' un des rares livre de finales que je trouve agreable a lire!


@Erony: Pinter a déjà fait les finales de pions et les finales de pièces mineures: 1000 à chaque fois

Pour les finales de Tours, si l'anglais ne pose pas de problème, à la place du Pinter, je conseille l'excellent petit livre de Nikolay Minev: A Practical Guide to Rook Endgames qui est le seul livre de finale que j'ai lu en entier et qui est vraiment clair.

En plus des finales de Tours, il faut aussi étudier les finales de pions (quand on échange les Tours, on retombe souvent dans ce type de finales).

Tiens, je vais essayer le Makarov, vu que les autres me tombent des mains dès que je les ouvre...:o)


Ca tombe bien Je suis en train de vendre mes livres d'échecs avec l'intention d'acquérir des livres sur les Finales et des livres avec des études. Pour le plaisir de composer des études et en espérant progresser dans la résolution d'études à ma retraite, si mon ange gardien continue de me protéger d'ici là.

Parmi les livres cités ci-dessus, lequel vous semble le plus adapté à mon besoin?

Parmi les ouvrages sur les Finales en général, lesquels vous semblent les plus adaptés à mon besoin?

Langue par ordre de préférence: 1) le français, 2) l'allemand et 3) l'anglais.



la stratégie dans les finales est excellent. Facile à lire, principes clairs.
Le Villeneuve est trés bien écrit, et contient une magnifique collection d'études mais je ne dirais pas qu'il est facile à utiliser par un joueur moyen. Je commence tout juste à me remmetre à le lire, avant je le trouvais trop rêche. Il existe des livres encyclopédiques plus "light", notament l'antique Kérès, et surtot le Alburt Krogius, qui donne les principes essentiels dans toutes les finales. De même le Makarov, d'accord avec Benvoyons.
Pour le Pinter, connais pas.


Les bouquins de Villeneuve contiennent pas mal d'erreurs: Comme l'auteur l'explique lui-même , l'éditeur a toujours refusé de publier une 2nde édition et Villeneuve a dû publier les corrections sur Internet, voir le site maje par exemple:

http://www.mjae.com/Villeneuve-Finales_01.html

http://www.mjae.com/Villeneuve-Finales_02.html



Et le livre de Bondarenko sur les études de pions, quelqu'un le connaît-il?


Kérès, Fine et la 2CV 
Le livre de Kérès n'était pas mal, malgré ses lacunes, en... 1980. AV écrit dans son premier tome qu'il s'en est largement inspiré.


Le conseiller aujourd'hui équivaut à recommander, pour vos déplacements, l'acquisition d'une 2CV Citroën. Ou, pour vos préparations dans les ouvertures, les "Idées cachées..." de R. Fine.



El cave, le
sinon pour les finales de pions il y a le Maizelis qui n'est peut-être pas très évident à trouver de nos jours mais qui reste une référence à mon sens dans ce domaine précis.


Finalement Le Maizelis, je l'ai encore et je le garde précieusement; j'envisage de le faire relier par un professionnel.

Je viens de commander les "Lehr-und Handbuch der Endspiele" de André Chéron en cartonné relié. Ca devrait suffire pour un certain temps.



ref el cave Pour les finales de pions, tu as le Secrets of pawn Endings de Muller & Lamprechts qui est excellent, très clair, pédagogique (à condition de s'y investir), et complet.

Il va faire l'objet d'une réédition par Gambit début 2008.


Maizelis 
L'édition que j'ai est de 1969. Ce n'est plus la 2CV, c'est la Dyna Panhard !


Le "secrets of pawn endings" n'est pas mal mais, outre ce titre prétentieux, a un défaut : les coups triviaux sont gratifiés d'un "!" s'ils sont uniques (comme par exemple c7-c8D p. 39) mais les coups ingénieux n'en reçoivent pas s'ils sont dualistiques (comme la manoeuvre-clé Rd5-d4!!-c4!! ou Rc4!!-d4!! de Fahrni-Alapin p. 69) de sorte que l'on a du mal à déterminer ce qui est difficile à trouver par soi-même (et donc doit être appris) ce qui nuit, précisément, à la "pédagogie".



Et à la "clarté" 


Merci pour vos réponses Pour l'instant, uniquement les Chérons sont d'un bon niveau, si j'ai bien compris vos suggestions, Ce qui suffisant pour moi, en attendant.


IDFX, le
ahem...  comme sambali parle de progresser dans les études et que personne n'a parlé de "Solving in style", de nunn, j'en profite pour demander leur avis aux autorités compétentes sur cet ouvrage (j'ai cru percevoir une note de chambrage, de la part d'erony, envers le susdit astronome amateur champion du monde de résolution de problèmes - dans un autre fil?). Et signaler que le sieur Nunn a également commis "Endgame challenge", un recueil de 250 études "pratiques" destinées aussi à l'entraînement du joueur de club, et qui sera disponible en français dans quelque temps (quelques semaines, j'espère).


Je suis en train de lire 'The Chess Endgame Study: An comprehensive introduction' par J Roycroft et c'est sympa: en fait c'est très amusant de résoudre des études (enfin d'essayer de résoudre :o)): les coups et positions sont vraiment stupéfiant.

Quels sont les autres bon livres d'anthologie d'études: j'ai vu les livres d'Akobia (environ 4000 positions sur les mat et les pat) sur le net. Sont-ils bien ?
Quelles sont vos suggestions de lecture ?


Remarques en vrac 
sambali : ah bon ? c'est ce qu'on appelle "lire entre les lignes".



idfx : "solving... " n'est pas sur les finales. Je considère que ce n'est pas un bon livre, mais c'est une autre question. En revanche, "endgame challenge" n'est pas si mal (un des rares bons livres de cet auteur extrêmement prolifique et imbu de lui-même ?). Je serais néanmoins intéressé davantage par les 1000 études qu'il prétend avoir démolies -- sans toutefois avoir cherché à les reconstruire ? -- : il nous ferait gagner du temps. Je suis en outre sceptique sur la formule "entraînement du joueur de club" quand on connaît la capacité (ou l'incapacité) de travail du joueur de club français typique.



yggdrasil : les travaux de Roycroft, fondateur de la revue "endgame" sont éminemment intéressants. Il a un souci d'exactitude, de perfection, de respect du lecteur qui le rapproche de J. Beasley et son BESN. Les livres d'Akobia (excellent compositeur, utilisant selon certains un peu trop l'ordinateur mais bon... si c'est pour créer de la beauté...) sont un peu des fourre-tout avec beaucoup d'erreurs. Les meilleures anthologies d'études sont à mon avis les Lommer (1234 et 2357 études) hélas ! difficilement trouvables. La sélection est très bien faite, il suffirait de l'alléger en supprimant les études dont l'incorrection a été démontrée depuis lors, et de le compléter par une sélection -- très sévère -- d'oeuvres plus récentes.



Au "joueur de club" qui veut découvrir le monde enchanté de l'étude artistique indépendamment d'un cours sur les finales, je conseillerai "Endgame magic" de J. Beasley déjà cité. On le trouve dans les "bonnes librairies"



ins7708, le
solving in style, c'est pas si mal pour débuter, à ce que je me souviens... enfin je l'avais acheté, lu, mais pas hésité à le troquer à un bouquiniste russe contre quelques buquins russes ;)

Sinon j'ai jamais eu de bouquins consacrés aux études, en ce qui concerne les études, j'ai toujours préféré me confronter seul face à Caissa que de lire un livre...


@erony Merci pour les références (tous faciles à trouver puisqu'ils sont tous en occaz sur Amazon)


Chéron 
Je ne dirai évidemment pas de mal d'André Chéron, le grand-maître des finales par excellence. Son oeuvre maîtresse est le "Lehr- und Handbuch der Endspiele" en quatre volumes. J'ignore toujours pourquoi il l'a fait publier en Allemagne. Est-ce le manque de dynamisme des éditeurs français (ce qui ne m'étonnerait guère) ou une raison plus personnelle ? Cet ouvrage est un océan, une vie entière suffirait à peine pour en explorer les beautés sous-marines. A l'heure des tablebases, ses analyses tiennent beaucoup mieux la route que celles d'Averbakh.



Le problème essentiel du Lehrbuch est son manque de lisibilité. L'auteur utilise la notation algébrique complète, ce qui alourdit le texte. Et il écrit pour le quasi débutant, qu'il suppose en outre privé de mémoire. Il multiplie les répétitions, bien davantage que le nécessiterait une pédagogie bien comprise. AV découvrit l'ouvrage quand il était lycéen, puis le mit de côté, agacé par ces défauts. Il se venga en apprenant par coeur le chapitre "Tour et pion contre Tour" de "Rook endings". Et reprit le Chéron plus tard.



A notre époque de manque de temps perpétuel et d'épilepsie de la pensée, il est difficile de recommander le Lehrbuch. Mais celui qui saura arrêter le temps, "débrancher", y trouvera de multiples joyaux.




je crois avoir lu qu'il n'a pas trouvé d'éditeur en France. Le noyau de son Lehrbuch, est paru en français (786 pages tout de même), en 1952, chez Yves Demailly éditeur, 38bis, rue Mourmant, Lille. Editeur dont on n'a guère entendu parler...


d'ailleurs, dans le Band I de l'édition allemande, consacré aux finales de tours, le copyright est de 1952 (ce qui est repris comme référence par l'éditeur, Engelhardt, p 18, dans son "après-propos" qui suit l'"avant-propos" de l'auteur, l'un et l'autre datant de 1955).


Hip, hip, hourra! Arrêter le temps, ça, je sais le faire. De temps en temps.

Le facteur vient de me livrer, à l'instant, les tomes 2 et 4 en cartonné, relié; le tome 3, je l'avais déjà en cartonné, relié. Je trouverai bien le tome 1 en cartonné relié.

Je vends donc les tomes 2,3 et 4, de André Chéron, Lehr-und Handbuch der Endspiele, en broché, excellent état.


Oui le Lehrbuch 
est une extension de l'ouvrage en français de 1952, comportant près de 1500 pages au total.


Le tome 4, uniquement consacré aux corrections et compléments des précédents volumes, apporte des précisions sur les dates.


Pour les premières éditions : 1955 (tome 1), 1957 (tome 2 -- le plus épais), 1958 (tome 3).

Pour les secondes : 1960 (tome 1), 1964 (tome 2), 1969 (tome 3), le tome 4 datant lui-même de 1970.


Tiens donc ! Je lis à l'instant qu'il remercie, dans son dernier volume... Harold Lommer et John Roycroft. Nous sommes en bonne compagnie !



Escroquerie 
Je me suis procuré hier le Makarov, pour vérifier les dires de benvoyons et du docteur Pipo.



Vous prenez quelques pages du livre d'AV, vous les désossez de toutes les explications, vous ajoutez quelques nouveautés déjà publiées sur France-Echecs, vous ne faites surtout pas d'index des noms, vous faites une belle photo avec une chemise propre et une moustache... et cela donne le livre de Makarov. Détails à suivre sur demande.



Et il coùte... 21 e pour 180 pages creuses ! Je rappelle que chaque volume d'AV coûte 22,8 e pour presque 400 pages, disons, d'une certaine densité.


Si vous tenez à jeter l'argent par les fenêtres, comme je l'ai fait hier, achetez le Makarov !




J'ai oublié de répondre à Petiteglise (à son 2e paragraphe du moins) : un vrai créateur n'a en effet nul besoin de livre sur les études artistiques. Il vaut peut-être mieux, même, qu'il les évite. Quand on voit trop de chefs-d'oeuvre, on se décourage de composer.


La même chose s'applique pour les problèmes. j'ai composé un problème présentable à l'âge de 17 ans. Puis j'ai découvert ce que les autres avaient fait avant moi. Ma carrière de compositeur était terminée.



@ Erony:Tu es plutot radical dans tes appreciations !;) Si ton truc c' est les etudes ou finales complexes , tu ne trouveras pas ton bonheur dans le Makarov, c' est clair.Il aborde les finales pratiques, et il est clair et agreable a lire
Personnellement, j' en suis tres satisfait.


La clarté de l'absence, l'agrément du vide 
Allongez-vous sur une plage déserte, la mer à l'infini, une douce brise, tout votre temps, une douce créature près de vous, éventuellement (cette précision pour petiteglise). C'est très "agréable".


Des positions classiques, les analyses en moins. La pire imposture : le lecteur croit avoir compris, mais il est passé à côté.


Les joueurs qui ne veulent pas faire l'effort de comprendre seront satisfaits. Reste à savoir quel sera leur niveau "pratique", comme vous dites, après lecture.



lol Bon, le bouquin te plait pas ok, je n' essaie pas de te convaincre non plus.
Maintenant positive: tu devrais profiter de ce poste pour le refourguer!;)


J'aurais peut-être préféré que ce livre comportât 180 pages blanches. Encore plus "agréable" donc.



Bon, je pardonne volontiers à Makarov (ou à son traducteur) d'écrire "Sheron" au lieu de Chéron (après avoir pourtant écrit "Cheron" p. 10), Bahr au lieu de Bähr, Hawker au lieu de Heuäcker (j'ai craint que ce fût Walker), Lasa au lieu de Von der Lasa et Sen au lieu de Szen.




Mais les coïncidences suivantes sont troublantes :





p. 57 : la démonstration de la nulle trait aux Noirs (contrairement à l'opinion d'Averbakh) figure sur France-Echecs (article "crin-blanc" de 12-06).



p. 67-68 : le jeu incertain de Grischuk contre J. Polgar figure sur France-Echecs (02-08-2007 à 00:12:43)




p.102-3 : le rapprochement entre Kamsky-Bacrot 2006 et Romanishin-Hort 2000 figure sur France-Echecs (12-05-2006 à 22:10:25).Si ce n'est que sur FE, il était précisé comment ne plus jamais se tromper là-dessus, grâce à Kling et Horwitz.




p. 170 : le rapprochement entre Gelfand-Svidler 2001 et Morozevich-Jakovenko 2006 figure sur France-Echecs (28-12-2006 à 23:56:55) Si ce n'est que sur FE, le meilleur coup et le plus simple, 1...De4! est donné.




Il est clair que Makarov est un lecteur assidu de France-Echecs. Il ne saurait donc être entièrement mauvais. Mais, j'y pense, son pseudonyme est peut-être "benvoyons" ?



P-S : le refourguer, peut-être pas, je me suis bien amusé. Ou alors, au fils de mon pire ennemi, pour être bien sûr qu'il ne progresse jamais !



Erony je te propose un deal: Si tu passes sur Berlin, je te le rachete (tu me fais un prix?;))- serieusement!


Merci pour la correction page 170 au passage 


Il ne s'agit pas de moi 

La somme perdue ne l'est pas si elle peut servir à l'édification des lecteurs de FE. Je serais heureux de faire un tour à Berlin, cela arrivera peut-être.

Mais je maintiens, comme je le disais à peu près à 13h03, qu'il est anormal qu'une demi-saucisse soit vendue plus chère qu'une choucroute garnie, et que l'on fasse la promotion d'un auteur qui, visiblement, a passé plus de temps chez le blanchisseur et le barbier qu'à écrire son livre.



L' analogie culinaire est juste! ou presque: Cheron ou Villeneuve, c' est choucroute garnie, le Makarov, hot dog avec ketchup et petits oignons.
Il s' agit d' une question de gout, en somme!


et d' appetit! :) 


Une nouvelle makaroverie 
Il n'y a pas beaucoup d'analyses dans le livre demi-saucisse. Mais il y en a une petite p. 146. Elle est malheureusement fausse. Comme peuvent s'en rendre compte tous les promeneurs de France-Echecs.



L'analyse exacte du diagramme qui suit, tiré d'une variante de Kramnik-Kasparov 2000, figure sur France-Echecs (le 28-12-2006 à 16:42:56, presque un anniversaire) dans l'article "le plus loin possible". Le moustachu lit FE, mais un peu trop vite. Seulement les images.




Trait aux Blancs.



Makarov affirme que 1 Tg6! est le "seul coup" annulant. C'est ce que l'on croyait en 2001, à l'époque de "Deep fritz" ! Sur FE, il est démontré que 1 Tg7! annule et, en effet, que 1 Tg8? perd.



Mais... pas comme l'indique Makarov ! Ce dernier donne 1 Tg8? e4 2 Tf8+ Re2 3 Rg2 e3? (reproduisant l'erreur de Kasparov, au lieu de 3...Rd3+! 4 Rf1 Td1+ 5 Rg2 e3! comme donné sur FE le 30-12-2006 à 23:18:10 ) omettant là-dessus 4 Tf1! (au lieu de 4 g4? Td4!) Td1 5 Tf7!, thème du premier diagramme de l'article, dont la solution est donnée le 28-12-2006 à 15:47:34.



Elève pas très doué. Peut mieux faire.



Voici ce qu'on trouve page 134 du tome 2 du Chéron Guljajev,A (d'après Holm) - [=0013.01c2d7] 2.p, 1952







nulle
Guljajev,A et Grin,A sont-ils une seule et même personne?



Oui 
il était fatigué que l'on écorche son nom, mais il est tombé de Charybde en Scylla, avec Green, Grean, Greene etc.



Message à idfx 
et à ceux qui jugent bon de faire une version française du livre "endgame challenge" (une bien meilleure idée serait de traduire "endgame magic" cité plus haut).



Ce livre privilégie, comme le dit J. Beasley, les études longues, complexes et récentes . Il y a bien quelques classiques et quelques études accessibles, mais la plupart des exemples sont de style contemporain, montrant des positions initiales artificielles et chargées, de nature à effrayer le lecteur plutôt que de lui donner envie de résoudre.



J'ajouterai à cet avis éminent que, même quand la position est légère, ce "n'est pas de la tarte". Par exemple, l'étude 21 de P.Joitsa, inspirée d'ailleurs de l'étude 20 (beaucoup plus "pédagogique") d'Halberstadt, est incorrecte, ce qui a échappé à ce distingué -- et sûr de lui -- analyste. Un Allemand a fourni récemment une version corrigée. Il déplace le RB de b1 en c3 et le RN de f8 en g7, ce qui donne :






Les Blancs font nulle (P. Joita, 1965, version de F. Holzke 2007)



Bonne chance au "joueur de club" !



Badisse, le
Et au joueur de café ? Rien ?? Même pas joyeux noël ??? 


IDFX, le
je note la suggestion sur Endgame Magic, merci mais Endgame Challenge est déjà dans les tuyaux. C'est vrai que certaines positions sont parfois difficiles, mais je trouve les commentaires éclairants, et surtout passionnés, alors bon, ce sera déjà ça. Je note aussi la correction, il n'est sans doute pas trop tard pour en tenir compte. D'ailleurs, j'aimerais préciser que je trouve assez désagréables, voire odieuses au fond, toutes des petites piques envers Nunn (sûr de lui? il précise clairement dans l'intro qu'il doit rester des erreurs, comme toujours), à qui on ne peut certainement pas reprocher de ne pas avoir bossé sur son bouquin. L'étude en question offre une page et demie de commentaires qui cherchent à en décortiquer le mécanisme avec des mots et non simplement des variantes, alors arriver en disant "comment! il y a une erreur dans telle sous variante", ça me parait franchement limite, en tout cas un peu facile. Bon, évidemment je ne suis pas du milieu, je ne l'ai jamais croisé dans les championnats de solutionnistes, peut-être qu'il y a des choses que je ne sais pas. Toujours est-il qu'on n'aurait pas besoin de traduite son livre s'il se trouvait des francophones pour écrire des choses accessibles en-dehors du cercle des abonnés de Phénix ou EG.
Pour en revenir à l'étude, ah ben mais c'est que ce n'est plus du tout pareil, puisque la clé c'est Rb1-a2!... en fait on est dans une sous-variante, là?


ins4318, le
Je ne suis certainement pas un bon finaliste mais j'ai bcp apprécié "Tactical Chess Endings" de Nunn. L'avez-vous lu ?



Et aussi le "Test your Endgame Play" (pas trop sûr du titre) de Speelman. Mais très complexe, je trouvais.



Tant qu'on en est chez les Anglais, il est sans doute dommage que Miles n'ait pas (à ma connaissance) écrit sur les finales. Il semble qu'il ait été très respecté par ses collègues pour sa technique - Korchnoï, pourtant avare de compliments, parle de "flawless technique".



Et pour terminer, qq a-t-il lu l'ouvrage de Korchnoï sur les finales de tours ? Il m'a semblé bcp trop complexe pour mon niveau et je ne l'ai pas acheté.


Matière dense 
alobert : "test your endgame ability" de Livshits et Speelman est un assez bon livre qui date de 20 ans, sur le modèle de Kalinichenko ou¨Pinter dont il a été question, celui des questions et réponses. Il comporte 522 exercices, mais le "cours" se réduit à 4 pages sur les finales de Tours et 3 sur les finales de pions. A lire dans l'autobus ou le TGV.



Miles n'a pas écrit de livre sur les finales, mais on en trouve quelques-unes dans son livre "it's only me" (= anagramme de Tony Miles). Dont une particulièrement savoureuse (contre le Suisse Gerber) où son adversaire abandonne, alors qu'il vient de jouer l'unique coup qui ne gagne pas !



Le livre de Kortchnoï est une merveille, bien sûr. Mais quand vous voyez qu'on fait de la réclame pour le Makarov... Nous sommes dans un autre monde.


idfx : "Il y a des choses que je ne sais pas" : vous avez tout dit, et j'ai d'autres sujets plus passionnants. Si vous êtes de ceux que le nombre rassure, sachez que je ne suis pas le seul à trouver imbuvable le personnage en question. D'autre part, vous semblez versé dans le monde littéraire. Vous ne pouvez donc pas ignorer la "réécriture" des 60 parties de Fischer. Je vous renvoie au travaux d'E. Winter.


A propos de "petites piques", nous n'avons rien à vous envier, témoin la manière méprisante dont vous parlez du "cercle des abonnés de Phénix ou EG". Sachez en outre que les bons traités, dont un qui a dû se faire éditer à l'étranger, et un autre qui attend depuis près de dix ans qu'un éditeur veuille le reprendre en incluant les mises à jour, sont toujours "accessibles" à ceux qui aiment les Echecs, et beaucoup plus "passionnés" que celui du financier de l'édition échiquéenne auquel vous voulez offrir une tribune.


Mais on combat difficilement cette insupportable coutume des auteurs ou éditeurs purement alimentaires de "faire croire que c'est simple", sachant qu'on vend mieux quand on flatte la paresse...




J'aime les livres de Nunn Et pas seulement ceux sur les finales.

Est-ce grave ?


Erratum Erratum
Vous n'avez rien à nous envier



idfx 
Je me demande si vous êtes aussi "passionné" que l'est, selon vous, celui dont vous faites le panégyrique. En tout cas vous lisez mal. Il faut dire que c'est une sinistre habitude sur FE.


Quand on dit qu'une étude est incorrecte, il ne s'agit pas d'une "erreur dans telle sous-variante". En l'occurrence, l'étude est insoluble, autrement dit elle n'a, telle que publiée, plus aucun sens. L'auteur de l'étude et l'auteur du livre ont mal jugé la réplique 3...Ce3! avec la suite 4 Cg3 Re5! (le coup oublié) 5 h5 Cf5 qui gagne pour les Noirs. La correction de Holzke supprime la clé 1 Ra3 mais garde une assez jolie clé et une belle fausse piste, en sauvant l'essentiel, à savoir le ZZ avec RBc6/RNh6.


Il ne s'agissait pas de stigmatiser un auteur qui se trompe en finale. C'est au contraire normal, car les finales, comme les Echecs eux-mêmes, sont très difficiles. J'ai d'ailleurs été plutôt bienveillant le 19-12-2007 à 02:58:59 concernant le livre en question.


C'était seulement une façon un peu sarcastique de commenter vos propres termes : études "pratiques" et destinées à "l'entraînement du joueur de club". Car, si un tel auteur se trompe, c'est pour le moins que ce n'est pas facile. Si l'on écrit un livre d'études avec du Platov, du Mattison, du Troïtzky et du Kubbel, on limite la probabilité d'erreurs.


Et on menace même... d'être "accessible", comme vous dites, au joueur de club !



Concernant les livres de Nunn sur les débuts Je serais plus réservé : celui sur l'Est-Indienne est obsolète , et celui intitulé "The Complete Najdorf" contient une grosse bourde :

Dans la variante du Pion Empoisonné , à propos de 10 e5 il écrit "a revival is not imminent" , or , après Radjabov , Shirov et Anand , c'est la variante à la mode


ins4318, le
J'allais écrire que tu étais impitoyable dans tes jugements, erony. Mais qq qui écrit des palindromes dans son profil ne peut être foncièrement méchant ;-)



Tu connais sûrement le site d'Angelini ? Ah ben oui, il posta d'oulipiennes contraintes dans ta rubrique préférée ;-)


Pour qui aime fouiller les "tablebases" Il y a de jolie choses a decouvrir avec ce genre de materiel




Les blancs jouent et annulent


Solution 1.Ra3! Rf7! 2.Rb4! (et non 2.Ra4?!?) Rf6! 3.h5! Rg7! 4.Rb5! Rh7! 5.Rb6! Rh6! 6.Rc6! Cd2 7.Cg3! Ce4 8.Cf1! Rxh5 9.Rd5! Cg5 10.Rd4! Rg4 11.Re3! Ch3 et, par exemple, 12.Re4 annule


si 2.Ra4? Ce3! 3.Cg3 Cf5! (voila pourquoi les noirs ont evite de jouer sur e7 ou g7) 4.Cf1 Rg6! 5.Rb4 Rh5! 6.Rc4 Rxh4! 7.Rd3 Rh3! 8.Re2 Rg2! qui gagne (assez) facilement !!


j'aime les tablebases 


J'aime bien aussi 'Endgame tactics' de Van Perlo: Ce ne sont pas des études mais des positions issues de parties réelles, toutes surprenantes ou agréables à résoudre.

Sinon voici une étude de Smyslov parue dans NIC 2005/8 que j'ai essayé de réoudre ce W-E (inutile de dire que j'ai lamentablement séché :o)



Vasily Smyslov, '64', 2002

White to play and win.


exemple de site pour consulter : 
http://www.k4it.de/index.php?topic=egtb&lang=en


Solution de l'étude de Smyslov [Event "?"]

[Site "?"]

[Date "????.??.??"]

[Round "?"]

[White "?"]

[Black "?"]

[Result "*"]

[FEN "3k4/2p5/p6p/7P/2P3K1/1P6/8/8 w - - 0 1"]


1.Kf4 $1 c5 $1
( 1...Ke7 $2 2.Kf5 c6
( 2...c5 3.Ke5 {gagne} )
3.c5 a5
( 3...Kf7 4.b4 )
4.Kg6 {gagne} )
2.Ke4 $3
( 2.Ke5 $2 Kc7 3.Ke6 Kc6 4.Ke7 Kc7 {nulle} )
2...Kc7 $1 3.Ke5 $3
( 3.Kd5 $2 Kb6 4.Kd6 Ka5 5.Kxc5 {pat} )
3...Kc6 4.Ke6 Kc7 5.Ke7 Kc6 6.Kd8 Kd6 7.Kc8 Kc6 8.Kb8 Kb6 9.Ka8 a5 10.Kb8
{zugzwang}
10...a4 11.bxa4 Ka5 12.Kc7 Kxa4 13.Kc6 Kb4 14.Kd5
{zugzwang final et gagne}
*

A copier/coller dans un lecteur pgn



J'aime aussi 
les tablebases, Jacques, mais elles ne sont pas nécessaires pour déceler la réfutation de la v.o., découverte bien avant qu'elles existassent.


Elles sont utiles, en revanche, pour s'assurer de l'exactitude des corrections. La tienne avait été envisagée, mais celle donnée le 23-12-2007 à 13:04 est meilleure en raison de la "belle fausse piste", finement réfutée, dont je parlais le même jour à 21:38.



Van Perlo (pour yggdrasill) 

L'auteur a réuni des notes prises pendant 30 ans, ce qui est très bien : on trouve ainsi, parmi ces 1100 positions, des joyaux peu connus.


Mais il ne les a pas relues, ce qui est très mal. Et il a encore moins consulté les travaux existants. C'est ainsi qu'il bat le record du monde du nombre d'erreurs dans un livre de finales, qu'il le pulvérise même, cet ouvrage paraissant à l'heure de toutes les tablebases de 5 pièces.


A son insu, il offre au lecteur un jeu amusant : trouver les erreurs. J'ai pratiqué ce jeu pendant l'été 2006. Une de celles les moins décelables a inspiré un article de France-Echecs ("miracle virtuel") en octobre 2006.



@erony Oui, mais heureusement pour moi, j'ai la 2ème édition (novembre 2006), hi hi

Elle a été revue et corrigé après que des érudits comme vous (ou Karsten Müller qui est cité dans la préface à la 2nde édition et qui s'est certainement servi des EGTB) se soient rué sur l'éditeur en signalant toutes les erreurs les plus flagrantes (je me doute qu'il doit aussi rester des solutions erronées dans la 2nd édition)

La position du thread 'miracle virtuel' n'est plus dans mon exemplaire par exemple: la seule position de Bolelavsky est la n° 316 et diffère de celle que vous avez donné.
@+


Ah zut, je me suis trompé, la position est bien là (p.316) avec l'erreur. Damned !!!

Il va falloir faire une troisième édition :o)


C'est curieux, Ygg 
Vous me dites, en somme, que les éditeurs sont dynamiques.


A l'exception des éditeurs français.



Un autre test 
Dans l'édition que j'avais lue (mais dont je ne dispose plus), il était écrit que, dans la partie Goglidzé-Bannik 1954, les Blancs gagnaient après 44 e5! (au lieu de g5? joué), mais au 47e coup devaient jouer h5!. Mes amis et moi avons démontré que 47 hxg5! gagne aussi. Est-ce corrigé ?



J'aime aussi les tablebases "....mais elles ne sont pas nécessaires pour déceler la réfutation de la v.o., découverte bien avant qu'elles existassent.



Elles sont utiles, en revanche, pour s'assurer de l'exactitude des corrections."


Que voila une savoureuse rhetorique!


Pour en rajouter dans ce genre d'oxymoron, on peut dire que, les tablebases, essentiellement, ne servent a rien.


Mais qu'elles apportent un confort, une tranquilite d'esprit, une rapidite d'analyse propres a elargir les horizons restreints du vulgum pecus.


J'en jouis sans reserve, et recommande leur usage.

C'est devenu dans doute le compagnon indispensable pour lire avec le profit optimal les ouvrages denses, drus, difficiles ou effrayants pour certains, dont il a ete question au debut de ce fil.


Par ailleurs, la facilite qu'elles procurent, flattent incontestablement le sens de la paresse, si bien que l'usager confiant se trouve aisement pris aux rets de cette redoutable drogue.


Non, c'est donné comme perdant. Je recopie le début de la variante du livre:

1.e5 fxe5 2. f5! gxf5 3.g5!! hxg5 (see diagram) 4.h5!! (hxg5? fails to 4...e4 5.g6 Bg2! 6.Bc4 e3+ 7.Ke1 d3!) 4...e4 etc

Mais c'est bien une seconde édition (improved second edition !!) datée de Novembre 2006 (la première date de Mars 2006) : Il y a l'introduction de l'auteur (foreword of the author), la préface à la seconde édition par Peter Boel (qui est le traducteur) qui indique que le manuscrit a été entièrement revu et que plusieurs douzaines de corrections ont été apportées mais que l'évaluation des positions est resté pratiquement inchangée à l'exception de la position n°3 Drimer-Söderberg qui est une nulle (les correcteurs sont nommés: Stephen Falks and Fernando Semprun qui démontrent la nulle au lieu du gain) et la position n°12 Usakov-Davitachvili qui a été enlevée et remplacée par une autre (Swinkels-Erenburg, Dieren 2006)

La seconde préface est suivie de la première préface par W.F. Andriessen, du somaire et du livre proprement dit.

Il ne vous reste plus qu'a envoyer vos analyses aux éditeurs !!

@+


Il n' y a d'oxymoron 
ou de contradiction, que si l'on refuse de distinguer les choses.


Les ouvrages "denses, drus" etc. qui d'ailleurs effraient davantage les éditeurs (français) que les lecteurs, sont censés enseigner les finales. Les tablebases sont alors à mettre de côté, au moins quelques instants, puisque l'on ne progresse qu' en utilisant son propre cerveau et l'on ne retient que ce sur quoi on a un peu souffert.


En revanche, un auteur se doit à présent de les utiliser pour vérifier son travail. Mais elles ne sont pas toujours nécessaires. Ma remarque avait surtout pour but de prévenir un argument qui n'allait pas manquer de surgir : on ne pouvait trouver l'erreur, puisqu'elle est du ressort des tablebases. Dans le cas cité, c'était faux. C'était difficile pour le "joueur de club", mais trouvable par un "passionné".


Le lien pour le site de Bleicher a déjà été donné une vingtaine de fois sur ce site. Le problème du joueur d'échecs actuel n'est plus l'obtention de l'information, mais son bon usage. Hélas ! pour certains, la "béquille électronique" devient, tristement, l'équivalent pour les joueurs d'Echecs du bouton de mise en marche de la télévision.



Ygg Etrange tout cela. Commentaire plus tard.


Pour Ygg... et quelques "passionnés" 
Huit mois d'écart seulement entre deux éditions ? Ouah ! AV devrait déménager chez les Bataves.


Ushakov : c'est une des plus extraordinaires finales de pions que je connaisse avec 3+3. La remplacer par Swinkels-Erenburg est surprenant : en comparaison, cette dernière n'a aucun intérêt ; c'est une sous-variante d'une étude de Grigoriev, où les Blancs gaffent au 96e coup, mais les Noirs ne le voient pas (en supposant que le texte que j'ai soit correct). Il est vrai que la première édition (avec Ushakov) comportait une appréciation délirante, consécutive à l'ignorance par l'auteur du classique dont je parle ci-dessus le 18-12-2007 à 15:01. Mais la correction était aisée. Peut-être la suppression vient-elle du fait que l'on n'a pas retrouvé trace de ladite partie. Il se peut qu'elle soit une étude composée, maquillée en partie jouée, avec des noms imaginaires (comme l'étude de Bernhardt devenue une "partie" Pape-Roth 1973, que j'avais repérée il y a longtemps, et dont l'auteur parle quelque part, si ma mémoire est bonne). Mais alors, il suffisait de mentionner "source inconnue", ou d'écrire "position didactique", ou de ne rien mettre, plutôt que d'en priver les lecteurs.


Goglidzé : mais alors ils n'ont rien vu ! Après 4 hxg5 e4 5.g6 Fg2 (diagramme), nous, humains "passionnés", ne jouons pas 6 Fc4?




trait aux Blancs (variante de Goglidzé-Bannik 1954)


Trois minutes de réflexion... ne pas lire la suite.






Nous préférons nettement 6 Re1! d3 7 Fa8!!


Bigre : cela fait deux erreurs n'ayant rien à voir avec les tablebases. Que va dire JR ?



Flear 
Le plus français des grands-maîtres anglais et le plus sympathique, Glenn Flear, dont l'épouse Christine (au nom de jeune fille prédestiné : Leroy) fut plusieurs fois championne de France, vient de rédiger un fort bel ouvrage ("practical endgame play"), consacré à ce qu'il appelle les "nuckies".


Ce vocable, évoquant plutôt des confiseries, désigne les positions où chaque camp possède deux figures autres que le Roi ("not quite an endgame"). Leur étude est essentielle : c'est une situation qui se présente très souvent, et qui, mal jugée, peut conduire à la perte d'un demi-point, voire d'un point entier, gâchant ainsi une laborieuse préparation débutale. Un grand nombre d'exemples tirés de la pratique magistrale, agrémentés de nombreux approfondissements originaux. Ainsi donc, après les classiques "préfinales" du Che, les finales d'AV, nous avons désormais les "presque-finales" de Flear.


Un très léger reproche : l'auteur inclut parmi ses "nuckies" les deux "vraies finales" T+F/T et T+C/T, lesquelles méritent une approche plus scientifique que le pragmatisme de l'ensemble de l'ouvrage. C'est ainsi qu'on y trouve quelques erreurs (dont une dans la position fondamentale de Szen) qu'une ou deux heures de vérification tablesque eût aisément évitées.


Un ouvrage à recommander chaudement. Le commentaire excessif, donc insignifiant, de "chess café" ("le livre de finales le plus important qui ait jamais été publié") pourrait vous faire prendre le large, mais croyez-moi, il ne faut pas fuire Flear. Aucun risque, cette fois, de "jeter l'argent par les fenêtres" !



Dcax, le
Ou simplement , pour le flear... attendre un peu qu'il sorte en français chez olibris....

dcax, connait bien les habitudes de certains intervenants anglophobes( qui doivent pas aimer le nutella)


Que ceux qui veulent attendre 
attendent.


Mais je n'attends pas pour rectifier : "ne pas fuir " est meilleur. Cela m'apprendra à vouloir imiter le Grand Métricien et à jouer avec les sonorités.




Dcax, le
Selon certains échos que j'ai L'attente ne devrait pas être très longue ;o)

dcax, faudrait quand même aller vérifier sur le site d'olibris ...


Dcax, le
bon j'ai rien dit... dcax, qui retourne le nutella 7 fois dans sa bouche avant la nouvelle fournée ;o)


ref erony Entre le Van Perlo et le Flear, si on ne doit en prendre qu'un seul, lequel ?


Je suppose que c'est une plaisanterie.


le makarov 


à propos ben 
je ferai un petit commentaire plus précis sur ce bout de viande maigrichon, tout spécialement pour FE. Mais dans un mois ou deux : j'ai du travail sérieux qui m'attend.



Dcax, le
On connait donc le pseudo de makarov sur fe ce qui confirme ce que disait erony: il nous lit!! bide brother is watching us!!

dcax, humour au nutella...


pourquoi une plaisanterie ? 


a bulgroz compare avec le commentaire, le 25-12-2007 à 13:13:58


Ok Mais il y a eu une seconde édition révisée.

Ma question portait entre cette deuxième édition de Van Perlo et le bouquin de Flear.


Salut et bonne année Bah, le Makarov n'est pas si mal: il ne s'adresse pas à un public averti mais à des débutants ou des joueurs occasionnels qui n'ont jamais ouvert de livre sur les finales car le sujet les rebute a-priori

Les positions sont bien choisies mais les explications sont un peu trop 'short' pour moi.


Un exemple sur lequel je suis tombé:

p.54 position n°81: Le premier coup Ra3! avec la remarque "Nous savons que c'est une étude, donc le premier coup doit être esthétique"

Certes (c'est d'ailleurs discutable), mais le coup qui semble naturel et que j'ai joué, Rb3 (pour centraliser le Roi et me diriger vers le pion noir) perd car il y a un mat en 23 coups (j'ai vérifié sur les EGTB car j'avais comme un petit doute en lisant la remarque !!: tous les coups perdent sauf Ra3) et j'aurais bien voulu savoir pourquoi Rb3 perd et pourquoi Ra3 annule (problèmes avec certaines cases critiques ?).

D'ailleurs à propos de cases critiques, le bouquin ne les aborde pas dans la section des finales de pions comme dans le Maizelis/Averbakh par exemple (super bien expliqué avec les petites croix), et donc le débutant passe à coté de quelque chose d'important: il ne peut pas comprendre vraiment d'ou viennent les idées de triangulation ou d'opposition qui sont balancées un peu vite comme ça (c'est un problème que j'ai vu avec des jeunes qui croient qu'avoir l'opposition amène forcement le gain et se retrouve le bec dans l'eau dans certaines positions où la prise de l'opposition annule)...

Je crois que Makarov a manqué de place pour s'exprimer pleinement: le challenge de faire un bouquin sur les finales en 180 pages est de toute façon difficile à relever (le Keres en fait 312 et les autres sont encore plus épais et en deviennent indigeste pour le débutant)


Et, Erony, que faut-il penser.... du dernier livre sorti chez Gambit : HOW TO PLAY CHESS ENDGAMES de Karsten Müller et Wolfgang Pajeken ?


Réponse rapide pour cause de grand "zeitnot" 

Un ouvrage intéressant mais...



1) un fourre-tout : on y trouve à la fois l'étude célèbre de Réti avec le Roi hors du carré du pion et, par exemple, le sacrifice de Tour ultra-connu (...Txb2!) de la partie Ortueta-Sanz. Au plus 1/5 du livre traite des finales, le reste disserte sur les "préfinales", voire les milieux de partie sans les Dames.



C'est sûr : l'étude de tous ces exemples ne peut pas faire de mal à un lecteur courageux, qui travaillera les Echecs "tous azimuts" en quelque sorte. Il en tirera profit, à mesure du travail qu'il y consacrera. On pourrait dire la même chose, par exemple, s'il papillonnait d'un "sahovski informator" à une encyclopédie de combinaisons ou de finales.



2) comme chez le "Che" (voir plus haut), on y perpétue une double ambiguïté sur la 1ère page de couverture : ce ne sont en général pas des finales et, s'il y a de la stratégie dans le livre, elle n'est pas "dans les finales".



3) perseverare diabolicum : on retrouve le défaut déjà signalé dans la critique de MJAE sur le même (co-)auteur, à savoir l'effacement du travail passé au profit de la pratique toute récente. Une mentalité "table rase" qui n'est pas précisément scientifique. Contentons-nous d'un exemple.


Il y a dans le livre une intéressante finale 2P/1P (avec b5 contre a5 & b6) d'une partie Shirov-Areshchenko 2006. Très bien : il fallait la citer. Mais il se trouve que la défense (excellente) de Shirov est entièrement connue par une étude de F. Dedrle 1921, citée dans les (bons) livres de finales. Toutes les idées de la finale de Shirov sont dans Dedrle, alors que la réciproque n'est pas vraie. Les auteurs cachent (ou ignorent) la vérité, et de surcroît privent le lecteur d'une partie de la richesse de cette remarquable position.


Mentionner les chercheurs du passé est non seulement un enrichissement, un luxe et une élégance, mais une simple manifestation d'honnêteté.



Chaud et froid 
Les zélos supersoniques ne jouent pas toujours les finales comme des manches à balai. L'actualité nous réserve parfois de rafraîchissantes surprises. Il faut vivement féliciter T. Radjabov pour sa défense avec Fou + pion contre Tour + pion de Van Wely au tournoi de Wijk aan Zee (3e ronde).


On sait par l'analyse de l'exemple-souche (Salwe-Rubinstein 1908), que la partie peut être sauvée, à condition d'éviter d'une part le confinement du Roi sur les deux colonnes Tour (où sont les pions) et Cavalier, de préférer d'autre part, quand le Roi défensif s'est déplacé vers l'aile opposée, le vis-à-vis diagonal des Rois à l'opposition frontale. Radjabov savait tout cela. Selon l'expression consacrée, il a joué "comme un livre". Un bon livre, bien sûr.


C'est d'ailleurs la conclusion de M. Marin sur le site de "chess base", où il prend la peine de détailler cette finale. Dans le même article, on nous parle, je cite, d'un "politicien russe" censé nous en expliquer les subtilités. Mais on n'en saura pas plus, le politicien se bornant à manier l'éventail. Heureusement Marin, lui, explique. Cet excellent article se termine étrangement par une publicité éhontée pour les livres dudit politicien, totalement hors-sujet...



le politicien ne parle t-il pas de la partie Salwe-Rubinstein 1908 dans son livre sur ses prédéc 


...prédécesseurs ? 


Il semble que tome 1 du Villeneuve soit en train de devenir indisponible (on peut encore le trouver dans les magasins qui ont un stock mais apparemment l'éditeur n'en a plus.)


Bah ! 
Ne vous en faites pas, Ygg : d'ici 20 ou 30 ans, compte tenu du dynamisme français, il sera réédité.


Et puis, comme l'auteur le dit lui-même sur MJAE, le 2e tome est le plus intéressant !



C'est erony qui va être content: La 3ème édition du Van Perlo vient de sortir..Encore plus 'improved' parait-il...:o)


El cave, le
il n'y a qu'un o en trop somme toute sinon tout est dans l'auteur.


Je vous avais promis  
un petit complément sur le "livre demi-saucisse". Voici donc, en guise de consolation pour ceux (dont je fais partie, voir ci-dessus le 19-12-07 à 13:03) qui se sont fourvoyés en achetant le luxueux opuscule makarovesque.



Pas tout à fait d'accord avec ygg (8-1-08) au sujet de l'étude de Gurgenidzé p.54 ; certes le commentaire du premier coup est sarcastique, mais l'explication arrive... un peu plus tard, au 5e coup blanc. Différer un peu la solution et faire réfléchir ne fait pas de mal.



L'amour est aveugle

Julia Demina (que l'on retrouve page 2 dans le comité éditorial et sur la 4e de couverture) est apparemment aussi la "chère épouse" de l'auteur citée p. 7. Nous lui présentons volontiers nos hommages, mais sommes néanmoins admiratifs : elle n'a pas moins de trois exemples cités dans l'ouvrage.

Elle "bat" ainsi parmi d'autres Kérès, Reshevsky, Rubinstein, Gligoric, Von der Lasa (devenu "Lasa"), Gurgenidzé et Mandler qui n'ont qu'une citation. Elle l'emporte aussi sur Alekhine, Lasker, J. Polgar, Hort, Kling et Horwitz, J. Berger, Kopaiev, Kasparian, Kramnik et Fischer qui n'en ont que deux. Elle fait "jeu égal" avec Smyslov, Flohr, Capablanca et Réti qui en ont trois aussi. Plus chanceux sont Shirov, Maizelis, l'auteur lui-même, Chéron (ou son clone "Sheron"), Philidor, Lolli, Centurini, Moravec, Andersson et Tarrasch avec 4 citations, Botvinnik et Karpov (6), Averbach et Kasparov (9) et, tout de même, Grigoriev (19).



gras double 


En glanant p. 10 (c'est le 2e exemple du livre) : l'auteur fait déjà deux confusions :


-- d'une part en affirmant que 2...Te1 est le "seul coup" (ce serait vrai avec le pion en 6e rangée, mais ici 2...Tb1 est également satisfaisant),

-- d'autre part en critiquant 6...Ta1 qui serait interdit dans la position de Kling et Horwitz, obtenue en décalant tout d'une colonne vers la gauche, de sorte que le Roi noir se retrouverait du "grand côté", mais est tout à fait recommandable ici, puisqu'il y a trois colonnes entre le PB et la TN. L'auteur se contredit d'ailleurs en affirmant aussitôt après qu'il y a "un seul vrai piège", et donc que cette défense est, tout bien considéré, assez confortable.


Un tel flottement dès l'intro : que pouvons-nous espérer de ce qui suivra ? Malgré l'encourageant "bon voyage", en français dans le texte.


p. 36, n° 49 : ce sont les Blancs, bien sûr, qui gagnent. C'est une faute typo qui peut arriver à tout le monde.


p. 69 : l'auteur a manifestement utilisé les tablebases 6-unités (disponibles depuis l'été 2006), notamment pour vérifier les forteresses d'Averbach sur T/C (p. 110-111) ou les analyses de Smejkal-Smyslov (également p. 69). Les tables à 5 unités, avec un pion maximum, sont connues, elles, depuis 1993 au moins. Elles donnent la vérité absolue sur toutes ces positions. Cependant, il ose faire comme s'il n'en avait jamais eu connaissance. Il écrit en effet, au sujet d'une finale C+P/C (Miroshnichenko-J. Polgar), deux phrases incroyables : "il semble que les Blancs se sauvent par 7 Re2" et "comment les Noirs peuvent améliorer leur position est loin d'être clair" ! Le style Kasparov, consistant à prendre le lecteur pour un crétin, semble avoir fait école.


p. 123 : les trois colonnes ne sont pas entre la Tour défensive et le Roi, appelé à se déplacer, mais entre elle et le pion. Le livre fourmille d'autres à-peu-près.




Pour conclure Dans beaucoup de diagrammes, le nom de l'auteur n'est pas seulement déformé, il est tout simplement omis !


Presque partout, jusqu'à la caricature, l'auteur préfère éluder le problème, se refusant à élucider.


La seule idée à la fois inédite et intéressante que j'y ai trouvée est une nouvelle possibilité défensive dans Saidy-Fischer (p. 94-95). Et l'exposé sur T+F/T, rompant avec la médiocrité générale de l'ouvrage, est plutôt satisfaisant.


Répétons-le, malgré la désagréable illusion qu'il donne au lecteur de comprendre les finales sans véritable effort, ce livre pourrait être défendable, comme une première approche, s'il était vendu... le dixième de son prix réel. Et donc le dixième du prix d'un livre sérieux.


Maintenant, si un obstiné persiste à vouloir acheter le demi "hot-dog" au prix du caviar, réussissant à se délecter de ces exposés squelettiques et approximatifs, libre à lui... Nous ne procéderons pas à un "autodafé" pour si peu.



Parenthèse mal placée 


Ma première remarque du 20-2 à 22h15 est mal rédigée. Je voulais dire :



-- d'une part en affirmant que 2...Te1 est le "seul coup" alors que 2...Tb1 est également satisfaisant (ce qui ne serait pas vrai avec le pion en 6e rangée).



Beliavsky & Mikhalchishin

J'ai eu il y a quelque temps le grand plaisir d'assister à une passionnante conférence du grand-maître canadien et ex-candidat au championnat du monde, Kevin Spraggett. Au dîner qui suivit, il fut un peu question de finales, on se demande bien pourquoi... Kevin parla d'une partie qu'il avait jouée contre Beliavsky il y a une dizaine d'années, où il réussit à annuler une finale réputée perdante. Il me demanda ce que je pensais des trois livres de Beliavsky et Mikhalchishin. Je lui répondis qu'ils attendaient, parmi la cinquantaine d'ouvrages "à lire d'urgence", au premier étage de ma bibliothèque.

Cette réponse, je l'avoue volontiers, n'était guère satisfaisante. Il fallait y remédier. En feuilletant celui de 1995 (les autres sont respectivement de 2000 et 2003), je fus interloqué par une partie de Smyslov, où les auteurs lui attribuent pas moins de trois (!) points d'interrogation. Même à 70 ans (c'était en 1991), à demi retiré de la compétition, même subissant depuis plusieurs heures la pression d'un jeune loup aux dents longues, cela me parut beaucoup pour un ex-champion du monde connu précisément pour sa force en finale. Voyons donc.



Vyzmanavin-Smyslov 1991 après le 41e coup blanc.


41...g5 "Logique, mais à présent les Noirs ont une faiblesse permanente en h6" (Beliavsky/Mikhalchishin, qui pourtant ne donnent pas d'alternative). 42.Tb6+ Re5 43.h5 g4+ [les auteurs donnent ici un point d'interrogation et préconisent 43...Tc2] 44.Re3 Tc2 45.f4+ gxf3 [ils en donnent un autre, proposant 45...Rd5] 46.Rxf3 Tc3+ 47.Rg2 Td3 48.Txh6 Txb3 49.Tg6 Tb2+ 50.Rh3 Tb1 51.Rh4 Th1+ 52.Rg5 Tg1 53.Rh6 Th1 54.Ta6 Tg1 55.Ta3 Rf6 56.Te3 Tg2 [et voici le troisième, ils conseillent ici, encore plus étrangement, 56...Th1] 57.Td3 Tg1 58.Te3 Tg2 59.Rh7 .




Est-ce trop tard pour annuler ?

Non !



Trait aux Noirs : nulle.

59...Rg5 [plus simple semble 59...Ta2! 60.Tb3 ( 60.h6 Ta7+) 60...Rg5 ou même 60...Tc2 61.Tb6+ Rg5 62.h6 Tc7+] 60.h6 Beliavsky & Mikhalchishin restent ici de marbre. Pire, ils citent un gain blanc donné par Ftacnik après 60...Th2?. Pourtant, que faites-vous après 60...Rf6! ?




Peut-être trouverez-vous un gain


Moi-même, je n'en trouve point...



Trait aux Blancs. Comment gagnez-vous ?


61.Ta3 Tb2 62 Ta6+ Rf7 63 Ta7+ Rf6 ou 61...Th2 62 Ta6+ Rf7 =.
61.Tf3 Ta2 (61...Tg1) 62.g4 Ta7+.
61.Rg8 Ta2 62.Te8 Tg2 63.Tf8+ Re6! =.


Mais Smyslov, au lieu de 60...Rf6!, joua 60...Ta2? et les Blancs disposèrent de l'excellent 61.Te6! Ta3 [61...Ta7+ 62.Rg8 Ta8+ 63.Rf7 Ta7+ 64.Te7 Txe7+ 65.Rxe7 Rxh6 -- il se pourrait que Smyslov, pressé, ait jugé trop sommairement l'échange de Tours, croyant que le RN avait accès à g4 -- 66.Rf6! Rh7 67.Rxf5 Rg7 68.Rg5] 62.Rg7 Rg4 63.Tf6! [63.Rf6? est donné sans sourciller comme le dernier coup de la partie, tant par Ftacnik sur Chessbase que par Beliavsky & Mikhalchishin, sur quoi bien sûr 63...Txg3 suivi de ...Th3 annule.

Après le coup certainement joué 63.Tf6! les Noirs abandonnèrent, considérant 63...Txg3 64.Tg6+ ou 63...Rxg3 64.Txf5 ou encore 63...Ta7+ 64 Tf7.

En somme, trois points d'interrogation inutiles... pour manquer le seul moment où ce signe eût été approprié ! On est tenté de se rappeler la célèbre phrase de Balzac sur la puissance.

Et dire que, par ailleurs, les auteurs osent se plaindre que l'Encyclopédie yougoslave des Finales est "pauvrement écrite" !

Un jour prochain, je vous parlerai aussi de la partie Vaganian-Portisch.




Trois, c'est beaucoup


disais-je à propos de Vyzmanavin-Smyslov. Trois points d'interrogation pour le joueur des Noirs, cette fois-ci ce sera Portisch, dont l'expérience est comparable à celle de Smyslov ; c'est surprenant. Pire : trois d'affilée. Une différence toutefois avec l'exemple précédent : l'un d'eux, le 2e, est justifié. C'est le seul.




Vaganian-Portisch 1992 après le 35e coup noir.

Cela commençait pourtant bien. Beliavsky et Mikhalchishin expliquent fort justement que chaque camp a des atouts : les Noirs ont un pion passé et un Roi plus actif, les Blancs ont une meilleure structure avec seulement deux îlots de pions au lieu de trois. Si les pions "a" n'existaient pas, les Blancs pourraient pousser leurs pions "e" et "f" pour distraire le Roi noir et ainsi capturer le Pc4, mais alors ledit Roi noir se retrouverait bien placé pour dévaster les autres pions blancs de l'aile-Roi. J'ajouterai que dans ce cas, l'avantage noir me paraît plutôt optique. Sa surestimation conduisit le camp possédant le pion passé à une lourde défaite dans la partie Karasev-Geller 1971 (le pion passé était blanc), sur laquelle il pourrait être utile de revenir.

Les deux grands-maîtres ajoutent qu'au contraire, avec les pions a2 et a6, le Roi blanc sera, après capture de c4, plus près du pion "a" noir que le Roi noir de l'aile-Roi blanche, ce qui inciterait dans notre diagramme à préférer les Blancs. Avantage, là encore, optique : il semble que, sur un jeu correct, la partie doive être nulle.


Vaganian joua 36.h4. 36.Rd2 est préféré par les auteurs, mais cela mène aussi à la nulle après 36...g5! 37.g3 g4! (A. Kuzmin). Ce passage est affiné cinq ans plus tard par Beliavsky/Mikhalchishin dans leur 2e volume, bornons-nous donc au reste de leur analyse, sur lequel ils ne trouvent (hélas !) rien à redire. Notons que 36.g4? (pour imiter Geller, mais la structure est un peu différente !) est mauvais à cause de ...g5!.

36...Rc5 Beliavsky/Mikhalchishin critiquent ce coup, recommandant 36...h5. Ils poursuivent 37.Rd2 Rc5 38.Rc3 Rb5 39.a3 Rc5 40.a4 a5 41.g3 g6 et concluent un peu plus tard que "les Noirs gagnent".

Mais cette dernière suite est surréaliste . Réécrivons-la avec notre ponctuation : 37.Rd2 Rc5 38.Rc3 Rb5 39.a3= Rc5 40.a4? a5?? 41.g3?? g6. Ils aiment les points d'interrogation ? Très bien, nous leur en offrons trois. D'affilée aussi. Et parmi eux deux doubles. Car ce sont des erreurs qui coûtent un point entier ("full-point", dirait Minhou, qui est plus "branché" que moi), comme cela arrive souvent en finale de pions. En résumé, cinq (5) points d'interrogation sur une longueur d'un coup et demi (soit 3 demi-coups). Qui dit mieux ? Et seul un miracle empêche que nous en posions 7 !




?...?????...?


Non, je ne cherche pas à rivaliser avec nnnnnnnnn !


Trait aux Noirs. Méfiez-vous des coups naturels !

39... Rc5 40.f5! pose un très dangereux problème : lutte pour le tempo en gardant le contrôle de b5 et d5 : sur 40...f6? le Roi noir devra céder : 41.a4! a5 42.g3! + -. Mais se produit le miracle dont nous parlions : 40...Rb5!! 41.e5 Rc5 42.e6 fxe6 43.fxe6 Rd6 44.Rxc4 : le Roi blanc est plus près du pion "a" noir que le Roi noir de l'aile-Roi blanche, comme l'avaient bien dit Beliavsky et Mikhalchishin mais... Rxe6 45.Rc5 g5 (45...Rf5) 46.Rb6 Rf5. Ou 47 a4 obtenant la même position avec un PNh5 en sus, qui contrôlera sur ...Rg2! l'importante case g4. 47.hxg5 Rxg5 48.Rxa6 Rg4 49.a4 Rg3 50.a5 Rxg2 51.Rb5 h4 52.a6 h3 53.a7 h2 54.a8D+ Rg1 =. Le RB a eu raison d'un pion-Tour, il est à présent trop loin de l'autre, et ce pion en septième annule contre la Dame, c'est bien connu !


Annule aussi 39...a5 40.Rc2 (40.f5? f6) 40...Ra4 41.Rc3 Rxa3 42.e5 g6 43.Rxc4 Ra4 44.g4! hxg4 45.h5 (ou 45 f5) 45...gxh5 46.f5 g3 47.e6 g2 48.e7 g1D 49.e8D+ Ra3 50.De7+ Rb2=.

Ou 39...g6 40.Rd4 a5 41.e5 Ra4=.

Mais après 39... Rc5 , le coup 40.f5!, même ratant le gain de peu, est impératif :
40.a4? l'idée de prendre b5 au RN est séduisante, mais il y a plus urgent (pas davantage 40.e5? g6)

40...g6!! Cette fois la lutte pour le tempo tournera à l'avantage noir. 41.f5 gxf5 42.exf5 f6 43.g3 a5 et cette fois le Roi blanc doit céder.

Alors que 40...a5?? est catastrophique : 41.f5! f6 42.g3+- comme déjà vu (plutôt que 41.g3?? autorisant de nouveau ...g6 -+)





Le coup joué par Portisch

n'est donc en rien inférieur à 36...h5.


Revenons au premier diagramme. Donc après 36.h4 Rc5 la suite fut 37.h5! [37.Re3? h5!]




Trait aux Noirs. Ils ne sont pas plus mal.



37...f6? [la seule faute noire, éventuellement imputable à l'approche du contrôle de temps du 40e coup, les auteurs attribuent à ce coup un "?" mérité : correct était 37...Rd4! 38.e5 Rc3 39.f5 Rb2 40.e6 fxe6 41.fxe6 c3 42.e7 c2 43.e8D c1D 44.Df7 Dc2+ et les Noirs sont même légèrement mieux] 38.Re3 a5 [le troisième "?" qu'ils octroient à Portisch est fondé sur cette suite : 38...c3 39.Rd3 c2 40.Rxc2 Rd4.





Non-sens


Trait aux Blancs. Qui est mieux ?

Ici les auteurs poursuivent par 41.Rb3? Rxe4 42.Rb4 Rxf4 43.Ra5 Rg3 44.Rxa6 f5 45.a4 Rxg2µ.
Mais au lieu d'un avantage noir, se trouve... un gain blanc ! 41.e5! fxe5 42.fxe5 Rxe5 43.Rc3 Rd5 44.Rb4 Rc6 45.Rc4 Rd6 46.Rd4 Rc6 47 Re5 Rd7 48 Rd5+-.

La fin de la partie : 39.a3! a4 40.e5 fxe5 41.fxe5 Rd5 42.e6 Rxe6 43.Rd4 et les Noirs abandonnèrent. J'étais d'accord avec l'introduction, je le suis également avec la conclusion : "même les super-grands-maîtres peuvent se perdre en finales de pions". Y compris en tant que commentateurs : cher Alexander, vous ne croyez pas si bien dire !





Cinq sur cinq

Les cinq premiers exemples du livre contiennent au moins une faute. Trois d'analyse, une de nom, une de date.

Le premier (Kupreichik-Mikhalchishin) : la nulle "facile" s'obtient après 1...a5. Quant à 1...Rf6 et 1...Rd5, l'un n'est pas si simple (3 f5+), l'autre pas si mauvais (5...Rd6! dans 4 a5). Une rectification par A. Kuzmin figure dans le 2e volume (en 2000).

Le deuxième : le joueur des Noirs n'est pas G. Flear mais W. Watson. Elémentaire, mon cher...

Le troisième : cette partie est de 1972, non de 1974.

Notons que ces deux derniers exemples, tout intéressants qu'ils soient, n'apportent strictement rien de plus (et beaucoup moins) qu'une étude de Grigoriev 1930.

Le quatrième (Azmai-Eolian) : on peut encore rattraper le coup par 3...Re6!. Mais pas au 4e coup : 5 Rg4! Rf6 6 f4!. On retrouve la même erreur dans la 12e chronique de Dvoretzky ("Chess café").

Le cinquième : Stein pouvait, outre 1...Rf7!, annuler par 1...Rd6!, mais la suite donnée doit être modifiée au 8e coup.




Geller-Stein 1964 (variante 67...Rd6). Trait aux Noirs : sont-ils perdus ?


Les auteurs poursuivent par 74...f5? 75.a4 f4 76.Rc4 Rg5 77.Rd3 Rg4 78.a5 f3 79.a6 Rg3 80.a7 f2 81.Re2!


Mais 74...Rf7!! 75.a4 Re7! 76.Rb6 Rd7 77.Rb7 f5!= sauve la mise.




Le deuxième volume

commence aussi mal que le premier : voyez le premier exemple.



Shirov-Timman 1996 après le 49e coup blanc.

On se souvient peut-être que les Noirs abandonnèrent ici-même dans cette position nulle, que le conducteur des Blancs trouva cet abandon normal, que les premiers commentaires de la partie furent rédigés dans ce sens (voyez par exemple l'Informateur 65, partie 331). La nulle fut démontrée par la suite, Beliavsky et Mikhalchishin se sont informés (ou ont analysé) et donnent une bonne suite :

49...Rd6 50.h4 Rxc6 51.f5 Rd6 52.f6 Rd7 53.Rf3 Re8 (Re6 est plus naturel) 54.Re4 Rf7 55.Rd5 Re8 56.Rc6 Rd8




Forteresse

Les Blancs ne peuvent gagner : ils doivent donner l'orgueil de leur position, le Pf6, pour butiner le Pc7, après quoi la forteresse noire est imprenable.

L'analyse des auteurs est extrêmement sommaire, ils sont loin d'avoir fait le tour de la position. Ils se croient permis de donner un "autre moyen d'annuler" qui se révèle catastrophique. Pour bien comprendre, remarquons que dans notre dernier diagramme, les Blancs gagneraient si l'on supprimait les deux pions "h" de l'échiquier : 57 f7 Re7 58 Rxc7 conduirait au gain du Pg6, ce qui mène au gain tout court, comme on le sait, avec ou sans opposition.

D'où le plan bien sympathique de faire précéder l'incursion du Roi blanc sur l'aile-Dame de l'avant-plan h4-h5xg6. Revenons à notre premier diagramme et jouons :

49...Rd6 50.h4 Rxc6 51.f5 Rd6 52.f6 Rd7 53.Rf3 Re6 54 Rf4 (au lieu de Re4) Rf7 55.Rg4 Re6 56.h5 Rf7! 57.hxg6+ (57.h6 Re6 =)




Attention




Comment reprenez-vous ?

Si l'on reprend du pion, comme nous l'avons vu, le Roi blanc part sur l'aile-Dame, donne le Pf pour gagner le Pc et obtient Rg6,Pg5/Rg8 qui gagne.


Et donc 57...Rxg6!! Un coup actif ! 58.Rf4 Rf7 (58...h6? 59.Re5; mais 58...c5 est jouable) 59.Re5 c5 60.Rd5 h6=


Il sera désormais enfantin de découvrir la faille de la deuxième analyse de Beliavsky & Mikhalchishin. Elle consiste à jouer ...c6. Or, si le plan h4-h5 échouait de justesse avec le PN en c7, avec la nouvelle case faible d6 le Roi noir sera surchargé. Les auteurs donnent à partir du premier diagramme :


49...Rd6 50.h4 Rxc6 51.f5 Rd6 52.f6 c6 (au lieu de Rd7) 53 Rf3 Rd7 54.Re4 Rd8=. C'est tout ? Oui. Travail bâclé ? Je n'osais pas le dire...

Après 52...c6? nous ne jouons pas 53 Rf3? mais 53.Rg3! avec deux possibilités.





Le Pc6 est plus vulnérable


Trait aux Noirs.

53...Re6 54.Rf4! Rd6 (on ne peut tolérer le RB en e5, avec accès en d6) 55.h5! gxh5 (55...Re6 56.hxg6 hxg6 57.Re4) 56.g6! (56.Rf5!) 56...hxg6 57.Rg5! h4 58.Rxg6 et le pion fera Dame sur échec.


53...Rd7 54.h5!Au bon moment : le RN n'a pas accès à f7. 54...gxh5 (54...Re8 55.hxg6 hxg6 56.Rf4) 55.Rh4! c5 (55...Re8 56.Rxh5 Rf7 57.Rh6 Rg8 58.f7+) 56.Rxh5 c4 57.Rh6 c3 58.f7 c2 59.f8D c1D 60.Df5+ (ou 60 Dg7+) Re8 61.Rxh7. La finale D+Pg/D est gagnante, le RN étant en pleine tornade.

En résumé, sur deux analyses, une bonne, une mauvaise. Du 50% !

Il y avait pourtant bien, sinon une "autre manière d'annuler", au moins un autre coup correct, avec une suite analogue à la première (en laissant le pion en c7) :

52...Re6! au lieu de ...Rd7! ou ...c6?, avec : 53.Rf3 Rd6 54.Re4 (54.Rg4 Re6 55.h5 Rf7) Re6 55.Rd4 Rd6 56.Rc4 Re6 [56...c6? 57.Rd4 Re6 58.Re4! Rd6 59.h5! gxh5 60.Rf5 h4 61.g6 hxg6+ 62.Rxg6 comme déjà vu] 57.Rc5 Rd7 58.Rd5 Re8! 59.Rc6 Rd8 60.f7 Re7 =.




et d'après Nalimov 57...Rxg6= et surtout pas 57...hxg6 qui perd en 29 coups.


Merci  

de cette confirmation. J'avoue n'avoir même pas "nalimové" cette finale, tellement elle me paraissait claire.


Cinq sur cinq (bis)

Nous avons vu, dans l'analyse de Vaganian-Portisch par nos deux compères, qu'ils auraient mérité trois points d'interrogation de suite, dont deux doubles. Soit cinq sur trois demi-coups. Ici, ils vont se surpasser : cinq erreurs sur deux coups et demi (cinq demi-coups), soit cinq erreurs d'analyse d'affilée !



Trait aux Blancs (Tosic-Gyimesi 1998 après le 67e coup noir).
La fin de la partie (donnée avec notre ponctuation, fut : 68.Ta5! Txh4 69.Ta8 Tb4 70.Rd1? Rb2! 71.Td8 a3 72.Td2+ Rb1 0–1.

L'unique erreur blanche, d'ailleurs signalée par les auteurs, survient au 70e coup. Au lieu de 70.Rd1? ils devaient jouer 70.Tc8+! Rb2 71.Rd2! Td4+ (71...a3 72.Tc2+!) 72.Re3! Td5 73.Tb8+!.

Ils octroient au 68e coup blanc (68.Ta5) un "?" au lieu du "!" qu'ils mérite. Mais concentrons-nous sur le commentaire "justificatif" de cette appréciation, que voici tel quel : "68.Tc5+ Rb2 69.Tc8 Txh4 70.Rd2 et nulle" (sic !).
Le revoici avec notre ponctuation : 68.Tc5+? Rb2? 69.Tc8? Txh4? 70.Rd2?

68.Tc5+? perd de façon classique et usuelle 68...Rb4! 69.Tc8 a3 70.Tb8+ Rc5 71.Tc8+ Rd6 72.Ta8 a2 : le pion est tabou.
68...Rb2? permet aux Blancs de rattraper le coup par 69.Tb5+! Rc3 70.Ta5!.
69.Tc8? est un nouveau et suicidaire cadeau, autorisant une fois de plus 69...a3! 70.Tb8+ Rc3 71.Tc8+ Rb3 72.Tb8+ Rc4 etc.
69...Txh4? redonne la même chance : 70.Tb8+!
70.Rd2? enfin, bien loin d'annuler, méne au désastre après la précaution 70...Th2+! (70...Th3? 71.Tb8+ Tb3 72.Tc8! a3 73.Tc2+!) 71.Rd1 Th3! 72.Tb8+ Tb3 73.Tc8 Td3+ 74.Re2 Tc3 75.Tb8+ Rc2.

Ces cinq erreurs sont somme toute assez grossières, elles sont certainement dues à un manque de relecture : on imagine mal Beliavsky tomber dans ces panneaux. Mais enfin c'est ainsi, un livre de finales ne se fait pas en "blitz à l'aveugle" sur le coin d'une table.

Profitons de l'occasion pour une petite mise au point. La découverte de ces anomalies date d'il y a un mois. Fort loin de mon domicile, je n'avais aucune tablebase sous la main, tout au plus un vieux Fritz 5,32, permettant de me remettre dans l'ambiance de l'époque (je rappelle que nous parlons d'un livre paru en 2000). La vérification nalimovienne vient seulement d'être effectuée (mais elle n'était guère nécessaire ici).

Il n'y avait pas davantage d'utilisation tablebasique pour le 4...Re5! de l'étude de Joitsa (voyez ci-dessus le 23-12-2007 à 21:38). Cela n'a pas empêché une remarque assez vicieuse dans la traduction française d'un ouvrage dont il fut question plus haut (voyez le 23-12-2007 à 13:04), visant à faire croire que l'erreur était du ressort des tablebases, alors qu'elle avait été découverte "à la main", avec vérification ultérieure par le même Fritz 5,32 ! Je croyais avoir prévenu ce genre d'imputation par mes commentaires du 25-12-2007 à 11:30 et 19:30, mais c'était supposer une loyauté exagérée...

Un brillant philosophe pourfendait déjà, au siècle dernier, cette attitude : "Réfuter ce qu'il n'a point dit, négliger ce qu'il a précisé et spécifié le plus clairement, et triompher en fin de compte, ô la belle critique !"


Merci pour ce instructives précisions. (Au siècle dernier ou au précédent?)


Oui, c'est bien cela 
J'ai fini par admettre (difficilement !) que nous étions au 21e.


Une autre demi-saucisse : "Understanding chess endgames" 

Ce livre est une opération commerciale : le prétexte ("l'intro devient un livre en soi") est facile. Ainsi, malgré un contenu correspondant au cinquième, pour ne pas dire au dixième, d'un vrai livre sur les finales, on le vend au prix d'un vrai livre . L'auteur a beau expliquer un peu mieux que Makarov, il est clair qu'il cherche avant tout à faire rentrer la fraîche. Les talbins, la galtouse...



Si vous tenez à une critique... Voyez le 2e exemple donné par chess base (Stean-Hartston). On pouvait montrer au lecteur, même supposé débutant, une richesse supplémentaire sans trop exiger de lui : 5 Rh7? e5! 6 fxe5 Rxg5 7 e6 Rf6 =. Certes le coup 5 Rh7? est artificiel, mais la réfutation est instructive.



Dans l'article de chess base, dithyrambique jusqu'à la nausée, il est fait tout un plat d'un coup g4!, "overturning such a long-established opinion". Dieu merci, le ridicule ne tue pas. Précisons tout de même que g4 est effectivement joué dans la partie trois coups plus tard. La seule nouveauté est de le faire alors que le Roi blanc n'est pas en mesure, sur ...hxg4, de reprendre immédiatement, profitant ainsi de l'éloignement momentané du Roi noir. Bizarrement, il n'est pas fait mention du Dvoretzky parmi les ouvrages qui ont omis ce coup si "révolutionnaire". Peut-être par peur d'égratigner les puissants ? Ou parce qu'ils savent que Dvo ne garde pas sa langue dans sa poche et répondrait à cette égratignure par une exécution ? Pas question non plus d'autres ouvrages, un français notamment (qui a présenté Euwe-Yanofsky deux coups plus loin et donc éventé le "piège") où figure un paquet de g4! différents, tout autant hors de portée des moteurs d'analyse. Mais signaler un livre français est au-dessus des forces de gens qui avaient un jour appelé (ou laissé appeler) "backrow" notre multiple champion de France.



Ce g4! est probablement la seule trouvaille du livre, mise opportunément en exergue par les éhontés flatteurs. A confirmer ultérieurement.



Quant au héros discret, au-dessus de la mêlée, "uniquement soucieux d'offrir des analyses correctes, sans être concerné par les erreurs faites auparavant", j'ai failli m'étouffer de rire.


J'aime bien cette phrase "As one would also expect from Nunn, there are no jokes."


Il est sûr 
que ce n'est pas l'humour qui l'étouffe.


En tout cas, contrairement au complexe "Endgame challenge", qu'un éditeur français a cru bon de traduire "pour le joueur de club" -sic- (voyez les détails ci-dessus), cet ouvrage-ci, par sa vacuité même, sera "accessible en-dehors du cercle des abonnés de Phénix ou EG", selon l'élégante formule utilisée plus haut. D'ici que je ne sais quel olibrius traduise également celui-ci... On peut s'attendre à tout.





A propos d'"Endgame challenge"

qui est, comme précisé plus haut, un bon livre, même s'il est beaucoup plus "élitiste" qu'un traité de finales, signalons une autre étude insoluble (n° 31) :

Trait aux Noirs (extrait d'une étude de Gorgiev & Preuyt 1959).
L'étude est insoluble après 6...Fe3!, au lieu du "Novotny" 6...Fg3 7 f7 Tf2 8 Cf4! . Ce coup fut signalé par V. Potkin, mais il est trouvable aussi, de proche en proche, par un simple Fritz 5,32.





Il ? c'est plutôt l'insolubilité qui est trouvable...


Studies for Practical Players par Dvoretsky Un petit avis rapide sur ce livre que j'ai parcouru chez Variantes hier (avis purement subjectif qui n'engage que moi, bien évidemment)



Intéressant mais en le parcourant, il m'a rappelé des trucs, ce que j'ai pu vérifier ce matin:

Mark recycle ses articles de ChessCafé en chapitres de livre. Les articles de Juillet 2006, Octobre, Novembre, Décembre 2007 sont dans le livre (pas identiques, mais presque: parfois les explications sont un peu plus développées, parfois c'est strictement identique).



Le Chapitre sur les études de GMs par Pervakov: 1 étude (parfois 2, maximum 3 pour Reti dont 2 sont hyper-connues) pour chaque joueurs avec une micro-bio de quelques lignes... Un peu léger, surtout si on lit la rubrique de Jan Timman dans NIC qui propose épisodiquement la même chose, mais les solutions sont a-priori bien expliquées.

Ce chapitre aurait mérité d'être plus développé, AMHA.



Les autres chapitres de Pervakov, je ne les aient pas lu, donc je n'en dis rien, sauf qu'ils ne sont pas sur ChessCafé.

Seule la deuxième partie du chapitre 'training' de Mark semble originale (environ 50 pages), mais comme je n'ai pas lu tous ses articles de ChessCafé, je ne peux pas dire si là aussi, il a fait du recyclage ou pas.



Si vous ne lisez pas les articles de Dvoretsky et ne connaissez pas les études de GMs, vous pouvez y aller, vous passerez un bon moment avec ce bouquin d'études, mais sinon je pense que les érudits vont rester un peu sur leur faim, vu qu'un bon tiers du livre est composée d'articles déjà en ligne ou d'études de GMs que les spécialistes doivent déjà connaitre (mais il reste quand même 2/3 à lire :o))

Comme dirais l'autre, un livre 2/3 de saucisse :o)





Merci ygg 
de cette critique culinaire "paraeronienne" !


Chose promise, chose due 
J'avais fait le 14-09-2009 à 14:23 quelques remarques sur le makarovesque ouvrage ambitieusement intitulé "Understanding chess endgames" d'un auteur anglais médiatique, à partir de l'extrait donné par le site "chess base". La lecture de l'ensemble du livre confirme la première impression, et même l'aggrave. J'attendais un maigre contenu, mais pas faisandé à ce point. La critique qui suit est très incomplète : j'ai papillonné, je n'ai pas ratissé. Je crains de découvrir d'autres horreurs. Mais en attendant, effrayez-vous de celles-ci.


Index 

La lecture de l'index est souvent plus parlante que de longs discours.



Les compositeurs et grands-maîtres des finales ne sont pas à la fête : Averbach est cité 2 (deux) fois, comme Réti, Prokes, Vancura et bizarrement Bazlov. Et l'immense Chéron une seule ! Quant aux deux géants Kling et Philidor, ils sont purement et simplement absents du livre. Grigoriev sauve l'honneur avec 4 citations, ex aequo avec, quelle surprise, l'auteur lui-même, dont la modestie est légendaire.



Le choix des joueurs et le nombre des parties citées sont aussi surréalistes. Le grand spécialiste des finales A. Rubinstein est absent du livre ! Botvinnik, Tartacover, Portisch, Petrosian et Smyslov dont la technique était reconnue, ont chacun une partie citée ! Fischer en a deux, dont une triviale. Gelfand et le jeune Navara en ont 4, le grand Kortchnoï 5, ainsi que Malakhov. Anand en a 8, Leko 9 (dont 5 contre Kramnik -- erreur incidente, le 98a est en réalité le 97b), ledit Kramnik 11, Karpov et Topalov 12, Kasparov 13, Shirov 16. Mais aucun de ces petits joueurs n'arrive à la cheville de l'auteur, jaillissante Lumière, avec ses 22 parties !


Qualités de l'ouvrage 


p. 25 -- La partie Karasev-Geller, mentionnée ci-dessus à propos de Vaganian-Portisch (le 24-08-2009 à 12:58), et dont je voulais vous faire la surprise, est correctement exposée.



p. 36 -- Nous pouvons nous réjouir que l'auteur ait, semble-t-il, abandonné la calamiteuse "convention" qui porte son nom, que malheureusement d'autres auteurs (allemands par exemple), ont adoptée après lui. Elle consiste à octroyer un point d'exclamation en finale si, et seulement si, un coup est unique dans le sens : l'unique moyen d'obtenir le résultat optimum. Cette convention a un double inconvénient (déjà signalé ci-dessus, le 18-12-2007 à 15:01) : gratifier des coups triviaux, mais uniques, d'un point d'exclamation immérité, et n'en point donner, même s'il s'agit d'un coup difficile et élégant, dans le cas où existe un autre moyen, tout aussi ingénieux et digne d'éloge, revenant au même. C'est le cas ici : ladite convention mise au placard, 2 Rf4! reçoit une double gratification méritée, un (!) et le terme "coup-clé", alors que 2 Re4! suivi de Rf4! est une triangulation équivalente, la clé consistant à jouer un nombre impair de coups, quand les Noirs sont contraints d'en jouer un nombre pair. L'auteur s'est-il (tardivement) amendé, a-t-il compris que cette convention était une ânerie, ou est-ce temporaire ? Il ne s'explique pas là-dessus dans l'intro de l'ouvrage. Nous nous permettrons un conseil au cas où il aurait des remords : pour signifier qu'un coup est unique, sans préjuger de sa beauté ni de sa difficulté, le désigner à l'avenir par un simple carré. Ainsi les points d'exclamation restent libres pour un usage plus satisfaisant. Et cela ne devrait pas poser de problème insurmontable à l'imprimeur. D'ailleurs, l'informateur yougoslave le pratique depuis 40 ans.



p. 108 -- La position de Lucena est présentée avec un pion-Cavalier, ce qui devrait toujours être le cas, mais n'est pas. Pour la simple raison qu'avec un pion-Fou ou un pion central, le "pont" n'est pas nécessaire, il y a un gain plus trivial (signalé dans le 4e exemple p. 109). S'est-il inspiré de bons livres ? Non, car il gâche cette bonne impression par une présentation calamiteuse (voir ci-dessous).


Défauts (petits et grands) de l'ouvrage 

De nombreuses positions fondamentales, parmi "all the things the reader would be assumed to know", manquent cruellement à l'appel. Les vrais auteurs de la plupart des analyses manquent souvent. Et pour un ouvrage censé donner au lecteur le bagage élémentaire pour aller plus loin, la pédagogie laisse à désirer. Les pages les plus contestables me paraissent (pour le moment) : 108, 156, 159, 196-7, 200-1.



p. 7 -- L'auteur semble tirer gloire du fait qu'il inclut le moins possible d'"exemples classiques", ironisant sur ceux qui "ajoutent peu ou rien à ce qui a été fait précédemment". Parle-t-il pour lui-même ? Nous connaissons des ouvrages où l'on reprend les classiques en ajoutant beaucoup, voire énormément, tout en rendant hommage aux recherches passées. Lui-même préfère carrément supprimer les classiques. Ou remanier Euwe-Yanofsky "par exemple". Une façon de dire que c'est le seul exemple ?



p. 15 -- D'après l'expert T. Whitworth, compatriote de l'auteur, ce classique n'est pas de Cassidy mais de Dedrle (1921). Un détail ? Oui. Et 7...Rh2 8 b4! aurait pu être précisé.



p. 19 -- Il n'était pas inutile de signaler que le gain raté par Malakhov constitue une étude de J. Dobias 1926. De même la "fin d'une étude de Gorgiev 36" est une étude de H. Adamson 1915. Des détails ? Oui.



p. 108 -- Classique position de Lucena avec T+P/T : un non-sens complet ! L'auteur choisit 1...Re6 comme variante principale, en indiquant 1...Re7 2 Td4 comme "similaire". C'est doublement faux. D'une part, la suite mentionnée en note comporte un élément supplémentaire fondamental : la menace 6 Td5! sur un coup d'attente au 5e coup, que l'auteur se trouve contraint de reporter sur l'exemple suivant, qui d'ailleurs n'a pas d'autre intérêt. Mais surtout, après 1...Re6, le "pont de Lucena" n'est nullement nécessaire, le Roi blanc filant à l'indienne sur la 8e rangée : 2.Rc8 Tc2+ 3.Rd8 Tb2 4.Td7! Th2 5.Rc8! Tb2 [5...Tc2+ 6.Tc7; 5...Th8+ 6.Td8] 6.Tc7, variante qui a le mérite supplémentaire d'enseigner une position-clé de la Tour par rapport à son Roi : Rc8/Td7, permettant de couvrir un échec aussi bien en c7 qu'en d8. Ce n'est que sur 1...Re7 que le pont est "le seul moyen de gagner", comme on peut le lire p. 109. Exposé fait à la va-vite, nonchalance, mépris du lecteur, qui rappellent un ex-champion du monde retraité à 40 ans.



p. 156 -- Tour contre Cavalier : dans la partie Romanishin-Hort (qui se trouve être aussi Kamsky-Bacrot) déjà traitée sur France-Echecs (12 et 13-05-2006), la manière confortable d'annuler (1...Cc2!) appliquant l'enseignement de Kling & Horwitz, n'est pas mentionnée. Il est vrai que le modèle est ignoré, Kling n'existe pas. Il n'est pourtant pas très pédagogique de contraindre le défenseur à une prouesse (2...Ch4+!) quand il y a une défense plus simple, applicable en outre à une position équipollente. Rendons d'autre part à César, en l'occurrence Artur Mandler, l'analyse à partir de 10 Th6!. Et le lecteur ignorera la plus sûre configuration (car la plus facile à défendre) avec Rf1 et Cg1.



p. 159 -- Tour et pion contre Fou : l'auteur, pressé de nous faire admirer sa technique, nous livre une petite partie du processus de gain de Guretzky-Cornitz (1863) avec le pion-Tour. Mais il occulte la base : les sauvetages de Cozio (avec le Pa3) et de Lequesne (avec Rc1 quand le P est en a4), dans lesquels on risque à tout moment de transposer. Le lecteur croira avoir compris, mais non... Rendons d'autre part à César, en l'occurrence Ercole del Rio, l'exemple suivant (avec Pc6).



p. 161 -- Tour et pion contre Cavalier : rendons à César, en l'occurrence O. Frink (1927) et à Chéron, l'avant-dernier diagramme et son analyse.



p. 196 -- Dame contre Tour : le gain fondamental de Philidor, par lequel il semble logique de commencer, ne figure qu'incidemment au 15e coup. Est-ce pédagogique ? Est-ce normal de ne pas en expliciter les variantes ? Et est-ce honnête de ne pas en nommer l'auteur ?



p. 197 -- Dame contre Tour et pion : même si on la devine entre les lignes du dernier exemple, il est sidérant que ne soit pas mise en lumière la forteresse avec PNh6 et TNg5. Ajoutons que ce dernier exemple comporte une erreur : 22...Rh4 résiste un peu plus que 22..Rf4?! 23 Df7+ Rg5 24 De7+.




p. 200-201 -- Tour et Cavalier contre Tour : l'analyse donnée au 4e coup date du 19e siècle : Centurini et consorts.


L'exposé sur Tour et Fou contre Tour est une triple catastrophe. Par chance, il n' y a que trois exemples.


Il nous faudra revenir séparément sur Carlsen-Van Wely.


Le nom de Szen est, bien sûr, "inconnu au bataillon". Sa position-clé apparaît pourtant, subrepticement, au 20e coup de Malakhov-Krylov. Sans être explicitée ni accompagnée du procédé mnémotechnique que nous avons donné plusieurs fois sur FE, notamment le 29-12-2007 à 20:59 et le 19-11-2008 à 14:47. Si l'étudiant la retient tout de même, bravo à lui. Ce n'est pas de la pédagogie, c'est du sabotage.


On ne saura rien sur le gain de Philidor. Ou plutôt, on en verra une version tronquée dans Ljubojevic-Kurajica, dénaturée par un changement de rangée. Ne parlons pas de Kling et Kuiper, pourtant si utile au défenseur, dont seule l'exception (la colonne "g" minée) est par hasard effleurée dans Malakhov-Krylov (9...Tg2?!, non commenté, au lieu du "cochranien" et plus confortable 9...Ta6 10 Tg1+ Rh7 11 Rf7?! Txd6). Heureusement, ceci peut être étudié sur FE (27-03-2009 à 17:00). Sans parler non plus de Centurini.



Ma conclusion rejoint mon intro : un livre bâclé et malhonnête, dont l'unique but est de faire rentrer la galtouse. A suivre.



Les oeufs et le panier

Nous savons qu'il existe plusieurs idées et méthodes pour se défendre avec la Tour seule contre Tour et Fou. Mais l'auteur semble partisan du "tout deuxième rangée", n'en donnant aucune autre. Il n'y était nullement contraint par ses impératifs d'espace : il pouvait par exemple utiliser ses trois colonnes ainsi : une et demi pour l'attaque et une et demi pour la défense, plus précisément une pour Philidor, une demi-colonne pour Szen, une demi pour Kling et Kuiper, une demi pour les exceptions à ces deux méthodes, une demi pour la défense de deuxième rangée. Mais seule cette dernière l'intéresse. Dans ces conditions, il en faut détailler les points délicats, ceux par exemple où le défenseur croit qu'il s'est trompé, les cas extrêmes .


Trait aux Noirs (Carlsen-Van Wely 2007 après le 82e coup blanc, soit le 20e dans le livre que nous examinons).

Supposons que le grand-maître hollandais, au lieu de 20...Td1?!, ait tenté 20...Tb1+ 21.Tb2 Tc1 22.Ta2 (il y a aussi 22.Ra4 Ta1+ 23. Rb3 et 22.Ra2 Fc3 23.Tb1!, mais ce n'est pas trivial non plus) 22...Fc3





Sang-froid

Il aurait été utile de mentionner 23.Ta8 Tb1+ 24.Ra4! Ta1+ 25.Rb3!!=


Examinons à présent l'immédiat 20...Tc1 21.Tb2 (d'autres suites annulent, utilisant Szen ou Centurini, mais appliquons le "tout pour la deuxième rangée") 21...Fc3 22.Th2! Tb1+ et maintenant




Sang-froid (bis)

Ni 23.Ra3? Rc4 qui est l'exception de Szen, mais l'auteur ne nous a pas présentés ;
Ni 23 Ra4? Rc4 24. Th4+ Fd4 qui est Philidor ; espérons que notre adversaire aura lu le même livre, il ne saura pas la gagner !

Il faut trouver 23.Ra2!! Tb6 24.Tg2! Rc4 25. Tg8!. Et j'en passe.

Vous me direz que Carlsen, même en 2007, était apte à faire face. D'autant que, tout petit, il l'avait peut-être étudié avec Agdestein. Mais j'avais cru comprendre que ce livre n'était pas destiné aux 2800, même potentiels.




Erratum 
Le commentaire sur "7...Rh2 8 b4!" concerne, non pas la p. 15, mais la p. 19 : l'étude d'Adamson imputée à Gorgiev.


Bref retour sur Lucena p. 108 -- Après 1...Re7, qui doit constituer la "main line", le pont est nécessaire, mais il peut se faire en d5. Et donc 2 Td4 n'est pas, à proprement parler, le seul moyen de gagner, mais il est nettement le plus simple, épargnant une finale Dame contre Tour qui n'est pas triviale.


Deuxième salve (les qualités) 
p. 42 -- Mandler : la gratification méritée de 5 Rc4! (malgré le dual sans importance 5 Rd4!) confirme l'abandon de la sinistre convention.


p. 51 -- Cavalier contre 3P : l'exemple Blatny-Stocek est intéressant. Toutefois l'immédiat 1 Cd8! (toujours attaquer les pions) me paraît plus logique, quoique le "chemin vers la nulle" demeure "étroit". Les promeneurs de FE connaissent "Crin-blanc".


Deuxième salve (les défauts)

Les principales critiques concernent les pages 25, 40-41, 55 et 85.
p. 25 -- A. Sokolov-Kortchnoï : la suite principale de l'essai 3...g6? 4 h5! est 4...c6+ (au lieu de gxh5) 5 Rd4!! Re6 6 h6! avec un sauvetage sur le fil du rasoir. L'auteur n'a pas passé assez de temps sur la position. Il ne l'a pas pétrie, il n'a pas vécu avec elle. On retrouve ce défaut à de nombreuses reprises dans le livre. Il faut comprendre qu'il est très occupé. N'oublions pas qu'il a un vrai livre sur les finales à écrire. Celui-ci n'est qu'un "chapitre introductif" qui a mal tourné.
p. 27 -- 2P contre 1P : le dernier exemple est, après émasculation, une étude de Dedrle 1921, dont il a déjà été question ci-dessus (16-01-2008).
p. 30 -- Le premier exemple n'apporte strictement rien à Cozio 1766. Si tout de même : se gausser de deux innocentes (forcément) jeunes filles.
p. 40-1 -- Dame contre Dame en position angulaire : l'exemple Ravinsky-Smyslov est mal choisi car il prête à confusion. L'auteur mentionne un zigzag sur deux colonnes contiguës, caractéristique du cas où le RB est en e3, face à une DNh1 (d'ailleurs illustré dans les deux exemples suivants). Mais le Roi de Ravinsky est en e2. Dans ce cas, c'est un autre zigzag qui est généralement appliqué, sur deux diagonales de même couleur contiguës, par exemple dans Re2, Pb7 / Rg1, Ph2 (gain blanc). L'auteur avait pourtant une bonne occasion de préciser cela, en le reliant à la remarque au 9e coup de Kozarov-Orev. Fonder un enseignement sur un cas particulier est une étrange pédagogie. Rendons à (Jules) César (Polerio) ce qui est à César lequel, au 16e siècle, nous en apprenait davantage.
p. 45 -- La "version" donnée de l'étude de Karstedt consiste à donner le trait de nouveau aux Blancs après le 2e coup blanc, obtenant ainsi une meilleure clé. Pourquoi l'ensemble a-t-il été poussé de quatre colonnes vers la gauche ? La raison nous échappe.
p. 52-3 -- Cavalier et pion contre pion : à cette bizarre partie de Yakovitch, nous aurions préféré Ebralidze-Bondarevsky 1937. Et à cette simultanée de Short, une étude d'Asaba 1976.
p. 55 -- Fritzomanie : dans Karpov-Andersson, suite 6...f4, la prise naturelle 9...Rxf3, qui mène à une finale Dame et pion c6 contre Dame exigeant plus de 40 coups, eût mérité un commentaire. Encore un défaut récurrent : l'usage forcené de la machine fait oublier les coups naturels pour un humain.
p. 66-68 -- Fou et pion contre Fou : combien plus instructive est l'analyse de Capablanca-Janowsky 1916... L'auteur pouvait se racheter en détaillant dans Gheorghiu-Shabtai la défense 2...Rh5, appliquant ses propres préceptes. Ce sera pour une autre fois.
p. 69 -- Dans Badea-Lanzani (exemple intéressant au demeurant), variante 1...Fe3!, après 5 Rb5, immédiat est 5...Fd2 (au lieu de Fd8) 6 Fb4 Fxb4 =.
p. 77 -- Fous de couleur différente : l'auteur ne prend pas trop de risques avec la paire b-f ; nous aurions voulu le voir à l'oeuvre avec la paire c-f. Non pour nous donner la suite de coups, qu'il recopie sans vergogne de la tablebase, mais pour la rendre comestible. Voir par l'exemple donné sur FE le 01-11-2007 et commenté les deux jours suivants (mais le diagramme et la solution expliquée tiennent en une colonne).
p. 80 -- Averbach jouait plutôt 7 Rg5 (au lieu de Fh4). Cela revient au même, en revanche 8...Fd5 (au lieu de ...Fa8) est un peu plus contraignant : 9 Rg5 Re7 10 f5!, car après 10 Rg6+? Rd7! le Roi noir a le temps de filer en a8.
p. 85 -- Piket-Timman : la substitution du cerveau siliconé au cerveau humain trouve une sorte d'apothéose.

Comment diable 8...Fh7 peut-il être "plus direct" que 8...Fg6 (qui manifesterait un premier "sign of uncertainty"), se demandera le lecteur éberlué ? Est-ce un avatar de l'article "le plus loin possible" ? Non, si l'auteur lisait France-Echecs, nous le saurions. Mais voici l'explication : le gain immédiat manqué par Timman est, après 8...Fg6! 9 Ce2 effectivement joué, 9...Rc2! (non mentionné, au lieu de ...Rb2?!) 10 Cc3 Ff7! (zugzwang) comme indiqué par ailleurs. Seulement l'oracle donne comme meilleure suite (ce qui signifie, pour lui, un nombre de coups supérieur jusqu'au mat) 9 Cf4 (sic) laissant le pion se promouvoir pour prendre le Fou ! Et donc l'auteur rejette 8...Fg6! pour cette raison. Nous le supposons pourtant capable de mater avec une Dame contre un Cavalier, mais il n'a simplement pas pris le temps de vérifier. Il disait avoir voulu se "différencier des précédents" ouvrages. Il est sur la bonne voie : un livre écrit par un cyberhumain.




Erratum 
10Cf4.


Troisième salve et dernière (les qualités)  
p. 174-176 -- Les zones Dame contre pion-Fou (en septième) et Dame contre pion-Tour sont données. L'auteur les a prises dans les bons livres. Il n'a guère détaillé mais... ce livre n'en est pas un.


p. 198-9 -- Dame (et pion) contre Tour et pion : la forteresse dont j'avais noté l'absence p 197 se trouve mentionnée à la page suivante. De façon trop sommaire, mais bon... Et sans préciser que les Blancs gagnent avec le RB en h4. Rendons toutefois à César, en l'occurrence Guretzky-Cornitz, la découverte de cette forteresse en 1864. Rendons à O. Frink celle de l'autre forteresse (avec le PNc4) en 1928. Et à Salvioli (1896) celle du processus de gain de l'exemple suivant.


Troisième salve et dernière (les défauts)


Principales critiques, pages 98-103, 106, 114-5, 126, 132, 165, 179-181, 194 et 226.

p. 86-7 -- Rendons à César, en l'occurrence Y. Averbach (1958) le premier exemple, en regrettant la totale absence de V. Halberstadt. Et à B. Horwitz (1885) l'analyse du gain manqué dans le quatrième.
p. 94 -- Deux Cavaliers contre deux Fous : dans Polgar-Shirov les suggestions du joueur des Noirs 1 Cc5! puis 2 g3! ne sont pas même considérées.

p. 98-100 -- Tour contre pion-Tour : une importante lacune, quand la Tour blanche (en g8) confine le Roi noir en h1, l'accès du pion noir en h2 n'assure la nulle que si le Roi blanc ne parvient pas en g3. Les lecteurs seront tenus dans l'ignorance de cette case-clé. Et quant au Roi noir faisant écran, comme l'auteur manque visiblement de matériel, permettons-nous de lui recommander (avec un pion-Cavalier) Lerner-Dorfman 1980 et Vaulin-Gashimov 1999.

p. 102-103 -- Tour contre deux pions liés : le 2e exemple est, après émasculation, Kérès-Eliskases ou Kopaiev (autre géant ignoré de l'auteur). La position après le 8e coup blanc n'est-elle pas plus intéressante si la Tour est en a1, au lieu de a5 ? Et, plus grave, ni le gain de Tarrasch, ni la nulle de Keidanski (voir par exemple Smagin-Bronstein 1982) ne seront enseignés. Récréation forcée. Certains potaches vont être contents, pas nous. Enfin, le premier exemple (intéressant) de la p. 103 renvoie à une section (p. 156-7) où ce cas... n'est pas traité, comme déjà signalé le 14-11 !

p. 104 -- Tour contre deux pions isolés : rendons à César, en l'occurrence R. Réti (1929), le mérite d'avoir réuni les deux idées ici exprimées dans une seule élégante étude, que le lecteur devra découvrir ailleurs.

p. 106 -- Tour et pion contre Tour : rendons à César, en l'occurrence notre géant Philidor, l'invention de cette fondamentale technique intitulée laconiquement "standard draw". Cette omission est tout spécialement caricaturale, pour ne pas dire indécente.

p. 111 -- Tour et pion contre Tour : rendons à César, en l'occurrence Chéron et Grigoriev, l'élaboration de cette technique de gain. Et à Chéron tout seul (1926) l'autre diagramme. Si l'on ajoute que l'unique citation de Chéron dans ce livre est à propos d'une position parfaitement triviale, on commence à se poser des questions.

p. 112-3 -- Rendons à César, en l'occurrence Grigoriev (1937), l'analyse prémonitoire de Donchev-Pinter. D'ailleurs, à la lumière de Grigoriev, dont incroyablement aucune finale de Tours n'est donnée, les deux exemples qui suivent sont triviaux, à l'exception de 10...Tc6! dont la nécessité résulte d'une imprécision précédente.
p. 114-5 -- Incroyable lacune : la distance de sécurité ("checking distance") est plusieurs fois évoquée depuis la page 96, mais nulle part définie (elle le fut sur FE dans l'article "le plus loin possible", ainsi que dans tous les livres sérieux). Rappelons que trois lignes (colonnes ou rangées) doivent séparer la Tour défensive du pion. Rendons par ailleurs à César, en l'occurrence Tarrasch (complètement absent du livre), Grigoriev et Kopaiev toutes les subtilités de cette section. Et quelques autres que l'on ne verra pas ici, comme les inconvénients d'une TNa6 (qui rendrait perdant le 2e exemple au 3e coup). Les habitués de FE ont déjà étudié cela le 18-09-2008.

p. 116-7 -- Rendons à César, en l'occurrence Kling & Horwitz, Chéron et Kopaiev, toutes les subtilités de cette section. Quant au "tempo" dû à l'attaque de la TB par le RN, même s'il fut joué dans Larsen-Tal 1965, il n'a rien de "vital" puisque ...Ta1 annule confortablement.

p. 118 -- Rendons à César, en l'occurrence Karstedt et Chéron, toutes les subtilités de cette section.

p. 120 -- Après de multiples exemples d'un refus forcené de reconnaître l'héritage, on s'étonne que le robespierriste rende un subit hommage -- oh ! combien mérité, mais ni plus ni moins que les hommages manquants -- à J. Vancura. On pouvait attendre, après un tel effort, qu'il oubliât de mentionner Tarrasch et Romanovsky. C'est bien le cas mais, pour un exposé aussi squelettique, cela vaut peut-être mieux...

p. 122 -- Tour et deux pions contre Tour : un joueur d'échecs normal forcera l'abandon immédiat par 22 Re7 menace Td8+. Mais l'oracle préfère 22 h7+ et le cyberhumain obtempère.

p. 126 -- Tour et pions "f" et "h" contre Tour : les mauvaises habitudes reprennent, la partie Capablanca-Kostic analysée à fond dans les années 30, les recherches de Maizelis et Kopaiev comptent pour du beurre. Par exemple, le gain classique avec Tg5+! quand les deux pions sont en f7 et h6, qui n'aurait pris qu'un tiers de colonne, restera inconnu du lecteur. Et s'il est vrai que le pion-Tour est souvent mieux en h5 qu'en h6, il est essentiel de préciser au lecteur que le premier diagramme, malgré le Ph6 et le trait aux Noirs, est gagné si l'on place simplement le Roi blanc en f7 (au lieu de g5).

p. 129 -- La position de Nikolic-Ftacnik après le 48e coup noir (le 15e coup pour le livre que nous examinons) est exactement celle de Capablanca-Yates après le 60e coup. Et Predrag joue, consciemment ou non... la suggestion de Kopaiev Td6! (au lieu de Tb6), obtenant le même résultat que Capa, mais avec certainement moins de fautes mutuelles ! Je ne suis pas d'ailleurs sûr à 100% que ce soit gagnant, mais c'est une autre histoire. Si ce n'est pas une démonstration de la nécessité d'un retour aux classiques, à l'opposé de la mentalité "table rase" de notre auteur, alors, que puis-je de plus ?

p. 130 -- Le premier diagramme est, après émasculation, un exemple connu où le Roi part de e3 (et le pion de f3).
p. 132 -- Pas un mot du cas le plus fréquent, où les Tours sont inversées par rapport à Alekhine-Capablanca (la TB devant le pion "a", la TN derrière, avec pions liés sur l'aile-Roi). Encore moins, bien sûr, des recherches de J. Steckner (autour de 2003) et autres trouvailles qui renforcent l'attaque. Sans doute réservé au "livre plus avancé" à venir...

p. 134 -- Classiques-bis. Le gain raté de Dautov-Lutz est entièrement connu par les analyses de Tarrasch-Tchigorine 1893.

p. 143 -- Gufeld-Bronstein : position fausse, le Roi noir est en réalité en f4. Le texte principal est inchangé, mais le gain manqué est alors 1 Rf7!.

p. 165 -- Tour et pion contre Cavalier et pion (pions bloqués) : le lecteur ignorera que la "formation défensive" n'est pas opérante trop bas du point de vue de la défense (à cause de la transposition en R+P/R par TxC) ni trop haut (quand la Tour a trop d'espace pour travailler).

p. 166-7 -- Khalifman-Leko (variante) : 23 Td7+ n'est "suivi de Rh6" que sur ...Rg8. Mais sur ...Rh8, il faut jouer g6! car Rh6?! est une perte de temps (Fg7+! Txg7? pat). Quant à l'explication de la fin de Carlsen-Anand, un cerveau purement humain préférera ...Tg3-a3 puis ...Rg3-h2.

p. 179 -- Dame et pion e7 contre Dame : au lieu de recopier sans commentaires la première ligne de la tablebase, l'auteur aurait pu nous exposer ce blitz, qui ajoute au "profond impact" que représente la nulle avec le RNh7, une idée spectaculaire datant du 19e siècle.
Trait aux Blancs (Karjakin-Gelfand, jouée en blitz le 30 août 2008)
86.De5+? [86.Rc8!] 86...Rf7? [86...Rh7! 87.Rd7 Dg4+] et maintenant, au lieu de 87.Df5+? Rg7 et ½–½, les Blancs disposaient de 87.Dh5+!! Dxh5 88.e8D+ comme dans l'étude de Van Vliet 1888.

p. 180-1 -- Dame et pion non central contre Dame : l'auteur nous a parlé, la précédente page, des "principes généraux" de cette finale mais le plus important, celui des Rois sur des lignes contiguës, manque à l'appel (il ne parle que des Rois sur la même ligne, ce qui est idéal, certes, mais plus rare). Le lecteur devra le formaliser lui-même à l'aide des exemples. Il omet aussi de signaler que les meilleurs coups de la Dame défensive ne font pas toujours échec. Rien non plus sur Dame, Roi et l'autre Dame séparés par un pas de Cavalier. Et quand il expose le principe du Roi de la défense "dans le coin diagonalement opposé à la case de promotion du pion", il se garde de rendre hommage à Chéron et Averbach. Concernant l'utilisation du "monstre", il récidive : les suites tablebasées sont données sans alternative comme s'il s'agissait des coups les plus naturels.

Dame et pion-Tour contre Dame : dans Smejkal-Browne, il passe curieusement sous silence la défense la plus opiniâtre 2...Ra5. Il s'apprêtait à le faire, comme le prouve l'appréciation "?!" à 2...Dh8+, qui appelle un commentaire et qu'il a omis d'effacer. Mais il s'est ravisé : il se serait infligé un surcroît de travail. Ce coup est en effet une apparente contradiction au principe de Chéron-Averbach ci-dessus, qui se justifie par le maintien de l'excellente position de la Dame noire bloquant le pion h6 (comme la DNg7 défend bien contre un Ph7). Enfin... le lecteur ignorera tout cela. Que retiendra-t-il ? Dieu seul le sait.

p. 194 -- Mat avec Fou et Cavalier : pourquoi le "W" est-il amputé ? Pourquoi n'est-il pas explicité ? Et l'autre méthode (triangles de Chéron) préférée par certains, n'est pas inutile. Elle transparaît, mais pas davantage explicitée, à la fin de Smirin-Atalik. Et cette fin est, purement et simplement, répétée (!) dans le 2e exemple. Les lecteurs de MJAE et de FE en sauront davantage.

p. 226 -- Foutage de gueule : à propos de Karpov-Kasparov (la superbe finale Cavalier contre Fou avec 47 Cg2!!), oser limiter l'analyse de 55 Ch5! (au lieu de 55 Cxd5+) Fxf3 56 Cxf6 à la pire défense 56...Re6? ("one line is" - sic -) alors que les meilleurs analystes du monde étudient 56...Fe4+ 57 Rg5 Fd3 58 Cg4! depuis des années sans être sûrs de la conclusion, voilà qui manifeste un mépris du lecteur hors du commun : "il n'est pas au courant, il ne verra rien". Mépris qui rappelle... le perdant de cette partie. Megalus megalum fricat ?




Conclusions en vrac 
Par manque de temps, j'ai dû limiter ma critique aux vraies finales (une figure de chaque côté, avec quelques exceptions comme T+F/T) en m'axant principalement sur les classiques, maquillés ou non.



Les seules "nouveautés" sont des analyses fritziennes dans Hebden-Flear, Karpov-Andersson (déjà citée), Tartacover- Botvinnik, Salov-Karpov, Portisch-Petrossian, Kotov-Pachman etc. Et quand on voit que les classiques sont systématiquement amputés, et les auteurs passés sous silence, on est en droit de poser la question : qu'apporte ce nouveau livre ? L'auteur brancardait ses prédécesseurs qui "ajoutent peu ou rien à ce qui a été fait précédemment" mais lui, retranche !



Je suis encore à la recherche de la 2e trouvaille (le "par exemple" supposait, entre personnes de bonne compagnie, qu'il y en eût une autre) "révisant de précédentes analyses". Celle de Euwe-Yanofsky se sent un peu seule. Je lui cherche désespérément une copine depuis deux semaines, mais je crois que je vais renoncer. Et la pauvre continuera à se morfondre... Je dois en effet rendre demain le livre emprunté (non... vous ne pensiez tout de même pas que je l'avais acheté ?).



Une bizarrerie : dans un livre du même auteur datant de 1992, Lucena était correctement exposé avec ...Re7 comme variante principale. Et sur ...Re6, la bonne suite sans pont était donnée ! Je m'étais grandement esbaudi en 1994 quand un livre de notre prolifique auteur nous avait été présenté, par les publicitaires complaisants, comme étant "sans aucune erreur". Lui-même, dans sa préface, précisait "every move [is] garanteed to be accurate", sous prétexte que toutes les analyses provenaient du monstre cybernétique qui, pour certains joueurs d'Echecs, a remplacé Dieu. Encore faut-il recopier proprement ses oracles, ce qui n'est pas toujours le cas (voir la p. 197 du présent livre). Et il y a bien d'autres possibilités de se tromper ! Dans la manière de rédiger, dans le choix des exemples. Mais aussi, puisqu'il parle de coups, dans la sélection des coups les plus mémorisables (quand on attaque), des coups les plus dangereux (quand on défend) etc. Il faudra un jour revenir sur ce livre prétendument sans erreur.



A propos d'autres livres : beaucoup d'erreurs signalées ont déjà été rencontrées dans quelques ouvrages dont la publicité était, elle aussi, omniprésente. A croire que les auteurs médiatiques se recopient les uns les autres, comme les journalistes de la "grande presse" font de leurs mensonges.



Pour cet objet de 231 pages ainsi rédigées, vous devrez débourser 25,5 eu. Toute comparaison avec certains autres livres serait du plus mauvais goût... L'auteur répète tout au long de l'ouvrage : "often strong players misplay this position". Après cette lecture, ils continueront...


Erratum 
"brocardait" ! Le brancard, c'est pour les pauvres lecteurs.



Dame bloqueuse

Un lecteur (non-intervenant) de FE me dit par courrier électronique qu'il reste perplexe devant mon commentaire sur Smejkal-Browne (p. 180-1 ci-dessus). Comment une Dame noire peut-elle être "bien placée" en h7, bloquant un pion blanc h6 ? Ne suffit-il pas de jouer Dg7 pour la déloger ?
Justement non, les principes de milieu de partie ne sont plus applicables ici. La Dame noire est "bien" car le coup qui semble réfuter est "mal". La décentralisation de la Dame blanche donne à la Dame adverse de nouvelles possibilités de perpétuel.

Trait aux Noirs, nulle ! (Smejkal-Browne, variante 67...Ra5 68 De5+?! Ra4 69 Dg7?)
Un seul échec, ...De4+ mais suffisant pour ouvrir la boîte de Pandore.




Il fut récemment question sur FE d'un opuscule allemand, "Entraînement aux finales" de Bernd Rosen. Le livre est de 1995 (en langue allemande), revu en 2001. La version anglaise est de 2003. C'est celle dont j'ai disposé, après m'être assuré que la version française, de 2010 donc, n'apporte quasiment rien de nouveau : une variante ajoutée dans le 7-7, un exercice de plus (2-8) dont l'auteur, Grigoriev, n'est pas mentionné, un accent (correct) sur le "s" du nom slovaque Dobias, des alinéas en moins, rendant par exemple les variantes du 5-15 quasi illisibles, quelques diagrammes en plus, d'autres en moins, sans doute pour des impératifs de mise en page.

Comme dans le Livshitz et Speelman mentionné plus haut, le cours est réduit à sa plus simple expression. L'ouvrage est maigrichon ("makarovesque"), indigent parfois, mais contient quelques rudiments utiles. Il n'y a rien d'original. Je connaissais pratiquement tous les exemples non triviaux, y compris Timoshchenko-Stephenson, traité quelque part par Dvoretzky.

L'auteur est certes poli et sympathique, remercie ses lecteurs, les encourage... Il a raison de "tirer d'exemples incorrects des leçons positives" et de tester, donc affiner, ses analyses au cercle de Katernberg et en Westphalie. Il ne craint pas de rendre hommage à Philidor, Tarrasch, Kling et Horwitz, Chéron, Grigoriev (malgré une sélection infortunée), cite des travaux antérieurs. Il n'oublie pas les trois zones dans Dame / pion-Tour ou pion-Fou en septième. Il fait bien aussi de rappeler à ceux qui veulent tout, tout de suite que les progrès sont proportionnels à l'effort fourni.

Mais il a une fâcheuse tendance à sélectionner les moins intéressants des exemples illustrant la théorie qu'il entend exposer. Et une non moins fâcheuse habitude de se livrer à des coupures, à des amputations d'oeuvres classiques. En quoi il semble s'inspirer d'un sinistre exemple : étrange coïncidence, son directeur de collection anglais, son supérieur hiérarchique en quelque sorte ("lequel ? -- demandait Clint Eastwood dans un film -- il y a tant de gens qui vous sont supérieurs") est un maître-amputeur (tous détails plus haut dans cette guirlande assez dense).

Et que de lacunes : Tour et Fou contre Tour n'est pas étudié, l'auteur appliquant encore plus strictement la règle "une figure au plus dans chaque camp". Il manque pourtant Dame / Tour (et donc Dame / Tour + pion), Tour / Cavalier, Tour / Fou et quelques autres piliers parmi les connaissances essentielles. Et même avec un nombre de pages limité, on pouvait au moins traiter correctement le cas de deux pions liés contre un pion. Quatre chapitres sur les finales de Tours, c'est bien ; un seul exemple (Lasker) sur Tour et pion / Tour et pion, pas un seul sur Tour et 2 pions / Tour, c'est nettement moins bien. Et nous parlons plus loin de l'incroyable absence de Karstedt et Vancura dans Tour + pion-Tour / Tour.

Il nous faut toutefois entrer un peu dans le lard...


Erreurs, approximations et insuffisances

1-16 : c'est une étude de Dedrle, malheureusement amputée d'une grande partie de sa richesse. Voir un livre français cité au début de cette page.

2-9 (2-8 dans la version anglaise) : telle que présentée, la solution de cette étude de Rinck est fausse : dual au 4e coup. La solution exacte est dans un livre français cité...

3-2 : la variante principale est sur 7...g4. La solution exacte est dans... (voir plus haut).

3-14 : le gain est entièrement dans Philidor, à une colonne près. Grigoriev est un génie, mais l'auteur a déniché la moins originale de ses oeuvres.

4-4 : l'auteur est-il sous l'influence du directeur de la maison anglaise qui l'édite ? Il s'approprie en effet une composition bien antérieure, en l'amputant : l'ancienne oeuvre était agrémentée d'une triangulation, amenée par une clé paradoxale. On la trouve notamment dès 1982 dans l'édition originale d'un livre français...

4-13 : 2 exf4 ne perd pas : l'analyse de Réti, depuis le temps, a été améliorée.

5-2 & 5-14 : l'auteur récidive : il réussit à sélectionner les moins intéressantes de la série 3P liés contre 3 de Grigoriev. La même remarque s'applique à Halberstadt, dont l'unique oeuvre citée est le banal 5-16. Ainsi qu'à Mandler (16-1) et Moravec (12-12). Bien piètre hommage.

5-7 : la solution, telle que rédigée, est fausse. Après 4...d4? les Blancs sont mieux, ils n'ont aucune raison de rechercher le pat.

5-9 : l'élève ayant étudié Cozio, a compris. Si l'on veut s'amuser, au lieu de simplement répéter, autant montrer un exploit en la matière. Certes, il a un inconvénient, il a été composé par un Français.


Les Blancs gagnent ( P.-A. Cathignol, 1981).

5-11 : l'auteur passe à côté de la variante principale de l'étude. La solution exacte est dans un livre français.

6-7 : c'est une étude de Moravec, mais amputée de la variante principale, donc de sa principale richesse. La solution exacte est dans... (voir plus haut).

7-11 : comme le 7-3, c'est le résultat d'une amputation de l'étude mentionnée (Grigoriev 1932) qui avait le mérite d'un écho hautement instructif, le Cavalier occupant selon le cas, l'un ou l'autre des accès à l'angle. On trouvera la totalité dans... (voir plus haut).

8-2 : il est dommage d'amputer l'étude d'Otten, pourtant pas bien difficile. La totalité est dans... (voir plus haut).

8-6 : rendons à César, M. Henneberger 1916.

9-9 : nouvelle amputation ; en plaçant plutôt le FN en b7, outre que la clé devient unique, on diffère la venue du RB en c7 pour éviter un "zugzwang", sans épuiser l'étudiant. Détails dans... (voir plus haut).

9-15 : de même, en déplaçant le C en d8 et le F en f3, l'intérêt de l'exercice croît, sans véritable effort supplémentaire. Détails dans... (voir plus haut).





Suite et fin

10-2 : le type même de la règle inutile, déjà démentie par l'exemple suivant. "Ce besoin de faire des phrases", disait Audiard.

10-4 : ce fer à cheval prétendument daté de 1979 avait été doublé par Troïtzky dès 1912 !

10-6 : quel dommage de priver le lecteur du classique de Tchékhover...

10-7 : ...et de celui de Kopaiev.

10-8 : le dual 6 g5+ ôte beaucoup de son charme à l'étude.

10-10 : belle occasion pédagogique ratée : la tentative 3 Tb3 et ce qui se passe une colonne plus à droite. Se reporter à... (voir plus haut).

10-13 : quel dommage de priver le lecteur du classique de Salvioli...

11-2 : nous retrouvons l'erreur mentionnée le 14-11-2009 à 23:39, de présenter le pont de Lucena-Salvio avec un pion central, autrement dit quand il n'est pas nécessaire.

11-7 : cet exemple était connu près d'un demi-siècle plus tôt (Kling & Horwitz), tant du point de vue de l'attaque que de la défense. La défense de sécurité est définie de façon imprécise, alors qu'elle le sera beaucoup mieux aux 11-9, 11-10 & 12-2 !

12-2 : la défense 2...Rf5 n'est pas nécessaire à cet instant, elle l'est en revanche dans la note du 2e coup blanc, sur 6 Te4, mentionné seulement au 12.8, qui fait double emploi. Et Chéron avait déjà traité cela quand Averbach était en culottes courtes.

12-3 : j'ai dû me frotter les yeux pour le croire, mais le gain fondamental de Karstedt, au cas où l'on déplace TB et RN d'une colonne vers la droite, qui constitue une sorte de Lucena du pion-Tour, ne figure pas dans le livre. De même que la méthode de nulle de Vancura, que l'on pourrait qualifier de Philidor du pion-Tour. N'était-il pas censé contenir "toutes les positions de base" ? On en trouvera une analyse détaillée dans... (voir plus haut).


Les Blancs gagnent (M. Karstedt, 1909).

12-7 : pourquoi supprimer un étage à ce pauvre Lasker ? Le Roi noir doit être en a6 .

12-10 : rendons à César, H. Seyboth 1899. Pour une "démonstration parfaite" -sic-, se reporter à... (voir plus haut).

12-11 : répète inutilement une variante du 12-9.

12-12 : du massacre ; c'est la partie la plus triviale d'une importante étude de Grigoriev. Détails dans... (voir plus haut).

13-7 : il est étrange que le coup a2-a4 soit considéré au 3e et au 5e coup, mais non au 4e, où il semble le plus prometteur.

14-13 : émasculation du superbe classique de Grigo ; 1...Re3, notamment, est ignoré. Détails dans... (voir plus haut).

15-1 : cet exemple contient plusieurs imprécisions ; en outre, le principe des lignes contiguës n'est pas explicité.

16-2 : pauvre Grigo ! Car le passage du Roi blanc par h3 n'est nullement forcé, comme le montre la version remaniée d'Halberstadt (1936).

16-6 : cette fois l'auteur a choisi un bon Grigo, pour... l'amputer de son principal intérêt, constitué des deux premiers coups. La totalité est dans... (voir plus haut).

16-16 : exemple de peu d'intérêt ; après la clé, trop de moyens de gagner.




Le Rosen a des épines 

... mais les épines portent le Rosen. Ce livre est plus honnête et moins prétentieux que "understanding..." déjà traité. Malgré ses défauts, il pouvait prétendre à l'existence.


Nécessitait-il pour autant une traduction en français ? Non bien sûr, puisque son contenu (une fois corrigé) est largement inclus dans un livre français déjà existant. Vous me rétorquerez que le livre en question est, c'est le moins qu'on puisse dire, plus consistant. En effet, mais qui empêche le lecteur de se borner au début de chaque chapitre, à quelques autres passages et aux exercices les plus faciles ? Qu'il papillonne. En conservant l'éventualité de lire le reste plus tard, s'il a le temps.


Il y a dans le Rosen des conseils pédagogiques ? Voire... Une simple succession de banalités : je n'ai rien trouvé qu'un esprit logique et de bon sens ne sache spontanément appliquer, puis améliorer à l'usage. De même qu'un vrai professeur a nécessairement appris son métier sur le terrain, et non dans de vains instituts où règne le verbiage.



Je ne puis laisser dire, comme on l'a prétendu sur ce forum, qu'il est d'un "excellent rapport qualité-prix". Pour un contenu vingt fois inférieur, en restant modeste, il coûte 19 eu, soit seulement trois ou quatre unités de moins que chaque tome de l'ouvrage précité. Ce qui porterait le prix de ce dernier à 760 eu. De quoi offrir à son auteur quelques séjours à l'île Maurice.



Cette traduction n'est qu'un nouvel avatar d'un mal bien français, résumé dans le proverbe adapté de Villon : il n'est bon bec que d'étranger. "Ces gens-là", comme disait Jacques Brel, accepteraient de se faire amputer d'une jambe plutôt que de conseiller, favoriser ou promouvoir un livre français. Surtout s'il est d'une qualité acceptable.



Nous l'avions déjà relevé à propos du Makarov : on croit qu'un livre sera plus abordable... parce qu'il est vide. Il n'y a pas, il y a peu, ou il y a beaucoup moins, de contenu. On espère donc, ou plutôt on feint d'espérer, que le lecteur en viendra facilement à bout. Et on le berce de l'illusion qu'il sera devenu "bon en finale". Tout cela est illusoire. On flatte l'emballage, la présentation, le papier de soie. Cela me rappelle ce gag bien connu.



Dans un restaurant, un client se plaint que le steck est trop petit. On observe qu'en effet il occupe la moitié de l'assiette. Le serveur remporte l'assiette contenant le steck puis change, non pas le steck, mais l'assiette : il choisit une assiette plus petite, de sorte que le steck occupe désormais les trois-quarts de l'assiette. Et le client, n'ayant vu que du feu, est à présent satisfait.



Argument idiot 

entendu récemment chez un libraire : certains acheteurs de livres aiment bien se procurer ceux dont ils sentent qu'ils "réussiront à les lire en entier" ! Cela part d'un excellent principe d'économie : ne pas gâcher de nourriture. Mais de nos jours, des congélateurs existent... Pour les livres, cela s'appelle bibliothèques. On a tout son temps, même en cas de panne électrique. Et il n'y a aucune "date de péremption" : un livre de finales n'est pas un yaourt.



A propos de bibliothèque, le principal fleuron de la mienne, tous genres confondus, est un très vieux dictionnaire Quillet en six volumes, magnifique trésor de la langue française. Je n'en viendrai jamais à bout, vivrais-je 150 ans. Mais j'accepterais plus facilement de perdre tous mes autres livres plutôt que celui-là. Et c'est toujours le même bonheur de m'y plonger...



Les Français sont-ils devenus bêtes à ce point ? J'en étais à le craindre, en serai-je à le croire ?


Autodafé 
"L'empereur chinois Tse-Huang-Ti avait détruit tous les livres. Bradbury dans Fahrenheit 451 prévoit la destruction de tous les ouvrages. Notre société a fait mieux : elle n'en détruit aucun, mais nous rend incapables de les comprendre même quand nous les lisons encore" (Nicolas Bonnal).


Brise printanière

Les livres sur les finales ne sont pas toujours écrits par des gens malhonnêtes ou incompétents. Parfois, grâce à Dieu, on tombe sur un bon livre. Ou l'on retombe, en rangeant sa bibliothèque (c'est mon cas). Alors, au régal de la dégustation s'ajoute le bonheur, pimenté d'une pointe de fierté, de s'intéresser aux Echecs, plutôt qu'à un autre domaine, tout aussi noble mais non nécessairement quadricéphale. En l'occurrence, c'est ici l'aspect artistique qui prédomine.

Artur Mandler était un génie. Fort joueur, problémiste, il est surtout réputé comme compositeur d'études, souvent à matériel minimal. C'est le roi de la quintessence, sachant de rien, ou quasiment, extraire la beauté. Et un spécialiste des études jumelles. Dans une position, vous avez deux coups-candidats. Un seul est bon. Une légère modification au diagramme : le bon devient mauvais et réciproquement. Et presque toujours, à la beauté s'ajoute un grand intérêt didactique.
L'art mandlérien fut souvent illustré sur FE Par exemple dans le plus loin possible grâce à sambali le 04-08-2007 à 07:56. Lequel m'a d'ailleurs précédé ici. Auparavant
ici aussi grâce à sigloxx le 31-12-2003 à 19:44, la même dans
cases conjuguées ; une autre par
sigloxx ; puis
,
et là grâce encore à sambali le 20-09-2005 à 19:13.
Enfin dans crin blanc le 11-06-2009 à 16:29 et tout dernièrement dans où joueriez-vous votre Roi ? à partir du 04-04-2010 à 23:27.


Mandler (1891-1971) écrivit deux livres en 1965 et 1970. John Beasley a rassemblé les études sélectionnées par l'auteur, traduit le texte du tchèque en anglais, vérifié avec ordinateur la totalité des études. Cela donne "Beauté et profondeur" ("Depth and Beauty") paru en 2003. Une merveille.

AM était un grand analyste, mais s'attaquait à des oeuvres ambitieuses, quoique expliquées en détail et donc facilement compréhensibles pour le lecteur. Une partie fort réduite de ses compositions a été démolie par le "monstre de silicium". Elles sont rassemblées dans un appendice de 7 pages. John a aussi parfois affiné quelques commentaires. Au total 128 pages dont 20 sur les finales de pions, 14 sur Tour contre Cavalier, et 40 sur les finales de Tours. Donnons un exemple très simple.


Les Blancs gagnent (A. Mandler, 1961).




Et ma soeur...

Les Blancs gagnent (A. Mandler, 1961).

Note aux promeneurs intéressés : je crois me souvenir que John n'a plus ce livre en stock. En revanche, on peut se le procurer en contactant l'association néerlandaise ARVES.




Et les finales hétérogènes? C'est-à-dire celles qui ne peuvent etre simplifiées par des échanges "normaux de pièces

Les livres sur les finales , meme les plus copieux , sont étrangement muets à ce sujet

Du fait d'un gout peut-etre immodéré pour les combinaisons , je les rencontre plus souvent que d'autres joueurs , et je dois me débrouiller seul

Où pourrai-je trouver de l'aide?


Avez-vous lu le Flear ? 


@photophore Pourriez vous nous donner un exemple?

Je crois que feu Edmar Mednis s'intéressait à ce genre de finale et fournissait EE de quelques rubriques...


En voici quelques-uns La variante Dilworth de l'Espagnole ouverte conduit à une finale T vs C+F

Eric Schiller y consacre un chapitre de son livre sur la Dilworth

Mais la plus célèbre , qui provient aussi de l'Espagnole Ouverte est la finale de Smyslov/Reshevski du match par cable URSS/USA de 1945

Keres et Estrin y ont consacré des dizaines de pages d'analyse sans arriver à une conclusion définitive

Elle est dans toutes les Bases , et dans le livre de Flear sur lEspagnole Ouverte


Donc, si j'ai bien compris On parle d'équilibre hétérogène? Là, oui, Mednis en a parlé... Demandez à EE

Et êtes-vous sûr que c'est un livre original sur la Dilworth? Schiller traîne de sacrées casseroles de plagiaire...


Si je puis me permettre...

Au lieu de lire "le livre de Flear sur l'Espagnole ouverte", je vous engage à lire le livre de Flear sur les "nuckies". Voir ci-dessus le 6-01-2008 à 11:38.

Vous semblez dire que personne n'arrive à conclure au sujet de la célèbre "finale Smyslov-Reshevsky". Je suppose que vous parlez de cette position :




Smyslov-Reshevsky 1945 après le 23e coup blanc.


Désolé de vous décevoir, ce n'est pas ce que j'appelle une "finale". Mais même si c'en était une, que souhaitez-vous ? Détenir la vérité "divine" sur cette position ? Et à quoi cela vous avancera-t-il ? Et surtout, en quoi cela vous aidera-t-il à comprendre, d'une façon générale, ce que vous appelez les "finales hétérogènes" ?

Je crains fort que vous deviez vous contenter de construire patiemment, en lisant "Kérès et Estrine", et surtout en analysant par vous-même, une conviction personnelle au sujet de cette position. Ce n'est nullement le travail d'un auteur de "livres sur les finales".



@Erony Avec la position que tu as donnée , Smyslov-Reshevski n'est PAS ENCORE une finale , mais elle le devient après échange de 2 Tours , car aucun échange de pièces n'est plus possible

Je n'ai d'ailleurs cité cette partie que parce qu'on m'a demandé des exemples , et que je n'ai pas voulu , une fois de plus , citer les miennes

Comme elles ne sont pas dans les Bases "publiques" j'aurais du les copier , et j'ai 82 ans

Je pose en principe que , dès qu'on ne peut plus faire d'échanges "normaux" de pièces , il s'agit d'une finale , mais les auteurs disent que ce sont encore des milieux de partie ,et donc qu'ils n'ont pas à en traiter

Mais moi , je dois les jouer , alors, comment je fais?


Peut-être Pachman pourrait être bien, dans ce genre de cas...

Ou Zurich 53... Des milieux de jeu sans grosse pointe tactique, les bouquins sont moindres que les bouquins de tactique pure, ou pire, d'ouverture...

Anecdote : en blitz, j'ai joué avec les noirs contre un ami de longue date l'incroyable bourde 1.e4 e5 2.Cf3 Fc5?? et non seulement il était tellement sorti de ses schémas d'ouvertures qu'il n'a même pas pensé à prendre le pion, mais comme il n'a jamais voulu mettre les ouvertures italienne ou quatre cavaliers dans son répertoire d'ouverture, il n'a pas su comment réagir en milieu de partie...

Une approche beaucoup plus globale des milieux de partie, et non reliés spécifiquement liés aux ouvertures qu'il veut absolument jouer, lui aurait été bénéfique

Sans commentaires...


Solution des jumelles 

Le premier diagramme (avec RNh3) se résout simplement par 1 Rf6! qui ne fonctionnera pas dans (b) car le RN est trop près. Le second diagramme (avec RNh4) se résout par 1 f6! Txg6 2 f7 dans le style Saavedra (mais sans promo en Tour !).



La question est alors : pourquoi 1 f6 ne convient-il pas dans (a) ? Eh bien parce que, aussitôt le Roi blanc en f1 (après la suite d'échecs), les Noirs disposent de ...Tg4! avec sur f8D la pointe ...Tf4+! et pat. Ce n'est certes pas une idée nouvelle (voir notamment Bron 1929), mais la synthèse est charmante.



Encore plus facile

Les Blancs gagnent (A. Mandler, 1960).




Et...

Les Blancs gagnent (A. Mandler, 1960).




A un poil près 
Le premier diagramme (avec RBh3) a pour clé 1.Tf7!, avec l'astuce classique 1...Txe6 (1...Rxe6 2 Rg4 mène à Lucena et 1...Tg1 2 e7 est facile) 2.g7! Tg6 [2...Th6+ 3.Rg4! Tg6+ 4.Rf5] 3.Tf6+!. Le 2e coup noir ferait échec (suivi de ...Re6=) dans le second diagramme (avec RBg3), qui donc a pour clé 1.e7!, avec la pointe 1...Txe7 [ou de même 1...Rd7 2.Rf2! Txe7 3.Th7!] 2.Th7! Te6 3.g7 Tg6+ 4.Rf4! Re6 5.Th6!.


Ceci est inopérant dans le premier cas : après 3...Tg6, il n'est pas question de jouer Th6 avec le RB sur la colonne.


Mandler fait remarquer ceci : avec le Roi blanc en g2 ou h2 au départ, le seul gain serait 1 Td7+!. Eh oui, il y avait une vie sur la planète échecs, même avant les tablebases.


Hyvää yötä


Je crains le pire! ;-)  http://www.chessbase.com/newsdetail.asp?newsid=6372


Badisse, le
Voilà enfin la bonne parole tant attendue par le monde des échecs, mais pas seulement. ^_^


Mégalo 
En principe, sous le titre d'un livre, figure le nom de l'auteur, en plus ou moins gros caractères selon sa notoriété ou d'autres facteurs. Mais est-ce décent qu'un auteur ait l'outrecuidance d'inclure son patronyme... dans le titre même de l'ouvrage ? Même un autre mégalo célèbre, tenté par une reconversion guère réussie, dont il fut trop souvent question sur FE avant dégonflement de la baudruche, et qui cherche à se raccrocher aux branches en vampirisant (et compromettant) le projet de son ancien rival, ne l'a pas encore osé.


Vous ne voyez pas de quel livre je parle ? Il y en a même deux. Dans le passé, un livre sur les ouvertures, car bien sûr, il sait tout sur tout. Le sigle du titre était alors l'anagramme d'un nom d'oiseau de trois lettres que je vous laisse deviner... Tout un symbole.


Mais voici que l'an 2010 (est-il encore "de grâce" ?) voit ce forcené récidiver. Avec bien sûr la complaisance agenouillée de tous les médiacrates...


Merci Madness  de feindre de vous intéresser à mes entreprises de nettoyeur. Quoique j'aie certainement moins de talent que Jean Reno dans "Nikita" ou "Léon". Mais, le temps passant, ce travail devient démentiel, et non limité aux Echecs. Et je ne puis être partout...



Tartempion's chess endings.

Tentons d'oublier ce titre indécent, cet insupportable auto-accaparement de quelques finales, comme si elles sortaient de la cuisse de l'auteur, dérisoire substitut de Jupiter, voire d'une partie moins noble, pour jeter un oeil aussi serein que possible sur cet ouvrage.

En tant que collection de positions intéressantes, quoique analysées avec les moyens modernes, le silicium se substituant au cerveau pour une grande part, ce livre peut se défendre. La rectification d'anciennes erreurs d'analyse, quels qu'en soient leurs auteurs, est toujours féconde. Certaines, comme Grancharov-Tabakov ou Kasparov-Bacrot, ont déjà été présentées sur MJAE ou FE. D'autres sont inédites.

p. 6 : ces définitions de zugzwang et de zugzwang réciproque auraient eu leur place dans le volume introductif, dont nous avons montré qu'il n'accomplissait pas, c'est le moins qu'on puisse dire, le but exprimé de donner au lecteur "tout ce qu'il est censé savoir" pour aborder sérieusement les finales.

p. 7 : même remarque pour ces deux cas de F+P/P et ce cas de C+P/P, qui font partie du bagage élémentaire.

p. 8 : confirmation que la grotesque "convention" dont il a été question plus haut est définitivement abandonnée.

p. 9 : la "philosophie pratique" de l'auteur le conduit à choisir "presque tous ses exemples de la pratique" des tournois. Regrettable philosophie, quand on sait le nombre d'études artistiques contenant bien plus d'enseignements PRATIQUES que 95% des parties réellement jouées. Mais en outre, désaveu de ses travaux précédents, dont c'était souvent la meilleure part ! Bref, des convictions variables, au gré du vent. L'auteur montre des dons certains pour la politique.
Une bonne remarque toutefois, en forme d'auto-condamnation, elle aussi : "la remarquable technique en finales de joueurs comme Karpov et Smyslov est extrêmement difficile à enseigner". D'autant plus qu'il faudrait être Karpov ou Smyslov, et non point notre auteur, pour avoir une chance de savoir l'enseigner ! Mais c'est précisément pourquoi il faut se contenter, en modeste artisan, d'enseigner rigoureusement les rudiments, ce en quoi notre auteur fut lamentable, puis progresser avec précaution, plutôt que prétendre se substituer au génie de ces grands artistes.

p. 10 : nouvelle auto-condamnation involontaire, l'aveu que les finales sont quasi toujours tactiques, et par suite que le titre d'un ancien ouvrage du même auteur "tactical chess endings" était dénué de sens. Quant à la séduisante expression de "finales concrètes", je serais heureux de le voir citer quelques exemples, selon lui, de "finales abstraites".
Ah ! Nous apprenons qu'il "n'est pas nécessaire d'avoir lu le précédent" et calamiteux ouvrage ("understanding...") pour lire celui-ci, mais qu'on peut avoir lu un autre livre, donnant "un savoir équivalent". Tardif, mais judicieux, quoique encore immodeste, conseil.
Une idée intéressante (mais oui) : la "surestimation du pion passé éloigné". Oui, d'ailleurs un des rares compliments de notre critique du calamiteux ouvrage concernait l'immensément instructive partie Karasev-Geller (voir le 24-08-2009 à 12:58 et le 14-11-2009 à 23:39). Les lecteurs de FE pourront, en étudiant attentivement Vaganian-Portisch ci-dessus, bénéficier gratuitement d'un enseignement, comme il dit, "équivalent".
Suit un salmigondis où le lecteur aura du mal à se retrouver : les positions "théoriques" ont tendance à simplifier, mais la réalité est plus complexe. Mais dans ce livre, on pourrait croire que les exemples sont anormalement compliqués, mais ce n'est pas le cas. La pratique est compliquée, la vie est dure, ma bonne dame, cette triste vérité est masquée par les théoriciens, ces salauds... Bref, il faut bosser pour en tirer un profit maximum. Et bla, et bla...
"La manière dont l'ordi est utilisé [dans l'écriture d'un livre] joue un grand rôle pour déterminer quel sera son degré d'utilité". Tu l'as dit, bouffi. Nous en avons un exemple éloquent le 20-11-2009 à 15:13. "Donner simplement la production de l'ordi et croire que ce sera d'une quelconque utilité n'a pas de sens" -sic-. Ah ! Si l'auteur s'en était avisé plus tôt...
p. 11 : cela continue. Les variantes c'est bien, les mots c'est mieux, mais ce n'est pas tout, etc. On croirait "les bonbons" de Jacques Brel. Ben oui, si les variantes sont fausses, les mots le sont aussi ipso facto, donc on a intoxiqué le lecteur.
p. 15 : passons discrètement sur les vantardises du genre "ce que [je] viens de détailler est autrement riche que l'insipide version d'Alburt et Krogius". Délectons-nous plutôt du propos des féaux reptateurs chessbasistes rapportés ci-dessus le 14-09-2009 à 14:23 (dernier paragraphe). Pour être au-dessus de la mêlée, notre homme l'est, assurément. Dans les limbes, mais s'admirant l'ombilic. Avec les tablebases 6-pièces, c'est fou comme la finale Korensky-Suétine devient claire.

A suivre, hélas...



Erony's comments (partie 2)

Pour gagner du temps, les compliments seront disséminés parmi les reproches.

p. 1 : un ami me rappelle que dans "Tartacover vous parle", un patronyme est inclus dans le titre. Mais Xavier Tartacover incarnait trois qualités : humour, modestie et compétence. Cherchez l'erreur...

p. 15 : beaucoup plus de zugzwangs réciproques qu'il le croyait ? Mais oui, et bien davantage encore dans les études artistiques, pourtant "concrètes", qu'il choisit cette fois de dédaigner. La nature imitant l'art, on retrouve ces ZZ dans la pratique des tournois, cela n'a rien d'étonnant. Simplement, c'est en général à l'insu des joueurs.

p. 19 : en l'absence d'exemple d'une "finale abstraite", nous peinons à imaginer dans quel cas le calcul, le savoir et l'imagination (excellentes dispositions, certes) pourraient être "moins" importants. En attendant, il vaut mieux considérer le premier paragraphe de cette page comme un moyen de "faire du bruit avec sa bouche", en l'occurrence plutôt sa plume.

p. 23-25 : humain trop humain ? Dans Biolek-Balabaev, le 2 a4! après 1...Re7? est directement inspiré de la variante 1...d3! 2 e6 f6 3 Fd2 Re7 4 Rg6 b5! menace l'inattendu ...Fa5! donné par tous les moteurs d'analyse et "oublié" par le commentateur humain de l'époque. Utilisation intelligente de l'ordi plutôt que trouvaille personnelle, mais pourquoi pas ? Un bon joueur pense naturellement à geler l'aile-Dame avant de poursuivre les opérations courantes. Pourtant, si 2 Fg5+ (au lieu de 2 a4!) laisse échapper le gain, ce n'est pas, semble-t-il, comme l'indique l'auteur. Que pensez-vous par exemple de 15 b4! (au lieu de 15 Re6 Rf8 donné) ? Et en contrepartie de 13...b5 (au lieu de son Rd7?!) puisque le contre-jeu noir passe par ...Rf5.


Trait aux Noirs (variante de Biolek-Balabaev 2004). Sur 13...Rd7?! 14 Fg5! Re8? (a5!) 15 b4! et donc 13...b5 ou 13...a5 nous semble plus prometteur. Avis aux démolisseurs de démolisseurs...

p. 26 : à propos des cases conjuguées dont l'auteur avoue avoir découvert tout récemment l'utilité, nous pouvons l'engager à lire les différentes interventions déjà publiées là-dessus sur FE. Le meilleur exemple pratique, à notre connaissance, est absent de son livre. Nous envisageons d'en faire une exclusivité FE.




L'auteur est surtout doué pour le marketing... Ou comment, sous prétexte d'astronomie, se faire photographier avec sa dernière ponte.


Subrepticement voire négligemment, posée en un lieu où elle n'a que faire.


C'est surtout le "with appropriate reading material by my side" qui me fait hurler de rire. Nunn démolit tellement les livres d'autrui que finalement (!) il ne peut lire que les siens... si ce sont les siens.

À part plagier ou traire du Chessbase (et quand je dis traire, on peut aussi dire braire), que sait-il faire désormais? Grandeur et décadence d'un GMI (Gars Médiocrement Informatisé)...


Nyarlathotep, un brin polémique (Victor)


Erony's chess ending comments (partie 3)

p. 29 : l'idée défensive dans la partie des deux Horvath est entièrement dans une étude de Grigoriev 1923, consultable dans un livre français ne comportant pas de patronyme dans le titre.

p. 32-34 : l'intérêt de la partie Abreu-Nogueiras est assez limité, une étude de Dedrle ou de Mandler aurait bien mieux fait l'affaire, mais admettons... Le commentaire supposant le lecteur incapable de compter jusqu'à 3 ou 5 est amusant, tout comme ceci : "l'opposition éloignée est parfois difficile, même pour des grands-maîtres". Lesquels, si je comprends bien, ignorent donc qu'il suffit de compter jusqu'à 3 ou 5. Et le débordement est la conséquence des accidents de l'échiquier (ici le Pf6) de sorte que dans l'exemple choisi, l'accès du RB en f8 est meurtrier, et l'accès en d8 presque autant, car contré uniquement par ...Rh8!, comme dans Neustadtl 1890.

p. 37-38 : que le Roi blanc de Garcia-Otero soit forcé de passer par la case a1 serait en effet une "curieuse caractéristique" remarquable. Mais qu'est-ce qui empêche de remplacer la manoeuvre Rc1-b1-a1-a2 par Rc1-c2-b1-a2, puisque le RN doit faire la navette entre f5 et g6 ? L'auteur a supprimé les études artistiques, tant pis pour lui.


p. 39-40 : bonjour la pédagogie... Dans l'analyse de Smerdon-Miezis (Vaganian-Sunye, d'une richesse bien supérieure, eût été un meilleur exemple), la position-clé avec son triangle isocèle caractéristique (RNd3, PNf5, PNh3) n'est pas mise en valeur, la variante y aboutissant est enfouie, en caractères maigres. Dans Azma-Eolian, le texte est vraisemblablement erroné. Au lieu de 3 Rg4? etc., ce serait plutôt 3 Rf4? Rf6 4 Rg4 Re6! 5 Rg5 Rf7! 6 Rf5 Re7 etc., ce qui réduit le nombre de bourdes de 5 à 3, ce qui n'est déjà pas mal... Ladite position-clé est ainsi répétée, à couleurs inversées, et en caractères tout aussi maigres, d'une... colonne à la suivante ! La suite de coups comportant quelques différences, on peut supposer que c'est à l'insu de l'auteur.


Les Blancs abandonnent (Vaganian-Sunye 1979 après le 67e coup noir).





ECEC, volume 4

p. 44 : pédagogie-bis. Tout humain s'efforçant de comprendre ce qu'il lit, ce qu'on suppose être le but de l'hypothétique lecteur, se demandera pourquoi, des deux coups-candidats dans le diagramme suivant, un seul est considéré : Rf5 est donné comme annulant, mais pas un mot de Rf4 (voir diagramme).


Trait aux Blancs (variante de Glek-Grigore 2000). Les deux coups Rf5 et Rf4 sont-ils équivalents ?

Les féistes au moins sauront que 1 Rf4? se heurte à 1...e6! 2.Re4 Rd7! 3.Rf4 Re8! Dansant autour de la case e7 car 3...Re7? 4 Re5! tournerait à l'avantage blanc. 4.Re4 Rf7! 5.Rf3 Rf6 6.Rf4 e5+ 7.Rg4 Re6! 8.Rg3 Rf5 gagne. Il faut donc par 1 Rf5! se ruer sur h6.

p. 51-52 : les deux ZZ d'Ilinsky-Magerramov (f3/e5 & g4/f6) sont correctement montrés. Pourtant le vrai motif pour lequel h4? perd n'est pas explicité : les Blancs doivent garder précieusement leur pion h3 pour le contre-jeu en direction de h6 après ...g6-g5, Rf3-g4-h5.


Les Blancs annulent (variante d'Ilinsky-Magerramov 1990). Ils ne doivent pas jouer h4? mais Rg3!!.

p. 57 : bon exemple (Mamedyarov-I. Sokolov) sur les vertus paradoxales de la passivité en finale et la force défensive des pions doublés, conseils malheureusement informulés.

p. 64-5 : exemple d'un faible intérêt et redondant : il illustre la même "percée" que le précédent, en beaucoup moins subtil. Sans doute le plaisir d'épingler un fort grand-maître ayant battu l'auteur plusieurs fois...





ECEC 5

p. 68-69 : à ces deux exemples redondants, nous préférons nettement ce classique, avec en outre un refus de prise.


Les Noirs gagnent (Wolf-Federau 1971). Ils ne prennent pas le pion mais jouent 1...Rf4!!.

p. 72 : étrange commentaire, écrit à la va-vite (il faut avancer, il y a un autre volume à écrire, on n'est pas là pour rigoler) sur la partie de Jan Plachetka. La raison pour laquelle 4 Re6 est meilleur que 4 Re4 est que le "coup sauveur" 4...c3 sera contré par 5 bxc3 Rc4 6 Rd6!. On la découvre bien dans le texte, mais cachée dans une parenthèse. Encore pis : l'auteur ne se rend pas compte que la même variante est transcrite deux fois dans la même colonne, avec le gag d'une réplique différente après 8 Rd7 (8...Rb6 dans un cas, 8...Rd5 dans l'autre). Un nouveau cas de substitution de l'ordi à son propre cerveau. Quant au lecteur, il est trompé, puis noyé.

p. 74 : après 1...g5 nous obtenons un cas intéressant où la Dame blanche ne parvient pas à s'imposer contre un PNf3, mais le commentaire est approximatif. Certes il est essentiel que le RB interdise à sa compagne de battre échec sur la colonne "g", mais tout autant que celle-ci ne puisse clouer le PN sur la diagonale a8-h1. Il est donc faux que "les pions "a" ne changent rien d'essentiel". Au contraire, ils empêchent Da1+, Rg2, Da8! qui gagnerait, où que soit le Roi blanc.

p. 76-77 : notre homme ne se prive pas de ricaner sur les erreurs d'analyse de ses "prédécesseurs" ne disposant pas de surpuissants moyens cybernétiques. Mais quand l'analyse est bonne, il préfère n'en point parler, comme si le travail provenait de lui seul. C'est le cas ici : à l'exception de la suite 2 Rd4, toutes les variantes sont de S. Cvetkovic dans l'Informateur 57.

p. 79 : pour un fana de ZZ, il en rate un joli. Dans son commentaire sur 5 Rxh4?, il n'envisage que 7 g4 menant à un gain noir trivial. Mais il omet 7 Rg5.


Les Noirs gagnent (variante de Pelikian-Tsuboi 2002). Aurait pu figurer dans notre série "où joueriez-vous votre Roi ?".

Après 1...Rxg3? 2 h4 les Noirs sont en zugzwang. Ce pourquoi il faut, mais oui, jouer 1...Rg2!! et seulement sur 2 h4 prendre le pion g3, et cette fois ce sont les Blancs qui sont en zugzwang. Vérifiez-le par vous-mêmes. Et 2 Rg4 f5+ n'est guère mieux. Cette erony's chess ending (sic) est inédite pour FE.
Enjoy.





Joli, Erony, mais que se passe t'il après 1/...Rg2 2/Rf6 ?
Si 2/...Rxg3 3/Rxf7 g5 4/Rf6 semble annuler , non?
Qu'ai-je encore raté ?


çà y est ! 2/...Rxh3 3/Rxf7 g5 4/Rf6 g4 gagne.
Pourquoi faut-il que je vois le gain après avoir posé la question ?


d'autre part, que faut-il penser du "Traité des fins de partie d'échecs " par Lamarre ?


Pourquoi ? 
Mais parce que, supergogol, vous faites usage de votre cerveau, ce dont je vous félicite et remercie.


Je n'ai pas lu le Lamarre, il me semble en avoir vu une critique dans "La Stratégie" mais je n'ai pas accès à la collection actuellement. Si le livre est consultable sur l'internet ou si quelqu'un peut m'en faire parvenir une photocopie, je pourrai en parler. Mais pas dans l'immédiat.



ECEC 6

p. 86-87 : ce n'est pas la faiblesse du pion b6 qui joue le rôle décisif, c'est l'incapacité de la Dame noire de manoeuvrer autour du pion d7 (l'accès interdit à c6, notamment). La remarque sur PNa7 (au lieu de a5) est ponctuellement correcte, mais le diagramme initial n'aurait aucun intérêt avec un PNa7, car la prise du Pb3 par le RN n'instaurerait aucune menace immédiate, de sorte que les Blancs annuleraient sans difficulté. Et après 1 e4? h5? 2 Rf3!! h4 3 e5 dxe5 4 d6, on trouve un autre ZZ oublié par l'auteur qui, pour classique qu'il soit, est instructif (je parle du ZZ bien sûr) : 4...Rf6 (seul 4...e4+ est envisagé) 5 Rg4 Re6 6 Rxh4 Rxd6.

Les Blancs annulent (variante de Kirov-Ermenkov 1973).
Non 7 Rg5? Re6 -+ ZZ mais 7 Rg4!! Re6 8 Rg5= ZZ.


p. 91 : "votre ordinateur donnera probablement un avantage blanc". Nullement, le mien préfère les Noirs, et pourtant je suis certainement moins bien équipé que notre auteur. Retenons pourtant l'aveu du cyberhumain,
lequel passe à côté de la variante principale après 4...h5?, que j'avais analysée il y a assez longtemps dans l'informateur 44.


Trait aux Blancs (variante de Flear-Hergott 1987). La situation n'a pas l'air brillante et pourtant...

Les Blancs se sauvent par le surprenant 5 gxh5!!, prétendant lutter contre un pion passé central grâce à deux couples de pions-Tour neutralisés ! Après 5...Rxf5 6 Re2, l'auteur n'envisage que 6...Rg5 7 Rd3 Rxh5 8 Rxd4 suivi de Re5-f5-g6=. Plus dangereux est 6...Re4! 7 Rd2 d3 8 Rd1 Re3 9 Re1 d2+ 10 Rd1 Rd3 11 h4 (ou pareillement 11 h6) Re3 12 h6! gxh6 13 h5 Rf4 14 Rxd2 Rg4 15 Re3 Rxh5


B:Re3,a3,a4/N:Rh5,a5,h6
Trait aux Blancs. La situation n'a toujours pas l'air brillante.

16 Rf4! Rh4 17 Rf5!! (la même idée se retrouve dans une étude de Bähr 1935) h5 18 Rf4 Rh3 19 Rf3 h4 20 Rf2 Rg4 21 Rg2 Rf4 22 Rh3 nulle.



ECEC 7

p. 94-95 : Le cyberhumain pressé passe encore à côté... Dans 1 g4? Rg5! il ne considère que les triviaux 2 f3 et 2 Rd3. Mais, les pions passés devant être poussés, il me paraît logique de s'interroger sur 2 c4.


Les Noirs annulent (variante de Dominguez-Pogorelov, 2001).

Non 2...Rxg4? 3 Rc3 Rf4 4 Rb4 mais 2...Rf4!! 3 Rc3 Re4 4 Rb4 Rd4!=. Quelques autres refus de prise, il est vrai, se trouvent dans les commentaires, mais celui-ci nous semble le plus éloquent. Et nous avons droit à deux nouveaux "doublons", le commentaire 1 Rd3! transposant dans la suite de la partie après l'erreur 2...Rf4?. Et celui de 2 g4 Rf4 3 Rb2 rééditant 1 g4? Re5? 2 g5 Rf5 3 Rc2?, le lyrisme en plus.

p. 104 : perseverare diabolicum ; comme dans son "understanding...", l'auteur se refuse à faire comprendre (ou à comprendre ?) que dans D/D (sans P) et un Rc5 contre une Da8, les échecs diagonaux manquent sur la diagonale a7-g1, ce qui explique la nulle. Avec le R en b5, ce serait gagnant.

p. 105 : pédagogie encore ; l'auteur noie le lecteur dans plusieurs finales de Dames, au lieu de mettre en relief l'essentiel. Le lecteur aura du mal à comprendre que les Noirs se privent d'un échange de pions allégeant la position, s'il ne réalise pas dans quel but, garder un tempo disponible. La suite 1...b6! figure bien dans le texte, mais pas la comparaison avec 1...axb4? 2 axb4 b6 ; en outre, il faut une loupe pour apercevoir 3...a4 sans le moindre point d'exclamation.



Les Noirs annulent (variante de Veröci-Bohmgren 1972).

Non 1...axb4? 2 axb4 b6 3 c5!! (ni 3 b5? c5! ni 3 f4? h5! 4 Rf5 Rh6!) bxc5 (b5 4 Rd6) 4 bxc5 (encore un ZZ) h6 5 f3!! mais 1...b6!! 2 bxa5 bxa5 3 c5. A présent ni 3...h5? 4 Rf5, ni 3...Rg6? 4 f4, ni 3...h6? 4 a4 Z, mais 3...a4!! ne laissant aux Blancs que 4 Rd6 h5 donnant une finale de Dames ingagnable. Ou de même 4 f3 h6!! 5 Rd6 h5=. A noter que le ZZ Re6, Pf2 / Rg7, Ph7 (et une aile-Dame bloquée) s'était déjà produit, entre autres, dans la partie Schwarz-Von Minckwitz datant de 1878, ce qui ne nous rajeunit pas.


p. 108 : autre cas d'école :

Les Blancs gagnent (variante de Shimova-Krumova 1972).
Nul besoin d'être GMI pour calculer que 1 h4 gagne, et que 1 a7 ne fait que rapprocher le Roi noir, toutes choses égales par ailleurs. De fait, il sera en c5 au lieu de b5, au moment de h5-h6. Le gain n'est pas compromis, mais il pourrait l'être. Le simple bon sens commande de jouer 1 h4 e3 2 Rf3 Rxa6 3 h5. Mais la première ligne de l'ordi donne 1 a7. Alors, l'esclave moderne s'incline...





ECEC 8


p. 116 : deux oublis dans l'une des plus stupéfiantes illustrations jamais réalisées sur la lutte pour le tempo (avec, cerise sur le gâteau, un pat difficilement prévisible au diagramme) : elle provient de l'Informateur 74, mais l'analyse de Lindgren est sans faute, alors on s'abstient de la citer. Et après 3...f5? (dans 1...h5!!) :

Les Blancs gagnent (variante de Laveryd-Wikstroem 1997).

Le bon coup est 4 f4!!, avec la suite 4...exf3 5 gxf3 f4 6 exf4 g6 7 f5! mais alors 4 f3 revient au même, non ? Pas du tout, car les Noirs font tout exploser par 4... f4!!.

p. 118-122 : cette fois l'ancien commentateur se trompe, il est donc précisé goulûment : "Informateur 65". Idem p. 120 (Informateur 84), 122 (Informateur 10) etc. Mais de nouveau, l'analyse de Grigory Serper étant de qualité, elle sera passée sous silence, ainsi que son contenant, l'Informateur 58.

p. 127 : l'auteur se relit-il ? Immédiatement après avoir (fort justement) affirmé qu'il vaut mieux, quand c'est possible, rester en finale de pions plutôt que transposer en finale de Dames, moins maîtrisable, il fait... exactement le contraire, en faisant jouer 3...Rc6 au lieu du simple coup défensif 3...Re7, avec le même résultat. Il est vrai que 3...Re7 n'est que la 2e ligne donnée par les moteurs d'analyse, la première étant... Mais vous avez compris.

p. 128-139 : maîtrisable ou pas, la finale Dame et pion (ou 2P) contre Dame connaît aussi quelques principes et lignes directrices. On en trouvera peu ici, mais en revanche les tablebases fonctionnent à fond, avec très peu de tentatives d'explication. Le point culminant en est ce tardif aveu p. 132 : "ces trois coups annulent, ne me demandez pas pourquoi ceux-ci et pas d'autres". A titre d'exemple p. 134 :

Trait aux Blancs (J. Polgar-Istratescu 2008 après le 59e coup noir).
Au lieu de 60 Df6+! joué par Judit, la poussée immédiate 60 c4? laisserait échapper le gain : 60...Re5 menace ...Dd6. Ce commentaire simple n'exige pas beaucoup d'efforts d'un auteur, et peut rendre service.
Et aussi (le dernier coup fut 66...De1-a5, seul est envisagé ...Dc1+)




Trait aux Blancs (variante de J. Polgar-Istratescu ). (voir diagramme ci-dessous)
Correct est 67 Dd4+! suivi de c6. Mais le lecteur pourrait tirer profit de savoir que 67 c6? mène à l'échec perpétuel connu sous le nom d'"étoile" : . 67...Da2+! 68.Rc5 Da5+! 69.Rd6 Dd8+! 70.Re6 Dg8+!.

p. 138 : "drawing zone". Toujours au sujet de Dame et pion contre Dame, il est pour le moins léger de parler de "zone annulante". S'il est vrai que, face à un PBg, le RN doit viser le coin a1, cela ne signifie pas pour autant qu'il soit tiré d'affaire. Averbach et Chéron avaient déjà montré qu'une position avec RNa2 était nulle, tandis que la même avec RNb1 perdait. Ou qu'avec la DBe5 (soutenant le PBg7) c'était nul, avec la DBd4 c'était perdu, etc. L'analyse de Gelfand-Jobava en cas de 73 g6 (au lieu de 73 Df4+ joué), analyse éludée par l'auteur car elle met à mal ses approximations, nous montre en outre que la DB gagne en d5 et annule en e4 (RNa2), ce qui va dans le même sens que les conclusions des "grands ancêtres". Bref l'auteur, une fois de plus, botte en touche, donnant aux lecteurs des idées fausses.





Courtisanerie

Le grand-maître Kaválek, praguois installé aux Usa, trouve "excellent" l'ouvrage que nous examinons, et "merveilleux" (sic !) celui que nous examinâmes.
Tu vieillis, Luboš.


Bonjour Maître, (marque de respect non ironique, je précise!)
Je reste pantois devant cette étude (démolition ?) exhaustive de l'ouvrage de Nunn.J'imagine difficilement la quantité de travail que cela suppose, et le temps utilisé pour icelui (clin d'oeuil à Oroy).

Si j'osais , je vous demanderais bien quelle activité professionnelle est la vôtre pour vous laisser tant de disponibilité...


clin d'oeil, bien sûr ! quel oeuf...


Ce fil est un véritable éxutoire pour Erony! Comme d'habitude, c'est très intéressant sur le fond, il y a du boulot derrière c'est clair. Sur la forme par contre, comme pour les Villeneuve (au hasard :)), j'ai énormement de mal. Quelle aigreur!

Et je me pose la question: Si tant d'auteurs arrivent à faire publier (et accessoirement vendre) des livres de finales truffés d'erreurs, pourquoi ne pas en (ré)écrire un, Erony?


sur la forme Rétablir la vérité en face du lavage de cerveau médiatique nécessite, pour se faire entendre, un ton d'inquisiteur.
Sans erony on aurait vite fait de prendre pour un menu trois étoiles, de la viande avariée…
Je pense qu'on peut lui en être reconnaissants.


Vous trouvez supergogol 
que j'ai de la "disponibilité" ? Et moi qui suis en perpétuel manque de temps...


Mon "activité professionnelle" a pris fin, mais je ne puis pour autant consacrer aux Echecs tout le temps nécessaire. Pour reprendre la comparaison fischérienne, je suis loin de 98%, même si j'en suis plus près que de 2% !


Merci ben de me trouver un éditeur à Berlin. Et de consentir à vous charger de la traduction. Aigreur ? C'est le terme que vous inspire la dénonciation des escroqueries ? "Aigres" compagnons de l'Histoire, à moi !


bzh92, le
ChessBase cf erony, pourquoi ne pas écrire un article pour ChessBase à ce sujet ?


Je suis à Amsterdam maintenant Et de toutes façons, à toi de te démerder pour te faire éditer. Ils font comment, les autres? Ils ont peut-être un meilleur sens du relationnel ?

C'est bien de l'aigreur et de la frustration que je ressens dans tes critiques et je trouve ça dommage (-able). A défaut de bouquin, publier des articles sur le net comme le suggère bzh92 serait une bonne idée. Peut-être pas chez ChessBase ceci étant, ils seraient anti-français :)


En effet, sur la forme, on peut noter une certaine dureté.
J'avais remarqué cela aussi chez WINTER, dont les critiques de livre , sont d'une particulière virulence .(j'ai en mémoire un réquisitoire cruel du bouquin de GIFFARD et BIENABE "le guide des échecs", paru dans "Kings , Commoners and Knaves", livre extrêmement enrichissant par ailleurs ).

C'est un peu comme si ces chercheurs de vérité, travailleurs infatigables , se trouvaient un peu las, devant le manque d'écoute de leurs lecteurs, oubliant que tous ne sont pas aussi passionnés,ou face au manque de rigueur de certains auteurs, moins soucieux d'exactitude et peut-être trop "vulgarisateur".

Mais la vulgarisation peut ne pas être médiocre; en cela peut-être Nunn a t'il pêché .(je n'ai pas les compétences pour le dire)


La plupart des hommes oublient tout, excepté d'être ingrats. En effet,les ingrats ne profitent jamais des bienfaits qu'ils reçoivent.C'est pour cela que dès l'aurore, dis-toi d'avance : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste.
Le public...il n'existe pas d'animal plus mesquin, stupide, infâme, pitoyable, égoïste, méchant, envieux et ingrat que le public. Il est le plus grand des lâches, car il a peur de lui-même!
Faire don de son travail et de ses connaissances,c'est faire le bien,malheureusement faites le bien et vous ferez des ingrats!Les ingrats ne profitent jamais des bienfaits qu'ils reçoivent,car le bien a pour tombeau l'ingratitude humaine,helas!
C'est à se demander si il y a des services si grands qu'on ne peut les payer que par l'ingratitude...
Quoiqu'il en soit,si l'homme est ingrat, l'humanité est reconnaissante.N'est-ce pas la le principal finalement?


Le public, le public!Combien faut-il de sots pour faire un public?Cependant,reconnaissons que le public de FE est extraordinairement tolérant.Il pardonne tout,sauf le génie.


ECEC 9

Suite de l'"exutoire", selon la délicate expression utilisée par un visiteur.

p. 142 : je me demande parfois si je rêve. Le 78e coup noir est critiqué, "transformant une nulle facile en une nulle exigeant un jeu précis". Pourtant...

Les Noirs annulent facilement (Bologan-Volkov après le 80e coup blanc).

N'est-il pas évident que 80...Ce4+ "annule facilement" ? Attendu que 81 Rd7 Cc5+ suivi de ...Cxe6, 81 Rd5 Cxg5, ou même le plus tortueux strong>81 Rc7 Cc5! 82 e7 Rf7 contraignent immédiatement le conducteur des Blancs à rejoindre le bar en compagnie de son adversaire. Si quelque chose peut être critiqué, c'est le coup joué à présent, 80...Rf8?! qui prolonge la partie. Cela peut échapper à un joueur pressé, pas à un auteur de livre sérieux...

p. 144 : encore une analyse superficielle. Après 2 Rd3! l'auteur ne considère que 2...Rf2, alors que 2...Rg2 est instructif :


Les Blancs gagnent (variante de Vainerman-Timoshchenko 1987).
Ne vont ni 3 Re2? h4! (notre auteur se dit friand de ZZ, mais passe son temps à les rater) 4 Re3 Rxf1 5 Rf3 h3! 6 Rg3 Re2! = ; ni 3 Re4? Rxf1 4 h4 Re2!! 5 Rf4 Rd3 =. seul convient le "moyen terme" 3 Re3!! avec les suites 3... Rxf1 4 h4! suivi de Rf4, et 3...h4 4 Re2 (4 Rf4 est encore plus direct, le Cavalier devant être immolé de toute façon ; mais ainsi nous retrouvons notre ZZ ; notons que nous venons de transposer dans une étude de A. Mandler 1965, dans laquelle le RB venait de d2) 4...Rg1 (h3 5 Ce3+ Rxh2 6 Rf2) 5 Rf3! Rxf1 6 h3 Re1 7 Rg4 gagne.

p. 145 : j'allais m'étonner favorablement de cet hommage : "Kuligowski mentionne la bonne suite dans l'info 30", mais je viens de lire juste à temps : "cette tâche se révéla trop pour Kuligowski". On ne se refait pas.

p. 146-8 : confirmation immédiate, le lecteur ignorera que la suite annulante est donnée par Raičević dans l'Informateur 59. Et que le gain manqué de Shishov-Uzsöki est entièrement dans l'Informateur 13. L'auteur en revanche (dont on espère qu'il n'est ni "frustré", ni "aigri") ne manque pas de souligner la carence de l'analyse de W. Sapis dans l'informateur 41. La confusion dudit exposé (à partir de J. Horvath-Sapis) bat tous les records et nécessiterait un article spécial de FE. Bornons-nous à noter que le (!) octroyé à 2...Cb8 est démenti... quatre coups plus tard.

p. 149-150 : Le bonhomme ne veut pas inclure d'études artistiques dans son ouvrage. Mais les études artistiques se vengent : sous couvert d'une partie de 1987 jouée en Suisse, il s'agit intégralement (position et analyse) d'une étude du Néerlandais F. Tollenaar (1942), donnée dans la base de son compatriote Van der Heijden. Il mettait insolemment les études à la porte, elles rentrent inopinément par la fenêtre.



Merci Madness 
pour cet hommage à Montaigne, Vauvenargues, Swift, Renan, Céline, Maurois, Guitry et Montherlant tout ensemble.





je ferai remarquer aux sieurs benvoyons et supergogol que dans cette société "de consommation" où tout produit passe pour un chef d'oeuvre, ce qui peut nuire, ce n'est pas l'excès de sens critique, c'est l'absence de sens critique.
Des gens comme erony et Winter prennent le Temps, à titre tout à fait bénévole, d'aller au-delà du publicitaire "tout le monde il est beau tout le monde il est génial".
Trouver aigre tout ce qui n'est pas sucré rose bonbon, c'est tout simplement... une faute de goût.


@Elkine: c'est le ton inquisiteur, comme tu l'as bien dit, voire méprisant, qui me gêne. Toi pas,ok très bien.

Erony n'a pas daigné réagir à ma dernière intervention, j'ai peut-être touché un point sensible. Mieux encore, il m'ignore ! Suite de l'"exutoire", selon la délicate expression utilisée par un visiteur..

Je me console en me disant que "Visiteur", c'est toujours mieux qu' "abruti" ou "mongolito" !



La question du jour Erony est-t-il un aigri?

Que nenni, erony est un nez gris, subodorant les artifices du finaliste au nez rouge d'Outre-Manche.

Sans aller jusqu'à le traiter de "fils de computer" (actualité du ballon rond), il relève impitoyablement les approximations, les fausses attributions et surtout l'autosatisfaction d'un auteur au patronyme proche de mon pseudonyme (effroi rétrospectif !).

A signaler aujourd'hui un nouveau "féal reptateur chessbasiste" (expression déposée), en la personne du sosie de Gérard Jugnot, le vieillissant Lubomir Kavalek, grand-maître tchèque (et mat).


Je comprends 
la légitime inquiétude de nnn quant à son pseudo, surtout simplifié abusivement par mes soins. Mais il n'a rien à craindre. Seuls confondent ceux qui ont l'esprit confus, jusqu'à ce qu'ils soient eux-mêmes confondus... Pourquoi de même la honte d'une prétendue "équipe de France-sic" dans un sport concurrent devrait-elle déshonorer l'ensemble des sportifs français ?


L'intervention de "Jugnot" a déjà été signalée ce matin à 09:44. Parfois les événements s'emballent.


Je suis heureux de constater la vitalité de cet article malgré ses deux ans et demi. Merci au jeune Tibo qui n'est pas réapparu, sans doute épouvanté par les interventions vitrioliques qu'il a involontairement provoquées. Le couperet des 200 va bientôt frapper, mais il y aura une suite, si Dieu me prête vie. L'usurpateur ne s'en tirera pas à si bon compte.


Un petit intermède

inspiré par les pages 150-152, mais bien entendu absent du livre, et donc une exclusivité FE :


Les Blancs gagnent (variante de Yagupov-Sorokin 2001).

Si je vous dis que le meilleur coup est ici 1 Rc3!!, vous penserez que les finales commencent à me monter à la tête. Bah ! de toute façon, certains ne me croiront jamais...





facile, opposition éloignée Je récapitule : Nunn pompe les analyses correctes sans crédit et au cas où quelqu'un s'est trompé,
il donne son nom avec des remarques du type "cette tâche se révéla trop pour Kuligowski".
Si dans cette histoire c'est erony qui est l'aigri, je vois facilement qui est le c***ard.


@Elkine: ta fascination pour Erony (cf ton profil ) t' aveugle. J'ai cru me reconnaitre dans le "connard" que tu vois facilement, facile à placer quand on est anonyme. Me trompe-je?
Mais bon, la fouguesse de la jeunesse, tout ça..

Je peux me tromper aussi sur l'aigreur que je ressens dans les interventions d' Erony, mais je peux m'interroger, non? Je ne suis peut-être pas le seul.
Visiblement, Erony critique volontiers (et-je le répète-surement à juste titre) mais ne supporte pas la critique!

Je demande simplement et sans arrière-pensée pourquoi il ne publie pas lui-même un bouquin, je n'ai en retour pas de réponse claire, mais du mépris!
J'imagine qu'il n'est pas facile de se faire publier, je connais cependant personellement deux personnes qui y parviennent: Afek,MI et éminent spéialiste en finales, qui a récemment sorti 2 bouquins (co-écrits certes) chez deux éditeurs différents, et Renzo Verwer, 1500 Elo, qui a vu son bouquin sur Fischer traduit et paru chez New In Chess. Un point commun entre ces deux auteurs, outre la passion des échecs:l'humilité. Serait-ce un hasard?


les deux premières lignes de mon post précédent ne laissent guère de doute quant à l'identité du connard, à mon sens.
Quant à ne pas publier, c'est un droit, je pense. C'est une entreprise coûteuse (en temps et argent) pour qui n'est pas le chouchou de tel ou tel site internet commercial.
Cela dit, je me suis laissé dire qu'erony a déjà publié, et suffisamment pour qu'on ait de quoi faire.


Bravo Elkine 
Les féistes, en tout cas les plus brillants d'entre eux, savent compter jusqu'à 3 ou 5, et donc reconnaître l'opposition même quand elle porte un masque.


Les Blancs ont deux idées, dont ils doivent faire usage selon la réplique noire :

-- donner le Cavalier pour le PNh et foncer vers a5 ; encore faut-il que le RN ne puisse parvenir à temps en c8 ;

-- neutraliser le PNh avec le Roi, pendant que le Cavalier court butiner a5, suivi de Cb3 et a4-a5 ; encore faut-il que le RN ne puisse répliquer à Cxa5 par ...Rb4.


Cela compris, les variantes sont déjà plus accessibles :



1.Re3? h4!= (le RB est trop loin du Pa5) ;

1.Rd3?! (perte de temps) 1...Rf3! 2.Rd4 Rg3;

1.Rc4?! (perte de temps) 1...Rg4! 2.Rd4 (2.Rd3 Rf3) 2...Rg3]



1.Rc3!! Rg4 [1...h4 2.Cxh4 Rxh4 3.Rc4!; 1...Rf3 2.Rd3!]

2.Rd2!! (débordement, comme en finale de pions)

2...Rf3 [2...Rf5 3.Ce7+! Rg4 4.Re2]

3.Rd3! Rg4 (3..Rf2 4.Rc4! Rf3 5.Rb5 Rg4 6.Rxa5 Rg5 7.Rb5 Rxg6 8.a5)

4.Re2 Rg3 5.Rf1 Rf3 6.Ce5+ Re4 7.Cc6 gagne.



CQFD



Laku noć


Merci et bravo Modo 2 pour cette magnifique réhabilitation. J'épluche cela tout de suite.




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